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Chronique du supporter en état de manque

Demain PSG retour ! (chronique d’Arno P-E)

Parce que la trêve hivernale, ça va bien 5 minutes…

samedi 3 janvier 2009, par Arno P-E

Demain PSG retour ! (chronique d'Arno P-E)

Ah… les vacances de Noël ! La visite à Tata Jacqueline et sa fameuse dinde, les promenades digestives dans un froid polaire, les journées passées à regarder des rediffusions à la télé, l’impossible quête d’un réveillon de la St Sylvestre pas trop moisi, et la gueule de bois du lendemain… C’est trop génial. Tout ça, tout ça… Bon, quand est-ce que ça s’arrête, histoire que l’on puisse enfin faire nôtre cette célèbre citation de coach-Vahid : « ce soir PSG retour » ?

La trêve hivernale arrive toujours à point nommé. Après les gastro-entérites, les conseils de classe de premier trimestre, la cure de vitamine C, le grattage de pare-brise à main nue, l’épidémie de grippe — aviaire ou autre —, les courses dans des hypermarchés bourrés de tarés venus se battre pour LE dernier bateau Playmobil [1], quand on ne voit plus la lumière du jour qu’une fois arrivé au bureau, quand vraiment vous n’en pouvez plus… Ouf ! On fait une pause.

La trêve hivernale, c’est mieux en rêve…

Soulagement intense… et doux projets. Ah ça, ce 20 décembre, alors que vous songiez à la trêve hivernale au lieu de bosser, vous la planifiiez votre coupure ! Alors bien sûr, vous l’aimez ce Paris Saint-Germain… mais bon. Une petite pause sans se geler les pieds au stade, quelques semaines tranquilles sans le stress d’un PSG - Twente, et sans devoir réprimer les pulsions meurtrières envers le fan de Gilbert Montagné choisi pour arbitrer un PSG - Valenciennes, vous vous disiez que ça ne peut pas faire de mal. Allez, ce sera même l’occasion de recharger les accus, de faire la grasse mâtinée, de prendre le temps de lire L’Équipe… tiens, voire Le 10 Sport ! — après tout, c’est Noël et même Michel Moulin a droit à miséricorde.

Sauf que voilà, les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme prévu. Tout d’abord parce qu’en fait de grasse mâtinée, vous avez vite compris qu’il ne fallait pas trop en demander. C’est que vous n’étiez pas seul chez Tata Jacqueline : entre les petits cousins tous affublés de leur maillot Benzema [2], la dinde révoltée qui passe son temps à hurler sa haine de la soçaïti-tu-voa, à envoyer des SMS, à courir s’enfermer dans sa chambre pour alimenter son blog, ou à faire les trois en même temps, en terme de vacances reposantes vous avez déjà vu mieux. Alors certes, le premier jour, quand les fans de l’OL — pourtant nés en Auvergne nom de nom, tout se perd ! — vous ont réveillé à 7 h 47 en mettant à fond Debout les Zouzous, vous vous êtes dit : « bon, et bien puisque je suis réveillé, autant aller chercher le journal ! ».

Seulement voilà, quand on veut trouver L’Équipe le matin à Chambon-sur-Lac, eh bien il faut aller « au buraliste » (sic) à Murol. Alors c’est sûr, vu depuis la région parisienne, sur Mappy, ça ne fait pas trop peur. Sauf qu’une fois sur place, on comprend vite qu’à moins de vouloir revenir en mode bonhomme de neige, il va falloir soit appliquer la coutume locale, soit prendre la voiture… et pour prendre la voiture, vu ce qu’il est tombé la veille, obligé mettre les chaînes ! Youpi.

Tout ça pour s’entendre dire, une fois regagnée la douce chaleur du logis, de la buée plein les lunettes, alors que vous pensiez être accueilli sous les vivats après votre audacieuse quête des croissants matinaux : « Bon sang, tu ne pouvais pas en prendre 4 des baguettes ? Bah voilà, je suis obligée d’y retourner maintenant moi : bravo ! »

Bon, c’est désormais compris, et ce dès le premier matin : il n’y aura rien à espérer pour vous d’une journée-type de ces vacances pourries, si ce n’est, peut-être, un petit coin tranquille pour pouvoir lire le journal, pénard.

Ah… ce journal que vous êtes allé cherché au péril de votre vie [3], ce journal que vous avez posé sur le siège passager, sous les trois baguettes de pain sans même oser y jeter un coup d’œil afin d’en préserver tout l’intérêt dramatique, ce mince bout de papier : l’objet de votre équipée… vous allez le savourer comme il se doit, le…

M’enfin ? Mais c’est vrai qu’il est tout de même drôlement mince aujourd’hui ce journal ! Allons, qu’est-ce qu’il peut contenir de beau au juste : voyons les nouvelles… Parce qu’après tout, même si la journée promet d’être longue, le silence qui suit un article de Touboul, ça reste du Touboul : ça aidera à tenir jusqu’au déjeuner, facile ! Après il y aura bien un petit Sissi Impératrice, voire un Angélique et les gendarmettes à la télé, mais d’ici là, les gamins squattent devant les Totally Spies, alors pas d’issue possible. Bon, lisons tout ça…

L’ouverture du journal suffit à vous glacer le sang. Et le doute laisse rapidement place à la cruelle réalité : non, vous ne vous êtes pas fait arnaquer chez « au buraliste », L’Équipe ne contient effectivement que deux feuillets. Vous avez maintes fois vérifié les numéros imprimés en petit, tout en bas, interdit, avant de vous résoudre à affronter la vérité en face : il ne manque rien. Arrrgh ! Huit malheureuses pages… dont la moitié consacrée à l’élection de la meilleure équipe de Basket du championnat de pro D2 — catégorie joueurs non communautaires.

Et le reste, tout le reste des vacances aura été à l’avenant. La double page centrale sur Franck Ribéry, avec quatorze articles sur son trajet stade – hôpital avant son opération de la cheville, plus une interview exclusive [4] et le récit intégral de son année à la clinique de Munich, cathéter offert en cadeau pour qui répondra au sondage Internet : Ribéry est-il le joueur le plus sympathique du monde ? 1- Oui, ou 2- Oui.

Le lendemain ? Dossier sur Tana Umaga, choisi essentiellement parce qu’il fallait vite en profiter avant qu’il se fasse virer de Toulon, pas con. Seule lumière dans la nuit de cette trêve, l’article satirique parodiant l’élection du meilleur onze 2008 de la Ligue 1, qui était plutôt marrant. Comment ça, « quel article satirique » ? Mais celui du 27 décembre ! Enfin, celui avec Taïwo en meilleur latéral gauche, Lloris en gardien et Mamadou Niang meilleur attaquant de L1 [5]…

Quoi ?

C’était sérieux ? Bon… date de publication 27 décembre. Donc on va dire écrit le 26 : ils devaient être bourrés. On excusera le côté farce.

Rien à faire du Boxing Day : on veut le PSG !

Quoi qu’il en soit, la lecture du journal pendant la trêve, ça va bien cinq minutes… et ça n’est d’ailleurs même pas une expression : le lire d’un bout à l’autre prend cinq minutes ! Vous parlez de vacances : enfermé dans des toilettes gelées, seule pièce à peu près calme de la maison, et encore, le trône ça coupe la circulation et ça donne des fourmis dans les cuisses à peine finie la rubrique La reprise de la Ligue 1. Parce que là, après quatre jours de vacances à ingurgiter des restes de saumon fumé tout bruni [6] et à éviter le psychopate fan de Junhinho et son maillot de la DDE, j’aime autant vous dire que les dates de reprise d’entraînement du PSG, vous les connaissez par cœur. Et depuis longtemps !

Vous avez même lu, relu et re-relu les commentaires de matches du Boxing Day. Ah ça, heureusement qu’il y a les Anglais. Sauf que même s’il est toujours agréable d’apprendre un mauvais résultat d’Arsenal, ces menus plaisirs ne durent qu’un temps. Alors OK en Premier League il y a des stars, OK Canal + vous vend ça bien emballé, à coup de superlatifs majestueux… Mais merde, quand on est perdu dans l’Auvergne — et il n’y a même pas besoin de rajouter « fin-fond » devant Auvergne, la région entière n’étant qu’un vaste « fin-fond » — avec une bagnole à déblayer à la pelle à neige chaque fois que vous voulez parler à quelqu’un d’autre qu’une des 14 personnes enfermées sous le même toit que vous [7], l’article sur Stoke City - Manchester United il n’a plus rien d’excitant.

Alors que la perspective d’un prochain Montluçon - PSG, alors que vous serez revenu sur Paris… Oh oui, là-bas, avec vos trois paires de chaussettes, votre foie prêt à être vendu au poids à un fermier landais, et les infos régionales qui donnent la météo de villes dont vous étiez très satisfait d’ignorer jusqu’à l’existence, là-bas la Vérité vous est apparue dans sa lumière crue : la trêve hivernale, c’est de la merde !

Ouvrir les paquets pour faire joujou avec votre super nouveau téléphone-baladeur-Internet, forfait illimité Power Max [8], et découvrir votre tout nouveau pantalon que vous ne devrez surtout pas mettre avant 3 semaines, ça fait nul, tout le monde sort ses nouvelles fringues après Noël… sauf que zut : si vous attendez trop on va croire que vous l’avez acheté en soldes !, dilemme cornélien…, tout ça passe vite. Même le spectacle du Tonton, obligé de monter le fameux bateau pirate dont le propriétaire Junhinhophile a au préalable discrètement ventilé quelques pièces détachées sous le canapé, ça n’offre que peu de sensations, comparé à un bon match du Paris Saint-Germain.

Il a fallu en subir des avanies, affronter le voyage du retour en terre civilisée, avec embouteillages et camions en travers de la route — faut vraiment être con pour doubler un chasse-neige, non ? — ; subir la soirée du Nouvel an avec embrassades éthylisées forcées à minuit, plus discours d’un inconnu bourré qui veut à tout prix vous expliquer, nez à nez si possible, pourquoi la santé c’est le plus important, alors que pendant ce temps-là la petite blonde en mini-jupe cherche qui peut la raccompagner, et que justement celle-là vous vous sentiez prêt à la border s’il le fallait et surtout plus parce que affinités ; le lendemain de Nouvel an avec dents qui grattent et cheveux qui poussent en dedans de la tête, l’œsophage brûlé au troisième degré, l’organisateur de la soirée connaissant un très bon champagne

Bref, au 3 janvier, vous êtes à bout. Limite vous vous demandez comment vous avez pu ressentir un quelconque soulagement à la fin de PSG - Valenciennes. Un match au Parc ! Vous en aviez marre d’un match au Parc ? Mais dès le 27 décembre, devant la bûche décongelée recongelée, vous auriez tué pour y retourner, au Parc ! Surtout le petit, coiffé long dans le cou, d’ailleurs : lui, vous l’auriez tué, mais doucement alors…

Là, avec une semaine de plus, un simple 32e de finale de la coupe de France face à une CFA… mais vous êtes au taquet ! Connecté sur leparisien.fr 24 heures sur 24, la touche F5 du PC qui demande pitié tellement vous voulez savoir qui de Landreau ou d’Edel gardera les cages parisiennes. La moindre rumeur de transfert, ou de non-transfert vous voit passer du site officiel au fil actu de Google pour croiser les sources… Oui ! Demain, 17h30, c’est la reprise ! Enfin la reprise…

De plus, la coupe de France, c’est une compétition à part : c’est la Doyenne. Une année sur deux on la ramène à la maison, c’est toujours sympa. Puis aller au Stade de France permet de voyager, de découvrir des tribunes peuplées de ces sympathiques peuplades de travailleurs de la terre. Quel plaisir de côtoyer, pour le temps d’une victoire ces braves hères, si proches de la Nature et défenseurs des vraies valeurs que sont le travail dans les champs, et l’élevage. C’est important pour nous autres Parisiens de ne pas nous couper de ce monde rural, et la coupe permet aussi cela. Oui, ça va faire un bien fou de voir ce match. Paul Le Guen devrait faire tourner, on pourra peut-être voir un ou deux petits jeunes du centre de formation. Et puis autant l’avouer : de toutes façons, deux semaines de trêve, c’est insupportable. Ce serait un match amical contre une équipe de branques, genre le onze-type choisi par L’Équipe, que la tentation de regarder serait tout de même la plus forte. C’est dire. De toutes façons, ce match, il faut le voir, point final.

Bon, ça passe sur quelle chaîne ? Eurosport ? Oh putain, je paye 60 € d’Internet et de télé à péage chaque mois, et celle-là je l’ai pas.

Non mais quelle trêve de merde !

Notes

[1] Alors que vous n’étiez venu chercher que le grattoir à pare-brise que vous avez ENCORE oublié d’acheter la veille…

[2] Sauf le petit dernier, celui qui en avait un de Juhninho. C’est les pires les fans du Brésilien à la nuque frisée : ils donnent des coups de latte dans les chevilles dès que vous avez le dos tourné…

[3] Note pour moi-même : penser à ne plus doubler le chasse-neige dans un virage verglacé.
Autre note : penser à se renseigner sur le prix du phare avant gauche explosé dans des circonstances dont on essayera de préserver le côté inexplicable.

[4] Vu le reste du quotidien, l’essentiel du budget du jour est passé dans les frais de traduction ou dans l’achat d’un dictionnaire Harraps Ribéro-Français.

[5] Juste devant Savidan, ce qui est assez poilant aussi, quand on y pense.

[6] Aucun lien : le saumon est froid et tout sec.

[7] Oui, cela peut sembler incroyable aux Parisiens n’ayant pas vécu de telles expériences, mais au bout d’un moment, dans ces pénibles circonstances on en vient à souhaiter communiquer, échanger… Même avec un autochtone s’il le faut. Triste et cruelle réalité, sur laquelle vous nous permettrez de glisser, afin de ne pas raviver des souvenirs que chacun comprendra douloureux.

[8] Article complètement indispensable quand on est coincé dans un bled où ça ne capte pas.

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8 votes

3 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    Tristan
    3 janvier 2009 21:40

    Pour un site qui se délecte régulièrement du dépistage des fautes de français chez les voisins de la presse écrite, parler d’article "satyrique" c’est assez bien vu. Velu même.

  • #2

    commentateur anonyme
    4 janvier 2009 12:16

    Merci Clin d'oeil !

  • #3

    benjamin
    18 janvier 2009 16:49

    ah ah ah ! génial ! très belle plume !

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