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Les recrues du PSG en 1999 — épisode 3/4

Portraits d’anciens du PSG : Christian, César

Revisitez la carrière parisienne des joueurs arrivés au PSG en 1999

jeudi 30 décembre 2010, par Gauthier B.

Portraits d'anciens du PSG : Christian, César

Toute cette saison, PSGMAG.NET vous ramène au siècle précédent, en vous proposant chaque mois le résumé d’une saison passée et le portrait des joueurs arrivés au club à l’époque. L’opération « rétro » se poursuit avec la saison 1999/2000. Au programme cette semaine, la carrière parisienne de Christian et César.

Cette semaine, retrouvez les portraits de Christian et César.

Christian

Été 1999. Après avoir recruté les milieux offensifs Robert et Benarbia, le PSG aimerait poursuivre la refonte de son secteur offensif en faisant venir un attaquant supplémentaire. Le PSG a longtemps négocié avec Tony Vairelles, qui a finalement préféré rejoindre Lyon, pour ne pas vexer les supporters lensois [1] — comprenne qui pourra. Les Parisiens optent donc pour la piste brésilienne, en allant chercher un nouvel international : Christian Corrêa Dionisio.

Formé à l’Internacional Porto Alegre, Christian est très précoce et réalise une saison pleine chez les pros — 12 buts — à tout juste 17 ans. Il tente directement l’aventure à l’étranger en partant au Maritimo Funchal. Il passe alors quatre années moyennes au Portugal, en évoluant également à Estoril et à Farense. En 1996, alors qu’il n’a que 21 ans, il est frappé par le mal du pays, et retourne dans son club d’origine, l’Internacional. Sa carrière débute vraiment, et il devient là-bas une véritable machine à marquer. Vite surnommé le « Dieu noir », il rejoint la sélection nationale en 1997, gagne une Copa America en 1999, et joue la coupe des confédérations cette même année. Durant cette compétition, il partage sa chambrée avec un défenseur du nom de César. Et ces deux joueurs se retrouveront quelques semaines plus tard, dans la capitale parisienne : Christian est recruté pour 40 MF, et débarque à Paris à la mi-août.

Il fait sa première entrée en jeu dès la cinquième journée à Lyon, et débute le match suivant face à Bordeaux : le départ précipité de Bruno Rodriguez lui garantit une place de titulaire sans qu’il n’y ait de concurrence. Dès les premières minutes de cette rencontre, il marque un but… refusé pour un hors-jeu limite. Ce n’est que partie remise croit-on à l’époque ; Christian mettra finalement deux mois avant de faire trembler les filets. Après des ratés incroyables, notamment à Strasbourg où il est incapable de mettre le ballon au fond à un mètre des buts vides, la confiance du Brésilien s’étiole, et les doutes sur son niveau grandissent. Son entente avec Madar ne saute pas aux yeux, les deux attaquants présentant un profil d’attaquant physique assez similaire. Après six rencontres de mutisme, Christian profite d’une opposition au Parc face à Sedan et d’un excellent service de son capitaine Benarbia pour ouvrir son compteur but. Juste avant la rencontre, une banderole avait été déployée en tribune Auteuil bleu, avec inscrits les mots « Couragem Christian » [2]. Le joueur dira ensuite que le soutien du public l’a énormément aidé.

Ce but fait office de déclic, et Christian marque de plus en plus régulièrement : à la fin du moins de novembre, il compte quatre réalisations. De plus, Madar est blessé, puis en froid avec l’entraîneur Bergeroo. Cela profite à Laurent Leroy qui lui s’entend à merveille avec l’attaquant auriverde. Les mouvements incessants de Leroy créent des espaces pour Christian, qui s’engouffre ainsi dans les brèches pour marquer. C’est ainsi que lors d’un déplacement à Metz, Christian marque trois buts à Lionel Letizi, dont l’un sur un très bel enchaînement contrôle dos au but - frappe en pivot.

Le mois de janvier repart en fanfare pour le numéro 7 parisien, qui marque face à Lyon, à Bordeaux, puis effectue un quadruplé contre Strasbourg [3] — face aux Alsaciens, il aura ainsi réalisé son plus mauvais puis son meilleur match. Tous ses buts sont marqués de près, dans un style de renard des surfaces qui manquait au PSG. La suite de la saison est un peu moins prolifique, mais il parvient tout de même à totaliser seize réalisations au final, dont la dernière à Troyes est la plus belle : un dribble depuis le poteau de corner, ponctué d’une frappe de l’extérieur du pied droit.

Après cette belle saison, le recrutement du Brésilien est considéré comme une réussite. Le PSG est qualifié pour la Ligue des champions, et malgré l’arrivée massive de joueurs à l’été suivant, Christian conserve son statut de titulaire. Il convoite le numéro 9 du club, qu’Ali Benarbia veut bien lui laisser… mais la recrue phare, Nicolas Anelka, impose de jouer avec ce numéro, et Christian reprend le 7. En début de saison, le Brésilien est de presque toutes les rencontres et ne souffle quasiment jamais. Au soir de la onzième journée, il a inscrit 4 buts en championnat — dont un face à l’OM. En poule de Ligue des champions, il a marqué trois fois. Devant se mettre en retrait pour Anelka, Christian accepte de travailler bien plus que lors de la saison précédente où tous les ballons convergeaient sur lui. Mais à partir de fin octobre commence une période de mutisme pour le Brésilien, et plus globalement pour le PSG. Christian se blesse à la fin de la rencontre à Sedan, déroute qui provoque le licenciement de Bergeroo et le retour de Luis Fernandez.

Christian ne reprend la compétition que début janvier face à Lens. Fernandez faisant d’Anelka un meneur de jeu, et aucun attaquant de pointe n’ayant rejoint le PSG — hormis le retour de Madar —, Christian glane encore un temps de jeu conséquent. Mais son niveau de jeu n’a rien à voir avec celui affiché un an plus tôt. Il erre comme une âme en peine sur le terrain, et si Fernandez fait régulièrement jouer son attaquant, c’est surtout pour pouvoir le vendre en fin de saison. Seule exception dans sa torpeur : Christian réalise un doublé face au Galatasaray lors d’une rencontre sans enjeu.

Contre toute attente, la cote du Brésilien n’a pas baissé, et le PSG parvient à le vendre à Bordeaux pour près de 80 MF. Une véritable aubaine pour Paris, qui n’espérait pas tirer autant de son joueur. En Gironde, Christian joue, mais son association avec Pauleta ne prend pas. Il doit attendre la douzième journée pour marquer sous ses nouvelles couleurs ; devant ses mauvaises performances, les Girondins le prêtent dès le mercato d’hiver.

Commence alors un véritable périple pour Christian qui enchaîne les clubs à grande vitesse. Il est successivement prêté à Palmeiras, au Galatasaray, puis au Gremio. À chaque fois, il marque près d’un but tous les deux matches. Fin 2004, il signe au Japon, à l’Omiya Ardija, puis repart faire une tournée des clubs brésiliens : São Paulo, Botafogo, Juventude, Corinthians, Internacional, Portuguesa. Après une pige au Mexique à Pachuca en 2009, il tente divers retours au Brésil, à Portuguesa puis dans des clubs modestes comme Monte Azul ou Pelotas, mais à chaque fois son niveau de forme l’empêche d’évoluer durablement au sein de ces équipes. À 35 ans, Christian a rejoint São Caetano, en deuxième division. Il est rentré en jeu en fin de match à trois reprises jusque début septembre, avant de sortir de l’équipe.

César

À l’été 1999, avec les départs conjugués de Goma et Wörns, le PSG se voit dans l’obligation de recruter des défenseurs centraux. Si l’arrivée de Godwin Okpara a été vite conclue, le nouveau directeur sportif Jean-Luc Lamarche aimerait faire venir à Paris un défenseur rapide, avec une certaine envergure. La filière brésilienne est donc activée, et dès le début du mercato est annoncée l’arrivée de Marcelo Bordon… qui ira finalement en Allemagne. Le choix du PSG se portera sur un autre jeune international auriverde : Augusto Belli Michelon César.

Formé à Ponte Preta, où il joue en D2 dès l’âge de 15 ans, César découvre le haut niveau brésilien à l’âge de 20 ans, en 1995, en rejoignant Portuguesa. Il joue régulièrement et gravit les échelons petit à petit. Jouant d’abord la coupe du monde des moins de 20 ans au Qatar, où il se distingue en se faisant expulser à deux reprises, il intègre la sélection nationale en 1998 à l’occasion de la Copa Ouro, profitant de l’absence des joueurs des championnats européens. S’il reste chez lui durant la coupe du monde 1998, il participe à plusieurs rencontres amicales la saison suivante, et fait partie du groupe victorieux de la Copa America en 1999. Il participe également à la coupe des confédérations en juillet, et file rejoindre son nouveau club dans la foulée.

Pour 57 MF — d’après la presse française de l’époque —, c’est donc un joueur en pleine ascension qui arrive à Paris, présenté par Bergeroo comme un joueur qui marque beaucoup sur corner. Mais après avoir raté la préparation estivale, et en débarquant alors que la saison est déjà commencée, la tâche de César n’est pas aisée. Il figure pour la première fois sur le banc début septembre, mais doit attendre la fin octobre et une suspension de Rabesandratana pour enfin étrenner son nouveau maillot. Lors d’un déplacement au Havre, son association avec Okpara ne fonctionne pas et Paris subit une défaite inquiétante avec trois buts encaissés. Le Brésilien retourne donc sur la touche, mais commence à s’impatienter. Il demande à avoir à nouveau sa chance et, pour la 16e journée face à Bastia, il est titulaire au Parc des Princes, aux côtés de Rabesandratana cette fois.

Défensivement, le joueur se montre plutôt à l’aise. Surtout, il débloque la situation en marquant suite à un corner. Paris s’impose et César a gagné sa place. Il enchaîne les rencontres, ce qui coïncide avec une bonne période parisienne. À la mi-janvier, pour sa septième titularisation consécutive, il se fait expulser à Bordeaux. Collectivement, il sauve son équipe puisqu’il retient Dugarry qui filait au but, préservant ainsi le score. Individuellement, ce geste lui coûte cher, puisque sa suspension, couplée à l’absence d’Okpara, force le PSG à aller chercher Talal El Karkouri. Le Marocain fait une si bonne impression pour ses premières foulées que César retrouve son statut de remplaçant.

Pour le reste de la saison, le Brésilien se contente de quelques apparitions en coupes et de deux titularisations en championnat, pour suppléer El Karkouri blessé. Cette saison difficile a fait perdre à César le contact avec sa sélection nationale ; ne voulant pas vivre une deuxième année identique, il envisage un départ. L’entraîneur de Rennes, Paul Le Guen, se montre intéressé : en même temps que Bernard Lama, César arrive en Bretagne. S’il est sanctionné d’un carton rouge pour sa première rencontre face à Lyon, il s’impose ensuite comme une valeur sûre de son club. Il est systématiquement titulaire — mis à part durant une courte période hivernale où il manque plusieurs rencontres sur blessure. Il fait en novembre son retour au Parc des Princes, et s’impose face à son ancien club…

Satisfait, César reste à Rennes l’année suivante. Si le nouvel entraîneur breton, Christian Gourcuff, lui maintient sa confiance au début, le nombre colossal de buts encaissés par le Stade rennais pousse l’entraîneur à changer sa formation. César en fait immédiatement les frais — probablement parce qu’il ne se positionnait pas à 12 mètres de ses coéquipiers — et sort de l’équipe. Cela ne change rien pour Rennes, qui ne progresse pas au classement, mais César, ainsi écarté, demande à quitter le club au mercato hivernal.

Il revient alors au Brésil, et effectue une année pleine à Palmeiras, puis l’année suivante aux Corinthians, où il devient champion de l’état de São Paulo. Se distinguant à nouveau dans son championnat natal, il est repéré par des émissaires européens, et rejoint le championnat espagnol en allant à Tenerife en… D2. Il joue deux saisons pleines aux Canaries, mais en 2006, alors que son club est très endetté, César retourne finir sa carrière au pays, dans des clubs de moindre réputation. Il joue successivement à l’Atletico Paranaense, Fortaleza, Ponte Preta — son club formateur —, et enfin Mirassol, où il raccroche les crampons en 2009. Il a depuis intégré l’équipe dirigeante du club de Monte Azul.

Ils sont arrivés au PSG en 1997…

Ils sont arrivés au PSG en 1998…

Ils sont arrivés au PSG en 1999…
- Laurent Robert, Fabrice Abriel
- Ali Benarbia, Talal El Karkouri
- Christian, César
- Kaba Diawara, Godwin Okpara

Notes

[1] « Le supporter lensois aurait certainement mal digéré un départ à Paris, explique Tony Vairelles dans France Football le 16 juillet 1999 pour justifier son choix de rejoindre Lyon plutôt que le PSG. Ça n’a pas fait la différence, mais il y a plusieurs détails qui ont fait pencher la balance d’un côté. »

[2] « Courage Christian » en portugais.

[3] Christian reste, avec Carlos Bianchi (1977) et Patrice Loko (1997), le seul joueur à avoir réalisé une telle performance au PSG.

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