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Mieux vaut lire L’Équipe et le Parisien avec un peu de recul

Le PSG dans les médias : la compil’ 2008/2009 (1/3)

Les journaux du groupe Amaury sont les mieux informés sur le PSG. Et pourtant…

jeudi 2 juillet 2009, par Vivien B.

Le PSG dans les médias : la compil' 2008/2009 (1/3)

On ne dira jamais assez l’importance des journaux du groupe Amaury dans la vie du Paris SG. Médias les mieux informés sur le club parisien, L’Équipe et le Parisien — voire France Football — sont logiquement les plus lus, que ce soit par les habitués du Parc des Princes, les simples fans de foot ou… les autres journalistes, qui trouvent là l’essentiel de leurs inspirations. Pourtant, tout ce qui y est écrit — sur le PSG comme sur le reste — mérite d’être pris avec des pincettes. Nous nous employons à le rappeler régulièrement dans cette rubrique reprise de volée. Après les sujets de fond, voici quelques informations plus anecdotiques, mais pas moins inexactes.

La saison 2008/2009 s’achève. À l’heure où certains en profitent pour faire le best-of des bourdes de Mickaël Landreau, dont le passage dans la lumière parisienne aura permis à certains de montrer leur méconnaissance du poste de gardien de buts, prenons le temps de jeter un œil sur certaines informations — à propos du PSG exclusivement — lues dans la presse la saison passée.

L’Équipe et le Parisien font des maths

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Salaires

Au Parisien, on est précis. Enfin, en tout cas, on essaie. « 101 000 € par mois en moyenne », claironne ainsi un gros titre de la page 3 le 10 mars à propos du salaire des joueurs du PSG. « La moyenne des salaires est de 101 000 € brut par mois », répète l’article. Qui détaille pourtant, quelques lignes plus bas : « la moyenne des salaires des joueurs [est] établie à 101 913 €. » Quitte à arrondir à un chiffre moins neutre que 100 000 €, le quotidien aurait pu essayer de respecter les cours de mathématiques d’un enfant de CE2, et écrire 102 000 €.

Cours élémentaire (suite). Autre sujet compliqué pour nos plumitifs préférés, les dates de naissance. Sachant qu’Antoine Kombouaré est né en novembre 1963, quel âge a-t-il en mai 2009 ? 45 ans, répondrait un élève de primaire. « 46 ans », répond L’Équipe du 7 mai. Ah, mais s’il y a des pièges aussi…

Décalage horaire. Autre subtilité, les décalages horaires. Le Royaume-Uni ayant la mauvaise idée de ne pas adopter le même fuseau horaire que Paris, cela engendre des quiproquos. Ainsi le coup d’envoi des matches de l’Emirates Cup, prévu à 14 heures à Londres, est-il transformé en « 13 heures » par le Parisien du 9 mai. Encore raté, ce sera 15 heures.

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PSG-Lille

1 + 3 + 5 = 10. Du côté de France Football, question calcul mental, ce n’est guère plus brillant : le 7 novembre 2008, le bi-hebdomadaire tente de présenter le bilan des 10 derniers PSG-Lille en L1 : le graphique indique 1 victoires (sic) pour Lille, 3 matches nuls et 5 victoires pour le PSG. Le compte n’y est pas tout à fait… [1]

Régis apprend à compter. Régis Dupont tuerait-il ses parents pour un bon mot ? En tout cas, il n’hésite pas à travestir la réalité : « La coupe UEFA, c’est la petite coupe d’Europe, mais c’est quand même de la coupe d’Europe. Hier, Schalke 04 l’a sèchement rappelé au Paris SG, venu visiter la magnifique Veltins-Arena avec une équipe à dominante CFA. » En fait d’équipe à dominante CFA, le PSG présentait en Allemagne une équipe à dominante équipe-type : cinq joueurs « remplaçants » contre six joueurs « titulaires ». Ce qui n’empêchera pas Damien Degorre, quelques mois plus tard et toujours dans L’Équipe, d’évoquer une « équipe C » au sujet du onze parisien. À ce compte-là, le quotidien sportif parlera bientôt d’une équipe de joueurs de moins de 14 ans…

4 - 1 = 4. Le 5 janvier dernier, évoquant une énième fois l’élimination du PSG par Clermont en 1997, le Parisien tentait de rappeler l’écart entre le PSG et Clermont à l’époque : le club auvergnat évoluait en National 2, la quatrième division française — l’équivalent du CFA aujourd’hui. C’est donc très logiquement que le quotidien écrivait : « Clermont, situé quatre divisions en dessous ».

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Hoarau-Gignac

Baccalauréat 2009. Sachant que dans son édition du 23 mars (image CdF), L’Équipe présente une infographie selon laquelle Hoarau a gagné 13 duels lors du match Toulouse-PSG, contre 1 seul pour Gignac. Sachant par ailleurs que, sous cette infographie, Luc Hagège précise :

Hoarau, de son côté, a bien tenté d’atténuer le calvaire parisien, tout au long de cette partie. Mais pris dans l’implacable tenaille de la défense toulousaine, dont il n’a jamais pu se dépêtrer, il a perdu presque tous ses duels, a manqué deux occasions sur des coups de pied arrêtés (58e, 63e) et a fini par sombrer.
Que peut-on en conclure sur la fiabilité des informations du quotidien sportif ?

Course. Le 17 mai, le Parisien relaye un communiqué de presse du PSG. Mais loin de ne faire que de la recopie, le journal apporte sa touche personnelle :

Le 28 juin, le PSG organisera une course de 25 kilomètres entre le bois de Boulogne et Saint-Germain-en-Laye, une épreuve ouverte à tous. Renseignements sur Parissaintgermainlacourse.com.
Malheureusement, un détail — mineur — semble clocher…
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18 km

Taux de croissance. Le 8 janvier, Sylvie De Macedo tentait de mesurer l’évolution d’une donnée chiffrée dans le temps : « En décembre, plus de 2 200 maillots domicile ont été vendus contre 760 la saison dernière à la même époque, soit une augmentation de 76 %. » Un boulier lui aurait permis de réaliser avec plus de précisions cet audacieux calcul : (2 200 - 760) / 760 = +189 %. Mais ce n’est que 2,5 fois plus après tout…

Mathématique du maintien. Le 9 février, la rédaction du Parisien insérait une étrange précision dans les propos de Mickaël Landreau : «  Aujourd’hui on a 42 points (NDLR : mathématiquement, le PSG a donc assuré son maintien) […] ». Le maintien serait donc « mathématiquement assuré » à partir de 42 points ?

(15 / 22) x 100 = 75. « 75 %. C’est le taux de victoires du PSG face à Rennes au Parc. En 22 rencontres, Paris s’est imposé 15 fois et n’a concédé que 2 défaites. » Le 3 mai, le Parisien tente un calcul périlleux : diviser 15 par 22. Déconcentration ? Fatigue ? En tout cas, le résultat est là : 68 % se transforme en 75 %. Pas tout à fait la même chose…

1 + 1 + … +1 + 1 = ? Le 1er juin, c’est au tour d’Arnaud Hermant de se tromper dans les additions : « le PSG est la troisième équipe la plus diffusée [en L1] après Marseille et Lyon ». Perdu, Paris est quatrième.

C’est la crise en finance, y manque des euros

La gestion d’entreprise pour les nuls. Après la DNCG rebaptisée Direction nationale du contrôle et de la gestion [2], L’Équipe persiste à nier l’existence des contrôleurs de gestion. Le 21 janvier, Étienne Moatti écrivait ainsi : « Les projections financières réalisées par les comptables parisiens sont rarement respectées ». Et ne parlons pas du nombre de fois que Philippe Boindrieux s’est vu qualifié « directeur général du PSG » quand il n’était que DG délégué ou Colony Capital présenté comme « fonds de pension » alors qu’il s’agit d’un fonds d’investissement. Mais le plus amusant reste sans doute l’incapacité de certains, Arnaud Hermant (le Parisien) en tête, à différencier gestion d’entreprise, comptabilité et trésorerie ; déficit comptable et besoin de trésorerie. La palme à cet article du 15 avril, détaillant les « 20 millions de dettes » que le PSG aurait à honorer d’ici la fin de la saison : on y additionne bêtement des pertes comptables et des reliquats de transferts, censés déterminer le besoin de trésorerie du club. En deux mots : du grand n’importe quoi !

Le budget des comptes clôturés est de… À force de parler de « budget » à tort et à travers, les journalistes sportifs ont réussi à travestir totalement cette notion, devenue vide de sens. Et l’on mélange allègrement budget, chiffre d’affaires, dépenses… Conséquence — à moins qu’il ne s’agisse que d’une étourderie —, le Parisien et L’Équipe annoncent deux chiffres bien différents, le même jour — dimanche 15 mars, jour de PSG-OM —, à propos du « budget de l’OM » : 85 M€ pour le Parisien, 126 M€ pour L’Équipe. Le budget prévisionnel de Marseille pour la saison 2008/2009, présenté en mai dernier devant la DNCG, est bien de 85 millions d’euros. Si le quotidien sportif parlait d’autre chose, il n’a pas su le définir.

Les règlements, c’est compliqué

Le classement de la Ligue 1

Un but, un malheureux but. À l’instar du mensuel Le Foot Paris, de nombreux journalistes se sont montrés incapables de commenter correctement le classement final du championnat. À L’Équipe, Damien Degorre n’a pas échappé à la règle : « Pour un but, un seul en sa défaveur, voilà les Parisiens condamnés à regarder la prochaine saison européenne au chaud, dans leur canapé. » Insistons une nouvelle fois : si Paris n’avait encaissé que trois buts à Bordeaux, par exemple, Lille aurait tout de même été qualifié en Ligue Europa : il ne suffisait pas pour le PSG d’avoir la même différence de buts que les Nordistes, encore fallait-il les devancer au nombre de buts marqués…

PSG - Twente et le règlement de la coupe UEFA

S’agissant de la coupe UEFA, ce n’est pas mieux. Le 18 décembre, jour de PSG-Twente, les quotidiens spécialisés nageaient en plein flou artistique. Volonté de simplifier à l’extrême ou incapacité à comprendre ?

Pour L’Équipe, le PSG serait qualifié dans deux cas : « il gagne contre Twente et Santander ne bat pas Manchester City » ou « Santander bat City par un écart inférieur à celui du PSG contre Twente ». Simple ? Simpliste en fait, car inexact.

Le Parisien tente d’être plus précis et annonce que le PSG serait qualifié si « il bat Twente et que Santander ne bat pas Manchester City » ou si « il bat Twente par un écart de buts supérieur à celui de la victoire de Santander face à Manchester City. Les deux équipes seraient alors à égalité au nombre de points et au goal-average, mais Paris se qualifierait grâce à sa meilleure attaque. » Bel effort, mais encore faux.

En réalité, le PSG devait soit gagner par au moins 2 buts d’écart de plus que Santander, soit gagner par 1 but d’écart de plus que Santander et marquer plus que le club espagnol. Autrement dit, contrairement à ce qu’affirmaient le Parisien et L’Équipe, si le PSG avait gagné 2-0 contre Twente et Santander 2-1 contre ManCity, le PSG aurait été… éliminé ! Les deux équipes se seraient retrouvées avec le même nombre de points (5), la même différence de buts (0), et le même nombre de buts inscrits (5). Le quatrième critère étant le plus grand nombre de buts marqués à l’extérieur, le PSG serait finalement éliminé, puisqu’il n’avait marqué qu’1 but à l’extérieur (à Gelsenkirchen), contre 2 pour Santander (à Paris) — les deux équipes jouant leur dernier match à domicile toutes les deux. PSGMAG.NET l’avait clairement démontré la veille du match : Twente : comment le PSG peut-il se qualifier ?

Au passage, signalons également qu’il est incorrect de parler de goal-average à la place de différence de buts : ce sont deux notions bien distinctes l’une de l’autre, bien que les médias français commettent systématiquement l’erreur (voir le site Poteau rentrant).

Même l’AFP a pataugé dans la semoule : « Si le Racing gagne, Paris doit gagner en marquant un but de plus. En cas d’égalité complète, le PSG passerait en 16e de finale grâce à son meilleur coefficient UEFA (37,380 contre 24,837 pour Santander). » En fait, une victoire 3-0 du PSG conjuguée à une victoire 4-3 de Santander aurait également qualifié le club parisien, le nombre de buts marqués n’était que le deuxième critère. Et surtout, passer directement au dernier critère prévu par la compétition — les coefficients UEFA — n’était pas une bonne idée, puisque le troisième critère pour départager les deux équipes aurait condamné le PSG avant : au nombre de buts marqués à l’extérieur, Paris était battu par Santander. Et aucune de ces deux équipes ne pouvait plus rien y changer lors de cette cinquième et dernière journée…

Ce ne sera pas mieux après la rencontre : sur RMC, Daniel Riolo a sous-entendu que le PSG devait sa qualification à la réduction du score de Manchester City à Santander [3]. Pourtant, à 3-0 pour les Espagnols, le résultat aurait été le même : qualification du PSG — au nombre de buts marqués, dans ce cas.

Le tirage au sort des 16es de finale de la coupe UEFA sera l’occasion pour L’Équipe.fr de redoubler d’approximations : le site envisageait une confrontation PSG - Manchester City : « Paris affrontera l’un des premiers des groupes, excepté Saint-Étienne : Wolfsburg, Hambourg, le CSKA Moscou, Kharkov, Manchester City, le Standard Liège ou l’Udinese. » En fait, un club ne peut affronter une équipe qu’il a déjà rencontrée lors de la phase de groupes.

L’arbitrage, les suspensions

Un jour peut-être, certains journalistes spécialisés comprendront-ils l’article 369 du règlement de la LFP, qui prévoit qu’«  un joueur ayant reçu trois avertissements à l’occasion de trois matches différents dans une période incluant dix rencontres de compétition officielle — L1 ou coupe de la Ligue ou de coupe de France — disputées par son club, est automatiquement sanctionné d’un match de suspension ferme ». En attendant, c’est le flou artistique dans les salles de rédaction. Exemple à L’Équipe, où Raphaël Raymond et Alexandre Chamoret, le 16 février, affirmaient :

Avec ce troisième avertissement en moins de dix journées, Claude Makelele est sûr de manquer, au moins, le match contre Nancy (1er mars).
Perdu, il ne suffit pas de compter les journées de championnat, mais aussi les matches de coupes. Du coup, le total de trois cartons jaunes en moins de dix matches devenait trois en… 13 rencontres ! Makelele n’aura donc pas été suspendu, et il a pu jouer tranquillement contre Nancy. Autre illustration, cette fois avec le Parisien : en début de saison, le quotidien régional a affirmé à deux reprises que Ceara serait suspendu contre Le Havre. Puis, ne voyant rien venir, le journal a ensuite affirmé à cinq reprises (sic !) qu’il serait finalement suspendu contre Nancy. En fait, Ceara n’a jamais été suspendu. La raison est la même : compte tenu des seizièmes de finale de coupe de la Ligue, Ceara a en fait reçu ses trois cartons jaunes en… 11 matches.

Du côté des règles du football, ce n’est pas mieux. La loi 12 du football a beau être limpide, elle est systématiquement déformée : après PSG-Lyon, L’Équipe se bornera ainsi à parler de « main décollée du corps », alors que cette notion n’existe tout simplement pas dans les textes — le critère important est le caractère « délibéré » du geste.

Notes

[1] La solution était : 1 victoire pour Lille, 4 matches nuls, 5 victoires pour le PSG.

[2] Voir la fiche de Wikipédia consacrée au contrôle de gestion.

[3] « Ca a tourné de façon extraordinaire, de façon totalement irrationnelle en faveur du PSG parce qu’il y a deux buts dans les sept dernières minutes et dans le même temps City marque. Ça s’est donc joué sur le fil… »

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1 commentaire a déjà été posté par nos lecteurs

  • #1

    commentateur anonyme
    2 juillet 2009 11:05

    Chapeau, belle démonstration… Il ne reste plus qu’à l’envoyer aux différentes rédactions que tu cites !

    Merci encore !

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