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Les recrues du PSG en 1997 — épisode 4/5

Portraits d’anciens du PSG : Simone, Martel, Debbah

Revisitez la carrière parisienne des joueurs arrivés au PSG en 1997

lundi 11 octobre 2010, par Gauthier B.

Portraits d'anciens du PSG : Simone, Martel, Debbah

Autre temps, autres mœurs… En 1997, le PSG sortait vainqueur de sa cinquième demi-finale de coupe d’Europe consécutive, face à Liverpool. Il accédait ainsi à sa deuxième finale européenne d’affilée. Les joueurs rouge et bleu ? Raí, Leonardo, Loko, Dely Valdes, Le Guen, Roche, Guérin… ou encore Anelka, Allou et Domi. Que la nostalgie vous habite depuis que vous avez vécu ces heures magiques, ou qu’au contraire vous souhaitiez enfin les découvrir, nous vous proposons de les revisiter. Toute cette saison, PSGMAG.NET vous ramènera au siècle précédent, en vous proposant au début de chaque mois le résumé d’une saison passée, et le portrait des joueurs arrivés au club à l’époque. L’opération « rétro » débute avec la saison 1997/1998. Au programme, la carrière parisienne de Marco Simone, Didier Martel et James Debbah.

Cette semaine, retrouvez les portraits de Marco Simone, Didier Martel et James Debbah.

Marco Simone

La star du mercato 1997 est clairement Marco Simone. International italien, fort d’une solide réputation en Serie A avec le Milan AC, il a tout du joueur d’envergure dont avait besoin le PSG. Mais ce recrutement onéreux pose problème aux finances parisiennes : pour payer le salaire de sa nouvelle recrue, Denisot se voit contraint de vendre à toute vitesse sa recrue phare de l’année précédente, Leonardo… au Milan AC. Ce volet extra-sportif est vite étouffé par les prestations du joueur : virevoltant, spontané, très explosif, il tente et réussit des gestes de grande classe, se mue aussi bien en passeur qu’en buteur, et son duo avec Florian Maurice fait des merveilles. Début septembre, il affiche le total impressionnant de 7 buts marqués en 7 matches. Sur la scène européenne, il n’est pas en reste, inscrivant quatre buts en Ligue des champions. Le PSG commence bien sa saison 1997/1998, et Simone en est le principal artisan.

Mais par manque de professionnalisme, Marco Simone se blesse au jubilé de Franco Baresi, participant au match de gala sans faire le moindre échauffement. Dans la foulée, les performances du PSG se détériorent considérablement : durant son absence, Paris s’incline trois fois en six matches. Très attendu, son retour à la compétition ne change rien. Simone ne peut endiguer la chute du PSG au classement. Il ne marque que six buts lors de la phase retour — portant son total final à treize —, et son entente si parfaite avec Maurice n’est plus qu’un lointain souvenir. Tous les compères d’attaque de Simone mettront d’ailleurs en avant l’individualisme exacerbé du joueur.

Même si Simone brille moins, il a toujours la bonne idée de réaliser de temps à autre des matches d’anthologie. Notamment face à Lyon, battant l’équipe adverse à lui tout seul d’abord en faisant marquer Raí, puis en inscrivant deux buts sublimes. Simone est également l’un des grands artisans des deux succès du PSG en coupes. En demi-finale de la coupe de la Ligue, il réussit un doublé face à Lens (2-1). Et il marque dans chacune des deux finales : en coupe de la Ligue face à Bordeaux (2-2, 4 t.a.b. à 2) — il réalise par ailleurs un geste d’anthologie, une volée de trente mètres atterrissant sur la barre — et en coupe de France, à nouveau contre Lens (2-1). Bref, malgré une saison globalement en dents de scie, Marco Simone a clairement marqué les esprits. C’est d’ailleurs sans aucune discussion qu’il se voit attribuer le titre de meilleur joueur de Division 1 pour la saison 1997/1998.

Les premiers véritables problèmes arrivent à l’intersaison suivante. En 1997, Simone était arrivé dans une équipe dont la structure était déjà en place. Les leaders étaient connus, il n’avait qu’à s’intégrer sur le terrain. Mais en 1998, la révolution Charles Biétry a lieu et l’effectif est quasiment complètement remodelé. L’ancien patron des sports à Canal+ annonce vouloir bâtir son équipe autour du joueur italien, base toute sa campagne d’abonnement là-dessus et, à grand coup de conférence de presse, annonce la prolongation du contrat du joueur jusqu’en 2002. Mais à la reprise, Simone se rue vers les journalistes pour dire qu’il n’a pas eu de nouvelle de ce fameux contrat, et qu’il est prêt à partir. Le feuilleton dure pendant toute la préparation estivale, et Simone finit par accepter de rester, au prix d’une clause invraisemblable…

Sur le terrain, le néo-capitaine du PSG, pris dans ses problèmes personnels, n’arrive pas à rassembler ses troupes. Il peine à s’entendre sur le terrain avec les nouvelles recrues et son rayonnement est moindre que l’année précédente, malgré trois buts marqués lors des quatre premières rencontres. Il ne peut empêcher le licenciement d’Alain Giresse au bout de huit journées, ratant un penalty face à Lens alors que le score était vierge. Le RCL marquera dans la foulée, et Giresse sera débarqué. Simone voit donc arriver Artur Jorge et ses méthodes très défensives. L’Italien se retrouve parfois à être le seul joueur offensif sur le terrain, épaulé de temps à autre par Lachuer, Okocha ou Jérôme Leroy. Toutefois, le fait de ne pas partager l’espace offensif avec un autre joueur ne lui déplaît pas forcément. Le PSG n’obtient pas de bons résultats, mais Simone arrive à la trêve avec le score honorable de sept buts marqués.

Durant la deuxième partie de saison, Simone n’inscrit que deux buts pour le Paris Saint-Germain. C’est quantitativement très peu, mais l’un de ces buts est rentré dans l’histoire du club : celui marqué lors de la victoire du PSG face à l’OM, au Parc des Princes, alors que Paris était mené 0-1. Une frappe limpide, soudaine, déclenchée à l’entrée de la surface, qui permet au PSG de remporter son premier succès contre Marseille depuis près de dix ans. Ce fût le dernier coup d’éclat de Simone à Paris. On apprendra plus tard que le capitaine du PSG avait en fait entériné son départ dès le début de la saison. La fameuse clause signée en catimini était une clause de départ à 6 M€… dont 3 M€ allant dans la poche de Simone et de son agent. Voilà ce qu’il aura fallu accepter pour finalement voir ce joueur accomplir une saison terne au club.

Monaco se porte donc acquéreur du joueur à l’été 1999. Pour Simone, tout se passe bien : il trouve avec David Trezeguet son parfait compère d’attaque, et il affole les statistiques. L’Italien inscrit 21 buts — quand Trezeguet en marque 22 — et réalise 12 passes décisives, faisant de lui le meilleur passeur du championnat. Il obtient même le titre de champion de France qu’il n’a pas eu avec Paris. C’est le point culminant de sa carrière. La suite est en revanche un long déclin. Les saisons de l’ASM sont moins accomplies, il se brouille avec le nouvel entraîneur — Didier Deschamps — en 2001/2002, et part en prêt une demi-saison au Milan AC. Dans son pays natal, il ne convaincra pas plus, et devra retourner sur le Rocher. Deschamps ne le fera pas jouer davantage, et Simone finira par résilier son contrat à l’amiable. Après six mois de chômage, il tentera le challenge niçois. Après sept matches avec l’OGCN sans marquer le moindre but, il finira par résilier à nouveau son contrat, arguant que le club n’était pas à la hauteur de ses espérances. Une rupture qui sonne la fin de la carrière du joueur Marco Simone, qui devient ensuite propriétaire du modeste club italien de Legnano et consultant pour différents médias français.

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Didier Martel

Lors de la trêve hivernale de la saison 1997/1998, le PSG est toujours sous le coup de divers problèmes offensifs. La plupart des attaquants sont en méforme, et la recrue Debbah n’a rien apporté. Claude Le Roy, le directeur sportif, est donc en charge de dénicher une nouvelle perle rare. Il va la chercher dans le club de cœur du président Michel Denisot, subtilisant Didier Martel à Châteauroux.

L’attaquant de 27 ans a pour seul pédigrée une carrière de joueur de seconde division, et quelques matches joués à Châteauroux, alors en D1, au début de la saison. Il n’a d’ailleurs plus fait aucune apparition pour le club berrichon après la neuvième journée. Que le PSG se jette sur ce joueur s’avère donc pour le moins intriguant… Martel fait ses premières apparitions en février, en tant que remplaçant. Puis il est enfin titularisé face à Toulouse, au Parc des Princes : l’occasion pour lui de rater une occasion seul face au but vide, après une action collective parisienne de toute beauté. Après ce match, Ricardo ne le fera plus jouer.

Didier Martel (photo discum.nl)La saison suivante, le joueur à la queue de cheval est évidemment transférable, mais il refuse d’aller au Red Star, et effectue un essai infructueux à Fulham — qui évolue alors en troisième division. En septembre 1998, pour ce qui sera son dernier match face à Lens, Alain Giresse le fait figurer sur la feuille de match. Ce sera la dernière apparition de Martel avec le groupe professionnel du PSG : peu après l’arrivée d’Artur Jorge, il s’exile aux Pays-Bas, à Utrecht.

Dans ce modeste club des Pays-Bas, Martel semble à son aise, et l’on a parfois des nouvelles de lui en apercevant ses réalisations à l’Équipe du Dimanche — à l’époque où Canal+ montrait encore du football dans ses émissions consacrées au football. Il enchaîne par plusieurs saisons à Arnhem, où il a laissé un souvenir suffisamment bon pour intégrer le staff technique du centre de formation en mai 2010, quelque six ans après son départ.

James Debbah

James Debbah (photo OGC Nice Arena)Le 15 novembre 1997, le PSG doit se déplacer à Bordeaux. Problème : Raí, Simone, Maurice et Loko sont absents pour cette rencontre, Paris se retrouve donc sans attaquant pour la rencontre. Le directeur sportif, Claude Le Roy, peu en réussite dans ses choix, décide de recruter dans l’urgence le dénommé James Debbah. Ceux qui suivent le championnat de France le connaissent, puisque le Libérien a déjà évolué à Alès, Monaco, Lyon et Nice — marquant une petite dizaine de buts chaque saison —, mais c’est en Belgique — à Anderlecht — que le PSG va chercher Debbah. « Pour Paris, il fallait, après la blessure de Maurice dimanche dernier contre Marseille, recruter très vite un joueur pas trop cher, utilisable tout de suite, et qui surtout accepte l’idée d’un probable retour sur le banc assez rapidement », résumait France Football dans son édition du 14 novembre 1997. Avec un transfert estimé à 12 MF, Debbah s’avère bien moins coûteux que Chapuisat ou Romario, deux noms qui ont circulé dans la presse à l’époque.

La recrue est présentée comme le cousin de l’immense George Weah, comme si cela pouvait être suffisant pour faire de lui une star. Au passage, le lien de parenté entre les deux hommes n’a jamais été confirmé… Toujours est-il que Debbah est titulaire dès ce fameux Bordeaux-PSG, puis à nouveau lors du match suivant. Le joueur fait preuve d’une bonne pointe de vitesse, mais il s’agit quasiment de sa seule qualité. Dès le retour des absents, Debbah regagne logiquement le banc de touche. Durant la demi-saison qui suit, il parvient à apparaître une quinzaine de fois sur la pelouse — essentiellement en tant que remplaçant —, avec un seul but à la clé, en coupe de la Ligue face à Montpellier.

Recruté à la va-vite, Debbah devient en fin de saison un indésirable, et Charles Biétry, le nouveau président, fait tout pour le transférer. C’est à l’automne que Debbah trouve un point de chute, à Ankaragücü (Turquie). Il enchaîne alors les destinations de plus en plus exotiques — Grèce, Émirats arabes unis, Bahreïn puis Indonésie, où il semblerait qu’il joue encore à 40 ans —, évoluant en sélection nationale même lors de ses longues périodes de chômage [1]. Par ailleurs, il se distingue dans son pays en critiquant officiellement la candidature à la présidence du Liberia de son « cousin », George Weah [2].

Ils sont arrivés au PSG en 1997…

- Pierre Ducrocq, Fabrice Kelban, Edwin Murati
- Florian Maurice, Edmilson, Franck Gava
- Francis Llacer, Marko Pantelic, Christophe Revault
- Marco Simone, Didier Martel, James Debbah
- Édouard Cissé, Éric Rabesandratana : bientôt

P.-S.

Crédits photos : PSGMAG.NET, discum.nl, OGC Nice Arena.

Notes

[1] Comme en atteste cette interview accordée au site de la Fédération libérienne en avril 2005

[2] Plus d’infos sur bbc.co.uk.

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9 votes

4 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1
    5 votes
    Charles
    11 octobre 2010 17:17

    Dans la continuité, très bon article, qui aurait quand même pu parler du dernier match de Marco au Parc contre Bordeaux : surréaliste !!!
    En tout cas, il m’a bien fait fait vibrer (à l’époque où l’on pouvait vibrer…)

  • #2

    pauletapsg
    11 octobre 2010 21:05

    Impossible d’oublier le but de Marco contre l’OM pour mon premier PSG-Marseille. But magnifique. "Batman" s’en va ensuite chambrer le parcage marseillais. Grand souvenir !

    Après le but de la victoire inscrit par le mythique Bruno Rodriguez, quelques minutes plus tard, le Parc entre en ébullition.

    C’était le siècle dernier.

    La fin du parcours de Simone au PSG est moins glorieuse, il me semble qu’il avait affirmé ne pas vouloir jouer dans un autre club de L1 et finalement il signe à Monaco…
    Mais c’était un sacré joueur avec du caractère comme on les aimait au Parc.

  • #3

    Alx3b95
    12 octobre 2010 18:19

    Ahhh moi aussi c’est mon premier psg om au parc ! la folie !!! j’avais gagné les places grace à un tirage au sort PSG. Après le but de Maurice 2 rats ont enlevé leur sweet pour laisser apparaitre un maillot tout moche aux couleurs piquant les yeux et sorti des echarpes ! et ben ils se sont fait rosser correctement ! invasion du terrain par les rats aussi… lancer de fumi en latérale… bref c’était le bordel… ils nous avaient cassé nos bus ratp aussi ces "anges" de marseillais selon anigo. Ah Batman qui va charier les marseillais… rodriguez qui marque juste derrière… tout ca dans le money timeet ils perdent le titre… super soirée !

  • #4

    Gauthier B.
    12 octobre 2010 22:29

    Pour ceux que le PSG-OM de 99 intéressent, on a fait une rétro dessus en février dernier, ici.

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