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Guillaume Hoarau : « Je m’inspire de Kezman »

dimanche 19 décembre 2010, par Julien Siriex

Après une première saison parisienne des plus réussies — 17 buts en championnat en 2008/2009 —, Guillaume Hoarau en a connue une seconde décevante avec simplement 6 buts inscrits en L1, notamment à cause de multiples blessures qui l’ont éloigné longuement des terrains. Cette année, malgré un passage à vide durant les mois de septembre et d’octobre, le Réunionnais semble reprendre du poil de la bête, notamment grâce à un mental désormais à toute épreuve.

Et si le Parisien a su redresser la barre, c’est aussi parce qu’il a déjà connu ce problème d’efficacité par le passé. Il avait connu pareille mésaventure au Havre, comme il l’a raconté dans un portrait publié jeudi par L’Équipe :

J’ai revu mes galères du Havre. Ces séances à cravacher dans la boue, sous la neige. Et pourtant, le week-end, j’étais sur le banc. J’écoutais la musique de chez moi, je regardais les photos de famille… J’ai été à deux doigts de tout lâcher pour rentrer à la Réunion. Je ne souhaite à personne de vivre ça… Même si, au final, ça m’a aidé à me construire.

À Paris, il a donc décidé de se servir de ses expériences passées afin d’aller de l’avant, de se relever et ainsi de revenir plus fort. Fin octobre, après son dixième match consécutif sans but, il a trouvé un moyen pour se redonner confiance :

Je suis allé sur YouTube voir tous les buts que j’avais inscrits pour Paris. Pour me dire que, quand même, je n’étais pas bidon.

Pour parvenir à remonter la pente, il s’est également appuyé sur les carrières de certains de ses partenaires, comme Marcos Ceará — « toujours à fond » — ou Mateja Kezman :

Il est resté là trois ans. Il ne jouait pas, mais à l’entraînement il ne lâchait rien. Un vrai chien ! […] Moi, malgré toute ma bonne volonté, je lâche un peu, parfois. Le ballon arrive, je le contrôle tranquille. Une petite remise et je repars. J’oublie d’avoir les crocs, le couteau entre les dents. Peut-être ma nonchalance naturelle… Mais j’ai identifié le truc. Et j’y bosse !

Guillaume Hoarau semble donc avoir trouvé la recette qui permet à un joueur de passer de bon à incontournable : du sang froid, du réalisme et surtout un mental à toute épreuve. D’ailleurs, sa préparation aux abords d’une rencontre reflète ce nouvel aspect de sa personnalité :

Avant, le jour du match, la pression s’invitait dès le réveil. Je faisais tout pour la retarder. Mettre de la musique, chanter, me coiffer, me raser, parler au téléphone… C’était une forme de fuite. Je faisais le match avant de le jouer. Aujourd’hui, avec le métier, la pression ne monte que lors de la causerie, trois heures avant la rencontre. En équipe de France, Laurent Blanc a eu une super phrase : « Ça ne sert à rien d’être prêt trois jours ou une semaine avant. C’est le soir du match qu’il faut être présent. » […] Si je rate les premiers duels, j’ai appris à ne plus douter. Avant, j’étais mort. Fébrile. Je ne savais plus faire une passe. Avec la maturité, si je loupe une occasion, j’évacue. Je me dis que la prochaine sera pour moi.

Retour sur son malaise pendant Lorient-PSG

Le portrait de Guillaume Hoarau dans L’Équipe fut l’occasion pour l’attaquant parisien de revenir sur les images du match Lorient-PSG, lorsqu’il avait dû s’allonger sur le banc : « En fait, à la suite d’un centre de Nenê, j’ai tenté de couper la trajectoire du ballon, raconte-t-il. Mais j’ai percuté le défenseur Ecuele Manga. J’ai vu que lui saignait et s’était fait recoudre. Moi, j’ai pris un coup en pleine tempe. J’avais des nausées, je voyais trouble. Sonné, à l’ouest. Le coach m’a fait sortir. Assis sur le banc, lors de l’égalisation de Nenê, je me suis levé de joie. D’un coup. Mais là, ça s’est mis à vraiment tourner dans ma tête. J’ai préféré m’allonger. Le doc [Éric Rolland] m’a dit de fermer les yeux et de respirer. J’étais dans un état de somnolence, comme à la suite d’un K.-O. J’ai fait un scanner rassurant le lendemain. Je me suis dit : “Ça doit être chaud de faire de la boxe.” Il y a eu plus de peur que de mal. »

Guillaume Hoarau (photo Éric Baledent)

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