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Zoom rétro n°13

PSG-Auxerre — mai 2003 : finale de coupe de France

Défaite frustrante en coupe de France

vendredi 27 novembre 2009, par Gauthier B.

PSG-Auxerre — mai 2003 : finale de coupe de France

Lors de la fin de saison 2002/2003, pour éviter de conclure une cinquième saison sans titre, et pour espérer être européen, le PSG place tous ses espoirs au niveau de la coupe de France. Problème, pour arriver à gagner ce titre, il faut passer outre les pleins pouvoirs de Guy Roux, la roublardise de Philippe Mexès et le jugement biaisé de Bertrand Layec…

Récemment, nous avons évoqué la fin de saison 2002/2003 par le biais d’un zoom rétro concernant la victoire du PSG 0-3 au Vélodrome. Après ce fameux match et l’euphorie qui en a suivi demeurait une triste réalité : le PSG avait raté sa saison, végétait en milieu de classement, et une bonne partie du groupe parisien vivait ses derniers instants dans la capitale. Luis Fernandez avait annoncé son départ, et il ne faisait aucun doute que le futur entraîneur ne compterait pas intégralement sur un effectif qu’il n’a pas forgé. Quant à la star Ronaldinho, même si le futur dirigeant Francis Graille tente de maintenir l’illusion, personne ne croit qu’un joueur de cette aura restera une année de plus.

Le match avant la finale

Mais avant que n’aient lieu tous ces départs, il reste tout de même un objectif à ce PSG, pour tenter de finir en beauté : la coupe de France. Début avril, l’équipe de Luis Fernandez est demi-finaliste après avoir battu Besançon, Marseille, Laval et Martigues. Le 27 avril 2003, Paris bat Bordeaux en demi-finale, au Parc des Princes grâce à deux superbes buts de Ronaldinho. Le PSG jouera donc sa finale, et l’adversaire sera le voisin auxerrois, toujours entraîné par Guy Roux. L’équipe bourguignonne possède en son sein une génération de joueurs talentueux : citons Djibril Cissé, Philippe Mexès, Jean-Alain Boumsong ou encore Olivier Kapo.

Cette rencontre devient le seul but des Parisiens, et le mois qui précédera cette finale ne sera qu’une gigantesque préparation. À tel point que Luis Fernandez fait tourner à l’excès avant ce match : afin de préserver son champion du monde brésilien, il ne le fera participer qu’épisodiquement aux rencontres du mois de mai — 186 minutes jouées sur 360 possibles. Ce qui confortera certains dans l’idée fausse qui consistait à dire que Fernandez ne faisait jamais jouer Ronaldinho [1]. Au contraire, le coach parisien avait bien compris que le futur Barcelonais savait briller lors des matches à enjeu, hautement retransmis, moins lors des rencontres plus anonymes…

Hasard du calendrier, le dernier match de D1 qui se tient une semaine avant cette finale oppose Auxerre au PSG, à l’Abbé-Deschamps. Une répétition sans enjeu pour ces clubs, qui n’ont plus rien de particulier à viser en première division. Le match aurait pu rester complètement anecdotique, s’il n’avait été le théâtre d’une des plus grosses escroqueries qui soit. Pour faire court : après que le coup d’envoi a été donné malgré une fumée omniprésente due aux fumigènes, Hugo Leal avait marqué dès la première minute un but parfaitement valable mais finalement annulé sous la pression malsaine d’un Guy Roux envahissant le terrain — qualifié d’émir du Koweït par Jérôme Alonzo —, et que c’est Luis Fernandez qui avait été exclu de la rencontre, recevant par la suite six mois d’interdiction de vestiaire d’arbitres. Même pour un match sans réel enjeu, le tout était très difficile à digérer (voir le récit de ces événements).

Ce qui nous amène au 31 mai 2003, jour de la rencontre. Il est à noter que de nombreux incidents ont éclaté au Stade de France, illustration des tensions existant entre plusieurs groupes de supporters parisiens. Les échauffourées ont pris de telles proportions qu’elles ont mis en avant un autre défaut de conception de l’enceinte de Saint-Denis du point de vue sécurité : des hooligans ont fait irruption dans l’anneau intermédiaire du virage parisien, le mouvement de foule acculant des spectateurs contre la rambarde. Ce jour-là, le bilan aurait pu être dramatique et cet incident est un argument nettement suffisant pour ne plus jamais envisager un déménagement du PSG au Stade de France.

Une domination parisienne pour commencer…

Pour le match, il n’y aucun grand absent des deux côtés. Auxerre joue avec ses stars locales, Fernandez aligne lui sa meilleure équipe possible, avec Ronaldinho en attaquant de pointe, épaulé par Fabrice Fiorèse, Hugo Leal en meneur de jeu et la fameuse défense hispanique du PSG.

Les Parisiens démarrent parfaitement la rencontre, en prenant très vite le contrôle des opérations. Dès les premières minutes de jeu, un coup-franc excentré de Ronaldinho atterrit sur le sommet de la barre transversale de Fabien Cool. Puis c’est Jérôme Leroy qui, parfaitement décalé sur son côté droit, vient buter sur le gardien bourguignon.

Et c’est en toute logique qu’à la 21e minute : Paris ouvre le score. Ronaldinho s’échappe côté gauche, centre dans la surface. Le ballon est repoussé par une tête auxerroise à l’entrée de la surface : le Portugais Hugo Leal reprend de volée du gauche, et marque. Un but qui ne sera cette fois-ci pas annulé. Le PSG est très dominateur, mais recule pourtant : sur une sortie kamikaze de Jérôme Alonzo, et un ballon pas très bien repoussé, Mathis trouve le poteau d’une cage désertée.

Un hold-up auxerrois pour finir

Paris mène à la mi-temps, fort logiquement, mais est loin d’être à l’abri d’une mauvais surprise. Mauvaise surprise qui arrive à la 67e minute : les Auxerrois se font de plus en plus pressants, et les défenseurs deviennent plus entreprenants. Mexès s’aventure au milieu du terrain, et se retrouve à la retombée du ballon face à Hugo Leal — probablement le meilleur Parisien ce soir-là, phénomène très rare. Les deux joueurs mettent le pied à la même hauteur, le Parisien, dans son élan, frôle le bas-ventre de son adversaire — malgré un geste pour enlever son pied, excluant toute mauvaise intention dans son geste.

Grande coïncidence, Philippe Mexès est alors pris d’une vive douleur au genou, et se jette par terre en se roulant dans tous les sens, hurlant sa détresse en se tenant ce fameux genou source de tous ses tracas. Visiblement, cette honteuse simulation convainc pleinement l’arbitre, Bertrand Layec expulse Hugo Leal sans aucune hésitation. Les moralisateurs qui cinq mois plus tôt avaient fustigé le comportement de Fabrice Fiorèse resteront cette fois muets.

À 10 contre 11, les Parisiens tentent de tenir comme ils peuvent, mais les hommes de Guy Roux profitent pleinement de l’aubaine et six minutes plus tard, Djibril Cissé reprend en extension un centre de Radet, et égalise devant un Alonzo immobile.

À ce moment-là, les supporters parisiens espèrent au mieux tenir le match nul pour parvenir jusqu’aux tirs au but. Il y avait de quoi espérer un peu plus puisque peu avant la fin du temps réglementaire, Paris à l’occasion de l’emporter : rentré en cours de match, Francis Llacer se présente dans la surface face à Cool, suite à une passe de Paulo César, mais croise trop sa frappe pour quelques centimètres. Llacer qui disputait là son dernier match professionnel, avait l’occasion de devenir le héros de la rencontre et aurait pu faire un beau pied de nez à ceux qui critiquaient sa technique fruste.

Et malheureusement, le match n’ira même pas jusqu’à la prolongation : sur un coup-franc lointain, et quelques cafouillages dans la surface, Jean-Alain Boumsong reprend le ballon de près, et donne la coupe à son équipe, à la 92e minute. Les Parisiens sont tous dépités de cette fin pour le moins injuste. Le PSG conclue donc sa cinquième année sans titre, et de nombreux joueurs partiront sur ce revers : Ronaldinho, Pochettino, Cristobal, Llacer, Pédron, Aloisio entre autres. Ceux qui resteront auront toutefois l’occasion de soulever cette coupe de France un an plus tard.

PSG : Alonzo — Cristobal, Pochettino, Heinze, Potillon (Aloisio, 90e) — J. Leroy, Déhu, Hugo Leal, Pedron (Llacer, 84e) — Ronaldinho, Fiorèse (Paulo César, 76e).

Notes

[1] En fait, il n’y a que trois périodes durant lesquelles Luis Fernandez s’est privé de Ronaldinho : à son retour de vacances après la Coupe du Monde 2002, en janvier 2003 alors que le Brésilien s’était octroyé une semaine de vacances supplémentaire, et donc en mai 2003. Autrement, quand le joueur était là, et en forme, il jouait.

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