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Compte-rendu d’ambiance du match PSG 3-2 Lorient

Esprit d’Auteuil, es-tu là ?

Contre Lorient, le Virage Auteuil fut à l’image du PSG : irrégulier

lundi 20 octobre 2008, par Arno P-E

Esprit d'Auteuil, es-tu là ?

Le potentiel du Virage Auteuil n’a que peu d’égal en France. Du fait de l’architecture du Parc, idéale pour concentrer et renvoyer les sons, du fait de l’expérience d’une partie de ses membres, qui ont pour beaucoup traversé les périodes où le VA donnait davantage, du fait de l’organisation hyper rodée des groupes ultras et de leur volonté d’entraîner un maximum de monde avec eux. Et pourtant, samedi dernier, la tribune s’est une nouvelle fois montrée capable du pire comme du meilleur.

Dans une ambiance plutôt détendue, et une météo quasi estivale, les Parisiens sont arrivés tôt aux abords du stade. Le temps de voir partir les derniers Gallois (eh oui, porte d’Auteuil il n’y a pas que le foot, on joue aussi au rugby), la démarche titubante et la panse remplie de bière, et les choses sérieuses pouvaient enfin commencer.

Un électrocardiogramme plat, ou presque…

Le Parc a ouvert ses portes sous un soleil de bonne augure pour ce PSG – Lorient : les supporters bretons étant peu accoutumés à ce type de climat, il y avait fort à parier qu’ils seraient déconcertés. Et ils le furent : depuis Auteuil rouge, même sous les bâches des Lutèce Falco — et donc à quelques mètres à peine de leur parcage —, on ne les a pas entendus du match.

Attention, il ne s’agit pas d’alimenter ici la fameuse réputation de vantardise des Parisiens : ce n’est pas que les supporters du Paris SG chantaient vraiment très fort… c’est juste que le Lorientais quant à eux ne chantaient pas du tout, ou presque. À part sur leurs deux buts, et sans volonté de rabaisser les supporters de Lorient, samedi ce fut calme plat chez les visiteurs…

Et à Auteuil ? Après un début de partie très correct, la première mi-temps s’est déroulée dans une ambiance plus que moyenne. Des banderoles de soutien aux IDS chez les Supras, des messages de contestation chez les Lutèce Falco à l’entrée des joueurs, des chants bien suivis, puis, une baisse régulière du volume sonore.

Contre Kayserispor, les capos avaient commencé le match avec de nombreux chants à gestuelles. Ca fait mal aux épaules, ce n’est pas tenable 90 minutes, mais au moins il n’y a pas moyen de se cacher : une fois les mains levées, on voit qui chante, qui suit, et qui, au bout de 3 minutes lâche déjà l’affaire. Cela avait été très efficace, le Parc faisant plus de bruit à moitié vide qu’il n’en avait fait, plein, contre Grenoble. Dommage cependant qu’il faille en passer par des chants un peu scolaires, forcément plus longs à mettre en branle — le temps que tout le monde comprenne que OUI, il faut lever les bras, encore ! — pour que les Auteuillistes s’impliquent.

Étonnamment, samedi, le but lorientais n’a pas influé sur le rendu du Virage : l’ambiance s’est certes délitée au fil du temps, mais sans que l’on ne puisse dire c’est à tel instant que l’on s’est arrêtés de chanter. Le Virage Auteuil subit un processus inconscient, et il n’est même pas sûr que les supporters qui abandonnent réalisent vraiment qu’ils ont stoppé leur effort… Manque d’implication, de concentration, volonté de ne pas se prendre la tête. C’est dommage.

Sur l’égalisation, joli chaos, on sort les écharpes, persuadés que ça va repartir… et trois passes plus tard, tout le virage somnole de nouveau.

Combien de temps avant que l’on ne déclare le malade en état de mort cérébrale et que l’on note l’heure du décès ? Heureusement, le Virage sursaute encore, de temps à autres, avec notamment une très jolie bronca sur un coup-franc, et toujours les échanges et chambrages avec la G. Les voisins sont toujours prêts à essayer de mettre la misère aux anciens sur la gestuelle des Bronzés. Il eut ensuite le début de la seconde mi-temps, ou sur un temps Auteuil fut d’un bien meilleur niveau que les 45 premières minutes. Mais sur la durée, le Virage ne porte plus son équipe : il réagit plus qu’il n’agit, attendant que le score soit favorable pour montrer enfin l’étendue de ses capacités.

Debout sur la tribune, tous ensemble on va chanter…

Car si jusqu’à la 85e le constat n’est guère flatteur, la fin du match en revanche fut d’un tout autre niveau. Pour ceux qui n’auraient jamais eu la chance d’assister à une rencontre à Auteuil, il faut bien comprendre ce que peuvent donner des instants tels que ceux qu’a vécu le Parc des Princes samedi soir.

Alors qu’Hoarau avait égalisé en tout début de seconde période, le PSG semblait condamné à revivre une nouvelle contre-performance face à Lorient. Les joueurs se créaient certes des occasions, un tir du gauche de notre géant de la Réunion trouvant la transversale, mais les minutes filaient sans qu’elles soient concrétisées. Autant avouer qu’à Auteuil c’était pire que mou du genou… avant que Rothen ne soit habilement lancé côté gauche par Kežman. La merveille de centre qui s’ensuivait trouvait un Loris Arnaud abandonné au second poteau.

L’espoir parisien s’est tellement appliqué à l’approche du caviar de Johnny que le Virage Auteuil tout entier a retenu son souffle : Arnaud a effectué son mouvement au ralenti, limite si on ne devinait pas un petit bout de langue bien sérieuse pointant au coin de sa bouche [1] et a crucifié Cappone sans état d’âme. Bon chaos. Pas indescriptible, pas monumental, juste une grosse secousse, bon enfant. Pas la folie…

C’est que là, il restait dix minutes. Dix minutes pour tenir les trois points, alors que le PSG n’avait plus mené au Parc depuis la venue de Nantes ! La folie est donc venue ensuite : à la reprise du jeu. Dix minutes pour tout lâcher. Et voilà ce que cela donne, à Auteuil : dix minutes debout, bien entendu. Mais pas sur le sol. Dix minutes perché sur un strapontin défoncé, pentu en mode col du Galibier. Dix minutes en équilibre, un pied sur son siège, l’autre sur le dossier du gars de devant. Dix minutes à hurler les paroles. Il n’y a plus eu de chants à 3-2, samedi. Des hurlements, oui… À se vider les poumons jusqu’à ce que les tempes vous serrent, à gueuler jusqu’à ce que la vue se brouille.

Dans ces conditions-là, dix minutes, c’est long. On croit que l’arbitre va siffler, mais ça ne vient jamais. Alors le Parc entier se lève et participe, enfin. Les capos balancent les chants les plus simples. Impossible d’accorder quoi que ce soit, ou de tenter une mélodie complexe. De toutes façons, dans le Virage, on ne reprend qu’à l’instinct. Impossible de s’entendre, de discuter, même avec son voisin le plus proche. Dix minutes où chaque parole est scandée en se jetant vers l’avant, où chaque mot vous projette en direction du terrain, pour accompagner au maximum le flot.

Dix minutes où le cœur s’emballe sur des claps évidents. Paris… Paris… Toutes les tribunes marquent le nom de la Capitale. À Auteuil, et en G bien sûr, puis en H, I, partout, le chant s’enroule, il vous revient avec un décalage dû à l’éloignement, il tourbillonne dans les travées et vous tourne la tête. Impossible de savoir si c’est le chant d’Auteuil que vous reprenez, ou celui du KOB qui s’est propagé jusqu’à vous. Dix minutes à coller une pression pas possible aux joueurs, à sentir des ailes pousser aux pieds de Chantôme sur sa contre-attaque, dix minutes à hurler sur la moindre décision arbitrale en la défaveur du PSG. Dix minutes d’une indescriptible folie.

Difficile de se remémorer ce que l’on a pu y chanter au juste. Un « Qui ne saute pas est marseillais », massif, va secouer le stade, ça, c’est sûr. Certains ont déjà la tête ailleurs. D’autres profitent encore de la soirée. Chaque chose en son temps. Mais au coup de sifflet final, tout le monde repart vidé, et avec le sourire.

Pas de super opération au classement, pas d’adversaire glorieux mis au tapis. Pas de télé ni de coupe d’Europe, pas de qualification ni de titre. Juste le plaisir d’avoir tout donné pour le PSG. Juste ce que cela devrait être à tous les matches, au Parc. Le plaisir d’être debout sur la tribune, et tous ensemble, de chanter.

Notes

[1] Entendu en tribunes : « j’aurais eu le temps de faire un aller-retour me chercher un Coca à la buvette tellement il a pris son temps pour placer sa tête Arnaud ! »

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2 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    Jocastt
    20 octobre 2008 23:32

    Salut,

    Cet article retrace parfaitement l’ambiance de la tribune pour ce PSG-Lorient.
    Abonné au VA. (du côté des Supras…), j’en ai encore quelques frissons en lisant la fin de l’article (très bien écrit).

    Les sifflets qui raccompagnent les joueurs à la mi-temps ; le coeur qui parle et les Capos qui n’arrivaient plus trop à contenir notre joie en fin de rencontre (quel comble !).

    Du Bon, du moins bon, sur le terrain comme en tribune.
    Mais le parc n’a besoin que d’une petite étincelle pour s’enflammer.

    A bientôt au Parc.

  • #2

    Pakito 92
    27 octobre 2008 14:42

    après la victoire face aux rats marseillais l’ambiance ne peut que revenir encore plus forte !

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