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Le débat du mercredi — la tactique du PSG

[Débat] Le PSG doit-il rester en 4-2-3-1 ?

Formation d’appoint ou d’avenir ?

mercredi 8 décembre 2010, par Gauthier B.

[Débat] Le PSG doit-il rester en 4-2-3-1 ?

Mevlüt Erding blessé depuis plus d’une semaine, Luyindula jugé pas suffisamment performant pour le remplacer poste pour poste, Antoine Kombouaré a délaissé depuis quelques matches son classique 4-4-2 pour passer à un 4-2-3-1 plus dans l’air du temps. Cela a permis de relancer Bodmer au poste de ses exploits lillois, et le PSG a beaucoup marqué — 8 buts dans ce système la semaine passée [1]. Au point que désormais se pose la question de savoir s’il s’agit d’une tactique à maintenir durablement, ou juste d’un coup sur quelques rencontres.

Antoine Kombouaré a toujours indiqué que sa tactique de référence était le 4-4-2. Alors entraîneur de Valenciennes, dans une longue interview accordée à So Foot, il jugeait que c’était la formation qui permettait d’occuper le mieux le terrain. Lors de sa conférence d’après-match ce dimanche, l’entraîneur parisien ne faisait d’ailleurs pas de mystère : il a expliqué que le changement observé n’était que temporaire, et dicté par la blessure d’Erding. Rien ne dit cependant, si les joueurs eux-mêmes se sentent plus à l’aise ainsi, que Kombouaré ne sera pas amené à reconsidérer ses principes.

D’autant que, fondamentalement, les deux formations sont assez proches l’une de l’autre. Sylvain Armand ne disait d’ailleurs pas autre chose : dans l’une ou l’autre des deux formations, l’état d’esprit est identique, et les joueurs font les mêmes efforts. Défensivement, rien ne change ; offensivement, le pressing haut et les rapides projections vers l’avant restent de mise à une ou deux pointes. Le rôle des ailiers parisiens ne varie même pas d’un iota, tant le PSG affiche de toutes façons un visage offensif. Finalement, la plus grande révolution de ce repositionnement collectif est qu’il peut permettre d’aligner sur les terrains les joueurs les plus en forme.

Parmi les attaquants, si Hoarau a retrouvé des jambes depuis quelques matches, le niveau d’Erding avant sa blessure suscitait encore pas mal d’interrogations. L’ancien Sochalien s’était remis à marquer, et c’était bien l’essentiel, mais s’il fallait faire un classement du rendement des joueurs offensifs, Erding aurait sûrement été loin de la tête. Le manque de profondeur chez les attaquants, avec le seul Luyindula pour remplaçant, faisait que jusque-là Erding n’était pas en danger. Mais désormais, si Kombouaré constate que l’international turc traverse une nouvelle mauvaise période, il sait qu’il aura sous la main une alternative qui fonctionne. Autre avantage de cette option : elle permet une utilisation optimale de Matthieu Bodmer, qui en position de neuf et demi peut mettre en avant toutes ses qualités — sens du but, jeu à une touche de balle — en occultant son principal défaut en relayeur : son manque de volume de jeu.

Ce changement a également une incidence sur deux joueurs, qui auraient été sur le terrain quoi qu’il arrive. À commencer par Guillaume Hoarau, qui n’avait jamais semblé aussi bon cette saison que la semaine dernière. S’agit-il tout simplement d’un retour en grande forme du Réunionnais, ou la cause est-elle plus profonde ? Sans Erding à ses côtés, Hoarau se retrouve libre de faire les appels qu’il souhaite sur tout le front de l’attaque. L’entente entre les deux joueurs n’ayant pour l’instant pas porté ses fruits, le remaniement tactique est une solution radicale pour remédier à ce problème. L’autre joueur sur lequel le 4-2-3-1 possède un impact est Clément Chantôme. Et cette fois, la balance pourrait pencher du mauvais côté. Dans un 4-4-2 classique, Chantôme était le vrai liant entre milieu et attaque. Le véritable piston, capable de ratisser au milieu de terrain puis d’apporter le surnombre. Avec Bodmer juste devant lui, les prérogatives du jeune Parisien deviennent plus réduites. Et contre Brest, Chantôme s’est retrouvé plusieurs fois à courir dans le vide, sans toujours savoir où se repositionner…

Une autre conséquence négative concerne le turn-over : en 4-4-2, Paris double tous les postes de milieux axiaux ; en 4-2-3-1, en revanche, il y a quatre joueurs pour trois postes. Avec un Makelele qui ne peut jouer qu’une fois par semaine, cela signifierait que Chantôme et Bodmer enchaîneraient les rencontres jusqu’à épuisement. L’idéal serait alors de jongler entre les deux formations, selon les états de forme et les adversaires. Ce qui est peut être finalement le grand apport de cette trouvaille tactique : Paris a désormais un problème de riche avec deux systèmes parfaitement viables.

Notes

[1] 2 buts contre Lyon, 4 contre Séville et 2 contre Brest, le dernier but de Giuly ayant été marqué alors que l’équipe parisienne était positionnée en 4-4-2.

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6 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    smegs
    8 décembre 2010 10:05

    tres bonne analyse des 2 systemes et je suis très content d’avoir "ce choix de riche".
    tout à fait d’accord pour dire que le 4 2 3 1 met en valeur les qualités de Bodmer et qu’elles sont appréciables, mais il y a vraiment une petite chose qui m’ennuie dans ce systeme : On sait que Hoarau a de grandes compétences pour donner un coup de main en défense. Si il le fait, il n’est forcement plus devant pour la contre attaque. Au contraire du 4 4 2 où (théoriquement) son coéquipier d’attaque est censé assurer.
    Vous me direz, avec néné, guily ou bodmer on a suffisaement de joueurs rapides et techniques pour mener cette contre attaque, mais je me demande si le coup de main d’Hoarau en défense ne déséquilibrerait pas, s’il est le seu lattaquant ?
    je sais pas, question ouverte.

  • #2

    Gauthier B.
    8 décembre 2010 10:49

    C’est pas faux ce que tu dis, d’autant que Bodmer aussi revient sur les coups de pied arrêtés. Après, ça nous laisse Giuly et Nenê pour partir en contre. Plus éventuellement Chantôme qui n’est pas toujours au marquage, je crois. Cela peut être suffisant pour partir à l’abordage en contres.

  • #3

    Paul
    8 décembre 2010 11:50

    Tu as parfaitement résumé la situation ;) : Paris a un problème de riche, et c’est très bien comme ça.

    A mon sens, ce qui fait la force de cette équipe, au dela des dispositifs tactiques, c’est bien entendu le niveau de jeu des titulaires, mais, plus que cela, le fait que les remplaçants se mettent au niveau des titulaires. Ainsi, le turn over ne déséquilibre pas l’équipe, et les changements en cours de match apportent un vrai plus.

    Alors que l’année dernière les remplaçants étaient, sans leur faire offense, N’Goyi, Sankharé ou encore Maurice, cette année nous avons un banc fourni avec des joueurs tels que Clément, Bodmer, Sessegnon, Luyindula, Camara, Coupet… bref presque que des internationaux ou joueurs d’expérience. Et l’enchaînement des matchs permet de créer une dynamique qui fait que tout le monde joue, et ainsi chacun reste concerné.

    De plus, motif d’espoir pour la suite, la bonne dynamique de l’équipe peut permettre d’intégrer des jeunes dans de meilleures conditions qu’en 2007-2008 par exemple.

    Enfin, chose presqu’inédite dans l’histoire du club, l’équipe type qui joue le haut de tableau et fait bonne figure contre de bons clubs européens, est composée de deux purs produits de la formation parisienne.

    Bref, sans s’enflammer, on peut être assez optimiste, même si on sait tous très bien que tout est toujours compliqué et fragile à Paris !

  • #4

    Charles
    8 décembre 2010 14:42

    Je suis pour l’alternance de ces deux types de formation, ce qui à long terme nous offrira plus de possibilités, car en fonction des adversaires et de l’évolution du score, il ne faut pas s’enterrer dans un schéma tactique trop stéréotypé.

    Les deux configuations sont séduisantes, et même avec le retour d’Erding, il faut continuer à utiliser ce 4-2-3-1 avec un Bodmer qui se régale et qui me régale également.

    AK est un très bon entraineur, qui je pense arrive à tirer le meilleur de chacun des joueurs. Car même si nous avons eu de très bonnes recrues, les anciens sont tirés vers le haut.

    Après plusieurs bons matches en 4-2-3-1, Kombouaré doit-il abandonner son traditionnel 4-4-2 ?

    Je pense qu’il faut compiler !!!

  • #5

    Arno P-E
    8 décembre 2010 14:55

    On a vu Giuly seul en pointe sur certains coups de pieds arrêtés défensifs. Le souci c’est que du coup les dégagements à l’arrache sont autant de ballons perdus. Alors qu’avec Erding qui a une très bonne détente, on en chopait quelques une.

    Ca nous force à dégager en jouant au sol, avec Nenê par exemple. C’est pas un drame mais bon… on peut pas tout avoir quoi.

  • #6

    Smegs
    12 décembre 2010 09:56

    Finalement, jouer avec une seule pointe, quand on a 3 attaquants valides et la répétition des matchs sur des terrains difficiles est logique. Avec 2 attaquants, si l’un des 3 est blessé, tu n’as aucune solution sur le banc. Au contraire de maintenant, où si besoin, tu peux rejouer en 442. Comme bodmer est "frais" pour ne pas avoir trop joué, tout en ayant trouvé sa forme, AK est logique. Je ne crois pas que le 4231 ait été dicté par la blessure de éteint, plutôt par une préservation des attaquants en période hivernale.

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