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Retour sur la saison 1997/1998 du PSG

Le PSG en 1997/1998 : sauvés par les coupes

Rétro : tout ce qui s’est passé au PSG durant la saison 1997/1998

jeudi 21 octobre 2010, par Gauthier B.

Le PSG en 1997/1998 : sauvés par les coupes

Autre temps, autres mœurs… En 1997, le PSG sortait vainqueur de sa cinquième demi-finale de coupe d’Europe consécutive, face à Liverpool. Il accédait ainsi à sa deuxième finale européenne d’affilée. Les joueurs rouge et bleu ? Raí, Leonardo, Loko, Dely Valdes, Le Guen, Roche, Guérin… ou encore Anelka, Allou et Domi. Que la nostalgie vous habite depuis que vous avez vécu ces heures magiques, ou qu’au contraire vous souhaitiez enfin les découvrir, nous vous proposons de les revisiter. Toute cette saison, PSGMAG.NET vous ramènera au siècle précédent, en vous proposant au début de chaque mois le résumé d’une saison passée, et le portrait des joueurs arrivés au club à l’époque. L’opération « rétro » débute avec la saison 1997/1998. Au programme, le résumé de la saison.

Après les portraits de Pierre Ducrocq, Fabrice Kelban, Edwin Murati, Florian Maurice, Edmilson, Franck Gava, Francis Llacer, Marko Pantelic, Christophe Revault, Marco Simone, Didier Martel, James Debbah, Édouard Cissé et Éric Rabesandratana, retrouvez cette semaine le résumé de la saison 1997/1998 du PSG.

Début de saison prometteur et match d’anthologie

C’est après une saison considérée comme difficile que le PSG entame l’exercice 1997/1998 [1]. Armée de quelques recrues offensives prestigieuses, et toujours dirigée par le tandem Ricardo-Bats, l’équipe parisienne est attendue au tournant. Le mois d’août est d’abord marqué en coulisse par l’éventuel départ de Leonardo — en fait pour payer le salaire de la star Marco Simone. Les rumeurs vont bon train, mais tant qu’il n’est pas vendu, le milieu gauche brésilien joue. Il participe ainsi au tout début de saison, et contribue aux premiers succès du PSG en championnat.

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Mais plus que la compétition nationale, le PSG a comme échéance un tour préliminaire permettant de se qualifier pour la Ligue des champions. Il doit affronter le Steaua Bucarest et, surprise, Paris s’incline 3 buts à 2 en Roumanie. L’inquiétude n’est toutefois pas de mise, et Simone rappelle avec justesse après la rencontre que si le PSG ne peut pas battre cette équipe 1-0 au retour, elle n’aura clairement pas sa place dans la phase finale de la compétition. Le problème est que Paris devra s’imposer par 4 buts d’écart, puisque le PSG perd finalement la rencontre 0-3 sur tapis vert. En cause, la participation à la rencontre de Laurent Fournier, joueur qui était pourtant suspendu. Mais le fax de l’UEFA récapitulant les joueurs suspendus n’a jamais été transmis à Guy Adam, le coordinateur sportif en charge du suivi des dossiers disciplinaires.

Cette erreur spectaculaire sera toutefois réparée par un match d’anthologie du PSG. Au cours d’une soirée électrique, Paris enchaîne les buts, et s’impose 5 à 0, avec un triplé de Raí et 4 passes décisives de Leonardo — transféré dans la foulée au Milan AC. Paris entame bien en championnat, en débutant par trois victoires consécutives. Jusqu’à un déplacement à Metz, autre équipe qui n’a alors connu que le goût du succès. Paris s’incline 2-1 face aux hommes de Joël Muller, et Robert Pirès a cette phrase en fin de rencontre : « On se surprend presque, mais Paris sera champion. » [2]

Cette défaite est alors considérée comme un accroc, puisque le PSG enchaîne par trois nouvelles — et larges — victoires. Le duo Simone-Maurice enquille les buts, et l’édifice parisien semble solide. C’est le moment pour le PSG d’aborder la phase de groupe de la Ligue des champions, avec un succès confortable à domicile, face à Göteborg. Mais la suite est nettement plus compromettante : en déplacements à Istanbul puis à Munich, Paris subit deux grosses défaites — 3-1 puis 5-1 — avec, à chaque fois, Revault et sa défense coupables d’erreurs grossières. Le PSG est donc raillé, malgré un parcours domestique plus que satisfaisant : après trois nuls, et trois nouveaux succès — dont un face à Lens, le futur champion —, Paris est premier du classement au soir de la 13e journée.

Blessures, suspensions, et fin de la coupe d’Europe

Mais à partir de fin octobre, la multiplication des blessés — Simone notamment —, des suspendus — en particulier Le Guen, au repos forcé durant un mois suite à un tacle sur Coridon — et des joueurs en baisse de forme commence à coûter au PSG. D’autant que l’accent est mis sur la Ligue des champions, où Paris doit gagner ses trois dernières rencontres pour espérer se qualifier. Cela commence par une belle victoire face au Bayern Munich. Mais ce succès a été précédé d’une défaite à Lyon et, surtout, suivi d’un revers à domicile face à l’OM — marqué par la célèbre simulation de Ravanelli, qui aura entraîné le penalty victorieux.

Après un match nul à Bordeaux et une lourde défaite à Monaco (3-0), Paris dispute son avant-dernier match de poule à Göteborg. À 10 contre 11 après l’expulsion d’Algerino, Paris l’emporte à la dernière seconde grâce à Rabesandratana, qui se révèle au bon moment : Le Guen suspendu, Guérin blessé et Ngotty hors de forme, l’éclosion de l’ancien Nancéen était nécessaire. Lors de la dernière rencontre au Parc face au Besiktas, devant faire face à une avalanche de suspensions, Ricardo est obligé de lancer de nombreux jeunes et de faire du rafistolage pour monter une équipe viable. C’est un succès puisque Paris l’emporte 2-1, mais ce n’est pas suffisant. Paris termine 2e de son groupe, mais seuls les deux meilleurs seconds sont qualifiés pour les quarts de finale. Or la Juventus possède une meilleure différence de buts, et Paris est éliminé. Si le PSG avait subi une défaite moins lourde à Munich…

Les joueurs ne sont pas abattus et veulent se rattraper en se concentrant sur le championnat. « Tant pis, estime Marco Simone [2]. La C1, ce sera pour l’année prochaine. Je suis absolument persuadé que nous allons remporter le titre. » Le mois de décembre est d’ailleurs plutôt bon : avec trois victoires et un nul en quatre rencontres, Paris atteint la trêve à la deuxième place, un point derrière Metz.

Mauvaise série et dégringolade

Au mercato, seul Didier Martel vient étoffer l’effectif parisien — James Debbah était arrivé en novembre en tant que joker. Paris attaque bien la reprise en gagnant son premier tour de coupe de La Ligue face à Lyon, en battant Strasbourg au Parc puis en éliminant Thouars en coupe de France. Et c’est à ce moment précis, mi-janvier, que Paris entame sa dégringolade. En championnat, Paris enchaîne quatre défaites — Bastia, Le Havre, Montpellier, Nantes — puis deux matches nuls, qui font descendre le club à la 5e place, et il faut se résoudre à voir le titre de champion de France échapper une nouvelle fois au club de la capitale.

Les matches de coupes deviennent alors de véritables bouées de sauvetage. Paris passe les tours sans grande difficulté — tout juste connaît-il quelques problèmes à Pau, lors d’un match où l’équipe locale aura fait preuve d’un état d’esprit lamentable, et finira avec trois expulsés. À la mi-mars, Paris valide son billet en finale de coupe de la Ligue en éliminant Lens, alors en tête du championnat, grâce à un doublé de Simone. Le paradoxe parisien entre les coupes et le championnat est alors saisissant : quelques jours après cette qualification, Paris perd face au même adversaire par 3 à 0.

Juste après cette rencontre, le départ de Michel Denisot à la fin de la saison est annoncé officiellement. Son successeur est déjà connu, il s’agira de Charles Biétry, qui ne cache pas qu’il fera un grand ménage dans l’effectif du PSG. Il fait même part de sa préférence pour un déménagement au Stade de France, le serpent de mer de l’époque. « Et si le PSG devait venir au Stade de France, il ne faut aucun tabou, même sur l’appellation PSG », estimait quelques mois plus tôt le député-maire de Saint-Denis, Patrick Braouezec [3]. Finalement, Pierre Lescure annonce officiellement que le PSG restera au Parc des Princes la saison suivante. Paradoxalement, ce remue-ménage annoncé à la tête du club semble libérer tout le monde : il s’en suit une toute légère embellie pour Paris, avec une qualification en demi-finale de l’autre coupe après une victoire face à Monaco, une victoire 3-0 face à Lyon en championnat — la première depuis début janvier — et enfin, la finale de coupe de la Ligue.

Sauvés par les coupes

Face à Bordeaux, pour l’inauguration du Stade de France en compétition officielle, Paris dispute une des plus belles finales de l’histoire de la compétition. Les Parisiens courent longtemps après le score, puisque Micoud a marqué après seulement une demi-heure de jeu. Il faut attendre la 80e minute et un penalty obtenu par un raid impressionnant de Ducrocq — vraie révélation du PSG — pour voir Paris revenir. Mais pour la première fois de sa carrière parisienne, Raí ne transforme pas le penalty, et voit Ramé repousser sa tentative. Le revenant Loko, cantonné au banc de touche jusque-là, surgit et talonne pour Simone, qui marque.

La prolongation est haletante, marquée par une volée de 30 mètres de Simone sur la barre et deux nouveaux buts : une tête de Raí suite à un centre de Loko, puis un coup franc de Jean-Pierre Papin, autre vétéran. Cela se joue donc aux tirs au but. Papin et Gralak ratent leur tentative, pendant que tous les Parisiens transforment, Loko offrant finalement le titre à son équipe.

Paris célèbre cette victoire, mais se reconcentre rapidement en vue d’un déplacement à Marseille, en championnat. Ricardo tente alors de relancer Ngotty et Revault — tous deux à l’écart depuis début février —, et Paris réussit à tenir le 0-0. Dans la foulée, en battant Guingamp 1 à 0 grâce à un but de Florian Maurice — et malgré un nouveau penalty raté par Raí —, Paris prend rendez-vous pour une autre finale au Stade de France, face à Lens. Cela devient le seul objectif de cette équipe peuplée de gloires en partance. Le championnat est quelque peu délaissé, et Paris s’incline au Parc contre Bordeaux et Monaco, avec à chaque fois un arbitrage plus que discutable. Cette dernière rencontre est surtout marquée par les adieux émouvants de Raí, qui retournera au pays à la fin de la saison. L’un des plus grands joueurs de l’histoire du club finit en pleurs devant un virage Auteuil qui ne cesse de l’acclamer.

La finale de la coupe de France a lieu une semaine après, le 2 mai. En lever de rideau, le PSG s’incline aux tirs au but en finale de la coupe Gambardella. Le match des pros voit Lens, qui veut pour sa part effectuer le doublé coupe-championnat, arriver très confiant. Mais Paris plie assez vite la rencontre grâce aux deux seuls joueurs offensifs ayant réalisé une bonne saison : Raí et Simone. Le premier marque sur une superbe tête en lucarne après un centre de Gava, le second d’une superbe frappe du gauche alors qu’il demandait à son banc un changement de chaussures… Si le barbu Smicer marque en fin de rencontre, cela n’empêche pas Paris d’enlever sa cinquième coupe de France, et de sauver sa saison. Un autre geste de classe a lieu lors de la remise du trophée : le capitaine Raí laisse le jeune Didier Domi, qui fête ses 20 ans, soulever la coupe en premier. Michel Denisot, mis en avant par ses joueurs lors des célébrations, savoure : « Notre championnat a été nul, mais on retiendra le palmarès. C’est un beau pied de nez à certaines personnes. C’est interne mais il ne faut pas oublier cela. » [2]

Une semaine plus tard se tient l’anecdotique dernière journée de D1, lors de laquelle une équipe peuplée de remplaçants s’incline à Châteauroux. Paris n’aura donc emporté que deux rencontres en championnat à partir du mois de janvier, pour une chute de la 2e à la 8e place. Cette première mauvaise saison depuis 1991 est tempérée par les trophées obtenus. Elle marque également la fin d’une génération de joueurs talentueux et intelligents, puisqu’en plus de Raí, Fournier, Guérin, Roche et Le Guen quitteront le PSG. Mais le nouveau président Charles Biétry promet un recrutement prestigieux pour la suite…

Les moments forts de la saison

En bref, quelques unes des images marquantes de la saison 1997/1998 du PSG :
- Raí qui va chercher le ballon au fond des filets après le premier but face au Steaua Bucarest ;
- Leonardo et Raí, à genoux, en train de se congratuler durant le même match ;
- Raí qui laisse le jeune Domi soulever la coupe de France à l’issue de la finale ;
- Raí en pleurs devant le virage Auteuil pour son dernier match au Parc des Princes.

L’équipe-type de la saison

Revault
Algerino, Roche, Le Guen, Domi
Fournier, Ngotty, Gava
Raí
Maurice, Simone

Ont également participé à cette saison, par ordre décroissant de titularisations : Rabesandratana, Guérin, J. Leroy, Llacer, Ducrocq, É. Cissé, Edmilson, V. Fernandez, Debbah, Loko, Martel, Kelban, Murati, Pantelic, Leonardo, Allou.

P.-S.

Crédits photos : PSGMAG.NET, Canal+.

Notes

[1] Pour la première fois depuis 1992, le PSG ne remportait pas le moindre trophée, terminant seulement finaliste de coupe d’Europe et vice-champion de France.

[2] Source : Le livre d’or du football 1998, Gérard Ejnès, éditions Solar.

[3] Source : Histoire du Paris Saint-Germain, Thierry Berthou, éditions Pages de Foot.

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1 commentaire a déjà été posté par nos lecteurs

  • #1

    Panamois
    19 octobre 2011 08:34

    La fin d’une formidable aventure qui aura durée 7 longues années. J’ai beaucoup regretté le départ de Léonardo en début de saison, ce qui était frustrant dans ce transfert qui plus est, c’est qu’il s’était engagé au Milan AC alors qu’à l’époque les rossonneri traversaient une sombre période en étant même pas qualifiés pour une compétition européene, une chose qu’il aurait pu connaître si il était resté chez nous …
    Bizarre que toutes les péripéties de la saison ont provoqué notre descente aux enfers en championnat alors qu’on était co-leader avec Metz à la trêve, et que cette génération de joueurs se montrait toujours soudée pendant les quelques instants pénibles qu’elle avait connu auparavant sous la présidance de Denisot, bien que ça devenait une petite habitude de baisser de forme chez nous en seconde partie de saison, mais là on avait carrément chuté de 6 places au classement, fort heureusement que les coupes nationales fûrent de grosses bouffées d’oxigènes sinon je m’en serais difficilement remis d’une non-participation à une coupe d’europe la saison suivante …

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