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Portraits de Bernard Mendy et Benachour

Portraits d’anciens du PSG : Bernard Mendy, Benachour

Revisitez la carrière parisienne des joueurs arrivés au PSG en 2000

samedi 19 février 2011, par Gauthier B.

Portraits d'anciens du PSG : Bernard Mendy, Benachour

Toute cette saison, PSGMAG.NET vous ramène au siècle précédent, en vous proposant chaque mois le résumé d’une saison passée et le portrait des joueurs arrivés au club à l’époque. L’opération « rétro » se poursuit avec la saison 2000/2001. Au programme cette semaine, la carrière parisienne de Bernard Mendy et Selim Benachour.

Cette semaine, retrouvez les portraits de Bernard Mendy et Selim Benachour.

Bernard Mendy

Au milieu des recrues phares de ce mercato 2000 débarque anonymement un très jeune joueur n’ayant derrière lui qu’une année complète en deuxième division. Et pourtant, de tous les joueurs arrivés cet été, Bernard Mendy sera celui qui marquera le plus le PSG.

Natif d’Évreux, formé à Caen — aux côtés de Mathieu Bodmer —, Bernard Mendy débute en D2 en 1999, à l’âge de 17 ans. Présenté d’abord comme un milieu de terrain, il ne prend son envol que la saison suivante en se fixant au poste de latéral droit. Avec Jérôme Rothen pour partenaire, son année est excellente, il marque un doublé contre Louhans-Cuiseaux. Il a pour seul défaut de ne pas savoir contrôler sa fougue, et partant d’être trop souvent sanctionné par les arbitres. En fin d’exercice, Mendy fait partie de l’équipe-type de deuxième division. En quête de jeunes joueurs, Philippe Bergeroo recrute alors ce latéral prometteur pour son PSG, au moyen d’un prêt avec option d’achat automatique à 20 MF.

Arrivé en tant qu’arrière droit, et jouant sa première rencontre à ce poste à Rennes — avec à la clé une passe décisive pour Dalmat —, Bernard Mendy est bien plus souvent titularisé en tant qu’arrière gauche, où une place est à prendre. Le jeune joueur fait preuve d’un gros tempérament, ne se laisse jamais impressionner, et sa vitesse est sa principale qualité. Il pêche parfois par naïveté ou excès de combativité — il est exclu à la huitième journée contre Lens —, mais Bergeroo n’a aucune hésitation au moment de le lancer dans le grand bain en Ligue des champions. Lors d’un déplacement à Munich, Mendy a face à lui Salihamidzic. L’expérimenté bosnien ne cesse de provoquer son vis-à-vis, mais Mendy ne se démonte pas, et lui répond tout au long de la rencontre. À tel point que Bergeroo est obligé de le sortir avant le terme du match, de peur de l’exclusion.

À ce moment-là, le PSG marche bien, et l’on se dit qu’avec un peu de travail et de sérieux, Bernard Mendy a de quoi devenir un très grand joueur. Malheureusement, il se blesse juste au début du déclin de son équipe, et lorsqu’il revient, l’entraîneur qui comptait sur lui a été débarqué depuis longtemps. Luis Fernandez n’est toutefois pas indifférent au potentiel de l’ancien Caennais, et en fait son titulaire au poste de latéral droit jusqu’à la fin de saison. Mais l’été suivant, lorsqu’il a les mains libres pour recruter, Fernandez préfère confier sa défense à des joueurs d’expérience, et Cristobal prend la place de Mendy.

Luis Fernandez pense que le potentiel athlétique et l’explosivité de Mendy pourraient être utiles au milieu de terrain, et lui fait faire de nombreuses piges à ce poste, en fin de rencontre en D1, ou lors des diverses rencontres de coupes. Bien sûr, le choix de Fernandez est considéré comme une aberration, et pourtant tous les entraîneurs qui auront Mendy ensuite l’essaieront tôt ou tard dans cette position… Quoi qu’il en soit, dans ce rôle de joker, Mendy marque ses premiers buts parisiens. Un plat du pied face au but vide contre La Gantoise en coupe Intertoto, une frappe croisée du droit contre Rennes en championnat, une frappe lourde du gauche après un dribble contre Bucarest en coupe UEFA, et enfin un duel gagné face au gardien en coupe de la Ligue contre Troyes. Néanmoins, en D1, Mendy doit se contenter de cinq titularisations et de bouts de matches.

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Bernard Mendy
Photo Stephy’s

À bientôt 21 ans, Bernard Mendy, qui est de plus international espoir, estime qu’il doit jouer pour progresser. Il est donc prêté la saison suivante — sans option d’achat — au club anglais de Bolton, où il retrouve Jay-Jay Okocha, qui vient de quitter Paris. Mendy est plutôt apprécié outre-Manche, de par son jeu sans complexe, et il apprend à canaliser sa fougue. Il joue plus d’une vingtaine de rencontres en Premier League, se distingue suffisamment pour être ensuite régulièrement annoncé dans des clubs britanniques, et revient à Paris ragaillardi. Vahid Halilhodzic, le nouvel entraîneur du PSG, qualifie son latéral de « shérif de vestiaire », avec quatre de ses partenaires. Et sur le terrain, il faut bien dire que Mendy n’est plus le même. Il ne se disperse plus, sait parfaitement se concentrer sur les tâches défensives et exploser offensivement quand il faut. Avec les retraites de Cristobal et Llacer, et la maigre concurrence de Cubilier, la place au poste d’arrière droit est libre pour Mendy, qui en profite allègrement.

Après un début assez poussif, l’équipe vivra une saison exceptionnelle, terminant deuxième à 3 points de Lyon. Et Mendy, comme l’essentiel de ses camarades, sera réellement exceptionnel. Le couloir droit qu’il tient avec Fiorèse est, tout au long de cette saison, infranchissable, et les deux hommes sont très prompts à amorcer les contres. Le PSG remporte la coupe de France — le premier trophée de Mendy —, et le joueur reçoit également une récompense individuelle : il est présent dans l’équipe-type de L1 de la saison, et c’est le seul Parisien dans ce cas. Cerise sur le gâteau, Jacques Santini le convoque en équipe de France pour une rencontre de prestige contre le Brésil. Toujours sans se démonter, Mendy marquera la rencontre en débordant Roberto Carlos — alors meilleur latéral gauche du monde — pour finalement adresser un centre en retrait parfait que seule la maladresse de Wiltord empêchera de transformer en passe décisive.

Mendy est donc enfin à son meilleur niveau. Malheureusement, l’exercice suivant va être bien plus périlleux. Le PSG a changé de visage, et les nouvelles recrues mettent du temps à s’affirmer. Mendy a également perdu Fabrice Fiorèse, indispensable complément devant lui, et se retrouve sans réel milieu droit devant lui. Il devra se retrouver souvent à gérer son couloir tout seul. Le numéro 5 parisien veut également s’imposer en équipe de France, et ce qui le pousse à en faire trop. Au PSG, il veut être partout, tirer les coups de pied arrêtés, le tout avec une assurance parfois maladroite… Une phrase est restée célèbre. Après le tirage au sort de la poule de la Ligue des champions qui a désigné Chelsea comme adversaire du Paris Saint-Germain, Mendy répond : « Chelsea ? On va les taper ! » Et alors qu’une blessure pointe le bout de son nez, il serre les dents pour continuer à être convoqué en sélection.

Finalement, Mendy s’est peut-être mis une trop grande pression tout seul, et son niveau finit par décliner. Ses sélections de l’été seront ses dernières ; il finira par se faire expulser bêtement en Ligue des champions contre le CSKA Moscou, et une autre fois à Saint-Étienne. Cependant, tout n’est pas sombre durant cette période, et Mendy réalise quelques coups d’éclat. En Ligue des champions, à Porto, il rentre en fin de rencontre. Et Halilhodzic le fait jouer attaquant, considérant que sa vitesse pourra être un plus. Il s’en faut d’un arrêt chanceux de Vitor Baìa pour que Mendy soit le héros du match sur la meilleure occasion de la partie.

Quelques semaines plus tard, le coup est cette fois gagnant. En coupe de la Ligue, à Marseille, l’entraîneur parisien aligne ses remplaçants, et Bernard Mendy au poste de milieu droit. Les Marseillais jouent la surenchère dans la provocation, et parfois de manière grotesque. Cette fois, Mendy ne se fait plus prendre comme dans sa jeunesse, et tourne en dérision ses adversaires : quand Eduardo Costa vient coller son visage au nez de Mendy en guise d’intimidation, celui-ci se contente de tourner la tête vers l’arbitre avec un haussement de sourcils. Mais plus que ce fait de jeu, c’est en fin de match que le milieu droit du soir devient le héros de la rencontre : à la dernière minute, alors que le score n’est que de deux partout, il anticipe une mauvaise tête en retrait de Lizarazu, prend le ballon, va dribbler Barthez et marque dans le but vide, en bout de course.

La deuxième partie de saison est quelconque pour Mendy, tout comme le PSG qui, avec Laurent Fournier à sa tête, termine 2004/2005 en roue libre. Il repart comme titulaire la saison suivante, mais comme tout joueur qui reste trop longtemps à Paris sans y être exceptionnel, Mendy attire les critiques. Il lui est reproché son manque de concentration et, surtout, une qualité de centre défectueuse. Ce dernier reproche était probablement le plus injuste qui soit : Mendy n’a jamais été un joueur qui se cachait, et prenait beaucoup de risques dans son jeu. S’il fallait tenter un centre, que ce soit du gauche, en bout de course, ou avec un joueur face à lui, il le tentait. Là où de nombreux latéraux — à commencer par Heinze — faisaient systématiquement une passe en retrait. Et logiquement, pour un joueur qui fait généralement une course de 60 mètres avant sa tentative, il y avait du déchet… mais aussi beaucoup de réussites. La plupart du temps, Mendy distribuait à chaque match deux ou trois centres qui amenaient une situation dangereuse.

Malgré des performances honnêtes, à défaut d’être exceptionnelles, Mendy commence à être vivement brocardé par son propre public. Le joueur arrive à prendre toutefois cela avec une certaine décontraction, continue à enchaîner les titularisations, et ne cherche pas à quitter son club. En 2005/2006, il est le défenseur qui réalise le plus de passes décisives dans le championnat de France. Il garnit son palmarès d’une nouvelle coupe de France, après une prestation de haut-vol en finale face à la coqueluche de l’époque, Franck Ribéry — on retiendra également de ce match un retour salvateur sur Mickaël Pagis.

La saison suivante, les difficultés s’accentuent pour Mendy. Guy Lacombe, à la tête de la formation parisienne, n’est pas toujours convaincu par son joueur, et le place pour quelques rencontres sur le banc de touche, lui préférant Édouard Cissé. Mendy finit par retrouver sa place, mais traverse une mauvaise passe personnelle avec le décès de son père. L’ambiance autour du PSG est de plus en plus explosive, avec de mauvais résultats et des tensions avec les supporters : au Camp des Loges, Mendy manque d’en venir aux mains avec un fan particulièrement virulent. C’est à ce moment-là que les Cahiers du Foot décernent au joueur le ballon de plomb 2006. Une récompense qui se veut sympathique, mais reprise par tous les médias en assimilant Mendy au plus mauvais joueur de Ligue 1 [1].

Juste après que Mendy a reçu ce prix, le PSG reçoit Nice au Parc des Princes, et le jeune Parisien est sifflé par son propre public à chaque fois qu’il est en possession du ballon. À tel point que sur une action, Mendy craque : le long de la ligne de touche, il envoie un centre-tir sur la transversale, et adresse un bras d’honneur à l’attention de ces si charmants spectateurs. Le plus incroyable est qu’après ce geste, Mendy réalisera une seconde mi-temps de grande qualité : il sera même le meilleur homme du match, réalisant plusieurs débordements et centres très précis, l’un amenant une occasion énorme pour Hellebuyck. Et à la fin du match, il sera applaudi par les spectateurs, après avoir complètement renversé la situation à son avantage. Il s’excusera publiquement quelques jours plus tard puis, à partir de ce moment-là, ne sera plus réellement la cible des supporters parisiens.

En janvier 2007, Paul Le Guen remplace Guy Lacombe. Le nouvel entraîneur s’appuie lui aussi sur Mendy pour ses débuts. En coupe d’Europe, le latéral parisien qualifie le PSG presque à lui seul en marquant un chef d’œuvre sur le terrain de l’AEK Athènes — une frappe du gauche en pleine lucarne —, et en transformant un penalty plein de sang-froid au match retour. Après une expulsion à Rennes, il est un temps écarté au profit du jeune Mulumbu, mais retrouve assez vite sa place.

La saison suivante, Mendy commence dans la peau d’un titulaire, et fait même plutôt des bonnes prestations, mais Paul Le Guen souhaite alors ne pas trop s’appuyer sur les joueurs à qui il ne reste qu’un an de contrat. Avec Yepes et Pauleta, Mendy se retrouve ainsi régulièrement sur le banc de touche, la recrue Cearà lui prenant sa place. Combatif, Mendy, qui a eu d’autres concurrents dans les pattes, ne se décourage pas et continue à travailler. Et en deuxième partie de saison, alors que le PSG est au plus mal, il s’impose au poste de milieu droit. Sa motivation aidera grandement le club. En coupe de la Ligue tout d’abord, compétition durant laquelle il réalise trois grands matches : en quarts, où ses débordements font très mal à une équipe de Valenciennes jouant en supériorité numérique. ; en demi-finale, lorsqu’il marque un joli but contre Auxerre ; enfin en finale, transformant le penalty de la dernière minute avec le plus grand calme.

En championnat, Mendy n’est pas en reste, puisque lors du match de la peur contre Strasbourg, au Parc, son entrée en jeu est immédiatement suivie d’une passe décisive pour Diané. Quelques semaines plus tard, face à un autre concurrent direct au maintien, Toulouse, il ouvre le score d’une belle frappe du droit. Il est tellement convaincant — à la fois sur le terrain et dans l’état d’esprit — que le PSG finit par lui proposer une prolongation, mais les conditions ne seront pas suffisamment satisfaisantes pour Mendy. Il joue son dernier match lors de la finale de coupe de France perdue face à Lyon, après être passé à deux doigts de donner la victoire aux siens sur une énorme occasion à la toute fin du temps réglementaire.

Après sept saisons passées dans la capitale, Mendy quitte donc le PSG à l’été 2008, en y ayant tout connu. Même si cela peut faire sourire, il s’agit probablement de l’un des joueurs les plus marquants de la dernière décennie. Il symbolise finalement assez bien le PSG. Des réussites, des désillusions, un talent certain, pas toujours maîtrisé, des critiques souvent injustes, et surtout ce petit supplément indispensable : la petite touche d’insouciance qui tend parfois vers une certaine forme d’arrogance parisienne. Faisant au final de Mendy un footballeur particulièrement attachant.

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Bernard Mendy
Photo hullcityafc.net

Après Paris, alors que de nombreux clubs s’intéressent à lui, Mendy choisit de rejoindre Hull City, promu en Premier League, pour une seule raison : travailler sous les ordres de Phil Brown, qu’il a connu lors de son passage à Bolton. La première saison est bonne pour le club et pour Mendy, qui joue essentiellement milieu droit, et termine meilleur passeur de son club. Il marque également à deux reprises, dont un lob face à Manchester United. La deuxième année est plus délicate : Mendy joue moins, et se voit confronté à un changement d’entraîneur. Après la relégation du club en juin 2010, Mendy choisit de résilier son contrat, pensant trouver une nouvelle destination facilement. Ce n’est pas le cas. Ses appels du pied en France ne trouvent pas preneur, et plusieurs contacts en Grèce ou en Turquie ne se concrétisent pas. Finalement, Mendy s’engage en février 2011 au Danemark, à l’OB Odense.

Selim Benachour

Né à Paris, et pré-formé à l’INF Clairefontaine, Selim Benachour fait le choix d’intégrer le centre de formation du PSG en 1995, à l’âge de 14 ans. Il joue alors dans les sélections françaises de jeunes et gravit les échelons petit à petit. Il évolue en CFA lorsque Kombouaré a l’équipe réserve parisienne en charge et, à la fin de la saison 2000/2001, Luis Fernandez profite d’un match de Ligue des champions sans enjeu entre Paris et Galatasaray — le PSG était d’ores et déjà éliminé, et les Turcs qualifiés — pour permettre à Benachour de vivre ses première minutes en pro, en toute fin de rencontre.

Il part ensuite disputer le tournoi de Toulon, toujours avec la France, ce qui marquera sa dernière apparition avec le maillot bleu : l’été suivant, il choisit de représenter son pays d’origine et va disputer et gagner les jeux méditerranéens avec la Tunisie, pays organisateur. Au PSG, il joue ses premières minutes en championnat en rentrant pour une demi-heure lors du premier match de la saison face à Lille, et participe à deux rencontres de coupe Intertoto. Petit meneur de jeu vif et technique, Benachour a le profil pour plaire au Parc des Princes. Mais Kombouaré et Fernandez s’accordent à dire qu’il doit acquérir un peu plus de volume physique. Fin août, il est envoyé une saison en prêt en D2 à Martigues, en compagnie de Gaël Hiroux.

Dans le sud, il effectue une saison pleine, jouant vingt-sept rencontres pour un but marqué. Ses performances sont suffisamment convaincantes pour que le sélectionneur tunisien Henri Michel le convoque en équipe nationale pour la Can, et Benachour finit même par aller disputer la coupe du monde en Asie, où il est titulaire en tant que dépositaire du jeu. En août, sa sélection joue une rencontre amicale contre la France. Benachour est bon, et Zinédine Zidane viendra le féliciter à la fin de la rencontre. Ce qui suffira à faire de Benachour un des nombreux futurs Zidane.

Au PSG, fort de toutes ces réussites, Benachour endosse le rôle de grand espoir du club. Plus concrètement, il est là pour suppléer Ronaldinho en cas d’absences du Brésilien. Le Franco-Tunisien marque son premier but parisien en Hongrie à Ujpest, puis il est pour la première fois titulaire en L1 contre Guingamp, lors d’un match au cours duquel il s’avère très bon, et qu’il conclut avec une passe décisive pour Cardetti. Fernandez, le trouvant à raison encore un peu juste pour le haut-niveau, ne l’utilise qu’avec parcimonie. Le Parisien, alors en guerre ouverte avec le coach, en profite pour glisser des attaques basses et gratuites qui sont la marque de fabrique de ce quotidien. [2] L’essentiel du public est convaincu que Benachour est un génie, et qu’il est inconcevable de ne pas le titulariser à chaque rencontre. L’entrée du Tunisien est alors réclamée à corps et à cris durant chaque rencontre au Parc, ce qui finit par être forcément très pesant pour les joueurs alors présents sur la pelouse.

En janvier, une solution est trouvée pour que Benachour obtienne le temps de jeu qu’il estime mériter : il est prêté une demi-saison à Troyes, aux côtés de Laurent Leroy. Il enchaîne alors neuf titularisations dans l’Aube, joue plutôt en meneur excentré, et marque à deux reprises — dont une fois au Parc des Princes contre le PSG. Petit bémol, ses lacunes physiques sont toujours présentes, et Hadzibegic, l’entraîneur troyen, est toujours contraint de sortir son meneur aux alentours de l’heure de jeu. En fin de saison, l’Estac étant confronté à une urgence de résultat — il est dernier du classement —, Hadzibegic ne peut plus se permettre de penser à l’esthétisme de son football : pour les sept derniers matches, il se prive du Tunisien. Ce qui ne changera rien au destin de Troyes, qui finira relégué.

Benachour revient donc à Paris à l’été 2003. Fernandez n’est plus là, mais Vahid Halilhodzic ne fait pas plus confiance que son prédécesseur au jeune milieu de terrain, hormis lors d’une période entre la 7e et la 12e journée durant laquelle Benachour est titulaire à quatre reprises. Malheureusement pour lui, une équipe-type irrésistible finit par se dessiner, et Benachour en est exclu. Les résultats sont suffisamment bons pour que personne n’y trouve quoi que ce se soit à redire. Une bouffée d’air arrive en janvier pour Benachour : il part jouer la Can sous les ordres de Roger Lemerre, et garnit son palmarès en remportant l’épreuve. De retour à Paris en février, il ne fait que des rentrées très espacées. Il a toutefois le mérite de se distinguer en finale de coupe de France face à Châteauroux, en effectuant une entrée en jeu très utile pour préserver le score.

La saison suivante, Benachour disparaît complètement de la circulation. La présence du PSG en Ligue des champions ne pousse pas Halilhodzic à faire tourner outre mesure, et le Tunisien passe l’essentiel de son temps à jouer en équipe réserve. Son salut arrive finalement en février, lorsque l’entraîneur bosnien est débarqué et remplacé par Laurent Fournier, jusqu’alors coach de la réserve parisienne. Pourtant, Fournier n’est pas très enthousiaste lorsque la presse suggère qu’il puisse relancer le joueur : il estime que les prestations de Benachour en CFA n’étaient pas particulièrement bonnes. Fournier le titularise pourtant pour sa première rencontre à Strasbourg : Paris perd 3-1, et le Tunisien n’aura plus l’honneur de débuter une rencontre, même s’il fera des entrées en jeu très régulières. Il délivre une jolie passe décisive à Yepes contre Bordeaux en coupe, et marque le penalty de la victoire contre Bastia lors d’une rencontre à huis-clos, mais ce n’est pas suffisant pour inverser la tendance.

Las de son statut d’éternel remplaçant, et n’ayant jamais pu trouver sa place à Paris malgré trois entraîneurs différents, Benachour plie bagage à l’été 2005 et part au Portugal, au Vitoria Guimarães. Il joue une saison là-bas en qualité de titulaire, mais voit sa formation être reléguée en division inférieure. En 2006, Roger Lemerre ne le prend pas pour jouer la Coupe du Monde, en raison d’une blessure. Benachour pensait pouvoir être rétabli à temps, et annonce en conséquence qu’il refuse de rejouer pour son équipe nationale tant que le sélectionneur français est à sa tête. Il reviendra toutefois sur sa position une année plus tard. Avant cela, ne voulant pas jouer en seconde division, il quitte le Portugal pour le Rubin Kazan en Russie. L’adaptation est difficile, et il finit par sortir de l’équipe au bout d’une demi-saison. Après six mois sans jouer, il est transféré au Koweït, à Qadsia Sports Club. Dans le golfe, il passe deux saisons et gagne le championnat national. Ce qui lui permet de se faire remarquer à nouveau par les clubs européens, et il signe à Malaga à l’été 2009. Dans le sud de l’Espagne, il effectue une saison moyenne avant d’être poussé vers la sortie en 2010 : non-inscrit sur la liste des joueurs participant au championnat, il résilie son contrat en septembre dernier. Et après plusieurs mois de chômage, il parvient à trouver un point de chute en janvier dernier, en rejoignant le Maritimo Funchal, au Portugal.

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Selim Benachour
Photo malagacf.com,

Ils sont arrivés au PSG en 1997…

Ils sont arrivés au PSG en 1998…

Ils sont arrivés au PSG en 1999…

Ils sont arrivés au PSG en 2000…
- Nicolas Anelka, Didier Domi
- Peter Luccin, Stéphane Dalmat, Marcos Vampeta
- Mikel Arteta, Enrique De Lucas, Mauricio Pochettino
- Bernard Mendy, Selim Benachour
- Lionel Letizi, Frédéric Déhu, Sylvain Distin

Notes

[1] Si les médias n’ont certainement pas compris le concept de cette distinction, les Cahiers du Foot ont peut être été cette fois-là un peu dépassés par leur trophée, en octroyant leur récompense à un joueur qui n’était ni antipathique, ni l’auteur de choix de carrière douteux. Mendy aurait ainsi obtenu le ballon de plomb sur le seul critère sportif, ce qui nous semble particulièrement discutable. (voir notre interview de Jérôme Latta, le directeur de la rédaction des Cahiers, à ce sujet)

[2] Karim Nedjari, aujourd’hui directeur des rédactions sports du groupe Canal+, a par exemple profité du match amical Tunisie-France pour reprocher à l’entraîneur parisien de ne pas suffisamment faire jouer le nouveau Zidane : « Côté tunisien, Benachour a été le meilleur homme du match. Le PSG doit être fort pour se passer d’un tel stratège. » (le Parisien du jeudi 22 août 2002).

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2 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    La Guille
    20 février 2011 16:13

    Je sais que j’ai affaire à des perfectionnistes, donc je voudrais juste rectifier le fait que Galatasaray n’était pas déjà éliminé lors du dernier match de la seconde phase contre le PSG lors de la Champions League 2000/2001, mais déjà qualifié. Les Turcs étaient passés en quart avec le Depor, et Milan sortait de la compet’ avec Paris. Voilà, sinon continuez comme ça !

  • #2

    Vivien Brunel
    20 février 2011 16:16

    @ La Guille : merci, c’est corrigé. Sourire

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