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La saison paradoxale du PSG en quelques chiffres

Jeu offensif : les records du PSG 2009/2010

Le PSG 2009/2010 réalise — parfois — un festival offensif

mercredi 5 mai 2010, par Gauthier B., Vivien B.

Jeu offensif : les records du PSG 2009/2010

Onzième de L1 avec 47 buts marqués — soit la septième attaque du championnat —, le PSG 2009/2010 ne rentrera pas dans les annales comme l’équipe la plus offensive de l’histoire… Et pourtant, la formation d’Antoine Kombouaré aura présenté deux visages tout au long de la saison : celui d’une équipe incapable de marquer à 13 reprises (37 %), mais aussi celui de l’une des équipes les plus spectaculaires de l’histoire du club, avec 10 matches lors desquels le PSG a inscrit au moins trois buts (29 %). Une performance jamais égalée depuis la saison 1985/1986, qui a vu Paris terminer champion de France.

À défaut de briller par sa régularité ou son efficacité, l’équipe d’Antoine Kombouaré a su assurer le spectacle — au moins trois buts marqués — près d’un match sur trois (29 %). Une première depuis près de vingt-cinq ans…

Le PSG 2009/2010 fait le spectacle

- 11 matches sans marquer. Avec 47 buts marqués en 35 matches — soit 1,3 but par match en moyenne —, le PSG ne compte que la septième attaque de L1. Mais cette statistique est aussi la résultante des 13 défaites du club parisien cette saison, dont 11 sans inscrire le moindre but. Avec les matches nuls 0-0 à Nancy et à Saint-Étienne, cela porte à 13 le nombre de matches au cours desquels les Parisiens n’ont pas su marquer.

- Au moins trois buts marqués. A contrario, après la victoire 3-1 contre Bordeaux, le PSG a inscrit au moins trois buts à 10 reprises en championnat. Cela n’était plus arrivé depuis la saison… 1985/1986 ! Pour égaler le record — 12 matches en 1980/1981 —, Paris devra rééditer cette performance deux fois lors des trois prochaines journées. Une perspective qui n’est pas inenvisageable si l’on considère que deux des trois prochains adversaires du Paris SG font partie de son tableau de chasse : Valenciennes (victoire 2-3 à l’aller) et Le Mans (victoire 3-1). Paris affrontera également Montpellier (match nul 1-1).

- Au moins quatre buts marqués. Sur ces 10 matches, 4 ont vu le PSG scorer plus de trois fois. Il s’agit là de sa deuxième meilleure performance en L1 après la saison 1982/1983 (six matches), à égalité avec cinq saisons : 1975/1976, 1977/1978, 1981/1982, 1985/1986 et 1995/1996 [1]. Autrement dit, Paris n’avait plus inscrit au moins quatre buts lors de quatre matches différents en première division depuis près de quinze ans.

- Victoire par au moins trois buts d’écart. Avec 7 matches remportés par au moins trois buts d’écart — 6 fois trois buts, 1 fois quatre buts —, le PSG égale son record, qui date de la saison 1994/1995.

- Au sommet de la L1… Le PSG est l’équipe qui a gagné le plus de matches par au moins trois buts d’écart cette saison (7), à égalité avec Lille. Marseille n’a remporté que trois rencontres aussi largement, et Lyon deux. Seul Sochaux (16e) n’a jamais gagné par plus de deux buts d’écart cette saison — Auxerre (2e) a attendu la 33e journée pour y parvenir !

Résultats du PSG 2009/2010

Résultats du PSG en L1 2009/2010
#ClubDomicileExtérieur
1 Marseille Défaite 0-3 Défaite 1-0
2 Auxerre Victoire 1-0 Match nul 1-1
3 Lille Victoire 3-0 Défaite 3-1
4 Lyon Match nul 1-1 Défaite 2-1
5 Bordeaux Victoire 3-1 Défaite 1-0
6 Montpellier - Match nul 1-1
7 Lorient Défaite 0-3 Match nul 1-1
8 Rennes Match nul 1-1 Défaite 1-0
9 Monaco Défaite 0-1 Défaite 2-0
10 Valenciennes - Victoire 2-3
11 Paris SG
12 Nancy Match nul 1-1 Match nul 0-0
13 Toulouse Victoire 1-0 Défaite 1-0
14 Lens Match nul 1-1 Match nul 1-1
15 Nice Défaite 1-0 Défaite 1-0
16 Sochaux Victoire 4-1 Victoire 1-4
17 Saint-Étienne Victoire 3-0 Match nul 0-0
18 Le Mans Victoire 3-1 -
19 Boulogne Victoire 3-0 Victoire 2-5
20 Grenoble Victoire 4-0 Défaite 4-0

Le PSG a inscrit au moins trois buts lors de chacun de ses matches à domicile face aux cinq derniers : 4-1 contre Sochaux (16e), 3-0 contre Saint-Étienne (17e), 3-1 contre Le Mans (18e), 3-0 contre Boulogne (19e) et 4-0 contre Grenoble (20e). Le même tarif a été appliqué à l’extérieur à deux de ces cinq équipes : Boulogne (victoire 2-5) et Sochaux (victoire 1-4) — le déplacement au Mans aura lieu samedi.

Les autres cartons de l’attaque parisienne ont été réalisés aux dépens de Lille (3e, victoire 3-0), Bordeaux (5e, victoire 3-1) et Valenciennes (10e, victoire 2-3).

Analyse

L’été dernier, l’arrivée d’Antoine Kombouaré avait été notamment justifiée par le fait qu’il s’agissait d’un entraîneur offensif, issu de l’école nantaise. Sous sa houlette, Valenciennes et surtout Strasbourg avaient pu développer un style de jeu qui semblait satisfaire les connaisseurs de tout horizon. Cette conception tactique devait trancher avec l’austérité présumée du jeu parisien sous Paul Le Guen. Et à la vue de ces chiffres, on peut dire que ce terme du contrat a été en partie remplie : en marquant trois buts ou plus à 10 reprises, l’équipe du PSG est devenue de fait plus spectaculaire.

Ce bilan est d’autant plus satisfaisant qu’il ne faut pas cesser de rappeler que le secteur offensif n’a pas été épargné par les coups durs : Hoarau n’a presque pas joué lors de la première partie de saison ; Erding a également connu deux blessures handicapantes et a dû enchaîner les rencontres sans être forcément à 100 %. Et aujourd’hui, le remplaçant Peguy Luyindula est à nouveau victime des douleurs au genou qui le handicapent depuis plusieurs mois, l’obligeant à mettre fin à sa saison. Au rayon des problèmes parisiens, on peut également rajouter les méformes des milieux offensifs Sessegnon et Giuly, qui ont fait chacun une saison décevante. Réussir à avoir des statistiques offensives flatteuses est donc particulièrement appréciable à la vue des circonstances.

Mais ce qui a été gagné à ce niveau a certainement été perdu en ce qui concerne la gestion des rencontres. La saison dernière, le PSG avait tendance à jouer plus intelligemment, en capitalisant tant que possible sur les temps forts, afin d’optimiser au mieux les efforts fournis. Le nombre important de matches joués par le PSG l’an dernier — 57, record français — avait certainement contribué à guider ce choix ; il n’empêche qu’un scénario-type du PSG 2008/2009 était le suivant : Paris mettait le paquet en début de rencontre pour marquer un but, puis se contentait de gérer et de voir venir… Aujourd’hui, le PSG semble bien moins capable de ce genre de performance.

Les esprits tatillons auront tôt fait de remarquer que ces gros scores ont été obtenus face à des équipes de bas de tableau, ou en perdition au moment des rencontres — Bordeaux et Lille surfaient sur un rythme de relégables au moment de se faire étriller. C’est tout à fait vrai. Mais pour aller au-delà des chiffres, il faut se rappeler que le PSG s’est souvent procuré une palanquée d’occasions franches et a perdu ou fait match nul face à des adversaires plus prestigieux qui ne méritaient rien d’autre qu’une déculottée. Face à des gardiens en état de grâce ou perclus de malchance, les attaquants parisiens ont cumulé les tirs au but face à Lyon, Monaco — maudits Lloris et Ruffier —, Nice ou encore dernièrement Rennes — trois montants touchés dans chacune de ces rencontres. Même la finale de la coupe de France a montré que le PSG pouvait jouer de façon offensive et se créer pléthore d’occasions face à un adversaire plus consistant qu’un relégable.

Kombouaré aurait donc réussi, à défaut d’avoir une équipe constante, à avoir une équipe joueuse. Mais la responsabilité du technicien kanak est peut-être à nuancer. À la façon plus méthodique d’attaquer qu’avait la formation de Le Guen, celle de Kombouaré donne parfois l’impression de pratiquer une sorte hourra-football un peu moins réfléchi — le nombre de buts encaissés en fin de match sur des contres idiots peut également en attester. Il est par ailleurs admis que l’effectif parisien est un peu bancal et que Kombouaré a dû bricoler pour placer Sessegnon à gauche et Giuly à droite. Il convient donc de se demander si la propension à marquer des buts face aux équipes faibles, et à se procurer des occasions en pagaille sur certains matches, ne vient pas plus des qualités intrinsèques des joueurs, dont le talent indéniable leur permet de briller de temps à autre même au sein d’un schéma de jeu confus. Si d’aventure Kombouaré réussissait à avoir un effectif équilibré et une infirmerie vide la saison prochaine, peut-être pourrions-nous avoir un début de réponse…

Notes

[1] À noter qu’entre 1997/1998 et 2001/2002, seuls 18 clubs évoluaient en première division, soit 34 matches au lieu de 38 habituellement.

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