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Retour sur la carrière de Leonardo au PSG

La carrière de Leonardo et son passage au PSG

lundi 20 juin 2011, par Gauthier B.

La carrière de Leonardo et son passage au PSG

Alors que Leonardo devrait être nommé directeur sportif du PSG dans les jours qui viennent, nous vous proposons un retour sur la carrière du Brésilien, et notamment son passage à Paris il y a quinze ans, durant la saison 1996/1997.

Du Brésil au Japon, en passant par l’Espagne

Formé à Flamengo, Leonardo Nascimento de Araújo débute chez les professionnels en 1987, à l’âge de 17 ans. Après trois saisons, un titre de champion du Brésil et une coupe nationale, il quitte le club de Rio pour aller au São Paulo FC, où il fait la connaissance de Raí. Arrivent alors les premières sélections en Seleção pour le gaucher Leonardo, et un nouveau titre de champion en 1991. Il se révèle suffisamment pour tenter l’aventure européenne et atterrit au FC Valence. Il effectue deux saisons en Espagne ; perdant peu à peu le contact avec son équipe nationale, Leonardo décide de rentrer au pays à un an de la coupe du monde. Il revient donc à São Paulo, où il peut garnir son palmarès d’une Copa Libertadores et d’une coupe intercontinentale.

Très en vue dans son pays, il devient titulaire au sein de l’équipe du Brésil et part donc disputer et remporter la World Cup 1994 aux États-Unis. Cependant, Leonardo ne jouera plus après les huitièmes de finale en raison d’une suspension de quatre matches suite à un coup de coude ayant cassé le nez d’un joueur adverse. Après cette compétition, Leonardo fait le choix surprenant d’aller jouer au Japon, chez les Kashima Antlers, probablement motivé par la présence de Zico — son ancien coéquipier à Flamengo —, alors directeur technique du club japonais. La qualité technique de Leonardo, dans un championnat de faible niveau, lui permet de monter d’un cran sur le terrain et ainsi de devenir un milieu gauche très offensif. Il passe deux ans dans l’archipel nippon, devient champion, et marque quasiment un but tous les deux matches.

1996/1997 : une saison réussie

Nous sommes alors en 1996 et, de son côté, le PSG — récent champion d’Europe — vient de perdre Youri Djorkaëff. Afin de le remplacer numériquement, le club parisien aimerait recruter un milieu offensif, si possible pouvant évoluer côté gauche. La première cible est le Lensois Pierre Laigle, mais Paris ne peut s’aligner sur l’offre de la Sampdoria de Gênes, et voit le joueur lui passer sous le nez. Jean-Michel Moutier, aidé de l’agent Miguel Barbosa, se tourne alors vers Leonardo (26 ans) et le convainc de venir à Paris. Alors même que certains clubs italiens lui faisaient les yeux doux. Leonardo justifie son choix : « Le PSG est le défi le plus passionnant que l’on m’ait proposé. De plus, là-bas, je retrouverai mon ami Raí, et je jouerai dans une équipe qui a gagné la coupe des coupes. C’est très excitant. Enfin, je veux venir en France car elle accueillera la coupe du monde 1998. » [1] Les arguments sont donc nombreux pour Leonardo, qui devient à l’été 1996 le nouveau numéro 7 parisien pour 17 millions de francs. « J’aime jouer en ayant beaucoup de libertés, et faire des actions offensives, explique-t-il à Téléfoot à son arrivée. Je me sens attaquant, et j’aime participer devant. J’espère trouver une place qui corresponde à cet aspect. Il me faudra sans doute un peu de temps, je dois m’adapter. »

En fait, le joueur réussit ses débuts : pour la première rencontre de la saison, à Strasbourg, il marque le but de la victoire. Lors du match suivant, au Parc des Princes contre Caen, il réalise plusieurs gestes de classe, semble s’entendre à merveille avec Raí et adresse une passe décisive à Patrice Loko. L’été et le début de l’automne suivent les mêmes bases, avec un Leonardo qui s’avère très efficace : début octobre, après 12 journées, il compte déjà 7 buts, grâce notamment à des réalisations à Montpellier — alors qu’il n’était que remplaçant — et à un doublé contre Lens, dont un spectaculaire enchaînement amorti de la poitrine-reprise de volée. Il marque également à Vaduz en coupe d’Europe. Cette dernière compétition semble le sublimer puisque c’est là qu’il réalise ses meilleures rencontres, avec notamment un très bon match retour contre Galatasaray (4-0), également ponctué d’un but. La classe balle au pied du joueur séduit tout le monde, de même que son attitude en dehors du terrain : après quelques mois à Paris, Leonardo maîtrise le français à la perfection, donnant parfois des interviews bien plus intéressantes que celles de certains footballeurs locaux.

Le capital sympathie du joueur est alors très grand, ce qui lui permet de passer au travers de certaines critiques… Car si ses débuts ont été flamboyants, Leonardo fournit ensuite un apport irrégulier au club. Sa deuxième partie de saison est globalement moins bonne, malgré une facilité technique qui fait dire à la presse de l’époque qu’il a « une main à la place du pied gauche ». Mais Leonardo a le mérite de se mettre en avant au bon moment. Sa seule réalisation parisienne de l’année 1997 sera ainsi inscrite au Parc, contre Liverpool, lors d’un des très grands matches de l’histoire du club : Leonardo ouvre le score en reprenant un tir trop écrasé de Benoît Cauet, Paris gagne 3-0 et finira par se qualifier pour la finale, pour la deuxième saison consécutive. Le PSG s’inclinera ensuite contre Barcelone, et finira second du championnat. Dès cette saison finie, Leonardo s’envole en Bolivie remporter la Copa America avec sa sélection.

1997/1998 : PSG-Steaua Bucarest, puis il s’en va

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Une de L’Équipe le 29 août 1997

L’année suivante, Ricardo compte repartir avec son joueur. Le PSG s’est considérablement renforcé et a fait des folies, notamment sur un joueur : Marco Simone, du Milan AC. Le club parisien a offert un pont d’or au joueur italien avec 1,8 million de francs mensuels. Pour payer son salaire, les dirigeants parisiens sont donc presque contraints et forcés de réaliser une bonne opération financière sur un membre de leur effectif. Et Leonardo est justement convoité par le Milan AC. Le joueur est annoncé partant durant le mois d’août. La tête aux négociations, il n’est pas titulaire lors des premières rencontres de championnat. Son sort est finalement réglé à la fin du mois, et pour 68 millions de francs Leonardo peut signer en Italie… mais le joueur aura toutefois l’occasion de disputer une dernière rencontre avec le maillot parisien. Le 27 août, le PSG reçoit le Steaua Bucarest après avoir perdu 3-0 sur tapis vert au match aller. Nouveau match d’anthologie pour Paris, conclu par une victoire 5-0 et quatre passes décisives de Leonardo. Le joueur part ainsi sur son meilleur match, laissant un excellent souvenir aux supporters parisiens au terme d’une saison et une rencontre. « Leo, reste avec nous ! », implore la une de L’Équipe le 29 août, au surlendemain du match. Mais le Brésilien confirme bien son départ pour l’Italie. Avant de partir, il revient une dernière fois au Parc des Princes pour saluer le public parisien avant le coup d’envoi du match PSG-Rennes.

La suite de la carrière de Leonardo

Leonardo évolue ensuite quatre saisons à Milan, où il s’impose comme un joueur important de son équipe. Il y gagne un titre de champion d’Italie. Avec la sélection du Brésil, il dispute une finale de coupe du monde, perdue en 1998. Durant ce laps de temps, Leonardo sera toutefois revenu plusieurs fois dans le sillage du PSG. D’une part grâce à son association Gol de Letra, créée avec Raí, qui sera mise en avant à plusieurs reprises au Parc des Princes ; d’autre part lors du jubilé de ce dernier, durant lequel Leonardo, blessé, fera une brève apparition sur le terrain. Sportivement, avec son club, il croisera le PSG à plusieurs reprises : lors des deux éditions du tournoi Opel au Parc des Princes, il revient affronter son ancien club, et marque même un but en juillet 1999. En compétition officielle, c’est en Ligue des champions, en 2000, qu’il affronte le PSG : là encore, il marque à San Siro face aux Parisiens. En 2001, il retourne au Brésil, à São Paulo puis à Flamengo, et achève sa carrière en 2003 au Milan AC après une saison quasi-blanche. Il a alors 33 ans.

Dirigeant puis entraîneur à Milan

Leonardo rejoint dans la foulée la structure dirigeante de la formation lombarde, devenant directeur technique du club. Ses principaux faits d’armes sont d’avoir facilité les négociations pour faire venir Kakà et Pato. En 2009, il revient sur le devant de la scène en faisant ses débuts en tant qu’entraîneur. Son bilan est mitigé, avec une troisième place et une élimination douloureuse face à Manchester en Ligue des champions. Surtout, son passage aura été émaillé de conflits tactiques avec le propriétaire du club, Silvio Berlusconi. Leonardo quitte donc Milan en 2010… pour y revenir quelques mois plus tard, mais cette fois à l’Inter. Il prend la relève de Benitez, et parvient à redresser la formation intériste grâce à un excellent départ [2]. Les Nerazzurri termineront finalement à la deuxième place et remporteront la coupe d’Italie, mais la déculottée en Ligue des champions, face à Schalke (2-5), vient ternir le bilan sportif de Leonardo. Apprécié par Moratti et par ses joueurs, le jeune coach devait cependant repartir pour une saison supplémentaire en 2011/2012. Jusqu’à ce que le nouveau PSG n’entre en contact avec lui…

Notes

[1] Extrait de La folle histoire du PSG, de Damien Degorre et Jérôme Touboul.

[2] Avec 33 points en 13 matches au 6 mars 2011, l’Inter de Leonardo a battu le précédent record (32) de la Serie A, qui était détenu par Fabio Capello.

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2 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    commentateur anonyme
    20 juin 2011 19:14

    17 millions de francs = environ 2,5 M€
    On comprend mieux les problèmes du football français en 2011, non ?
    Le moindre petit joueur débutant vaux 10, 15 M€ (ensuite il faut lui payer un énorme salaire). Résultat : aucun club français ne peut recruter avant le 30 juin. Aucun joueur ne peut rester en france à ce prix là… Cela devient ridicule !

  • #2

    Shinichi
    21 juin 2011 17:47

    On m’a parlé d’un geste technique de Leo quand il jouait au psg…

    Un genre de grand pont le long de la ligne de corner ou il marche volontairement sur le ballon pour lui donner un effet.

    Ca parle à quelqu’un ? une petite vidéo existerait elle qque part ?

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