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Le carnet du supporter, par Arno P-E

[Billet] Les bonnes résolutions de Sessegnon

mardi 4 janvier 2011, par Arno P-E

[Billet] Les bonnes résolutions de Sessegnon

Le mois de janvier est l’occasion de se mentir un peu histoire de se convaincre que cette fois-ci, attention les yeux, vous allez voir ce que vous allez voir, ça sera plus comme avant. Sauf que Sessegnon ne semble pas vraiment avoir compris le truc : à la base, dans « bonne résolution », il y a quand même « bonne » et c’est pas juste en pensant à sa propre gueule qu’il fallait l’entendre. Mais bon, nul n’est parfait. Et puis comme le dit son agent, faudrait pas oublier que dans cette affaire le Béninois est une victime.

Les fêtes de fin d’année, c’est trop sympa : on revoit Mémé Jacqueline, qui n’a toujours pas changé la recette de son fameux rôti cru-carbonisé au gras de rillettes ; les gamins reçoivent des cadeaux qu’ils mettent moins de temps à détruire que vous n’en avez mis à les sortir de la boîte… La quête du bon modèle dans un supermarché rempli de connards — le quatrième, vu que dans les trois premiers il n’y avait plus la version premium, que c’est la seule et unique que le petit con voulait —, la fastidieuse lecture du mode d’emploi écrit dans un dialecte étrange par le clone de Mateja Kezman et la matinée passée à assembler les 432 pièces en plastique plus les autocollants que « non il fallait les mettre dans l’autre sens tonton ! » n’étant bien évidemment même pas pris en compte.

Bref, ces vacances étaient super, mais il était temps qu’elles se finissent, histoire qu’on retrouve un minimum de quiétude. Parce que la tranquille campagne, coupé loin du monde, sans nouvelles du stress du PSG et de la folle tension de la vie parisienne, c’est bien joli… mais moi ça me fout les nerfs. Et là, une fois de retour à la maison, connecté au vrai monde (genre Facebook et PSGMAG.NET) direct j’apprends le clash Sessegnon-Kombouaré. Ça au moins c’est du concret. Je veux dire, c’est facile d’imaginer ce qui a pu se passer. Parce que notre Casque d’or, depuis qu’il entraîne le PSG, il fait plein d’efforts de courtoisie et de retenue… mais au bout d’un moment, c’est difficile de pas craquer. Et puis d’ailleurs, pas sûr qu’à sa place tout autre coach n’aurait pas dérapé lors de cette fameuse discussion avec l’agent du joueur, un jour avant Nancy-PSG le mois passé. Retour quinze jours en arrière…

— Kombouaré : Alors Stéphane, que voulais-tu me dire, à la veille de notre dernier match de l’année 2010 ?
— L’agent : En fait, Stéphane déplore quelque peu les événements de ces derniers mois…
— Sessegnon : Ouais, exactement : ça va trop pas quoi, t’ssa.
— Kombouaré : Ah ? Effectivement, s’il y a un souci tu as bien fait de venir en parler, c’est très sain. Mais, à quels événements fais-tu allusion exactement Stéphane ?
— L’agent : Stéphane souffre beaucoup de la trop grande diminution de son temps jeu.
— Sessegnon : Ouais voilà, c’est bon, faut pas me minimiser, s’tu veux…
— Kombouaré : Certes, tu étais titulaire en championnat au début de la saison, et désormais Giuly a pris le relais. Mais rien n’est figé : tu rentres souvent, tu gardes ma confiance… Et puis il faut avouer que l’équipe tourne bien ainsi, ce qui est primordial pour nous tous, non ?
— Sessegnon : Oh l’autre, le vieux discours quoi…
— L’agent : Stéphane a également une carrière à gérer, il faut y penser. Les intérêts de l’équipe et du club lui importent, bien sûr, mais Stéphane pense que s’il ne joue plus, ce sera par trop néfaste à l’évolution qu’il avait planifiée.
— Sessegnon : ben oui, comment j’fais pour aller à Chelsea moi maintenant ?
— Kombouaré : Écoute Stef, je comprends que tu sois déçu, mais justement : essaye d’utiliser cette frustration pour la transformer en rage de vaincre ! Tu es un grand joueur, talentueux : tu peux retrouver ta place, mais pour cela il faut montrer plus de choses à l’entraînement et sur le terrain. Prends exemple sur Chantôme, ou sur Jallet : ta carrière y gagnera elle aussi.
— Sessegnon : Attends, tu me traites de joueur de merde là ? J’ai des enfants moi : on me parle pas comme ça !
— L’agent : Monsieur Kombouaré, vous devez comprendre que Stéphane est père de famille. Vous ne pouvez pas non plus sous-entendre qu’il est un « joueur de merde », c’est insultant pour lui. Quel modèle de père cela renverrait-il au sein de sa cellule familiale ?
— Kombouaré : Non mais je n’ai jamais dit « joueur de merde » !?!
— L’agent : Ah ! Vous venez de le dire ! Je peux en témoigner.
— Sessegnon : ‘tain il insiste en plus.
— Kombouaré : Non, mais… OK, là je l’ai dit mais c’était pour… Bon, on se calme. C’est juste qu’une attitude plus positive serait judicieuse : il y a des challenges intéressants à relever au PSG ces prochains mois. Regarde, Stéphane, demain, si tu marques à Nancy…
— L’agent : Alors que vous venez de l’humilier par vos propos, vous comprenez bien que la relation de confiance est brisée. Stéphane ne peut envisager de faire ce déplacement en Lorraine avec le groupe.
— Sessegnon : Jamais je vais aller jouer à Nancy, parce que moi j’veux signer à Chelsea. Pas me geler sur un terrain en plastique, j’veux quelque chose de plus sympathique !
— Kombouaré : Mais…
— L’agent : Comme vous le voyez, Stéphane a la sensibilité d’un artiste. Il faut prendre en compte ce tempérament délicat.
— Kombouaré : Stéphane, je croyais que tu voulais être titulaire ! Et maintenant tu me dis que tu ne veux plus jouer ?
— Sessegnon : C’est de votre faute là : vous me manquez de respect de partout !
— Kombouaré : Attendez, attendez : voilà ce que l’on va faire. Pour demain, Stef tu es peut-être effectivement trop crevé pour ce déplacement. Mais on va rassembler nos esprits et…
— L’agent : Monsieur Kombouaré, Stéphane déplore la tournure que vous faites prendre à notre entretien : n’oublions pas qu’il a une famille à nourrir. Vous nous annoncez que vous le suspendez demain ?
— Sessegnon : Ouais, maintenant c’est toi qui décides que je joue plus ? Ca s’fait pas !
— Kombouaré : Mais c’est vous qui…
— L’agent : Dans ce cas que faites-vous de sa prime de match ? Votre décision de priver mon client du football, sa seule raison de vivre, est honteuse. Ce faisant, vous lui retirez en plus son gagne pain. Stéphane ne peut se laisser traiter comme un esclave par ce club dont l’entraîneur le méprise et l’insulte…Je crains qu’il ne faille envisager un transfert dès le mercato d’hiver.
— Sessegnon : Ouais, à Sunderamptonborrough au moins je serai pas un esclave !
— Kombouaré : Quoi ? Mais Stéphane, tu disputes presque tous les matches ! Même quand tu réussissais pas une passe à trois mètres je t’ai gardé dans le groupe, pour te relancer ! Après ta connerie de simulation contre Monaco qui nous coûte la place de leader, je n’ai rien dit. Et là tu me plantes ?
— Sessegnon : Attends, mais moi j’te parle même plus là, c’est bon…
— L’agent : Comprenez bien que cette fracture est uniquement de votre fait. Vous avez choisi de refuser d’offrir cette aide que Stéphane vous demandait. Nous ne…
— Kombouaré : Mais je pourrai pas trouver de remplaçant comme ça en janvier ! Tu as prolongé ton contrat Stéphane, tu ne peux plus reculer : il faut…
— Sessegnon : Il me traite ! Z’êtes témoins, il me traite !
— Kombouaré : Quoi ?
— L’agent : Monsieur Kombouaré, je suis choqué que vous puissiez qualifier un de vos propres joueurs d’« enculé ».
— Kombouaré : Mais j’ai dit « reculer  » !
— L’agent : Stéphane qui nourrissait à votre égard une admiration et un considération quasi filiales… C’est une terrible déchirure que vous lui prêtiez ainsi des rapports sodomites. Plus rien ne sera jamais comme avant. C’est le PSG qui rejette Stéphane. Il part comme une bête blessée, humiliée dans sa chair et…
— Sessegnon : Oui, c’est bon, en fais pas trop non plus…
— Kombouaré : Non mais je…
— L’agent : Au revoir…

Ah, oui, l’esprit de Noël, les bonnes résolutions. Il n’y a que cela de vrai. Décidément, certains joueurs de football incarnent de merveilleuses valeurs. Enfin, en attendant Sessegnon se prend quelques jours de vacances supplémentaires, histoire d’être sûr de bien digérer. Je me demande si au Bénin sa mémé connaît une recette de rôti cru-carbo, elle aussi.

P.-S.

Crédit illustration : cinemovies.fr

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14 votes

7 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    Ricou75
    4 janvier 2011 10:45

    MDR
    On s’y croirait : je suis sûr que ça s’est passé comme ça, ou presque !

  • #2

    mi homme mi-molette
    4 janvier 2011 11:34

    Excellent Arno !!
    je te trouvais en petite forme sur les derniers articles, mais les fêtes et le rôti cru-carbo de mémé ont eu un effet salvateur sur tes dialogues.

    meilleurs voeux pour 2011 et pourquoi pas un titre de champ….. Non je ne dis rien, ça va porter la poisse.

  • #3

    commentateur anonyme
    4 janvier 2011 12:17

    tRès drôle…et sûrement pas si loin de la réalité malheureusement !

  • #4

    Arno P-E
    4 janvier 2011 16:23

    Merci les gars, content que ça vous ait plu. Hésitez pas à faire tourner, Facebook est fait pour ça Clin d'oeil !

  • #5

    stanc
    5 janvier 2011 12:35

    Quelle suprême honte ! Si même les supporters du club tournent l’humiliation de mon estimé client en dérision, la fracture est plus que consommée. Un départ est inéluctable…

  • #6

    Charles
    5 janvier 2011 14:36

    Excellent, Audiard n’a qu’à bien se tenir, Arno is back !!!

    Je vous souhaite à tous une bonne année 2011 avec encore plein de bons billets comme celui-là.

  • #7

    T3nk
    6 janvier 2011 22:15

    ahah , j’adore , pas loin de la réalité :)

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