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Analyse de la défaite du PSG à Monaco

Le PSG pouvait-il battre Monaco ?

Première défaite de la saison… La faute à Kombouaré ?

mardi 15 septembre 2009, par William Pontin

Le PSG pouvait-il battre Monaco ?

Dimanche soir, après avoir mené les débats pendant plus de 80 minutes, le PSG s’est finalement incliné par deux buts à zéro, avec en prime une expulsion pour Sessegnon. Antoine Kombouaré aurait-il pu, ou dû, gérer autrement les derniers instants de la rencontre ?

Retour sur la première défaite du PSG cette saison, à Monaco ce dimanche : Paris pouvait-il s’imposer ? Quelles étaient les possibilités de Kombouaré en fin de match ?

Le PSG pouvait-il gagner à Monaco ?

Certains matches voient une équipe rencontrer un adversaire qui lui est tellement supérieur que jamais le destin ne relâche son étreinte : la partie se déroule sans que l’ombre d’une possibilité de marquer ne s’entrevoie, et la défaite prend vite un goût d’inéluctable. Dans ce cas, pas de regret à avoir. Était-ce la cas face à Monaco ?

Pas du tout. Si Paris a été balloté en toute fin de première mi-temps, le reste de la partie il a dominé les débats. Giuly et Luyindula se sont retrouvés à plusieurs reprises en position de frapper, et encore plus souvent en position d’adresser une passe décisive. Mais les tirs étaient trop peu puissants, ou en dehors du cadre ; et les passes pas toujours bien dosées.

Luyindula a montré sur cette rencontre un condensé de ce dont il est capable. Un jeu dos en but tout en déviations et percussions en première mi-temps, avec des jaillissements dont Dugarry soulignera la qualité au micro de Canal+… puis, parfois, un côté brouillon. Des tergiversations au moment de frapper — Peggy n’est pas un « tueur » —, ou des ouvertures à contre-temps. Pareil pour Giuly. Hoarau a quant à lui évolué un peu plus bas que l’an passé et semble encore manquer de repères. Sessegnon, dernier élément du quatuor offensif, n’a que rarement réussi à se placer en position dangereuse. Contrairement au côté gauche de Barcelone, où Thierry Henry parvient à repiquer efficacement au moment de se servir de son pied droit, au PSG Sessegnon manque de rendement. Il n’a donné que très peu de ballons offensifs. Mais malgré cela, le Paris Saint-Germain s’est procuré d’intéressantes situations, tout au long de la partie. Des actions souvent venues de l’axe sur contre-attaques, grâce à Makelele et Clément en première rampe de lancement, ou de la droite grâce à un Cearà très inspiré.

Les Monégasques au contraire n’ont connu qu’un temps fort. Une terrible statistique illustre d’ailleurs la stérilité de leur jeu : à la 80e minute, les joueurs de Guy Lacombe ne comptaient que deux tirs cadrés !

Le PSG pouvait donc sans doute remporter sa partie. Et, paradoxalement, c’est peut-être même ce qui l’a perdu.

Les possibilités de Kombouaré

À la mi-temps, Hervé Mathoux a posé une question qui allait s’avérer cruciale. Sûr de gagner le haut du classement en cas de victoire, et mis en confiance par sa domination, le PSG ne risquait-il pas de trop se jeter vers l’avant si le score en restait à 0-0 [1] ?

Or c’est exactement le scénario qui allait se produire. Durant le money time, et alors que l’on sentait les Monégasques proches de la rupture, les joueurs du PSG ont accéléré le jeu, se procurant d’ailleurs plusieurs occasions. Mais sur la relance rapide suivant l’une d’elles, Armand — trop avancé et jamais suppléé par Sessegnon — voyait Park, couvert par Traoré, jaillir dans son dos et ouvrir le score du troisième tir cadré de son équipe. Rageant, injuste… mais fréquent au football.

Alors, que pouvait faire Kombouaré ? Changer un joueur, peut-être ? La proposition la plus évidente. Sauf qu’à y regarder de plus près, à la 80e minute de jeu, le banc parisien n’offrait pas tant de solutions que cela. Un remplacement doit apporter une plus-value, sinon autant continuer avec ceux qui jouent. Sakho, fragilisé, n’avait pas de raison de rentrer puisque la charnière n’avait plus été mise en danger depuis la pause.

Autre remplaçant, Jallet foulait déjà la pelouse depuis un quart d’heure, après la sortie de Giuly. Restaient Ngoyi, Chantôme, Sankharé et Maurice. Ngoyi joue milieu défensif. Là aussi, Clément et Makelele tenaient la baraque. Ils prenaient même le dessus physiquement sur leurs adversaires. Aucune raison de les sortir, surtout quand on connait leur impact psychologique sur le groupe.

Chantôme et Sankharé peuvent jouer milieu gauche. Sans doute leur rentrée aurait-elle pu apporter. Mais c’est plus facile à avancer une fois les trois coups de sifflet donnés ! Et puis qu’aurait-on dit si Kombouaré avait sorti Sessegnon ? On a vu que le Béninois n’a rien apporté de la soirée, si ce n’est une occasion pour la commission de discipline de se réunir et dévorer quelques petits-fours ce jeudi. Sauf que si Sessegnon était sorti, beaucoup y auraient vu une frilosité de la part du coach parisien. Sortir l’un des meilleurs passeurs du PSG et le remplacer par un jeune au profil peut-être plus défensif, alors qu’une victoire amenait Paris sur le podium ? Un entraîneur se taille une réputation à la Le Guen pour moins que ça. Et le raisonnement reste d’actualité une fois Paris mené : certes Sessegnon est un joueur nerveux. Mais pourquoi le sortir à 1-0 ? Si dès que Paris a des difficultés il faut anticiper un possible mauvais geste du Béninois, on n’en a pas fini. À lui de se calmer, et de faire preuve d’un minimum de maturité.

Reste le poste de buteur : fallait-il sortir un attaquant à 0-0 ? Hoarau, certes en phase de reprise, apporte des solutions dans le jeu long. Luyindula ne pouvait être remplacé que par Maurice, quasi inexpérimenté. Et puis de toutes manières, la faille n’est pas venue de devant…

Kombouaré s’est-il trompé ? Oui, puisque le Paris Saint-Germain a perdu. Mais bien malin qui, à dix minutes de la fin, aurait pu prévoir ce scénario. Le football reste un sport fondamentalement injuste, où dominer n’est pas gagner, et où l’incertitude a une plus grande part qu’ailleurs. Combien y avait-il de chances pour que, sur ce terrain pourri, l’ouverture vers Park ne connaisse pas un seul faux rebond, qu’il réussisse une frappe parfaite dans le tempo parfait, sur le premier contre monégasque de la partie ?

Plus que les qualités de son entraîneur, c’est peut-être davantage vers la densité du banc du PSG que cette défaite doit focaliser les inquiétudes. Mais ce secteur, qui a déjà coûté si cher à Le Guen au printemps dernier, il est désormais trop tard pour l’améliorer à court terme. Reste à attendre les retours d’Erding, Camara, le rétablissement de Sakho et la fin de la suspension de Sessegnon. Et peut-être apprendre à se contenter d’un bon match nul, sans vouloir à tout prix s’accrocher à un fantasme d’idéal offensif. Un point vaudra toujours plus que zéro.

Notes

[1] Élie Baup, qui a prouvé l’étendue de son sens tactique à Toulouse et Nantes, a répondu par la négative : aucune chance que Paris se jette à l’offensive en début de championnat. Bien vu le spécialiste !

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3 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    Thom
    16 septembre 2009 10:42

    Honnêtement, je prends généralement beaucoup de plaisir avec vos articles, très différents des autres sites.

    Par contre, j’ai de plus en plus de mal avec votre "méchanceté" plus ou moins gratuite et sur le ton employé lors de certaines critiques (même si ce n’est certes pas l’article où c’est le plus flagrant) : ici Elie Baup, la dernière fois Paganelli, le Parisien, l’équipe & co habituellement. Ils sont évidemment tous loin d’être irréprochables (comme nous tous), il est parfois très intéressant de montrer à quel point ils se trompent, mais vous allez bien trop loin et ça fait un peu acharnement, ce qui me gène un peu.

    Après, s’il n’y a que moi que ça gène, tant mieux pour vous ;).

  • #2

    William Pontin
    16 septembre 2009 18:35

    Salut Thom.

    Bon, autant te le dire, je suis hyper dégoûté que ce soit tombé sur mon article Clin d'oeil. Autant Gauthier B. ; Arno P-E ou Vivien Brunel sont naturellement méchants, autant j’essaye de rester le plus neutre possible. Et là, une petite moquerie sur Baup (qui est chauve) et hop, tu me reprends de volée Triste.

    Je plaisante…

    Je ne peux parler que pour moi. J’avoue que j’ai pas du tout envie de passer pour un rageux. Ca me ferait pas plaisir, et puis ce serait même néfaste point de vue crédibilité. Donc ton commentaire est important en ce qui me concerne. J’en tiendrai compte.

    Après, comme tu le disais, le plaisir de bosser sur PSGMAG.NET, c’est qu’on peut y balancer ce qu’on ne balance nulle part ailleurs. Et on peut y défendre le PSG quand il est attaqué de manière grotesque. Là, il n’y avait pas trop lieu, Baup n’a été ni injuste ni même méchant avec le club. C’était une pique gratuite contre ce système qui pose des entraîneurs virés de partout en "spécialistes" aptes à donner des leçons…

    Le souci c’est qu’on a tellement envie de "reprendre de volée" tous ces gars, parce qu’on est les seuls à le faire (je crois), que du coup on a tendance à s’y épuiser et à ne plus faire que ça. Là encore, je dis "on" mais je parle surtout pour moi : quand je lis certains articles, ça m’exaspère tellement que je les maile à l’équipe du site afin qu’ils soient brocardés. On n’a pas un temps infini et tous ces articles (Riolo, L’Equipe, Menes, So Foot) nous prennent des moments que l’on ne consacre plus à autre chose. C’est vrai.

    D’un autre côté il y a aussi le "Guide du Supporter Parisien", les résumés de matches, les "retours sur". On essaye donc de trouver un équilibre. Mais on a tellement souffert, avant que PSGMAG ne revienne sur la scène, de ne pas pouvoir défendre le PSG que là, du coup, on se lâche. Et puis zut, s’ils arrêtaient tous d’écrire/raconter n’importe quoi, on pourrait enfin ne parler que du PSG, non `Mort de rire ?

    Maintenant je ne sais pas ce qu’en pensent les autres, je ne réponds qu’en mon nom (puisque c’est sur mon article que c’est tombé, évidemment Sourire ).

  • #3

    Thom
    17 septembre 2009 12:04

    Salut William.

    Je suis tout d’abord désolé que ce soit tombé sur toi ;).

    Sache également que je comprends tout à fait que passer son temps à tomber sur des articles pas très travaillés et bourrés d’incohérences doit avoir un côté très frustrant :).

    Après, si on reprend ta remarque sur Elie Baup (vu qu’on est toujours sur ton article), ce que je voulais surtout dire, c’était de faire attention à ne pas ressembler à vos cibles journalistiques préférées. Si le Parisien aurait dit, ou plutôt So Foot vu que c’est plus le genre :
    "Luis Fernandez, qui a prouvé l’étendue de son sens tactique l’année dernière à Reims …" ou encore "Paul Le Guen, qui a prouvé l’étendue de son sens tactique en amenant le Paris-Saint-Germain 2 fois aux bord de la relégation …", ça donne envie de réagir non ? :). Baup ayant tout de même gagné un championnat (et une coupe de la ligue accessoirement), c’est un peu pareil.

    Je reconnais également que le fait qu’il y ait eu pas mal de "Chroniques du PSG dans les médias" dernièrement a peut-être jouer :). Et puis tu me diras, ce n’est pas ce qui m’empêche de venir très régulièrement sur PSGMAG, que j’aime beaucoup.

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