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Les recrues du PSG en 1998 — épisode 2/6

Portraits d’anciens : Madar, Goma, Rodriguez

Revisitez la carrière parisienne des joueurs arrivés au PSG en 1998

jeudi 4 novembre 2010, par Gauthier B.

Portraits d'anciens : Madar, Goma, Rodriguez

Toute cette saison, PSGMAG.NET vous ramène au siècle précédent, en vous proposant chaque mois le résumé d’une saison passée et le portrait des joueurs arrivés au club à l’époque. L’opération « rétro » se poursuit avec la saison 1998/1999. Au programme cette semaine, la carrière parisienne de Mickaël Madar, Alain Goma et Bruno Rodriguez.

Cette semaine, retrouvez les portraits de Mickaël Madar, Alain Goma et Bruno Rodriguez.

Mickaël Madar

Fin 1998, la trêve hivernale est mouvementée au PSG. Charles Biétry s’est finalement résolu à démissionner et, suite à la mauvaise demi-saison du club, diverses recrues sont annoncées. L’arrivée la plus imminente est celle d’André Cruz, défenseur international brésilien en manque de temps de jeu au Milan AC. Lors de la reprise de l’entraînement fin décembre, les supporters venus au Camp des Loges sont persuadés que la nouvelle tête qu’ils aperçoivent est celle de ce fameux joueur. Mais en voyant de plus près la recrue, ils découvrent en fait que le PSG a négocié en toute discrétion la venue de Mickaël Madar.

L’attaquant aux cheveux longs avait un peu disparu de la circulation ces dernières années. Formé à Sochaux, il débute sa carrière dans le Doubs à la fin des années 1980. En 1988, âgé de 19 ans, il dispute la finale de coupe de France face à Metz et rate malheureusement son tir au but, donnant le trophée aux adversaires. Après un prêt à Laval (D2), sa carrière décolle vraiment en 1992, lorsque le nouvel entraîneur Luis Fernandez le fait venir à Cannes. Coéquipier de Zidane, Madar effectue deux grandes saisons dans le sud, marquant près d’un but tous les deux matches.

Arsène Wenger le recrute à l’AS Monaco. Si ses saisons sont un peu moins prolifiques qu’à Cannes, son grand gabarit et son profil travailleur plaisent au sélectionneur national Aimé Jacquet, qui le convoque en équipe de France. Lors de l’une de ses trois sélections, face à l’Arménie — au cours de laquelle il marquera un but —, il se fait surtout remarquer lorsque, dans un geste d’humeur, il perd son collier. Suivront cinq minutes surréalistes durant lesquelles les internationaux français passeront leur temps à quatre pattes à chercher le bijou de Madar…

Mickaël MadarIl est même dans le groupe pour l’Euro 1996, même s’il ne prend part à aucune rencontre. Sa participation fera débat, puisqu’il aura numériquement pris la place d’Éric Cantona. Dans la foulée de cette compétition internationale, il tente l’aventure à l’étranger en allant à La Corogne. Après une saison mitigée en Galice, il s’en va pour l’Angleterre et le club liverpuldien d’Everton, où son style de jeu semble bien plus adapté. Il marque une demi-douzaine de buts, mais avec un temps de jeu réduit, en raison d’une grosse blessure. Madar estime d’ailleurs que c’est cette blessure qui le prive de participation à la coupe du monde, Jacquet l’ayant mis dans sa pré-liste de 40 noms [1].

Fin 1998, alors âgé de 30 ans, il revient donc en France, dans la capitale. Au PSG, son expérience fait du bien. Là où de nombreux joueurs n’étaient plus capables d’aligner un pied devant l’autre devant la pression des résultats, Madar joue son jeu, sans se poser de question. En coupe de la Ligue face à Saint-Étienne, pour sa première apparition, il marque le but de la victoire — mais en position de hors-jeu. Il s’est d’ailleurs fait remarquer pour ses nombreuses positions illicites durant la rencontre, conséquence d’une année et demie passée en Angleterre, où les arbitres sont moins tatillons sur le hors-jeu.

Dans la foulée, il marque également en championnat face à son ancien club, Sochaux. Il se distingue en n’hésitant pas à remettre en cause l’individualisme de son capitaine Marco Simone, dont une fois, de façon spectaculaire face à Lyon, où il l’invective de façon véhémente pour un choix jugé trop personnel. Madar n’est cependant pas toujours titulaire, et quand Bergeroo prend en commande l’équipe première, il ne compte pas réellement sur lui. L’ancien entraîneur des gardiens tente une titularisation face au Havre, avec succès puisque Madar marque deux buts : l’un sur un centre de Simone, l’autre sur une splendide demi-volée du pied gauche. Il gagne sa place de titulaire pour la fin de saison, ce qui lui permet d’être l’auteur de deux passes décisives contre l’OM.

La saison suivante, il est supposé former avec Rodriguez l’attaque titulaire du PSG. Mais son compère quittant le club précipitamment, Madar devient le leader d’attaque, avec à ses côtés un Christian en grande difficulté d’adaptation. Fort heureusement, Madar se montre très bon. Il marque à plusieurs reprises, et de façons très variées. Il y a bien sûr des buts de la tête et des penalties, mais aussi des buts sur des appels en profondeur, suite à des dribbles, et un pur chef d’œuvre : lors de la victoire du PSG à Nantes, il réalise un lob sublime, surprenant Landreau qui avait anticipé le centre.

Arrivé à la 16e journée, Madar a déjà mis huit fois le ballon au fond des filets. Il se blesse alors et, en son absence, Christian se met enfin à marquer. La présence de Laurent Leroy à ses côtés n’y est pas étrangère… Bergeroo veut alors faire revenir Madar sur le banc, ce que l’attaquant parisien n’accepte pas dans un premier temps : il refuse de faire le déplacement à Auxerre, qui devait marquer son retour dans le groupe. Cette brouille avec Bergeroo lui est fatale, puisqu’il ne devient plus qu’une solution de remplacement en deuxième partie de saison : à partir de janvier, il ne comptera plus que deux titularisations en Ligue 1, et devra se contenter de briller dans les deux coupes nationales. En particulier en coupe de la Ligue, où il marque tout de même deux buts — en quarts et en demis. Il ne jouera pas la finale perdue, se blessant la veille de la rencontre. En fin de saison, Madar est laissé libre par le club, qui a d’autres desseins pour son attaque.

L’attaquant aux cheveux longs connaîtra alors une demi-saison de chômage. À l’approche du mercato, il est en contacts avancés avec le RC Strasbourg. Un accord est sur le point d’être trouvé. Il demande alors à son ami Luis Fernandez, revenu au PSG, s’il peut entretenir sa condition physique au Camp des Loges. Fernandez accepte, et, convaincu par ses prestations à l’entraînement, propose un contrat de courte durée à son ancien protégé, doublant ainsi Strasbourg. Six mois après son départ, Madar revient donc au PSG.

Titulaire en coupe de France à Thouars, il se distingue en marquant un doublé en prolongation, après avoir toutefois manqué bon nombre d’occasions dans le temps réglementaire. Mais en dehors de cette rencontre, Fernandez ne s’appuie jamais sur Madar, qui ne fera que trois apparitions en L1. En si peu de temps, il arrive malgré tout à marquer un but important face à Lille : celui de l’égalisation, lors de l’avant-dernière journée du championnat. Pour la deuxième fois en un an, Madar est laissé libre par le PSG.

Il tente de rebondir en région parisienne, à Créteil. En deuxième division, il ne brille pas, ne se sent pas à l’aise dans ce club, et décide d’arrêter sa carrière sur un carton rouge et un bras d’honneur envers le public cristolien [2]. Il s’écarte alors du monde du football, et part vivre dans la région antiboise.

Alain Goma

Alain GomaEn quête de défenseur central, et dans l’optique de recruter des joueurs à la fois aguerris à la première division et plein d’avenir, Charles Biétry fait venir le solide Alain Goma, alors en fin de contrat à Auxerre. Après avoir passé une grande partie de son enfance à Versailles, il a rejoint l’AJ Auxerre à 16 ans pour finir sa formation. En Bourgogne, il s’installe dans l’équipe de Guy Roux dès 1992, d’abord en qualité d’arrière droit puis en stoppeur, au gré des besoins de son équipe.

Suite aux bonnes saisons auxerroises, aux riches campagnes européennes et surtout au doublé coupe-championnat de la saison 1995/1996, Goma connaît une première sélection en équipe de France fin 1996, à une époque où Aimé Jacquet essayait, il est vrai, beaucoup de footballeurs. Après six saisons en tant que titulaire dans l’Yonne, Goma profite de la fin de son contrat pour tenter l’aventure parisienne.

Il est tout de suite parachuté titulaire et doit former avec l’allemand Christian Wörns la charnière centrale du PSG. Cela commence plutôt bien pour lui, puisque le nouveau sélectionneur français, Roger Lemerre, le convoque dès le mois d’août chez les Bleus, pour ce qui sera sa deuxième et dernière sélection internationale.

Le problème est que les ennuis du PSG arrivent assez vite, et la nouvelle exposition dont il espérait bénéficier en rejoignant le club ne viendra finalement jamais. Son association avec Wörns ne fait pas de merveilles même si ses matches — comme ceux de l’Allemand — sont plutôt satisfaisants. Lors du match retour face au Maccabi Haïfa, Goma a le malheur de contrer un tir adverse et de marquer contre son camp, provoquant ainsi l’élimination européenne du club parisien.

Alain Goma ne souffre pas des divers changements d’entraîneurs au PSG, et joue systématiquement — en fin de saison, il sera ainsi le joueur de champ le plus utilisé. La nomination de Bergeroo apporte toutefois une évolution importante pour l’ancien Auxerrois : le nouvel entraîneur parisien décide de casser la charnière centrale, en faisant descendre Rabesandratana. Il fait alors de Goma son arrière latéral gauche. Clin d’œil du calendrier, ce repositionnement a lieu lors d’une rencontre de championnat à Auxerre. À ce nouveau poste, Goma réalise de bonnes prestations, même s’il se montre évidemment inexistant offensivement.

En fin de saison, Bergeroo ne semble pas réellement retenir le joueur, et une très bonne offre de Newcastle — plus de 40 MF — incite le PSG à se séparer de Goma. Dans le nord de l’Angleterre, il ne s’impose pas la première saison, joue un peu plus la seconde, puis signe à Fulham en avril 2000, en deuxième division. Le club coaché par Jean Tigana monte immédiatement en Premier League — pour la première fois depuis 1968 —, et Goma passe donc cinq nouvelles saisons dans le championnat anglais, où son jeu physique semble parfaitement adapté.

Il joue de moins en moins au fil du temps, et achève son contrat en 2006, alors âgé de 33 ans. Il part finir sa carrière de façon lucrative en allant au Qatar dans le club d’Al-Wakrah, puis raccroche définitivement les crampons en 2008.

Bruno Rodriguez

Au mercato hivernal de la saison 1998/1999, le PSG a grandement besoin de renforts offensifs. L’équipe parisienne tourne en effet à moins d’un but par match et reste surtout sur une série de cinq rencontres de L1 sans avoir fait trembler les filets. Les récents départs de Loko et Ouédec accentuent encore plus l’urgence. L’entraîneur parisien, Artur Jorge, décide de recruter Bruno Rodriguez, qui lui avait tapé dans l’œil lors d’un PSG-Metz disputé deux mois plus tôt, lors duquel le Messin avait marqué.

Avant cela, Rodriguez avait déjà connu plusieurs clubs. Formé à Monaco — où il n’a pas joué —, il évolue ensuite dans sa ville natale, à Bastia, où il se révèle en inscrivant notamment 11 buts en 1995/1996. Après une année à Strasbourg, il rejoint le FC Metz, où il reste deux saisons et demi, sous les ordres de Joël Müller. Il termine meilleur buteur du club — avec 13 réalisations — lors de la grande saison qui voit les Grenats finir deuxièmes du championnat.

Au PSG, il joue ses premières rencontres dès janvier, et semble s’entendre parfaitement avec les autres nouveaux arrivants du mercato, Mickaël Madar et Xavier Gravelaine. Sur le terrain, le Paris SG semble enfin disposer d’attaquants en forme, avec en contre-partie un Marco Simone un peu à l’écart. Pour ses trois premières apparitions, Rodriguez marque deux buts — face à Monaco et Sochaux. Lors d’un match de coupe de France face à Nantes, il a le malheur d’être le dernier tireur de son équipe et surtout de voir sa tentative repoussée par Mickaël Landreau.

Quelques semaines plus tard, l’entraîneur qui l’a fait venir est limogé. Mais le nouveau coach, Philippe Bergeroo, semble apprécier les qualités de Rodriguez. Il souhaite en faire son buteur attitré, et n’hésite pas pour cela à faire reculer Simone dans une position de quasi-meneur de jeu. Pour le premier match de Bergeroo, à Auxerre, Rodriguez inscrit le but de la victoire. Quelques journées plus tard, il devient le héros du public parisien en marquant le but de la victoire tant attendue face à l’OM, le tout dans un match épique : servi par Madar, il dribble Porato avec beaucoup de sang-froid et marque dans le but vide, initiant une des plus grosses explosions de joie que le Parc ait connu.

Il achève cette demi-saison parisienne avec 5 buts au compteur. Son duo d’attaque avec Madar est reconduit pour l’année suivante, que Rodriguez débute en marquant un but face à Auxerre. Mais avec l’arrivée de l’attaquant brésilien Christian, et probablement sous la pression de son agent, le Corse tente un coup de bluff, qu’il dira regretter plus tard, en posant un ultimatum à sa direction : il exige une augmentation de salaire, faute de quoi il menace de partir. Le PSG choisit cette deuxième option, et Rodriguez est expédié en prêt dans le modeste club anglais de Bradford. Sur ce coup de tête, le joueur a quasiment condamné sa carrière.

En effet, en Angleterre, il ne joue presque pas, et demande au bout de quelques mois à revenir. Mais n’ayant pas apprécié son comportement, et étant satisfait de sa nouvelle attaque, le PSG ne souhaite pas le voir réintégrer son effectif. Un accord est finalement trouvé, et Rodriguez signe à Lens. Son temps de jeu progresse déjà quelque peu, mais durant sa demi-saison il ne marque qu’un seul but — face au PSG, dans un match largement perdu par les Nordistes (4-1).

Bruno RodriguezN’ayant pas convaincu grand monde à Lens, il doit partir en prêt à Guingamp. Cela s’avère plutôt fructueux puisqu’il contribue à une bonne saison des Bretons — sous les ordres de Guy Lacombe —, et marque deux buts, cette fois-ci décisifs, face au PSG. Mais l’EAG n’acquiert pas le joueur, qui retourne donc dans le Nord. Il enchaînera les trois saisons suivantes entre prêts peu satisfaisants — au Rayo Vallecano, à Ajaccio puis à Metz —, entrecoupés de quelques courts passages dans l’effectif lensois.

En 2004, Rodriguez se retrouve au chômage, et doit attendre la fin janvier 2005 pour retrouver un employeur : le Clermont Foot, en L2. S’il ne compte qu’une seule réalisation en championnat, il a le mérite d’avoir marqué contre Lyon en coupe de France, et d’avoir ainsi provoqué l’élimination de l’équipe championne de France en titre. Cela sera son dernier fait d’arme : ne jouant pas la saison suivante, il finit par prendre sa retraite, à 33 ans.

Ils sont arrivés au PSG en 1998…

- Igor Yanovski, Christian Wörns, Yann Lachuer
- Mickaël Madar, Alain Goma, Bruno Rodriguez
- Laurent Leroy, Grégory Paisley, Dominique Casagrande
- Jay-Jay Okocha, Manuel Helder, Aliou Cissé
- Xavier Gravelaine, Nicolas Ouédec, Adaílton
- Bernard Lama, Nicolas Laspalles, Bruno Carotti

P.-S.

Crédits photos : evertonfc.com, aja.fr, eaguingamp.com.

Notes

[1] Source : interview de Mickaël Madar sur Football 365, mai 2010.

[2] Source : interview de Mickaël Madar sur PSG70, mars 2008.

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9 votes

3 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    Eric
    4 novembre 2010 13:29

    Super article, encore uen fois. Merci d’avoir enquêté pour retrouver tous ces souvenirs, ça fait vraiment plaisir de lire ce genre de papiers. BRAVO !

    PS `Mort de rire : je me souvenais pas que d’autres joueurs avaient recherché la chaîne de Madar dans la pelouse. Lui je le revpois à 4 pattes mais les autres je me souvenias pas. Quelqu’un peut confirmer/contredire ? Sourire

  • #2

    Gauthier B.
    5 novembre 2010 09:46

    Merci Eric :)

    Pour Madar, je t’avoue que je suis parti d’un souvenir, qui commence à devenir bien vague. Dans mon esprit, d’autres joueurs l’aidaient à chercher son collier, mais j’enjolive peut être l’anecdote.

  • #3

    Arno P-E
    5 novembre 2010 16:10

    Cette séquence est mythique. Je peux pas vous départager. Pour moi, Madar reste dans ce coin du terrain jusqu’à la fin du match, poursuivant sa quête de la chaine dorée, en vain Sourire). Ca m’avait fait hurler de rire parce que dans un des livres du Petit Nicolas, il y a exactement la même histoire. Madar, mon héros.

    Sinon, je me souviens aussi du match OM-PSG où Wörns sauve un tir sur notre ligne et réalise un match de folie. Paradoxalement, j’avais ressenti un petit serrement au coeur à la fin du match : on était tellement aux choux que les joueurs avaient fêté ce 0-0 comme si c’était la victoire du siècle. J’avais eu un peu honte.

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