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Insultes, racisme et contestations

Sanctionner les déclarations intempestives (6/7)

Le pouvoir étant centralisé à Paris, il y a sans doute anguille sous roche…

vendredi 20 mars 2009, par Vivien B.

Sanctionner les déclarations intempestives (6/7)

Évoquez en province une quelconque décision impliquant le PSG et une instance de pouvoir — qu’il soit médiatique, politique ou footballistique —, vous entendrez rapidement parler de la protection dont bénéficierait le club de la capitale (cf. Nicolas Dieuze en mai dernier). En matière de sanctions disciplinaires prononcées par la LFP ou la FFF, c’est pourtant souvent le contraire : le Paris SG sert de laboratoire de sanctions. Les tirages de maillot dans la surface ? Seul Mario Yépès est sanctionné. Les simulations ? Seul Fabrice Fiorèse. Les démêlés des entraîneurs avec les arbitres ? Luis Fernandez. Les exemples foisonnent, nous en avons choisi quelques uns.

L’arbitrage est un sujet sensible. Que ce soit en sortant de leur zone technique ou en conférence de presse, les Parisiens énervent souvent l’homme en noir.

Lacombe et Cayzac contestent l’arbitrage

Pour leurs propos après le match Nantes 1-0 PSG du 26 novembre 2006, Guy Lacombe et Alain Cayzac ont été suspendus : deux matches ferme et un match avec sursis pour l’entraîneur parisien, un mois avec sursis pour son président. Pour citer L’Équipe, l’arbitre Bruno Coué avait ce soir-là « oublié d’expulser Pierre et de siffler un penalty après une faute de Norbert sur Diané ».

Les deux hommes avaient pointé la série d’erreurs d’arbitrage dont Paris avait été victime plus tôt dans la saison :

- Alain Cayzac : « Ce soir, je tenais à féliciter l’arbitre pour ses nombreuses erreurs sur le Paris SG. Le penalty sur Diané est indiscutable. S’il avait été sifflé, on aurait pu le marquer et mener 2-0… Il y a aussi un carton rouge que tout le stade a vu sauf une personne. Trop, c’est trop. Il faut que ça cesse. Cet acharnement est insupportable [1]. J’espère que ce sera dit et redit. »

- Guy Lacombe : « Ce n’est pas le sort qui s’acharne sur nous. Je pense que vous, les journalistes, devriez mieux faire votre métier, vous avez des yeux pour voir et si ça ne suffit pas, je vous ferai un montage pour vous montrer comment on arbitre le Paris SG depuis le début de la saison. »

Fait exceptionnel, même Marc Batta a reconnu les erreurs du match à Nantes : « Il y a des erreurs. On travaille pour qu’il y en ait moins. Dimanche à Nantes, il y avait bien penalty sur Diané. J’ai revu les images. Il y a faute du défenseur et l’arbitre n’était pas bien placé, il était un peu loin de l’action. » L’arbitre en question, Bruno Coué, ne partage pas l’avis de son patron et livre une explication très personnelle sur la non-expulsion de Pierre : « Sur la faute de Pierre, Diané n’a pas demandé de soigneur. Il y a une obstruction. C’est un jaune orange. Et, sur le geste du défenseur nantais dans la surface [Norbert], je ne siffle pas car, pour moi, c’est l’attaquant [Diané] qui provoque le contact et vient buter sur la jambe du défenseur. Je suis bien placé. Et quand je siffle ou je ne siffle pas, je ne le fais pas contre le Paris SG. Il faut arrêter avec cette histoire. »

Dans cette affaire, Joël Quiniou contredit lui aussi Coué :

Depuis le début de la saison, les arbitres ont reçu des instructions de fermeté dans le but d’assainir les surfaces de réparation et de lutter contre le jeu dur, en particulier face à la répétition des coups de coude volontaires. Ces instructions n’ont pas toujours été appliquées avec discernement, cohérence et recul. Ainsi, les tirages des maillots sanctionnés de façon irrégulière avaient suscité maintes polémiques par cette absence de lisibilité et d’uniformité. Ce manque de cohérence se pose de nouveau après la rencontre Nantes-PSG (1-1). On avait compris et apprécié que les arbitres sanctionnent sans états d’âme les coups de coude volontaires assénés au visage de leurs adversaires. Ainsi, le Monégasque Kallon face à Saint-Étienne (1-2), le Valenciennois Saez contre Troyes (3-1) ou même le Lyonnais Juninho face à Rennes (0-1), notamment, avaient été exclus. Suivant cette même logique, le Nantais Pierre aurait donc dû, lui aussi, recevoir le carton rouge. Alors que le Parisien Diané (23e) l’efface proprement d’un grand pont, le Nantais lui assène alors un coup de coude volontaire au visage. L’arbitre assistant, mieux placé, aurait dû prendre ses responsabilités en signifiant à son central, Bruno Coué, la nature exacte de ce geste, ce qui aurait évité que Pierre ne s’en sorte qu’avec un simple jaune.

Une deuxième action prête aussi à discussion. À la 49e minute, Norbert laisse traîner son pied droit en pleine surface de réparation et accroche Diané, geste intentionnel qui aurait dû être sanctionné d’un penalty. Même si on ne peut souscrire à l’idée qu’il y aurait une volonté délibérée de ne siffler que contre le Paris Saint-Germain, ce manque d’homogénéité sur les terrains de l’Hexagone peut conduire à un sentiment de frustration et d’exaspération. Il appartient aux arbitres et aux arbitres assistants de contribuer par leur vigilance, leur cohérence et leur sens des responsabilités à permettre aux différents acteurs de retrouver toute la sérénité indispensable aux débats sportifs.

Insultes, racisme et contestations : florilège de sanctions

- En novembre 2004, Jérôme Rothen est suspendu quatre matches ferme pour avoir qualifié les arbitres de « zéros » après PSG-Lyon (voir l’article 7/7). « Si nous mettons quatre matches ferme à Jérôme Rothen, c’est pour indiquer qu’à l’avenir un autre joueur placé dans les mêmes circonstances recevra la même peine  », annonce sans rire le président de la commission de discipline.

- En mars 2009 pourtant, Grégory Proment n’est sanctionné que de deux matches ferme par le CNE pour avoir déclaré : « Quand on fait de la merde, les journalistes le disent. Alors quand les arbitres font de la merde, il faut le dire aussi. Ils font toujours de la merde et, ce soir encore, ils ont fait de la merde. » Le président de Caen, Jean-François Fortin, trouvera même le moyen de pleurnicher sur le thème « les gros clubs sont protégés » : il a ainsi remercié Dominique Rocheteau pour avoir «  reconfirmé à l’ensemble des joueurs caennais que le Stade Malherbe est un club sans grade et que, de ce fait, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes ».

- En juin 2008, l’entraîneur de Strasbourg, Jean-Marc Furlan, a été suspendu trois matches ferme pour injures racistes par le CNE. Il était accusé d’avoir traité Grosso — à qui il reprochait une simulation — de «  macaroni de merde  » sur la pelouse, avant d’ajouter en conférence de presse : « On ne peut pas dire que l’Italien a renié ses gènes ou sa race. »

- En mars 2005, la commission de discipline a infligé deux matches de suspension ferme à l’entraîneur de Bastia François Ciccolini, qui avait lancé à Lorik Cana : «  Albanais de merde !  »

- En juin 2008, Gervais Martel a été suspendu pour un mois avec sursis par le CNE après la finale de la coupe de la Ligue 2008 pour avoir déclaré notamment : « Il y a un penalty imaginaire de sifflé. C’est incroyable qu’un arbitre qui est soi-disant parmi les meilleurs arbitres français puisse prendre une telle décision, il faut le mettre six mois en National. » Jean-Pierre Papin a quant à lui écopé d’un match de suspension ferme et un avec sursis pour avoir accusé l’arbitre de «  vol  » le même jour.

- En septembre 2005, Gérard Brianti, le vice-président de l’AS Monaco, a été suspendu quinze jours de toutes fonctions officielles par le CNE. Il avait déclaré à propos d’Olivier Thual : « Il faut que l’arbitre change de métier et qu’il retourne arbitrer des matches de quartiers. C’est inadmissible. »

- En novembre 2006, Maurice Cohen — «  arbitrage à la con  » — et Jacques Rousselot — «  match faussé  » -, respectivement présidents de Nice et Nancy, sont suspendus un mois ferme. Frédéric Antonetti écope quant à lui d’un match ferme et deux matches avec sursis par le CNE. Le président niçois se lancera alors dans l’habituelle dénonciation du complot contre les petits clubs, par opposition aux gros clubs qui seraient protégés : « Nice et Nancy sont considérés comme des petits clubs. Je n’apprécie pas ce sentiment d’inégalité et de justice à deux vitesses. »

- En mars 2009, Jean-Michel Aulas est toujours en liberté.

Notes

[1] Lacombe et lui ont précisé les actions auxquelles ils font référence :
- Trophée des Champions : Lyon 1-1 PSG (5 t.a.b. à 4). Penalty fantaisiste pour Lyon à 0-1 pour Paris.
- 4e journée de L1 : Sochaux 3-2 PSG. Deux penalties pour Sochaux (voir Yépès et les tirages de maillot).
- 5e journée de L1 : PSG 1-3 OM. Penalty pour Marseille à 0-0 (idem).
- 8es de coupe de la Ligue : Lyon 2-1 PSG. But hors-jeu de Wiltord à 0-1 pour Paris.
- 12e journée de L1 : PSG 1-3 Lens. Hors-jeu inexistant contre Kalou à 1-1.
- 14e journée de L1 : PSG 0-2 Bordeaux. But de Rozehnal refusé pour une faute de Yépès sur Enakarhire à 0-0 puis oubli d’un penalty sur Pauleta.

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