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Interview de Bergeroo : 1998/1999 (1/4)

Bergeroo : « PSG-OM ? J’en ai encore des frissons »

mercredi 13 avril 2011, par Gauthier B., Vivien B.

Bergeroo : « PSG-OM ? J'en ai encore des frissons »

Durant plus de deux heures, Philippe Bergeroo nous a reçus à Clairefontaine, où il est désormais sélectionneur national des moins de 19 ans — après avoir été champion d’Europe avec les U17 en 2004 — et formateur des entraîneurs. Le natif de Ciboure (Pays-basque) a répondu à toutes nos questions sur son parcours au PSG — depuis son arrivée en 1998 en tant qu’adjoint d’Alain Giresse jusqu’à son départ au soir du match perdu à Sedan (5-1) —, ses relations avec les joueurs, les journalistes ou encore les supporters parisiens. Un entretien garanti sans langue de bois, et riche en anecdotes savoureuses. Première partie : sa nomination en mars 1999 ; l’opération maintien ; la victoire contre l’OM — la première depuis 1988 à l’époque.

Interview réalisée mercredi 6 avril 2011.

Ses premiers contacts avec le PSG en… 1978

Est-il vrai que vous auriez pu signer à Paris à la fin des années 1970 ?
Oui, Paris Saint-Germain m’a contacté quand j’avais 23 ans. Mais je ne me sentais pas capable, en tant que gardien de but, de jouer dans la capitale à 23 ans. Je pensais que ce serait un échec. C’est ce que j’ai dit à mes dirigeants : « Aller à Paris Saint-Germain à 26-28 ans, pas de problème. Mais à 23 ans, je ne suis pas prêt mentalement pour jouer dans la capitale. » Le président de l’époque, Claude Bez, s’était mis d’accord avec le Paris Saint-Germain pour me vendre. J’ai répondu : « Il n’en est pas question. » C’est pour cela que l’année d’après [en 1978] je me suis retrouvé remplaçant aux Girondins de Bordeaux, où ils ont fait venir Christian Delachet ; c’était ma punition. Mais je pense qu’en partant à 23 ans à Paris, je n’aurais pas assumé la pression. Je n’étais pas prêt.

C’est à ce moment-là que vous signez à Lille ?
Au mois de septembre [1978], je ne jouais plus, j’étais international B, j’avais trois clubs qui me demandaient : j’avais Lille, j’avais Lille, et j’avais Lille. Donc je suis parti à Lille. (rires) J’étais un peu forcé d’y aller, parce que je n’avais pas autre chose. Vous savez, Lille, pour un gars du sud-ouest… (sourires) Mais c’est un très bon souvenir. On m’avait prévenu, un peu comme dans Bienvenue chez les Ch’tis : « Dans le Nord tu pleures deux fois, quand tu arrives, et quand tu repars. » Eh bien c’est vrai ! J’avais une cote extraordinaire. Aujourd’hui encore, quand je retourne là-bas, je suis très bien accueilli. Ils ont le « culte » des anciens.

Son arrivée au PSG à l’été 1998 en tant qu’adjoint

En 1998, après dix ans passés à la DTN, vous devenez entraîneur adjoint au PSG. Qu’est-ce qui vous a amené à signer à Paris ?
C’était surtout une question d’opportunité. Plusieurs entraîneurs voulaient que je travaille avec eux : Élie Baup à Bordeaux, Alain Giresse à Paris, et Guy Lacombe à Toulouse.

N’aviez-vous pas la tentation de revenir à Bordeaux, un club que vous connaissiez déjà ?
Non, parce que dans mon esprit, cela va vous paraître surprenant, mais je me suis dit : « Si je vais à Bordeaux et que cela se passe mal avec Élie Baup, ils vont me donner l’équipe. » Et ce n’était pas mon objectif. À Paris, je me suis dit qu’ils ne me donneraient jamais l’équipe… (rires) C’est incroyable, mais j’étais parti sur ce principe-là. Ce n’est pas que je manque d’ambition, mais je me disais : « Je suis adjoint, je m’occupe des gardiens… » Et j’ai aussi refusé Bordeaux parce que je pense qu’il ne faut pas revenir là où on a joué, où on a laissé quelques bons souvenirs. D’autant que c’est ma région, alors si cela se passe mal…

Vous choisissez donc le PSG. Est-ce que vous souscrivez au projet de Charles Biétry, ou est-ce uniquement pour Alain Giresse que vous signez à Paris ?
(sourires) Non, je viens pour Alain Giresse. Nous avons joué tous les deux à Bordeaux pendant cinq ans, nous avons participé au championnat d’Europe 1984 et à la coupe du monde 1986 ensemble, et c’est quelqu’un que j’apprécie énormément sur le plan humain. Charles Biétry ? Je passe par lui pour discuter du contrat, mais c’est pour Alain Giresse que je viens à Paris.

Aviez-vous un plan de carrière à l’époque ? Par exemple être adjoint quelques années, puis prendre un club ?
Non, je ne voyais pas si loin. Je fonctionne dans le temps présent, parce que je sais très bien que cela peut aller très, très vite. Je connais le système…

En tant qu’entraîneur des gardiens, vous aviez à gérer Bernard Lama, un des meilleurs gardiens au monde durant les années 1990, et qui arrivait en fin de carrière. Comment cela se passait-il ?
Il n’y a jamais eu de problème avec Bernard. Il avait été remplaçant à la coupe du monde [1998], c’est quelqu’un que je connaissais depuis très longtemps, et lui avait un objectif, c’était de revenir à Paris pour ensuite finir sa carrière au Brésil. C’était un très, très grand bosseur. Un gardien d’une qualité exceptionnelle, et qui savait se gérer. Il arrivait peut-être en fin de cycle, mais il y a des périodes où il me disait : « Là j’ai besoin de bosser », « Là j’ai besoin de couper ». C’était un peu lui qui gérait sa programmation.

Selon vous, pourquoi le PSG 1998/1999 a-t-il échoué ?
Déjà, cela avait trop bien commencé. Le Paris Saint-Germain a gagné le trophée des champions contre Lens (1-0), les matches amicaux sont exceptionnels [1], le début de championnat n’est pas trop mal non plus [2], et quand les matches amicaux et le début de saison sont exceptionnels, on sait qu’il va arriver quelque chose… Après, les joueurs ont commencé à se poser pas mal de questions par rapport aux résultats, et Alain [Giresse] s’est trouvé de suite en difficulté. Au bout de quelques journées de championnat, le président de l’époque m’avait demandé de surveiller Alain Giresse. J’ai refusé, c’est une chose que je ne fais pas. J’ai prévenu Alain qu’il allait être viré. Il m’a répondu : « Mais non, tu es susceptible, comme tous les Basques. » Je lui ai dit : « J’espère que ton contrat est enregistré, parce que tu vas mourir. » Et ils ont fait venir Artur Jorge et Denis Troch.

Sa nomination au poste d’entraîneur et l’opération maintien

Comment avez-vous été amené à prendre en charge l’équipe première en mars 1999 ?
Philippe BergerooJe n’ai eu aucun problème avec Artur Jorge, parce que c’est quelqu’un de correct, et c’était normal qu’il vienne avec son adjoint [Denis Troch]. Mais j’ai traversé une période après un peu difficile, parce que si je m’occupais toujours des gardiens de but, je prenais surtout les joueurs remplaçants. C’était assez compliqué, parce qu’il fallait gérer les états d’âme. Et un jour je vois Laurent Perpère à l’entraînement, il me demande : « Philippe, qu’est-ce qui ne va pas ? » Moi je suis gêné, parce que j’ai toujours une ligne de conduite, et il y a des choses que je ne fais pas dans la vie. J’ai répondu : « Il n’y a pas de mouvement. Les mecs donnent la balle, et ils ne bougent pas. On ne peut pas jouer comme ça. » Ensuite, je suis convoqué à Canal+. Il y avait les dirigeants [du PSG]. Alain Cayzac me dit : « Si tu avais l’équipe, que ferais-tu ? » C’était une équipe qui ne prenait pas beaucoup de buts, mais qui n’en marquait pas beaucoup non plus ; elle était ultra défensive. Je réponds : « Nous n’avons pas de jeu offensif sur les côtés. À droite, je ferais monter d’un cran Jimmy Algerino, et à gauche aussi il faut quelqu’un d’un peu plus offensif. » Et lui me dit : « Voilà, tu as l’équipe. » Je ne m’y attendais pas du tout. Je lui réponds : « Non, il me faut 48 heures pour réfléchir. » Il me lance : « Non Philippe, il y a urgence, on ne peut pas te donner deux jours. Ce soir tu nous donnes une réponse. » J’ai appelé mes proches, mes amis, et ils m’ont dit : « Vas-y, c’est une porte qui s’ouvre ; on verra comment cela se passe. »

Vous déclariez à l’époque que vous pensiez sauter très vite.
J’étais à la semaine. Il y avait énormément d’entraîneurs dans les tribunes, qui attendaient. Je me disais : « Ils m’ont pris pour huit journées, après ils vont me dégager. » J’aurais été entraîneur du Paris Saint-Germain pendant huit matches.

Quels sont les problèmes que vous avez identifiés en reprenant l’équipe ?
Je ne veux pas jouer les entraîneurs qui arrivent et qui disent : « Physiquement ils ne sont pas bien, mentalement ils ne sont pas bien, sur le plan diététique ils ne sont pas bien… Ils ne sont bien nulle part ! » Eux, ce sont des archéologues. Cette saison-là, il y avait une équipe avec de bons joueurs, mais qui avaient des problèmes sur le plan mental. Il y avait une pression énorme, les supporters qui nous attendaient à la sortie du stade… Au Camp des Loges il fallait fermer [au public et à la presse], parce que cela devenait ingérable, les joueurs étaient en grosses difficultés. C’est pour cela que, quand j’ai pris l’équipe, j’ai expliqué qu’il fallait partir du Camp des Loges.

Vous avez immédiatement organisé un stage à Clairefontaine.
Oui, nous sommes partis parce que mentalement, pour les joueurs, c’était très, très compliqué. Nous sommes venus ici [3], cela ne plaisait pas aux joueurs, mais c’était comme cela. À un moment donné, les joueurs sont payés, ils appartiennent au club, ils n’ont qu’une chose à faire dans des situations comme celles-là, c’est la fermer !

Votre première préoccupation a donc été de travailler mentalement ?
Oui. D’abord je me suis posé une question : est-ce que physiquement il faut que je les touche ? Surtout pas. À huit journées de la fin, si je commence à faire des cycles d’endurance, des cycles physiques, je pense qu’ils vont plonger. Je me suis renseigné, on m’a répondu : « Surtout, physiquement, ne les touche pas. » Donc je suis parti en stage avec eux, et je n’ai fait que des jeux, que des jeux, que des jeux. Tactiquement j’ai mis l’équipe en place en 4-4-2, mais après je n’ai fait que des jeux. Tous les entraînements étaient très ludiques : c’étaient des jeux avec des buts rapprochés, où il y avait tout le temps des buts — des scores de type 8-7, 7-6… —, pour essayer de redonner un peu de joie aux joueurs.

Comment expliquez-vous que deux entraîneurs se soient cassés les dents sur ce groupe-là, et que vous avez réussi en quelques semaines à les remobiliser ?
Ils attendaient un autre discours, ils avaient besoin d’être sécurisés. Mais deux ans plus tard [en 2000/2001] ils attendaient aussi un autre discours… (sourires)

Vous dites que vous n’avez pas fait grand-chose tactiquement quand vous prenez l’équipe, mais nous avons pourtant relevé plusieurs changements…
C’est surtout que je ne m’en souviens plus ! (rires) C’est vrai, je place Rabesandratana aux côtés de Wörns, je fais remonter Algerino au milieu et j’aligne davantage de joueurs offensifs. Globalement, quel que soit l’entraîneur, quand on reprend une équipe, il faut complètement changer de méthodes par rapport à ce qui a été fait, sinon on retombe sur les mêmes problèmes psychologiques.

Pour votre premier match, le PSG s’impose à Auxerre (0-1). Quelques années plus tard, vous avez déclaré : « Si nous avions perdu, je crois que nous serions descendus en D2. »
Oui, je pense que c’était LE match capital. Cela a été le déclic qui a fait que nous sommes repartis sur un autre challenge. Je me souviens qu’à la fin du match les supporters parisiens scandaient mon nom — je crois que c’est la seule fois en deux ans. Ils ont dû se dire : « Ce type avec son accent du sud-ouest, ce paysan du Pays basque, il va peut-être nous sauver. » (sourires) Cette victoire a donné vraiment de l’énergie à l’équipe. Ensuite nous avons essayé de dédramatiser la situation, et de jouer, de jouer… Je ne mettais pas la pression sur le résultats, je mettais la pression sur le jeu : il y avait des schémas préférentiels, que nous travaillions au Camp des Loges avec des mannequins. Ce n’était pas trop mal. (sourires) Quand cela commence de cette manière, c’est assez exceptionnel. Surtout pour Perpère, parce qu’il tremblait… Je sais qu’en revenant sur Paris après le match, il chantait dans la voiture. (rires)

Il y a ensuite un redressement qui s’opère.
Le match suivant, nous perdons contre Montpellier (0-1) alors que nous aurions dû faire quelque chose de mieux — nous avions eu un expulsé d’entrée —, mais c’était quand même reparti. Je me souviens que les gens me disaient : « Même si nous avons perdu contre Montpellier, il y a eu du jeu. » Cela avait l’air d’être un peu mieux.

La victoire contre l’OM au Parc des Princes

On en vient à votre premier coup d’éclat : la victoire contre Marseille (2-1).
Cela me fait plaisir quand vous me dites cela, « le coup d’éclat ». (rires) Je ne connaissais pas cette rivalité, cette pression.

Elle était d’autant plus forte que cela faisait dix ans que le PSG n’avait plus battu l’Olympique de Marseille en championnat [4].
Je suis très content d’avoir été le premier. (sourires) C’est un très, très bon souvenir. Le match tourne à dix minutes de la fin, après la rentrée de Bruno Rodriguez… avec qui j’avais eu des problèmes la veille du match. Il ne voulait pas jouer parce qu’il avait un problème de contrat avec Laurent Perpère. Et à dix minutes de la fin, quand il marque, ce n’est que du bonheur : je suis sur le banc de touche, je ne me lève pas pour crier parce que je suis assez calme extérieurement — pas intérieurement… —, mais je me souviens de voir le Parc se lever ! Et les gens s’embrasser ! C’était exceptionnel, cela me file encore des frissons. C’est quelque chose que je n’avais jamais vécu, je ne savais pas ce que cela pouvait représenter. La sortie après avec les voitures du Parc, les gens qui sont comme des fous…

Vous feriez des comparaisons par rapport à la coupe du monde que vous avez gagnée quelques mois plus tôt ?
C’est exceptionnel de gagner la coupe du monde, mais j’étais adjoint. Ce n’est pas pareil quand on devient entraîneur principal. Quand on perd c’est de notre faute, mais quand on gagne c’est aussi un peu grâce à nous. Raymond Domenech, quand il a pris en main l’équipe de France [en 2004], voulait que je devienne son adjoint. Mais j’avais un projet avec les moins de 17 ans. Ils ont réussi à être champions d’Europe [sous sa direction], face à des Fabregas, Piqué… Une grosse équipe ! Et même si je suis champion du monde, je resterai toujours dans le staff qui a été champion du monde, c’est bien la différence. Je ne regrette pas du tout, c’est vraiment exceptionnel ce que j’ai vécu avec l’équipe de France, mais arrive un moment où l’on veut naviguer tout seul.

Comment décririez-vous les contacts que vous avez eus avec les supporters parisiens à l’époque ?
Ils ont eu beaucoup de respect pour moi, mais ils ne sont jamais trop venus me voir. Je pense que c’est le fait de ne pas avoir joué à Paris. On ne reste pas beaucoup de temps si on n’a pas joué au PSG. Et le problème que j’avais, c’est que médiatiquement je faisais mon boulot, mais je n’allais pas dans les soirées à Paris. Laurent Perpère me disait : « Il faut aller à Canal, il y a l’avant-première de tel film. » Je lui répondais : « Écoutez Laurent, je n’ai pas envie d’y aller. » Perpère : « Pour votre image… » Je lui répondais : « Mais je m’en fous de mon image. » Donc dans les soirées mondaines, l’entraîneur du Paris Saint-Germain n’était pas là. Quelque part, j’étais atypique. Même avec la presse. Il n’y avait jamais de scandale, jamais de problème, ou très peu, et la presse me disait : « Philippe, avec toi on ne va jamais vendre de journaux. »

Vous relativisiez les victoires comme les défaites, et effectivement c’est quelque chose que la presse ne supporte pas — même certains supporters demandent quelqu’un qui va hurler dans les médias après les défaites…
J’en ai bousculé quelques uns, certains joueurs ont pris quelques bouteilles d’eau sur la tête dans les vestiaires, je vous le dis. Mais quand je sortais, je disais aux journalistes : « Tout s’est bien passé. »

Revenons au match PSG-OM. Vous aviez replacé Marco Simone en position de meneur de jeu. Dans le livre Témoignages, il expliquait que c’était à porter à votre crédit.
Je pense effectivement que c’était son meilleur poste, parce qu’il avait de la qualité technique, et des qualités de percussion balle au pied. Mais sur ce match-là, il y a aussi une grosse erreur de Rolland Courbis. Il menait au score, et il n’a fait rentrer que des défenseurs. De mon côté le match était perdu, donc je n’ai fait rentrer que des attaquants [5]. Après quand il parle de situations complexes au Paris Saint-Germain… Non, c’est juste lui qui a perdu le match.

Et il a perdu le titre de champion de France à ce moment-là, plutôt que lors de PSG-Bordeaux…
Complètement. À chaque fois il revient sur PSG-Bordeaux, alors qu’il a perdu le titre là, et il l’a perdu à Lens [6]. C’est une manière de se dédouaner. Moi je dis simplement, quand on me reparle de cette situation-là, qu’il a perdu le match tactiquement. Et il le reconnaît. (sourires) Il le dit : « C’est vrai, j’ai fait une erreur. »

Le comportement des joueurs en 1998/1999

Un constat souvent fait par la presse à l’époque consistait à dire que les joueurs avaient pris le pouvoir, que des manques d’hygiène de vie étaient tolérés. Par exemple France Football affirmait que Rodriguez, Madar, Gravelaine et Lama fumaient en jouant aux cartes.
Non, cela n’existait pas. En tout cas devant moi ils ne l’ont jamais fait. (Il insiste.) Devant moi ils ne l’ont jamais fait. Et je sais d’où c’est parti. De l’ancien staff qui n’était plus au club. J’ai lu un article à l’époque qui disait que les mecs à midi buvaient de l’alcool et fumaient à table. Le midi ! Comment j’aurais pu accepter ça ? « Avec Philippe Bergeroo ils font ce qu’ils veulent, ils fument à table, il y a du vin… » Jamais. (Ferme.) Jamais ! La presse s’est accrochée à ces histoires. Après je ne dis pas que dans leur chambre ils ne fumaient pas, je n’en sais rien, mais devant moi ? Jamais.

En fin de saison 1998/1999, il n’y avait pas de problèmes comportementaux ? Même des attitudes pas forcément aussi caricaturales ?
Non, je n’ai pas eu de problèmes de ce genre.

À l’été 1999, la presse a beaucoup insisté sur la mise en place d’un règlement intérieur dans lequel vous limitiez le nombre de jours d’absence, certains joueurs étant accusés d’en avoir abusé les années précédentes.
J’ai peut-être eu ce genre de situations-là avec des Brésiliens qui revenaient à l’entraînement avec un ou deux jours de retard, mais c’est tout.

Comment expliquez-vous qu’autant de rumeurs aient pu circuler ? Vous avez évoqué l’ancien staff, mais cela n’explique sans doute pas tout.
Souvenez-vous que quand Laurent Perpère a annoncé ma nomination au comité directeur, il n’y a eu qu’une voix pour moi : celle de Laurent Perpère…

De Just Fontaine, en 1973, jusqu’à aujourd’hui, de nombreux entraîneurs estiment ne pas être soutenus par certains dirigeants historiques, Charles Talar ou Bernard Brochand notamment…
(Il coupe.) Joker. J’avais de très bonnes relations avec Laurent Perpère, même jusqu’à la fin. Alain Cayzac et lui sont des gens foncièrement honnêtes, et qui m’ont aidé à certains moments. À la fin, Alain Cayzac ne m’a pas soutenu, mais le groupe m’avait lâché. Quand il y a cinq joueurs qui vous lâchent, vous ne pouvez pas garder un entraîneur.

Interview de Philippe Bergeroo sur PSGMAG.NET :

- 1998/1999 — Bergeroo : « PSG-OM ? J’en ai encore des frissons »

- 1999/2000 — Bergeroo : « J’ai essayé de créer une âme »

- 2000/2001 — Bergeroo : « J’ai été lâché par quelques joueurs »

- Formation — Les jeunes du PSG vus par Philippe Bergeroo

Notes

[1] Le PSG bat Lech Poznan (3-1) — grâce à un triplé de Nicolas Ouédec —, le Lokomotiv Sofia (1-0) puis fait match nul avec l’Athletic Bilbao (1-1).

[2] Après une défaite à Bordeaux (3-1) en ouverture, Paris s’impose face à Bastia (2-0) puis gagne à Strasbourg (0-1).

[3] L’entretien s’est déroulé au centre technique national du football de Clairefontaine.

[4] Le PSG avait battu l’OM (2-0) en coupe de France en 1994/1995, alors que Marseille évoluait en D2.

[5] Courbis a remplacé Maurice et Dugarry par Camara et Edson, tandis que Bergeroo remplaçait Yanovski et Adaïlton par Rodriguez et Okocha — aux côtés de Simone et Madar.

[6] Lors de la 30e journée, l’OM s’était incliné lourdement à Lens (4-0).

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7 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1
    5 votes
    David
    13 avril 2011 10:35

    Bravo, super boulot, comme d’hab

  • #2

    kob_bzh
    13 avril 2011 12:54

    Un grand bravo, les gars… Encore de l’inédit… Ce point de vue sur ces évenements que nous avons vécus de l’exterieur est passionnant.

  • #3

    Lilian
    13 avril 2011 14:14

    Pressé de lire la suite !
    Chapeau pour le boulot

  • #4

    Ricou75
    13 avril 2011 14:53

    Super intéressant ! Et comme ça ce mytho de Courbis pourra fermer sa grande bouche. LOOOOOSER !

  • #5

    Arthur33
    13 avril 2011 14:58

    Good job :)

  • #6

    commentateur anonyme
    13 avril 2011 19:24

    sympa tres sympa comme interview

  • #7

    Nik da
    14 avril 2011 13:06

    Est ce qu’on va enfin savoir le nom des 5 joueurs qui l’ont lâché à Sedan ?
    Encore un super boulot en tout cas !

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