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Les recrues du PSG en 1997 — épisode 5/5

Portraits d’anciens du PSG : Cissé, Rabesandratana

Revisitez la carrière parisienne des joueurs arrivés au PSG en 1997

jeudi 14 octobre 2010, par Gauthier B.

Portraits d'anciens du PSG : Cissé, Rabesandratana

Autre temps, autres mœurs… En 1997, le PSG sortait vainqueur de sa cinquième demi-finale de coupe d’Europe consécutive, face à Liverpool. Il accédait ainsi à sa deuxième finale européenne d’affilée. Les joueurs rouge et bleu ? Raí, Leonardo, Loko, Dely Valdes, Le Guen, Roche, Guérin… ou encore Anelka, Allou et Domi. Que la nostalgie vous habite depuis que vous avez vécu ces heures magiques, ou qu’au contraire vous souhaitiez enfin les découvrir, nous vous proposons de les revisiter. Toute cette saison, PSGMAG.NET vous ramènera au siècle précédent, en vous proposant au début de chaque mois le résumé d’une saison passée, et le portrait des joueurs arrivés au club à l’époque. L’opération « rétro » débute avec la saison 1997/1998. Au programme, la carrière parisienne d’Édouard Cissé et Éric Rabesandratana.

Cette semaine, retrouvez les portraits d’Édouard Cissé et Éric Rabesandratana.

Édouard Cissé

Né à Pau, et jouant en CFA dans le club local, le Pau FC — après avoir longtemps hésité à épouser une carrière de basketteur —, Édouard Cissé débarque au PSG à 19 ans, par le biais d’une connaissance de Jean-Michel Moutier, dans un relatif anonymat. Les arrivées de Marco Simone et Florian Maurice relèguent au second plan celui que France Football prénomme « Souleymane » dans son édition du 1er juillet 1997… Cissé évolue d’abord avec la réserve du PSG, où il fait connaissance avec Fabrice Abriel et Pierre Ducrocq notamment, tout en s’entraînant avec le groupe professionnel. Il profite des conseils avisés de la vieille garde du PSG — Le Guen, Fournier, Roche… — et finit par faire ses premières apparitions en pro dès le mois d’octobre 1997. Profitant des absences répétées au milieu de terrain de Guérin et de Ngotty, Cissé dispute cette saison-là 11 matches en première division et participe aux victoires en coupe de la Ligue et en coupe de France — rencontrant au passage son ancien club du Pau FC [1].

La saison suivante, son ancien coéquipier Paul Le Guen, devenu entraîneur à Rennes, le recrute en prêt. Cissé s’impose comme un titulaire indiscutable en Bretagne et honore plusieurs sélections en équipe de France espoirs. Fort de cette expérience, il revient à Paris avec ambition, mais ne peut briguer mieux qu’une place de premier remplaçant — le duo Ducrocq-Okocha lui passant devant. Il semble se contenter de son sort, affirmant même en interview que le fait de rentrer en cours de match pour tenir un score est une marque de confiance de son coach.

Lors de l’exercice qui suit, le nombre massif de recrues prestigieuses le fait reculer dans la hiérarchie. Le turn-over conséquent de Philippe Bergeroo lui permet de jouer de temps à autre en L1, mais souvent en position de milieu droit. C’est finalement l’arrivée de Luis Fernandez qui le relance, le natif de Tarifa adoptant une formation particulièrement défensive. Cissé devient alors un de ses hommes de base et s’affirme dans un rôle de relayeur accompagnant les actions offensives de son équipe. Il marque ses premiers buts parisiens, et déclarera que ce poste lui convient dans la mesure où il faut « ni trop défendre, ni trop attaquer ». Ces propos, ajoutés à son physique longiligne, contribueront à lui donner une réputation de joueur nonchalant…

En 2001/2002, Luis adopte des résolutions nettement plus offensives, et Cissé retrouve son rôle de « super remplaçant ». Âgé de 24 ans, le joueur ne s’en satisfait plus, et demande à quitter le club à l’été 2002. Il enchaîne alors deux prêts, d’abord à West Ham en 2002/2003 puis, surtout, à Monaco la saison suivante. En principauté, Cissé rencontre Didier Deschamps et joue la finale de la Ligue des champions 2004. Il est crédité d’une très belle saison, toutefois à nouveau dans un rôle de titulaire-remplaçant. Loin du PSG, il en profite pour tenir des propos peu amènes sur son ancien club, et c’est donc déçu qu’il constate que Monaco ne lève pas son option d’achat, l’obligeant à revenir dans la capitale à l’été 2004.

Édouard CisséÀ Paris, en 2004/2005, Vahid Halilhodzic l’utilise bien plus régulièrement que ses anciens coachs parisiens, et Cissé réalise une saison quasiment pleine. Il marque le but de la victoire face à l’OM d’une mémorable frappe du gauche, et le changement d’entraîneur en cours de saison ne bouleverse en rien son statut : il continue à enchaîner les titularisations. Laurent Fournier débute la saison suivante en faisant de Cissé une sorte de piston côté droit : cela fonctionne initialement, puisque l’ancien Palois marque deux buts dès le début du championnat. Mais sa propension à prendre des cartons idiots — avec quelques expulsions à la clé —, son irrégularité calquée sur celle de son équipe et — surtout — son ancienneté finissent par faire d’Édouard Cissé un joueur de moins en moins apprécié par les supporters parisiens. Parfois sifflé par le Parc, critiqué avec véhémence sur tout type de forums Internet, Cissé voit sa cote baisser à n’en plus finir. Il finit toutefois la saison en trombe, étant l’un des principaux acteurs de la victoire du PSG en coupe de France — rappelez-vous de son tacle offensif qui amène le but de Kalou en finale.

Cissé traverse la saison 2006/2007 d’une manière similaire, en restant invariablement titulaire, que ce soit sous Lacombe — qui lui fera faire une pige en tant qu’arrière droit — ou sous Le Guen. Il ne parviendra pas à hausser le niveau de l’équipe, mais finira toutefois sur une bonne note en se mettant particulièrement en valeur lors des matches du maintien. Il inscrit à nouveau deux jolis buts — une constante chez ce joueur qui marque peu, mais souvent avec classe. En fin de saison, probablement lassé par ses sept saisons passées dans la capitale, il est transféré au Besiktas, où il est accueilli comme une star.

Deux saisons plus tard, il revient en France à l’OM — comme nombre d’anciens Parisiens —, où il est présenté comme l’un des principaux artisans du titre de champion de France 2010, se montrant intraitable dans son rôle de sentinelle devant la défense — rôle qu’il était impensable de lui faire tenir à Paris.

Éric Rabesandratana

Formé à l’AS Nancy-Lorraine, lancé dans le grand bain par Aimé Jacquet en 1990, Rabsandratana rejoint le PSG après six années passées essentiellement en D2 — dont une année impressionnante où le joueur atteindra le surprenant total de 16 buts. Dans l’esprit de beaucoup, ce milieu de terrain n’est là que pour étoffer l’effectif, et cela se confirme rapidement : sur les douze premières journées de championnat, Ricardo ne le fait jouer qu’une quinzaine de minutes. Rabesandratana a finalement l’occasion de prouver sa valeur suite à la longue suspension de Le Guen, qui lui permet d’enchaîner les titularisations. Ses premiers pas dans l’entrejeu se font en toute discrétion : voyant son effectif décimé par les blessures et suspensions, Ricardo est obligé de lancer de nombreux jeunes qui tirent toute la couverture, et personne ne guette réellement les performances de l’ancien Nancéen.

Pourtant, il assure l’intérim de Le Guen avec brio, marquant même trois buts décisifs – dont l’un en Ligue des champions à Göteborg. Mais c’est lors d’un PSG-OM que Rabesandratana se révèle, malgré lui : il est le premier spectateur du fameux auto-croc-en-jambe de Fabrizio Ravanelli… et donc le fautif aux yeux de l’arbitre. L’image de ce grand gaillard au bouc et à la queue de cheval — loin des looks habituels des footballeurs — levant les bras, éberlué devant le plongeon grotesque de l’Italien, est rediffusée en boucle. Une fois la suspension de Le Guen terminée, le Franco-Malgache ne sort pas pour autant de l’équipe. Il a en effet un bel atout dans sa manche : sa polyvalence. Son sens du placement lui permet de jouer aussi bien milieu défensif que défenseur central, et les méformes de Bruno Ngotty et Vincent Guérin lui permettent de jouer très régulièrement. Il participe donc activement au doublé coupe de France — coupe de la Ligue obtenu par les Parisiens en 1998.

Pour sa deuxième saison au club, Rabesandratana n’est pas considéré comme un titulaire à part entière. Le nouveau président Charles Biétry recrute Goma et Wörns en défense et Bruno Carotti au milieu de terrain. L’ancien Nancéen bataille pour gagner sa place, ce qu’il réussit sans aucun souci : Carotti se montre très décevant, et l’entraîneur parisien Alain Giresse préfère titulariser Rabé en milieu défensif. Les matches de l’équipe ne sont toutefois pas bons et Giresse s’en va après seulement quelques semaines, remplacé par Artur Jorge. Le coach portugais a confiance en Rabesandratana, mais il élabore une tactique très défensive : une défense à cinq éléments est mise en place, et le natif d’Épinay-sur-Seine joue libero. Cette évolution tactique entraîne ce qui sera une reconversion définitive du joueur au poste de défenseur.

Ses performances sont bonnes ; on ne peut pas en dire autant des deux joueurs qui sont devant lui, Goma et Wörns, qui ne semblent définitivement pas fait pour s’entendre. Artur Jorge finit par être renvoyé à son tour, et c’est l’entraîneur des gardiens, Philippe Bergeroo, qui prend la relève. Celui-ci décide de repasser immédiatement à une défense à quatre, et brise enfin l’association Goma-Wörns : le premier sera arrière gauche, et le second devra faire équipe avec Rabesandratana. La défense a désormais meilleure allure, mais le seul qui convainc réellement est bien Rabesandratana. Lors du mercato de l’été 1999, Bergeroo décide de construire son secteur défensif autour de l’ancien Lorrain.

Le problème rencontré par le coach parisien sera finalement de devoir trouver un partenaire de charnière centrale adéquat. Bergeroo lui associe en effet divers joueurs — Godwin Okpara, Cesar puis Talal El Karkouri dans l’urgence — sans qu’aucun ne fasse l’unanimité. Mais Rabé reste le patron, et même si le secteur défensif n’était pas la force du PSG 1999/2000, ses performances sont reconnues et appréciées. Au sein de l’équipe qui termine vice-championne de France, il apporte son sens du placement, son calme, et comme toujours son impressionnant jeu de tête. À tel point qu’en fin de saison, il fait partie de l’équipe-type de D1 élue par les joueurs eux-mêmes.

À l’aube de sa quatrième saison dans la capitale, le joueur est donc au top de sa carrière et devient le capitaine de son équipe. Mais l’équipe en question est celle de la fameuse « génération banlieue », faite de joueurs à la mentalité douteuse dont tout le monde attend monts et merveilles. Les résultats sont plutôt bons au début, de par certaines individualités, mais l’on pointe assez vite du doigt le manque de liant collectif et, de fait, l’absence de réel socle défensif. Rabesandratana reste donc impuissant devant le délitement progressif de son équipe, et surtout devant la défiance dont certains font preuve à l’égard du coach, que lui apprécie. Il ne peut donc rien quand, un soir de novembre, certains joueurs décident d’encaisser une sévère défaite à Sedan (5-1), précipitant le départ de Bergeroo et entérinant le retour de Luis Fernandez.

Très vite, Fernandez impose ses hommes. Au bout de quelques mois, c’est Pochettino qui devient le vrai leader de défense. Il est souvent associé à Déhu, que le nouveau coach parisien a fait redescendre d’un cran. Rabesandratana sort peu à peu de l’équipe, à tel point que fin mars, deux mois avant la fin de saison, il dispute son dernier match pour le PSG au cours d’une défaite à Bordeaux. À l’intersaison suivante, il est prié de se trouver un club. Fernandez le met à l’écart et lui interdit de partir en stage avec le groupe principal. Le défenseur central trouve comme point de chute l’AEK Athènes, où il se retrouve en conflit avec sa nouvelle direction, le président refusant de lui payer certains de ses salaires au prétexte fallacieux d’un manque de forme. L’ancien Parisien porte l’affaire devant la Fifa, ce qui gèle temporairement sa carrière puisque, en attente de son règlement, Rabesandratana ne peut plus jouer.

Il doit finalement attendre le début de la saison 2001/2002 pour pouvoir s’engager avec un nouveau club, et il rejoint le Châteauroux de Jimmy Algerino. Il passe deux saisons dans l’Indre, et finit en conflit avec l’entraîneur Victor Zvunka : lors de la finale de coupe de France 2004, face au PSG, il ne figure même pas dans le groupe défait.

Rabé repart alors à l’étranger : au RAEC Mons, en D2 belge. Il reste plusieurs saisons outre-Quiévrain, et participe activement à la montée du club en première division. Mais le poids des ans finit par se faire sentir et, au fil du temps, il perd sa place de titulaire. À tel point qu’en 2007, son contrat n’est pas renouvelé, et il décide de mettre un terme à sa carrière. Depuis, Rabesandratana tente une reconversion au poste d’entraîneur et s’occupe des jeunes de l’AS Nancy Lorraine.

Éric Rabesandratana (photo PSGMAG.NET)

P.-S.

Crédits photos : PSGMAG.NET, TF1.

Notes

[1] Le match est d’ailleurs de sinistre mémoire, les Palois ayant fait preuve d’une agressivité démesurée — ils compteront trois expulsés dans leurs rangs !

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2 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    Charles
    14 octobre 2010 10:23

    J’ ai fait partie des supporters qui ont sifflé Cissé, mais c’est vrai que c’est un bon joueur et le fait qu’il n’ai pas trop craché sur Paris après son arrivée à l’OM (comme la plupart des ex parisiens) montre qu’il a de la classe.

  • #2

    Arno P-E
    17 octobre 2010 18:26

    Rabé demeure un excellent souvenir. Très bon joueur de club, il n’aurait pas été indigne de le voir une fois ou deux sous le maillot bleu.

    Toujours exemplaire dans sa mentalité, c’est le type même de gars qui ne causeront a priori pas de problème. Je ne sais pas ce que Zvunka lui a fait Surpris, mais pour réussir à se braquer avec Rabésandratana, il a vraiment dû falloir y aller !

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