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Venu au Parc pour encourager le PSG, Cédric est reparti dépité

PSG-Roma vu par un supporter de bonne volonté

Troisième témoignage d’un supporter parisien présent à Auteuil dimanche

mercredi 4 août 2010, par Vivien B.

PSG-Roma vu par un supporter de bonne volonté

Cédric Grocaut n’est pas retourné au Parc des Princes pour protester contre les mesures qui l’ont privé d’un abonnement, mais simplement pour encourager le Paris Saint-Germain. Il a le profil du « supporter de bonne volonté » que Robin Leproux prétend vouloir conserver — même s’il ne leur a pas adressé la moindre communication pour leur présenter la marche à suivre. Pourtant, son récit après les deux premiers matches du PSG à domicile n’est plein que d’amertume.

Présent à Auteuil rouge dimanche lors du match PSG-AS Roma, Cédric Grocaut confirme les témoignages de Laurent et Stéphane, expulsés du stade pour avoir chanté et être restés debout, que nous avons publiés cette semaine.

Je m’appelle Cédric Grocaut, j’ai 30 ans. Je suis responsable de trésorerie. Je vis à Melun, en Seine-et-Marne. Je suis supporter des Rouge et Bleu d’aussi loin que je me souvienne — je n’y étais pourtant pas prédestiné, étant issu d’une famille pro-lensoise. Je fréquente assidûment le Parc depuis janvier 2007. Après quelques matches en tribunes latérales, j’ai été immédiatement attiré par la tribune G et le Virage Auteuil pour l’ambiance, la ferveur, les chants, les drapeaux, les tifos. Je ressentais cette ferveur, cela me prenait aux tripes, je voulais vraiment être acteur de cette ambiance. Crier, chanter mon amour pour ce club. Communier avec toutes ces personnes dans ce même combat, pour ce même but. Je me suis donc abonné tribune G bleu dès la saison 2007/2008, puis ai migré à Auteuil en 2009/2010.

PSG-Porto : un silence assourdissant

Lorsque je suis arrivé au Parc samedi, j’ai été touché de voir tous les changements : les nombreux barrages de CRS et de stewards dans la rue, avec camionnettes équipées de pare-buffles ; la nouvelle signalétique avec la tribune jaune « familles » et ses accès séparés ; la noria de barrières Vauban sur les marches devant Auteuil ; les fresques effacées dans les coursives — encore plus dur à voir en vrai qu’en photo — ; les murs en plexiglas ; la nouvelle animation « Vous vous z’êtes là ? », l’hymne, Valérie l’animatrice… Et surtout ce silence, pesant.

J’étais à Auteuil rouge samedi, dans le secteur près des visiteurs. À peine arrivé, je découvre des sièges dans un état de crasse incroyable. Ce jour-là, les stewards étaient encore relativement conciliants, j’ai pu rester debout une partie des matches sans qu’on me dise quoi que ce soit. À l’entrée des joueurs, je tends mon écharpe comme d’habitude… et puis rien. Silence de cathédrale. Je n’ai jamais aussi bien entendu la musique de Phil Collins. Autour de moi, je vois plusieurs dizaines de personnes assises, et trois écharpes brandies sur tout Auteuil rouge. Le choc. Le bide… Au début du match, le secteur d’Auteuil à ma gauche tape dans les mains et scande « Paris », ce chant que l’on lance habituellement avec le tambour avant le début du match, ou après s’être pris un but pour relancer l’ambiance. Je commence à reprendre, mais je dois vite m’arrêter, me retrouvant seul, bêtement…

Quelques supporters de Porto chantent ci et là. Je vois — et j’entends — des supporters de Porto encourager leur équipe en R2 à Boulogne rouge. Un groupe de supporters parisiens se met à chanter à la gloire du PSG, puis entonne : « Ferme ta g…, ferme ta g… » et « Ici c’est Paris ». Quelques stewards interviennent, et le calme revient vite. Instinctivement, et s’en m’en rendre compte, je finis par m’asseoir moi aussi, me cale les pieds sur la barre devant, englué dans un silence assourdissant rythmé par quelques sons de vuvuzelas ou timides « Paris » criés par des enfants à l’étage. Mon esprit s’évade, je ne suis plus rien du match. Je regarde régulièrement le temps, cela me paraît interminable. À un moment, je regarde autour de moi : les quelques personnes que j’avais vues debout ont fini par s’asseoir elles-aussi.

Lors de la seconde mi-temps, je suis subitement sorti de ma léthargie par des chants d’insultes envers notre club rival : je m’aperçois alors que tout le bloc de gauche de Boulogne rouge est en train de les scander, et je vois quelques stewards se précipiter en courant vers les coursives. Des provocations de la part de supporters marseillais, apprendra-t-on par la suite. Survient alors le but de Sammy Traoré. Nouveau choc : je bondis de mon siège comme à l’accoutumée, et commence à faire tournoyer mon écharpe. Je regarde autour de moi : rien. Deux écharpes en tout et pour tout à Auteuil rouge, tenues quelques secondes à peine, sans le moindre chant. Même les latérales, pourtant habituées à suivre ce chant rituel après que les virages le lançaient, restent silencieuses.

Après le but, un petit groupe placé en H ou I rouge scande le nom de Sammy. Le Malien leur offrira son maillot à la fin du match. Le public poussera les joueurs avec des « ouais » et des « allez », mais franchement rien de transcendant. C’est donc le cœur gros que je regagne mon domicile. Sans mal de tête ni bourdonnement dans les oreilles, pour une fois…

PSG-Roma : reste assis et tais-toi !

Retour au Parc le lendemain, toujours avec la boule au ventre. Je me retrouve situé dans le même secteur d’Auteuil rouge que la veille, près des visiteurs. Je regarde autour de moi : je n’aperçois que des têtes différentes. Je me place debout contre le muret, tout en bas de la tribune. Je ne gênais personne. Au commencement de Bordeaux–Porto, un steward me demande gentiment de m’asseoir ; je m’exécute. Au passage, il demande également à un couple assis derrière moi de bien vouloir retirer leurs pieds du siège d’en dessous. Nous échangeons quelques mots : ils sont abasourdis. Dans l’autre secteur d’Auteuil rouge — appelons-le R2 —, des supporters de Porto négocient avec les stewards pour l’installation d’une grande voile à l’effigie de leur club. Cela leur sera autorisé. Un autre supporter de Porto à ma gauche use de sa trompette. Comme la veille, l’entraînement des joueurs du PSG devant Boulogne est accompagné par une nuée de photographes en herbe… avec les stewards à leurs côtés, quasiment montre en main. Le même scénario se reproduira à Auteuil avec l’échauffement des Bordelais.

Le Parc se rempli petit à petit, et les supporters de la Roma arrivent dans le parcage visiteurs. Il n’y avait personne devant moi, au premier rang ; je m’avance et me place alors debout le long du siège. Dès que le match commence, un steward me demande de m’asseoir. Je m’avance pour prendre quelques photos : il se plante à côté de moi, et me dit de me rasseoir dès que j’ai fini. Les supporters de la Roma se mettent à chanter. Entre temps, quelques supporters m’ont rejoint. Nous nous installons au troisième rang, tout près de la tribune F. Au premier rang, plusieurs personnes se lèvent pour chanter à la gloire du PSG, en réponse aux encouragements romains. Ils sont suivis par quelques autres au deuxième rang, et trois jeunes derrière nous. Nous chantons tous en cœur. Les supporters de bonne volonté évoqués par Monsieur Leproux sont là, l’ambiance va revenir ? Pas si vite…

Les stewards passent dans les rangs, demandant à tout le monde de s’asseoir. Lorsque les joueurs entrent sur le terrain, tout le monde se relève. Les hommes en rouge reviennent alors en plus grand nombre. Mes compagnons d’infortune faisant de la résistance, un deuxième steward se présente. Il leur reproche de ne pas être à leur place, et leur assure que « c’est fini Auteuil, maintenant c’est une tribune familles ». Sentant la limite se rapprocher et, pour tout avouer, n’étant pas franc dans ce genre de situation, je préfère faire profil bas et m’asseoir. Le ton a légèrement monté, mais tout le monde s’est finalement assis.

Au premier rang, la discussion se poursuit [il s’agit du groupe de Laurent, lire son témoignage]. Après quelques minutes, un petit groupe rejoint le haut de la tribune afin de ne gêner personne. Plusieurs personnes les suivent. Quelques chants, toujours à la gloire du PSG, fusent. Mais une armée de stewards déboule rapidement pour faire s’asseoir de force tout le monde. C’est à ce moment-là qu’un mouvement de contestation a débuté. Un chant « Tout le monde debout, tout le monde debout… » a été lancé, et repris par les trois quarts d’Auteuil rouge ! Les stewards se sont retrouvés les mains sur les hanches, désemparés. Un gars, au fond, a pété un câble et s’est fait expulser. Il semblait révulsé de colère.

Ensuite, les choses ont quelque peu dégénéré. Quelques chants hostiles à l’actionnaire et au président, puis un ironique « Merci Paris » ont été scandés. Après ce petit mouvement de contestation, la personne que l’on aperçoit sur les photos de votre article ne voulait plus se rasseoir [il s’agit de Stéphane, lire son témoignage]. Un steward insiste ; le supporter lui fait signe de la main qu’il refuse. Ils lui sont alors tombés dessus à plus de cinq ! Il s’est fait maîtriser puis expulser. Lorsque les esprits se sont calmés, j’ai rejoint le petit groupe en haut de la tribune. Nous étions tous assis, mais les stewards ne sont pas intervenus lorsque nous nous sommes levés de courts instants pour entonner quelques chants. Ils auraient très bien pu appliquer les consignes, et nous obliger à nous faire asseoir, voire tenter de nous expulser. Ils ne l’ont pas fait. Plus tard, un steward présent à Auteuil depuis une dizaine d’années me dira : « J’ai les boules de voir ça, mais je ne fais qu’exécuter les instructions. »

Il semblait régner une grande solidarité entre anciens viragistes et kobistes dans la tribune. Tout le monde discutait avec tout le monde, comme tous unis dans un même combat. Il y avait tous les âges, un homme d’une quarantaine d’années avec ses deux fils adolescents, un autre père de famille avec son fils d’une dizaine d’années, des jeunes filles. Le but d’Hoarau a été célébré comme nous avions l’habitude de le faire auparavant. Du côté de Boulogne, je n’ai rien entendu.

Il n’y avait rien de violent dans notre attitude, nous voulions seulement chanter à la gloire de nos couleurs, sans haine, sans violence. Pourquoi une telle répression en retour ? Et pour couronner le tout, je lis que Monsieur Leproux se targue d’avoir entendu des débuts de chants ? Je trouve cette réaction vraiment ingrate de sa part, au regard de ce qui s’est réellement passé en tribunes. Je revois les images de ce gars [Stéphane] sorti de force par cinq stewards, juste parce qu’il voulait rester debout, et chanter son amour pour nos couleurs. C’est absolument invraisemblable. Qu’on me réveille, qu’on me sorte de ce cauchemar ! Je rendais en tribune à ces couleurs rouge et bleu tout ce qu’elles m’apportent dans les moments de ma vie les plus difficiles. Aujourd’hui, elles sont orphelines, je ne peux plus rien faire pour elles. On veut m’en empêcher. On ne se débarrassera pas de moi comme ça. À mon sens, le fervent supporter-type est celui qui est debout, maillot sur le dos, écharpe du club ou du groupe nouée autour du cou, les bras en l’air en train de chanter. C’est comme cela que je conçois de vivre un match du PSG, sans vouloir manquer de respect à ceux qui préfèrent le vivre autrement.

Je ne pense pas que le boycott soit la solution. Compte tenu du prix des places en virages, une partie de la demande en latérales va naturellement se reverser sur les virages et les quarts de virages. Si je laisse un siège vide, il sera occupé derrière par de simples gens « de passage », sans vouloir leur jeter la pierre. Je suis pour ma part inquiet quand j’entends parler de manifestations aux abords du Parc. D’une part, je pense que les manifestants seront maintenus à bonne distance du stade, ce qui rendra complètement inaudible leurs revendications. D’autre part, il y a le risque de violences, car les fauteurs de troubles, eux, courent toujours. Et il suffit d’un geste mal interprété — surtout que la pression sera maximale dans les deux camps — pour que cela se termine en dispersion aux lacrymogènes, avec des risques d’accidents graves. Même si je ne participerais pas à ces actions par manque de franchise, de courage, je soutiens tout de même de tout mon cœur tous ceux qui se battent pour le retour de nos abonnements, et le sauvetage de cette ambiance unique, qui rend ce stade magique. Je suis plutôt partisan d’actions collectives en tribune, à condition que tout le monde suive à Boulogne et à Auteuil. Lorsque le « tout le monde debout » a été lancé, les stewards n’ont plus su quoi faire. Mais, on l’a vu dimanche, les meneurs improvisés risquent gros s’ils ne sont pas suivis.

Le combat continue… Nous, supporters, nous serons toujours là !

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19 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    pauletapsg
    4 août 2010 17:50

    Encore un témoignage très parlant.

    Par contre, je pense au contraire que la manifestation pacifique de samedi est très importante pour montrer à Leproux notre détermination inébranlable. Dans "20 minutes", Leproux affirme : "On est à l’ère de l’Internet, on se raconte des choses. Bien sûr, que l’on aura le droit de chanter et de se mettre debout au Parc des Princes." En gros, soit les instructions pour le Tounoi de Paris était transitoire, pour reprendre ce mot qui lui est cher, ou bien, il insinue que les témoignages publiés sur ce site sont faux !

  • #2
    6 votes
    P10
    4 août 2010 17:54

    Bien fait pour sa gueule, il s’est fait virer de façon très claire (cf la jolie lettre de Robin à la fin de la saison), il a voulu y retourner, il a peut être enfin compris qu’on ne veut pas de lui dans ce nouveau PSG.

    "Supporter de bonne volonté", il aurait mieux fait de dire "Mouton sans honneur"

  • #3

    Cédric
    4 août 2010 18:14

    Bien fait pour sa gueule, il s’est fait virer de façon très claire (cf la jolie lettre de Robin à la fin de la saison), il a voulu y retourner, il a peut être enfin compris qu’on ne veut pas de lui dans ce nouveau PSG.

    "Supporter de bonne volonté", il aurait mieux fait de dire "Mouton sans honneur"

    Et non, il ne s’est pas fait virer, et il n’a pas compris non plus, il sera là pour Arles-Avignon. :)

    Le combat, ce n’est pas que à l’extérieur, c’est aussi en tribune, partout là où on peut se faire entendre.

    Je n’ai rien à me reprocher, et crois-moi que Monsieur LEPROUX ne se débarrassera pas de moi comme çà. On me jette par la porte, je reviens par la fenêtre :)

    Et d’autre part, le mouton, cette expression n’est-elle pas applicable à celui qui suit gentiment le mouvement sans réfléchir ? :)

    Quant à mon honneur, je m’en laisse seul juge de savoir ce qu’il vaut :)

  • #4

    P10
    4 août 2010 18:48

    Si tu ne t’es pas fait virer, comment expliques tu qu’on est passé de 13 000 places disponibles en virage à 5 000 ? Tu es un être différent et tu ne fais pas partie des 8 000 pauvres cons qui resteront forcément à la porte ?

    Ton combat en tribune, comme tu l’appelles, il est mignon mais il fait surtout de l’affluence et c’est cette affluence qui valide le plan Leproux. Tu peux gueuler autant que tu veux, déjà tu te feras sortir bien vite, mais en plus ils s’en foutent tant qu’ils ont des bonnes poires (excuse moi des "supporters de bonne volonté") qui continuent à venir et sont même près à chanter pour le PSG, club qui a défini une politique complètement contre toi il y a maintenant moins de 3 mois.

    Tu n’as rien à te reprocher, comme 90% des viragistes virés, mais tu as eu ton abonnement non renouvelé donc le PSG, lui, te reproche quelque chose. Et malgré cet affront fait à ta fidélité et à l’amour de tes couleurs, tu reviens. N’as tu pas l’impression d’être l’idiot de service, amoureux banni et humilié mais heureux quand même ?

    Si je te parle de mouton, c’est parce que tu valides tout ce qu’ils ont souhaité dernièrement, à savoir la mort des virages dans lesquels tu prenais place.

    Ma décision de ne plus aller au stade ne date pas des décisions associations, c’est juste une logique de solidarité, notion à laquelle tu es visiblement bien hermétique.

  • #5

    pauletapsg
    4 août 2010 19:06

    Cédric, je salue ton combat pour notre club et nos tribunes. Mais, il est vrai que dans cette lutte, différentes tendances se confrontent. Pour certains, il ne faut pas abandonner le Parc, d’autres, comme moi, considèrent que payer sa place, c’est cautionner la politique de Leproux ou, en tout cas, risquer d’être récupéré par ce monsieur, comme lorsqu’ils évoquent les "départs de chant".

    Tu parles d’éventuelles violences pour la manifestation hors du Parc, mais à mon avis, dans le stade, il peut aussi y avoir des incidents, des interdictions de stade,… Personne n’a la solution miracle. Je comprends la colère de P10, même s’il est dur avec toi ; personnellement, je ne peux pas chanter pour ce PSG qui n’est plus le mien.

    Ce n’est pas parce que Leproux autorisera de pouvoir se mettre debout dans les virages que le combat s’arrêtera, loin de là.

  • #6

    Cédric
    4 août 2010 20:10

    Si tu ne t’es pas fait virer, comment expliques tu qu’on est passé de 13 000 places disponibles en virage à 5 000 ? Tu es un être différent et tu ne fais pas partie des 8 000 pauvres cons qui resteront forcément à la porte ?

    Ton combat en tribune, comme tu l’appelles, il est mignon mais il fait surtout de l’affluence et c’est cette affluence qui valide le plan Leproux. Tu peux gueuler autant que tu veux, déjà tu te feras sortir bien vite, mais en plus ils s’en foutent tant qu’ils ont des bonnes poires (excuse moi des "supporters de bonne volonté") qui continuent à venir et sont même près à chanter pour le PSG, club qui a défini une politique complètement contre toi il y a maintenant moins de 3 mois.

    Tu n’as rien à te reprocher, comme 90% des viragistes virés, mais tu as eu ton abonnement non renouvelé donc le PSG, lui, te reproche quelque chose. Et malgré cet affront fait à ta fidélité et à l’amour de tes couleurs, tu reviens. N’as tu pas l’impression d’être l’idiot de service, amoureux banni et humilié mais heureux quand même ?

    Si je te parle de mouton, c’est parce que tu valides tout ce qu’ils ont souhaité dernièrement, à savoir la mort des virages dans lesquels tu prenais place.

    Ma décision de ne plus aller au stade ne date pas des décisions associations, c’est juste une logique de solidarité, notion à laquelle tu es visiblement bien hermétique.

    Oui P10, je me suis fait virer comme 12.700 personnes qui n’ont rien à se reprocher (13.000 - 300 violents). Monsieur LEPROUX m’a jeté par la grande porte. Sous couvert de la violence, il veut me remplacer par de simples spectateurs de passage. Ce plan est pour moi marketing avant d’être anti-violence. Il nous a viré parce que notre profil mercatique ne correspond pas à ses attentes. Et bien il ne se débarrassera pas de moi. Je reviens par la fenêtre. Ils m’ont banni ? Ils ont voulu, mais je suis toujours là.

    J’ai longuement réfléchis à la situation, dans la douleur, la déprime, les pleurs même. Au départ, je voulais me réabonner en latérale uniquement par souci de commodité. Mais j’ai réfléchi. Je me suis dit qu’après tout ce que j’ai connu en virage, je ne peux pas planter tout le monde comme çà, sous prétexte que mes moyens me le permette. Et donc j’ai décidé que j’allais galérer pour avoir les places, comme tous les viragistes qui voudront continuer comme moi à aller au Parc, et qui galèreront aussi pour en avoir. C’est par solidarité avec ces personnes. J’en ai rencontré dimanche au Tournoi de Paris, on en a discuté.

    Après, continuer à y aller, ou refuser d’y aller, c’est un choix personnel que chacun fait, en fonction de ses idées, de sa vision des choses et de son analyse de la situation, du stade d’avancement de sa réflexion. Mais ce n’est pas parce que j’ai fait le choix de continuer à y aller que je n’ai pas une pensée pour tout ceux qui restent dehors, par choix ou par défaut. Et quand j’ai fait faire ma Carte TousPSG, je t’avouerai avoir eu un sentiment de culpabilité pour tout ceux qui ne viendront plus. On est tous unis par la même passion comme dit le chant, on ne peut pas rester insensible à cela. Je me sens aussi solidaire de ceux qui ne viendront plus, mêmes si ces personnes, à ton instar, ne me reconnaissent pas dans cette solidarité. Mais, me connaissant, si j’avais décidé de suivre le boycott, j’aurais culpabilisé pour tout ceux qui se bouffent ces règles stupides. Mon caractère est ainsi fait.

    Ta rage est légitime, parce que mon fonctionnement, mon approche, ne sont pas les mêmes que les tiennes, surtout vu la situation. On est tous touché au plus profond de nous-mêmes. Mais pourquoi chacun ne pourrait-il pas avoir une vision des choses plus ou moins différentes ?

    Quoi qu’il arrive, vu le prix des places à 12,00 euros, il y aura un reversement naturel des latérales vers les virages. Donc, si je laisse un siège vide, il sera aussitôt occupé. Et comme les médias se focaliseront essentiellement sur les virages, puisque c’est cette zone qui est concernée par le plan de sécurité, et bien il est fort à parier qu’ils occulteront complètement que les latérales se sont vidées par le jeu des vases communicants. Ils verront que les virages sont pleins, le plan Leproux fonctionne, tout va bien. Et si quelqu’un souligne la baisse d’affluence, et bien Monsieur LEPROUX retombera avec aplomb sur ses pieds en disant que tout était prévu.

    Et mon combat ne se limite pas à la présence en tribune. J’ai écrit à Monsieur LEPROUX une lettre de 3 pages - qui n’a sans doute même pas été lue - j’ai diffusé un peu partout mon témoignage. Je fais comme je peux. Je n’ai pas le cran suffisant pour participer à une manifestation, mais je me débrouille comme je peux.

    A l’inverse, si je suivais le boycott, d’autres personnes pourraient me reprocher de le suivre bêtement, alors, à ce tarif-là, on ne s’en sort plus de la moutonnerie (boutade, je précise) Sourire

  • #7

    Cédric
    4 août 2010 20:21

    Cédric, je salue ton combat pour notre club et nos tribunes. Mais, il est vrai que dans cette lutte, différentes tendances se confrontent. Pour certains, il ne faut pas abandonner le Parc, d’autres, comme moi, considèrent que payer sa place, c’est cautionner la politique de Leproux ou, en tout cas, risquer d’être récupéré par ce monsieur, comme lorsqu’ils évoquent les "départs de chant".

    Tu parles d’éventuelles violences pour la manifestation hors du Parc, mais à mon avis, dans le stade, il peut aussi y avoir des incidents, des interdictions de stade,… Personne n’a la solution miracle. Je comprends la colère de P10, même s’il est dur avec toi ; personnellement, je ne peux pas chanter pour ce PSG qui n’est plus le mien.

    Ce n’est pas parce que Leproux autorisera de pouvoir se mettre debout dans les virages que le combat s’arrêtera, loin de là.

    A mon avis, les violences qui pourraient se produire autour du Parc ont de grandes chances de créditer le plan, à l’inverse de celles pouvant se produire dans le Parc, pour lesquelles on pourrait pointer du doigt les faiblesses dudit plan.

    Quand je suis venu au Parc ce week-end, j’ai été impressioné par toute la sécurité aux abords du Parc : camionnettes équipées de pare-buffles, plusieurs barrages à franchir. J’ai peur que la répression d’une manifestation, même la plus pacifiste qu’elle soit, ne se fasse à la hauteur des moyens en démonstration. Il y a déjà eu deux morts aux abords du Parc. Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvaise augure, une expression dit "jamais deux sans trois". Imaginez ce qu’il pourrait se passer s’il y avait un nouveau décès en marge d’une de ces manifestations ? La pression sera maximale, tout le monde sera sur le qui-vive, il suffit d’un quiproquo, d’une incompréhension pour que tout dégénère.

    Concernant le combat, je partage complètement ton approche, le combat sera fini lorsque tous les supporters non-violents auront TOUS récupéré leur abonnement en virage.

  • #8

    Cédric
    4 août 2010 20:59

    PS :

    P10, c’est assez troublant comme pseudo, çà me fait phonétiquement penser à une contraction que j’utilise quotidiennement dans le cadre professionnel, donc, à quelqu’un qui me connaitrait… mais cela ne peut être que le fruit du hasard Sourire

  • #9

    Cédric
    4 août 2010 22:49

    ERRATUM

    Et non, il ne s’est pas fait virer, et il n’a pas compris non plus, il sera là pour Arles-Avignon.

    Je viens de relire ton premier commentaire P10, et je l’avais mal interprêté, j’avais compris que tu pensais que je m’étais aussi fait sortir de tribune dimanche. Je t’ai donc répondu à côté dans la phrase ci-dessus. Touts mes excuses pour cette erreur de ma part.

  • #10

    pitt92
    4 août 2010 23:02

    bsr, je suis plutôt d’accord avec p10…. si tu vas au stade, sit tu prends ta carte "tous leproux", tu cautionnes son plan …. pour moi ne pas aller au parc est une véritable déchirure, comme la perte de quelqu’un (oui c fort mais c ce que je ressens) et je sais de quoi je parle dans le sens où je suis un des très anciens de boulogne…. le 1er problème à l’heure actuelle est de savoir quelles actions faire et comment les faire car il est évident qu’ils (le club et les pouvoirs publics) s’y attendent et ils ont certainement prévu des contre actions. Le 2d problème est l’antagonisme entre les deux tribunes, qui, ne pourra pas permettre d’actions communes, en tt cas pas maintenant…. j’étais au tournoi de paris samedi mais dehors, et je viendrais à chaque match pour faire voir que je suis tjs là et que je ne quitterais pas les lieux, il faut que l’on soit de plus en plus nombreux à chaque match, c’est à l’heure actuelle, à mon avis, le seul moyen de leur faire voir à tous que nous ne lacherons pas l’affaire… on était environ 150 (une cinquantaine d’ultras romains compris) le samedi du tournoi, j’espère juste que nous largement plus pour sainté… on est 13000 dehors !!! alors putain il faut qu’on soit des milliers à ts les matchs, réveillez vous, ne vous laissez pas asphyxier leur façon de procéder, nous ne devons surtout pas baisser les bras ce serait le meilleur moyen de leur donner raison…. A samedi

  • #11

    dany the dog
    5 août 2010 08:05

    Dans vos différentes réactions, vous parlez de déprime de pleurs !!!!!! Moi j’ai choisi une autre approche, je n’achete plus rien venant du PSG, je ne me déplace plus au parc des Princes, je regarde simplement les matchs chez moi avec une bande de potes, on peu chanter hurler se lever boire manger, bref vivre. Alors bien sur ça ne remplacera jamais l’ambiance exceptionnelle que peu générer ce stade, mais au moins ça ne fait plus aucunes rentrée d’argent de ma part au profit de Colony. J’attend avec impatience de voir les problèmes qui vont vite arriver dés que championnat aura commencé, car je ne vois pas comment les stewarts vont pouvoir juguler 30 ou 40000 supporters, et je crains que le remede soit pire que le mal.

  • #12
    5 votes
    pdm
    5 août 2010 12:21

    Franchement je ne comprend pas pourquoi vous en voulez aux autorités.
    Vous étiez 12700 et vous n’avez pas su mettre aux pas les 300 brutes extrémistes avinées qui se glissaient parmi vous. Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même.
    Maintenant les supporters passent, Paris reste.

  • #13

    Gauthier B.
    5 août 2010 12:32

    Pdm, c’est justement parce que c’est aux autorités d’agir, et non aux citoyens lambdas, qu’il y a lieu de leur en vouloir. Comment veux-tu "mettre au pas 300 brutes extrémistes avinées" ? Faire respecter les lois, c’est une mission qui incombe désormais aux supporters ?

  • #14

    yep
    5 août 2010 12:42

    serieux quand je vois des messages comme le tien, je me demande comment on peut avoir autant des oeillères et suivre autant ce que nos chers journalistes racontent.
    deja quand tu vois l’inactions des autorités et des forces de l’ordre en general lorsqu’il y a des problèmes, on est a 2 doigts de se demander si cela n’est pas fait exprés pour en arriver aux resultats qu on a aujourd’hui : c’est à dire un stade où le seul contre pouvoir qui genait depuis des années tout les politiques, les bobos du 16ème qui étaient derangés par ces supporters assoiffés de sang, et les dirigeants du club (et oui car ces supporters voulaient garder un foot populaire loin de toutes ces dérives financieres souhaité par le gratin du foot )
    bref je m’egare un peu la mais tout ca pour dire que les forces de l’ordre n’ont pas fait leur travail et ce merdier, qui est en parti notre faute, on leur doit aussi a eux !! donc c est peut etre un peu pour ca qu’on leur en veux tu crois pas ??
    sinon ton stéréotypes du hooligan imbibé d alcool me fait bien rire aussi car tu sauras que parmis ces personnes il y en a des surement bien plus fréquentable que toi, bien plus éduqués que toi et avec un rang social plus élevé que le tien.
    cette remarque vaut aussi bien pour les ultras et toutes les autres composantes des virages.
    les dirigeants passent, les oportunistes passent, les amoureux du PARIS SG seront TOUJOURS la !!

  • #15

    yep
    5 août 2010 12:46

    je voulais juste preciser avant que l’on me fasse une remarque, je ne cautionnes en aucun cas ce qui c est passer. Jene defends pas plus auteuil que boulogne, j’essai seulement de défendre ces couleurs qui illumine mon coeur( pour reprendre une citation de notre cher Président). Pour moi ma seule politique c’est le PSG.

  • #16

    pdm
    5 août 2010 15:26

    ok, laisse tomber les "avinés" (quoique je suis bien sûr que la majorité des 300 sont pas à l’eau fraiche et aux menthols filtres)
    le plus important dans l’expression est "brutes extrémistes". je sais bien que les nazis étaient propres sur eux et très polis…
    mais là où je vois la responsabilité de l’ensemble des supporters, c’est dans ce fait : loin de s’en désolidariser, vous les avez quasiment porté aux nues. pas étonnant l’escalade qui s’en suit.
    où elles étaient les manifestations de respects envers les adversaires et l’arbitres durant toutes ces années ? bien cachées en tous cas.
    pdm
    ps : il vient d’où mon avatar ? c une vieille photo, ça… Yahoo ? Google ? :o

  • #17

    Gauthier B.
    5 août 2010 15:58

    Pdm, je ne suis pas un ardent défenseur de tout ce qui a pu se passer dans les tribunes parisiennes ces dix dernières années, bien au contraire. Mais là, je trouve que tu y vas particulièrement fort :

    - je ne pense pas que beaucoup de personnes aient porté aux nues ces fameux "nazis". Dis-moi quand cela est arrivé. Ton emploi systématique du "Vous" est d’ailleurs assez ennuyeux, sachant que ce n’était pas parce que certains étaient au stade qu’ils approuvaient tout ce qu’il s’y passait.

    - quand le public du Parc des Princes s’est-il montré solidaire de ces mêmes gens ? Se désolidariser, c’est quoi pour toi ? Se substituer aux forces de l’ordre ?

    - ta description du phénomène est particulièrement caricaturale. Le problème de la violence au Parc n’est pas qu’une histoire de 300 nazis assoiffés de sang contre le reste du monde.

    - enfin, le fait de respecter l’arbitre ou les adversaires… on peut le déplorer, bien sûr, mais s’il était agi du seul souci des tribunes parisiennes, nous n’en serions pas là. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de stade en France, et même ailleurs, où les adversaires et l’arbitre sont applaudis. Cette violence verbale dans les stades est une problématique globale dans le football.

  • #18

    pdm
    5 août 2010 16:24

    Oui Gauthier, d’une part j’y vais un peu fort en maniant le « Vous « à l’aveugle – je le reconnais. D’un autre coté, les supporters (les « habitués » disons) ont le « Nous » en permanence à la bouche. Ils ne représentent pourtant, il me semble, qu’à peine 30% du public… _
    d’autre part, non, je n’appelle pas le public à se substituer aux forces de l’ordre. Mais enfin éviter de reprendre les chants insultants serait suffisant. (à ce propos, mais qui choisi les chants – ils sont particulièrement crétins, non ? Quand on compare avec les angliches… là-bas ils font des chats rigolos en détournant des tubes pour chacun de leurs joueurs – jamais vu ça ici)

    Sinon c’est vrai : en foot, les adversaires ne sont jamais applaudis. Quelle tristesse. Pourtant les joueurs sur le terrain se congratulent. Pffff…

    pour conclure, moi je ne vais jamais au stade : j’ai mon bab’ à la maison et les potos passent – c’est tellement mieux. Mais j’adore le foot et l’ambiance des stades, alors comprenez que je regarde avec espoir cette tentative pour améliorer l’ambiance du parc.

  • #19

    JahbaL
    5 août 2010 17:38

    Franchement je ne comprend pas pourquoi vous en voulez aux autorités. Vous étiez 12700 et vous n’avez pas su mettre aux pas les 300 brutes extrémistes avinées qui se glissaient parmi vous.

    Euh… si je remets les choses dans l’ordre, je pense que c’est justement ce qui s’est passé. Les autorités n’ayant jamais réglé le problème depuis plus de 15 ans, certains de la tribune d’Auteuil ont essayer de régler le problème par eux-même en devenant aussi extrêmes que leurs cibles… à tord.

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