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Les recrues du PSG en 1998 — épisode 6/6

Portraits d’anciens du PSG : Lama, Laspalles, Carotti

Revisitez la carrière parisienne des joueurs arrivés au PSG en 1998

jeudi 2 décembre 2010, par Gauthier B., Mathieu Genet

Portraits d'anciens du PSG : Lama, Laspalles, Carotti

Toute cette saison, PSGMAG.NET vous ramène au siècle précédent, en vous proposant chaque mois le résumé d’une saison passée et le portrait des joueurs arrivés au club à l’époque. L’opération « rétro » se poursuit avec la saison 1998/1999. Au programme cette semaine, la carrière parisienne de Bernard Lama, Nicolas Laspalles et Bruno Carotti.

Cette semaine, retrouvez les portraits de Bernard Lama, Nicolas Laspalles, Bruno Carotti.

Bernard Lama

À l’issue de la coupe du monde 1998, Charles Biétry se félicite de l’intérêt pour le PSG qu’aurait revendiqué le gardien de la Seleção, Cláudio Taffarel, mais annonce qu’il a préféré recruter un champion du monde 1998 plutôt que le champion du monde 1994… Le nouveau président parisien vient en effet de faire revenir Bernard Lama, parti en Angleterre quelques mois plus tôt.

La carrière de Lama avait débuté à Lille en 1981, alors qu’il avait 18 ans. Devancé par Philippe Bergeroo, le titulaire du poste, Lama est d’abord prêté à Abbeville (D2) — où il ne joue pas — puis à Besançon (D2). De retour au Losc en 1984, il devra attendre la saison 1986/1987 pour devenir n°1. Il se fait remarquer en inscrivant un but sur penalty et en jouant parfois à mains nues, comme à ses débuts en Guyane : « Le fait de travailler à mains nues m’a aidé à mieux sentir le cuir, afin d’être le plus précis possible », explique-t-il sur son site officiel. Il rejoint ensuite Metz en 1989, puis Brest la saison suivante — aux côtés de David Ginola notamment. La rétrogradation administrative du club breton oblige le Guyanais à trouver un nouveau club : ce sera le PSG, après un détour par Lens.

Si le rachat du Paris Saint-Germain par Canal+, au printemps 1991, s’accompagne d’un recrutement de joueurs de champ séduisant — Le Guen, Ricardo, Valdo, Fournier, Germain… —, au poste de gardien de but aussi, les dirigeants ont réussi une opération qui se révélera être un coup de maître : ils font signer un pré-contrat à Bernard Lama, qu’ils laissent partir une saison à Lens, le temps pour Joël Bats de finir sa brillante carrière sur une septième année au sein du club parisien. Bats assure la transition entre deux ères, et apporte toute son expérience à un groupe en reconstruction — à l’issue de la saison 1991/1992, il se reconvertira au poste d’entraîneur des gardiens du PSG.

Entre temps, Bernard Lama s’affirme dans le club nordiste comme un portier de tout premier plan. À tel point qu’au moment où Lama s’apprête à honorer son pré-contrat et rejoindre le PSG, l’Olympique de Marseille tente de faire capoter l’affaire en lui proposant un pont d’or. Lama refuse : « L’OM est prêt à me donner ce que je veux. Mais je ne veux pas travailler avec Bernard Tapie, explique le joueur sur son site officiel. Et puis, je n’aime leur discours. Je refuse sans la moindre hésitation. J’aurais eu une trajectoire sportive forcément différente mais je n’ai aucun regret. Je voulais débuter une nouvelle aventure et celle que me proposait le PSG me convenait parfaitement… »

Bernard LamaLa première saison du gardien guyanais, âgé de 29 ans, se passe à merveille. Il confirme tous les espoirs placés en lui. Son style félin, aérien et efficace, lui permet de prendre la suite de Joël Bats sans qu’il n’ait à souffrir de la comparaison. Le club termine deuxième du championnat, s’incline de justesse en demi-finale de la coupe UEFA et gagne la coupe de France. Les performances du gardien parisien se confirment au fil des matches et des saisons. Ses sorties aériennes révolutionnent le poste. Il rejoint l’équipe de France en février 1993, et se voir élu joueur français de l’année 1994 par France Football, après que le PSG a décroché le titre de champion de France. Le joueur cumule les titres et les marques de reconnaissance de ses pairs jusqu’en 1996, qui le verra totalement éclater aux yeux du monde entier : il gagne la coupe des coupes avec Paris, et est élu gardien de l’Euro 1996. Il est alors considéré officieusement comme le meilleur gardien du monde.

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Cet état de grâce est freiné par une blessure au genou en septembre 1996 : le PSG n’a pas encaissé le moindre but depuis le début de la saison quand l’AS Cannes obtient un penalty, à cinq minutes de la fin du match. Bernard Lama le repousse, mais il se blesse au genou droit sur l’action. À son retour de blessure quelques semaines plus tard, Lama ne retrouve pas son niveau. Au contraire, les ennuis s’enchaînent : il écope de cinq mois de suspension — dont deux ferme — suite à un contrôle positif au cannabis effectué en février 1997. Grâce aux différents appels successifs, Lama peut finir la saison avec le PSG, mais il est privé du tournoi de France durant l’été, et perd ainsi sa place en équipe de France à quelques mois de la coupe du monde.

À l’intersaison 1997, Lama se heurte à la volonté des dirigeants parisiens de travailler avec un nouveau gardien. Ils choisissent de recruter le prometteur Christophe Revault, et laissent au Guyanais le soin de trouver un nouveau club. Ce dernier ne trouve pas chaussure à son pied, et reste six mois à s’entraîner en marge du groupe parisien, contribuant à rendre plus délicate encore la situation de Revault. Il signe finalement à West Ham au mercato d’hiver, où il aura toutes les peines du monde à gagner la confiance de son entraîneur. Il jouera au final 12 rencontres chez les Hammers.

Au printemps 1998, le nouveau président du PSG, Charles Biétry, qui est alors à la recherche d’un portier, joue la sécurité et contacte Bernard Lama. Après l’année difficile qu’il vient de vivre, celui-ci accepte de revenir dans son club, et part l’esprit serein disputer la coupe du monde. Après un léger suspens, il est vite annoncé par Aimé Jacquet que Lama ne sera que la doublure de Barthez. Lama accepte tant bien que mal ce rôle, et se fait remarquer en refusant notamment de disputer le troisième match de poule face au Danemark. Aimé Jacquet affirmera plus tard dans son livre que Lama avait en fait refusé pour éviter de mettre la pression sur Barthez. C’est donc depuis le banc de touche que le gardien du PSG devient champion du monde. Après le coup de sifflet final de France-Brésil, Lama, fidèle à lui-même, part relever Barthez, prostré sur la pelouse, lui lançant : « Un champion du monde, c’est debout ! »

De retour au PSG, Lama ne tarde pas à reprendre ses repères. Si une bévue en début de saison inquiète — une relance à la main effectuée directement sur un adversaire, qui ira marquer —, il montre assez vite qu’il n’a pas perdu grand-chose de ses réflexes, et ses sorties aériennes demeurent toujours un plaisir. Il parvient à tirer le PSG de nombreuses mauvaises situations par ses arrêts, et malgré la popularité soudaine de son remplaçant — Dominique Casagrande —, il demeure le titulaire incontesté de la cage parisienne.

La saison suivante s’avère être encore meilleure. Son équipe navigue en haut du classement, et cette fois Lama ne commet jamais d’erreur. À 36 ans, s’il n’est plus à son meilleur niveau, il affiche toutefois une forme époustouflante. En fin de saison, lors d’un match à Bastia décisif pour la qualification en Ligue des champions, il arrête un penalty adverse dans les dernières minutes. Le PSG ne prolongeant pas son contrat, il joue sa dernière rencontre avec le PSG au Parc, face à Montpellier : il est porté en triomphe par ses coéquipiers à la fin du match, et acclamé par les supporters, qui lui avaient réservé de nombreux tifos et banderoles d’hommage.

Du côté de Rennes, le jeune entraîneur Paul Le Guen ne laisse pas passer l’aubaine de recruter son ancien coéquipier, et Lama signe en Bretagne. Entre temps, il gagne l’Euro 2000 — en participant cette fois à une rencontre, face aux Pays-Bas. En septembre, lors d’une rencontre amicale face à l’Angleterre au Stade de France, il est associé à Deschamps et Blanc pour des adieux en Bleu… alors que Lama n’a jamais dit qu’il mettait un terme à sa retraite internationale. Il joue donc une dernière saison à Rennes puis, en 2001, annonce vouloir évoluer dans un club brésilien pour se rapprocher de la Guyane, où il a grandi. Il ne trouve malheureusement pas de formation prête à l’accueillir, et range donc les gants à l’âge de 38 ans. Depuis, seule une éphémère nomination au poste de sélectionneur du Kenya en 2006 l’a fait revenir dans le monde du football professionnel. Il préside l’association Diambars, qu’il a fondée dans les années 1990 pour promouvoir l’éducation grâce au football.

Bruno Carotti

Ne parvenant pas à dissimuler sa passion pour le FC Nantes, Charles Biétry, nouveau président du PSG, va puiser directement dans le club breton pour chercher Bruno Carotti, homme de base des Canaris. Ayant grandi du côté de Versailles, Carotti a été formé à Montpellier. Il début en première division en 1992, et enchaîne ensuite trois saisons pleines à la Mosson.

Tantôt défenseur central, tantôt milieu défensif, il commence alors à se faire remarquer, et joue notamment la finale de la coupe de France en 1994. Il parvient même à intégrer l’équipe de France A’, qui dispute à l’époque plusieurs rencontres par an. En 1995, le FC Nantes tout récent champion de France achète le joueur, et Carotti dispute ainsi la Ligue des champions. Avec son équipe, il va jusqu’en demi-finale, et affronte notamment la Juventus Turin. Après trois années à la Beaujoire, la progression de carrière logique de Carotti l’amène à accepter la proposition du PSG.

À son arrivée, Giresse compte faire de Carotti son milieu défensif de base. Il joue la première rencontre de championnat à Bordeaux, mais se fait expulser pour deux cartons jaunes. Il voit donc Pierre Ducrocq lui passer devant dans la hiérarchie, et les bonnes prestations du jeune Parisien n’incitent pas Giresse à relancer Carotti. Celui-ci se blesse en plus à la huitième journée pour sa seconde titularisation, et traverse donc la première moitié de saison avec un temps de jeu réduit. À son retour de blessure, Jorge puis Bergeroo se servent du joueur pour pallier des absences en défense ou au milieu. Carotti joue donc un peu plus, mais principalement en tant que bouche-trou.

Carotti est notamment titulaire lors du fameux PSG-OM de 1999, où il se distingue surtout par une tête ratée qui offre le but à Florian Maurice. La saison suivante, il se blesse gravement en match de préparation, et sait d’ores et déjà qu’il ne jouera plus avant décembre. Il revient donc à l’hiver, rentrant en jeu en cours de rencontre à Metz. Puis, en janvier, il est titulaire lors d’une rencontre de coupe de la Ligue face à Créteil, cette fois-ci en défense centrale. En effet, avec le départ d’Okpara à la Can et les prestations médiocres de César, Carotti est pressenti pour s’imposer à ce poste.

Arrive pour Carotti un drame personnel : il perd son fils alors âgé de deux ans. Très logiquement, son épouse et lui demandent à changer d’air, et Carotti est prêté pour une demi-saison à Saint-Étienne. En défense centrale, il est d’abord titulaire, mais devant l’avalanche de buts encaissés pars son équipe — 10 en 4 matches —, Carotti se retrouve sur le banc de touche, et ne s’impose donc pas dans le Forez.

Bruno Carotti (photo mhscfoot.com)Quand il revient à Paris à l’été 2000, il se déclare prêt à relever la concurrence, mais les dirigeants lui font vite comprendre que ce sera difficile pour lui : le PSG va recruter massivement. Carotti choisit donc d’aller à Toulouse, où il est à nouveau entraîné par Alain Giresse. Là-bas, il retrouve du temps de jeu, mais ne peut rien contre la double-relégation de son club : sportive et administrative. Il décide de ne pas rester et de revenir dans son club formateur, qui lui vient de remonter.

Définitivement fixé en défense centrale, Carotti enchaîne alors huit saisons dans le club de Louis Nicollin. Jouant de moins en moins, il prend sa retraite en 2009 après une dernière bonne note : la remontée du club en première division après cinq années au niveau inférieur. Carotti compte plus de 450 matches disputés en tant que professionnel.

Nicolas Laspalles

À l’été 1998, Charles Biétry l’annonce : Nicolas Laspalles sera titulaire en équipe de France en moins de deux années. Le président du PSG avait le compliment très facile dès lors qu’il s’agissait de joueurs bretons. Mais les louanges adressées ne paraissaient pas à l’époque si déraisonnables.

Jusqu’à ses 21 ans, Laspalles évolue dans le club amateur de sa ville natale, l’US Montargis. Il n’est alors pas certain que le joueur puisse entamer une carrière pro, mais en 1992, l’EA Guingamp le fait signer, et Laspalles évolue alors en National 1. Bonne pioche pour lui, puisqu’au milieu d’une génération de joueurs prometteurs — Candela, Guivarc’h, Carnot ou Rouxel —, Laspalles réussit deux montées en deux saisons, et découvre la première division en 1995.

Il enchaîne alors trois bonnes saisons dans l’élite, au poste de latéral droit. Son équipe parvient même à jouer la coupe Intertoto, et Laspalles se retrouve ainsi à disputer un improbable Guingamp-Inter Milan. Il se distingue également en finale de la coupe de France 1997 en marquant le but de son équipe — Guingamp s’inclinera aux tirs au but. En 1998, Guingamp finit par redescendre, mais Laspalles attire les différents recruteurs et accepte de rejoindre le PSG. C’est également à cette époque-là qu’il débute sa carrière internationale : il est titulaire avec la sélection… bretonne pour un match amical face au Cameroun.

Son aventure parisienne commence par une blessure : Laspalles doit attendre la septième journée et une défaite à Sochaux pour débuter sous ses nouvelles couleurs. Il ne joue donc que peu de rencontres sous les ordres d’Alain Giresse, et voit très vite Artur Jorge arriver. Le technicien portugais lui fait confiance pour ses deux premiers matches, puis lui préfère les latéraux Paisley ou Algérino. À partir de la 11e journée, Laspalles ne jouera plus. Si bien qu’au mercato hivernal, une porte de sortie lui est trouvée : Laspalles ira en prêt à Lens.

Dans le Nord, il trouve nettement plus de temps de jeu, parvient même à marquer un but en ciseau face… au PSG, sur un terrain gelé. Le joueur se plaît à Lens, et le club sang et or songe à l’acquérir définitivement, à la condition toutefois qu’Éric Sikora soit vendu. Ce qui n’arrivera jamais, et Laspalles est donc contraint de retourner dans la capitale.

Heureusement pour lui, Bergeroo est à présent le coach parisien et, avec la blessure de Paisley, Paris manque d’arrière gauche. Laspalles se montre polyvalent et prend ce poste. Il est donc invariablement titulaire durant le début de saison 1999/2000, en se montrant relativement solide. Proche de Bruno Carotti, Laspalles est profondément touché par le drame que vit son ami début janvier. Lors du match qui suit, à Bordeaux, Paris joue à 10 contre 11 pendant une mi-temps et fait tout pour préserver le match nul. Laspalles réalise ce jour-là son meilleur match sous le maillot du PSG, repoussant toutes les offensives girondines. Paris ne perd pas, et Laspalles fond en larmes au coup de sifflet final. Il obtient la meilleure note de la rencontre dans L’Équipe.

Malheureusement, il se blesse dans la foulée, et voit Igor Yanovski lui ravir sa place dans le couloir gauche. Laspalles finit donc la saison sur le banc de touche et ne joue pas la finale de coupe de la Ligue perdue face à Gueugnon. En fin de saison, le FC Nantes se montre intéressé par le joueur, et Reynald Denoueix le fait signer chez les Canaris. Là encore, le choix de carrière est bon, puisqu’en tant qu’arrière droit, Laspalles devient champion de France. Il joue la Ligue des champions l’année qui suit, aux côtés de Sylvain Armand. Mais la troisième saison s’avère plus difficile, et Laspalles s’assoit sur le banc bien plus souvent. Nicolas Laspalles (photo eaguingamp.com)

En janvier 2003, il tente donc une aventure à l’étranger en Italie, à Lecce. Son exode dure six mois, le temps que son club d’origine fasse appel à lui : Laspalles retourne au Roudourou pour aider Guingamp en Ligue 1 en 2003/2004. S’il est titulaire l’essentiel de sa saison, il voit son équipe descendre en division inférieure. À 32 ans, ne se jugeant plus à son meilleur niveau, il décide de faire deux saisons supplémentaires en DH à Lannion, puis prend sa retraite. Il entraîne depuis les moins de 15 ans de l’EAG.

P.-S.

Crédits photos : eaguingamp.com, mhscfoot.com, losc.fr.

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8 votes

2 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    Nieluj
    2 décembre 2010 13:27

    J’ai vu que ce texte était le n° 6 sur 6 ? Ca y est, c’est fini ??? Snif-snif…

    Cette série d’article était géniale ! Bravo et merci à vous pour toutes ces enquêtes.

  • #2

    Gauthier B.
    2 décembre 2010 13:42

    Merci Nieluj.

    Ne t’inquiète pas pour la numérotation, cela signifie juste que l’on a fini de présenter les recrues de la saison 1998-1999. La semaine prochaine, nous proposerons un résumé de cette saison-là, et ensuite, nous embrayerons sur les recrues de la suivante.

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