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Synthèse des faits marquants

[J04] Retour sur Sochaux 3-1 PSG (vidéos)

Le PSG s’incline pour la troisième fois en une semaine

lundi 30 août 2010, par Gauthier B., Vivien B.

[J04] Retour sur Sochaux 3-1 PSG (vidéos)

Au programme de ce « retour sur le match » : retour en 2009/2010, un voyage qui coûte cher, les décisions de l’arbitre, infos diverses, statistiques, vidéos, dans la presse, retrouvailles, les réactions, les infos des tribunes.

Le PSG reste sur trois défaites et neuf buts encaissés lors des trois derniers matches.

Les enseignements du match

Retour en 2009/2010

Une analyse pragmatique des événements de dimanche soir appelle plusieurs observations : Paris a manqué de réussite en début de rencontre, encaissant deux buts contre le cours du jeu après un début pourtant intéressant sur le plan du jeu. Assez logiquement, il était ensuite difficile de réagir. Mais cela ne suffit pas à tout expliquer.

L’absence de Nenê a mis en lumière l’aspect indispensable de ce joueur. Sans son milieu brésilien, Paris est revenu dans un dispositif qui faisait furieusement penser à celui de la saison dernière… avec les problèmes qui vont avec : côté droit, Giuly a complètement disparu de la circulation après la mi-temps. Pire encore, sur les deux premiers buts encaissés, il a montré qu’il n’avait plus rien d’un milieu droit, laissant les deux fois Jallet se débrouiller seul derrière. On peut comprendre que le numéro 7 parisien ne soit pas fan de ces phases-là mais, en début de rencontre, il aurait pu au moins faire les efforts.

De l’autre côté, Sessegnon a prouvé qu’il n’était pas un milieu gauche. Non pas qu’il ne puisse pas évoluer à ce poste, mais c’est surtout qu’il ne veut pas. Sessegnon a systématiquement dézoné en repiquant plein axe, refusant d’aller vers son couloir gauche et donc de permettre au PSG d’écarter le jeu. De manière plus globale, cela a eu pour conséquence un manque d’imagination des offensives parisiennes. Que Sessegnon fasse la tête lorsqu’il évolue à contrecœur à un poste donné sur toute une saison, passe encore ; mais sur un seul match lors duquel il dépannait, il aurait sans doute pu faire l’effort d’appliquer les consignes. La saison passée, ce genre de comportement avait valu à Sankharé et Chantôme de se faire sortir très tôt.

Au final, Paris s’est retrouvé face aux mêmes problèmes d’animation et de replis défensifs que ceux qui l’ont tant fait souffrir l’an passé. Il n’est donc pas étonnant de constater un résultat similaire…

Un voyage qui coûte cher

Ce qui a pu marquer sur cette rencontre est également le manque de réaction en seconde période, et même la facilité avec laquelle milieux et défenseurs parisiens se sont fait balader par les Sochaliens, dès lors que ceux-ci ont mis plus d’intensité dans leurs dribbles. À Lille, Paris s’était pourtant montré plus qu’à la hauteur dans ce registre-là.

Il faut probablement trouver la justification — et non l’excuse — dans ce déplacement européen à Tel-Aviv. Certes, ce sont essentiellement des remplaçants qui avaient joué ce soir-là. Mais la délégation parisienne est partie juste après le coup de sifflet final pour un retour dans la nuit à Paris — en fait, à 6 heures du matin. C’est donc une nuit complète qui a été tronquée, pour tous les joueurs parisiens, à un peu plus de 48 heures d’une rencontre de L1 — pendant que les Sochaliens passaient une nuit tranquille. Cela a forcément joué sur le manque d’explosivité observé chez les Parisiens.

Il y a deux saisons, à la sortie d’un autre déplacement lointain à Braga un jeudi soir, le PSG s’était fait étriller de la même manière lors d’un déplacement à Toulouse, le dimanche qui a suivi. Les Parisiens étaient déjà rentrés tardivement dans la nuit du jeudi au vendredi. Guy Roux avait alors remarqué que, dans de telles conditions, Paris n’avait aucune chance de gagner à Toulouse. L’ancien entraîneur auxerrois assurait qu’il était préférable pour les organismes des joueurs de dormir sur place, de réaliser un décrassage le lendemain matin, puis de repartir calmement en début d’après-midi. À la vue du match d’hier, on ne peut que lui donner raison.

Si d’aventure le PSG continue à opérer de la sorte pour les déplacements européens lointains — comme à Lviv par exemple, trois jours avant d’accueillir Monaco —, il est fort probable que l’on revoit ce genre de match…

Les décisions de l’arbitre

Dès la 5e minute, Francis Gillot s’est fait expulser de son banc. L’origine de l’incident reste pour l’heure inconnue. Sur Foot+, les commentateurs de la rencontre ont mentionné un quiproquo avec le quatrième arbitre [1]. Difficile de savoir si Ruddy Buquet a eu raison d’exclure Gillot, mais les micros placés au bord du terrain ont permis d’entendre l’éducateur adresser au 4e arbitre : « Tu vas pas commencer à m’emmerder, toi ! » D’un ton menaçant, il lui a ensuite donné rendez-vous : « Attends, toi ». Il sera intéressant de constater la sanction dont fera l’objet Gillot, et de la mettre en perspective par rapport aux suspensions abusives dont ont été victimes Luis Fernandez (6 mois), Vahid Halilhodzic (2 mois) ou encore Jérôme Rothen (4 matches) par le passé.

En fin de rencontre, Jérémy Clément s’est vu infliger un carton rouge très sévère, dans la mesure où il marche involontairement sur le talon de son adversaire dans la foulée de sa course. Les règlements prévoient certes d’expulser des joueurs pour des gestes incontrôlés ou des maladresses mais, dans le cas présent, considérer cette action comme un « acte de brutalité » semble tout de même très exagéré. Ou alors il aurait également fallu exclure Boudebouz et Ideye, auteurs de gestes similaires en première période…

Les vidéos de tous les buts du match

Cliquez ici pour voir les vidéos des buts

Autres infos autour du match

Stats en vrac

- Réussite. D’après les stats de la LFP, le FC Sochaux totalise 3 buts pour 4 tirs cadrés. De son côté, le PSG ne compte qu’1 but sur 7 tentatives cadrées.

- Clément expulsé. Jérémy Clément a reçu le premier carton rouge de sa carrière en L1.

- Déplacements. L’Équipe relève que le PSG reste sur 13 matches sans victoire en déplacement. Aucune équipe ne fait pire en L1…

- Renversement de tendance. Paris n’avait jamais encaissé plus d’1 but contre le FCSM depuis le 26 août 2006, date de la dernière victoire sochalienne. Lors des 7 dernières confrontations entre les deux équipes, le bilan était de 13 buts pour le PSG et 5 pour Sochaux.

- Fin de série. Guillaume Hoarau a inscrit son premier but en déplacement en L1 depuis septembre 2009.

- Performance. « Sochaux a marqué 3 buts en première mi-temps d’un match de L1 pour la première fois depuis novembre 2006 », souligne Opta.

Dans la presse

Sylvie de Macedo et Christophe Bérard, dans le Parisien du 30 août 2010 :

Ça sent déjà la crise au PSG. Après une troisième défaite consécutive et neuf buts encaissés en une semaine, tous les voyants sont au rouge à Paris. Le club parisien frémit à l’idée de revivre une saison noire. […] Le PSG n’a pas fait illusion très longtemps. Hier, à Sochaux, le club de la capitale a perdu toutes ses certitudes de début de saison. Kombouaré avait défendu la thèse de l’accident lors du revers contre Bordeaux dimanche dernier, puis il avait demandé une réaction après la défaite contre le Maccabi Tel-Aviv jeudi. Hier, il n’a obtenu de ses hommes qu’une sévère humiliation. À la pause, ces derniers étaient déjà menés 3 à 0. Et le but de Guillaume Hoarau (50e) n’a rien changé à la pauvre prestation des Parisiens. Installé dans la deuxième moitié de tableau avec quatre points au compteur et une seule victoire en quatre matches de L1, le PSG se prépare déjà au pire. […] Le PSG, depuis quelques jours, a montré de sérieuses limites. Et ce n’est pas le recrutement très attendu d’un défenseur qui modifiera fondamentalement le visage de cette équipe. Les maux parisiens sont plus profonds.

Jérôme Touboul, dans L’Équipe du 30 août 2010 :

Démoli par Sochaux en première période, le PSG sort du mois d’août avec trois défaites d’affilée. L’inquiétude enfle sérieusement. […] Dans un contexte devenu épineux, les regards se tourneront aussi sur le bras de fer qui oppose le club à son actionnaire sur la question des moyens à dégager pour recruter, d’ici à demain minuit, un ou deux défenseurs (a priori Bisevac, Basa ou Tiéné). Mais cette défaite à Sochaux n’est pas seulement à porter au débit d’un système défensif qui ne fonctionne pas. C’est d’abord la faillite d’individualités qui, la saison dernière, lorsqu’elles étaient épargnées par les blessures, avaient surnagé par leur force de caractère. Mais les Coupet, Jallet et autres Erding apparaissent aujourd’hui gagnés par ce mal de la maison, presque incurable : une perte de confiance et la peur de tenter. Le premier but de Sochaux fut symptomatique, entre l’accélération de Maurice-Belay qui dévora Jallet et le ballon relâché par Coupet dans les pieds de Maïga… […] Hier, Paris a été faible défensivement à droite, faible offensivement à gauche et il a été bloqué dans l’axe, là où Sessegnon, titularisé au poste habituel de Nenê (suspendu), avait pour consigne de repiquer.

- Performances. Pour le Parisien, les joueurs les moins en vue dimanche soir furent Cearà (4), Erding (4), Bodmer (4), Camara (3,5), Makelele (3,5), Coupet (3), Sakho (3) et surtout Christophe Jallet, qui hérite d’un 2. Seuls joueurs à se distinguer quelque peu selon le quotidien : Giuly (5), Sessegnon (5) et Hoarau, qui obtient la meilleure note du match : 6. De son côté, L’Équipe inflige également la plus mauvaise note (3) à Jallet, Sakho et Coupet, et la meilleure à Hoarau (7). Les autres Parisiens obtiennent des scores médiocres : 4 pour Camara, Sessegnon, Makelele, Giuly et Erding ; 5 pour Cearà et Bodmer.

Réactions

- Robin Leproux : « C’est inacceptable. C’est une prestation complètement indigne de la part de ce groupe. Il faut vraiment que cette équipe comprenne qu’on ne peut pas accepter de refaire une saison comme celle de l’an dernier. Il faut absolument se révolter. Ce n’est pas envisageable de revoir cela. Contre Sochaux, il y a eu une absence complète d’individualités, d’engagement, d’inspiration et de duels. Je ne sais pas pour qui on s’est pris mais ce qui est sûr, c’est que nous avons été suffisants face à une bonne équipe de Sochaux qu’on a laissé tout faire. Percuter, écarter le jeu, etc. A chaque fois, nous avions cinq mètres de retard. Bref, on a pris l’eau de partout. C’est tout simplement indigne. […] Au moment où on demande autant à nos supporteurs afin que Paris montre un visage enfin conquérant, on s’est complètement plantés. Cela ne va pas continuer comme cela. […] Ce soir, ce n’est pas un sujet de mercato. Avec les joueurs qu’il y a sur le terrain, vous n’allez pas me dire qu’il n’y a pas de quoi battre Sochaux chez lui ! C’est une remise en question personnelle et collective de tous ceux qui sont en charge du sportif. C’est complètement dingue de livrer un match aussi lamentable ! On a déjà vécu cette histoire l’an dernier ! […] Non [je n’ai pas parlé aux joueurs après le match], Antoine s’est déjà exprimé dans le vestiaire. Moi, je vais le faire à froid. Il y a des messages beaucoup plus précis à passer. Tout cela doit cesser. Je crois que les joueurs sont conscients du spectacle indigne qu’ils ont livré. […] La question de la responsabilité de l’entraîneur se pose-t-elle après ce match ? Pas du tout. La question, c’est celle d’une équipe qui aurait dû battre Sochaux si elle avait donné le meilleur d’elle-même. On ne nous a pas vus trop beaux. Mais on est capables d’être plus beaux si on s’en donne la peine. » (source : le Parisien)

- Antoine Kombouaré : « Nous sommes bien entrés dans le match, mais nous n’avons pas su faire preuve d’efficacité. On encaisse le premier but sur une situation défensive où il n’y a pas de danger. Nous avons plongé en première période en encaissant un nouveau but sur une deuxième attaque. Le troisième but, juste avant la pause, nous fait très mal. À 3-0, c’est compliqué. Je leur ai dit d’oublier la première période et de montrer leur caractère. On a réussi à marquer en deuxième période sans encaisser de but. C’est la seule satisfaction sur ce match. » (source : PSG.FR)

- Grégory Coupet : « Je suis déjà responsable sur le premier but, et cela nous met en difficulté pour la suite. Ces buts encaissés n’ont rien à voir avec ma blessure à la cuisse. » (source : lequipe.fr)

Suspensions

Expulsé dimanche soir, Jérémy Clément sera automatiquement suspendu contre Arles-Avignon le 11 septembre.

Claude Makelele a reçu à Sochaux son deuxième carton jaune en trois matches. Il sera suspendu s’il reçoit un avertissement au cours des 7 prochains matches du PSG dans l’une des compétitions nationales. Mathieu Bodmer (7 matches) et Tripy Makonda (6) sont également menacés de suspension.

Armand et Sakho (jusqu’à la 9e journée), Sankharé (J10), Cearà et Nenê (8es de coupe de la Ligue) et Traoré (J11) seront quant à eux sous la menace d’une suspension après leur prochain carton jaune.

Retrouvailles

Boukary Dramé (formé au PSG) et Mevlüt Erding (formé à Sochaux) retrouvaient leur ancien club respectif.

Dans le passé, une vingtaine de joueurs ont porté les deux maillots : Pichot, Dalmat, Pancrate, Potillon, Paisley, Algerino, J. Leroy, V. Fernandez, Renaut, Vandecasteele, Vujovic, Frau, Ljuboja, Madar, Bats, Dreossi, Laurey, Piasecki — sans compter Reuzeau, joueur à Sochaux en 1996/1997, actuellement directeur de la formation et de la pré-formation et entraîneur de l’équipe réserve à Paris. (voir Un oeil dans le rétro : Sochaux-PSG)

Ailleurs en L1…

- Prêté. Granddi Ngoyi — prêté au Stade brestois cette saison — est rentré en jeu à la 81e minute du match Caen 0-2 Brest. Son club est 15e. (source : LFP.fr)

- Anecdotique. Des supporters bordelais auraient caillassé le bus des joueurs de l’OM dimanche avant Bordeaux-Marseille. Une vitre aurait été brisée, et une intervention des forces de l’ordre aurait été nécessaire pour disperser les 300 Bordelais présents. L’information fait quelques lignes dans la presse ce matin.

Côté tribunes…

- Déplacement. 23 supporters du PSG ont fait le déplacement à Sochaux. Ils étaient 58 à Lille quinze jours plus tôt.

Notes

[1] Sur lequipe.fr, Gillot rejette la responsabilité sur le corps arbitral : « C’est un règlement de comptes. M. Falcone [le quatrième arbitre] avait expulsé mon adjoint René Lo Bello la saison dernière. Falcone a été déclassé et il est aigri. Je me suis levé de mon banc pour donner des consignes à des joueurs et cela ne lui a pas plu. Je ne l’ai pas insulté, je lui ai seulement dit qu’il m’empêchait de faire mon travail et qu’il était en train de m’emmerder. Mais je ne veux pas trop en dire sur lui… »

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