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Semaine spéciale PSG - OM

[28e j.] Les joueurs qui ont connu le PSG et l’OM

Les joueurs qui ont joué dans les deux clubs

jeudi 12 mars 2009, par Arno P-E, Gauthier B.

[28e j.] Les joueurs qui ont connu le PSG et l'OM

Les difficiles relations entre supporters du PSG et de l’OM amènent certains joueurs de ces clubs à déclarer que jamais ils ne pourraient passer chez l’adversaire. Pourtant, que ce soit après avoir pris le temps d’évoluer quelques saisons dans une troisième équipe, ou en passant directement de l’un à l’autre, nombreux sont les exemples de footballeurs ayant évolué à Paris et à Marseille.

Ce Marseille-PSG sera l’occasion des retrouvailles pour Makélélé, Camara et Luyindula d’une part, M’Bami et Cana d’autre part.

Portraits de joueurs

Lorik Cana, l’ingrat

Parti très jeune du Kosovo en guerre, Lorik Cana débute sa formation de footballeur à Lausanne. Son père Agim finit sa carrière de joueur professionnel, en Suisse, quand les premières propositions concernant Lorik tombent sur son bureau. À seize ans à peine, le jeune Albano-Kosovar intéresse le club londonien d’Arsenal. Pourtant, c’est bien le Paris Saint-Germain qui accueillera Lorik Cana en 2000, des problèmes de visa ayant empêché le jeune footballeur de signer en Angleterre. Cana poursuit alors sa formation au Camp des Loges, évoluant en CFA sous les couleurs du PSG. Il faudra attendre la saison 2002/2003 pour que Luis Fernandez le lance, à Nantes. Mais ce n’est qu’avec l’arrivée de Vahid Halilhodzic, la saison suivante, que le milieu de terrain accède régulièrement à l’équipe professionnelle : de 3 matches de L1 pour sa première saison, il passe à 32 sous les ordres du coach bosnien en 2003/2004. Après cette année encourageante, Lorik Cana prendra part aux six rencontres de la campagne européenne du PSG en Ligue des Champions, réalisant notamment un très bon match à Chelsea.

L’hiver voit Halilhodzic contraint au départ après le conflit entre le club et les supporters du Paris SG. Laurent Fournier prend sa suite et maintient sa confiance au milieu albanais, qui disputera de nouveau 32 rencontres du championnat sur un an. Lors de l’été 2005, Cana prolonge son contrat au PSG… avant de quitter le club, dans la foulée. Plusieurs raisons à cela : tout d’abord, l’arrivée de Vikash Dhorasoo. Pour exploiter au maximum les qualités du Milanais, Laurent Fournier choisit un milieu à quatre, avec Dhorasoo en vrai n°10, dans l’axe, Rothen à gauche, et Cissé à droite, placés devant un seul récupérateur. Mais pour cet unique poste ultra défensif, l’entraîneur parisien préfère utiliser Modeste M’Bami. Lors des quatre premières journées, Cana débutera systématiquement sur le banc. Les résultats donnent raison au coach puisque le PSG pointe fin août en première place du classement, avec 3 victoires et un nul.

Mais là où un Luyindula version 2008/2009 décide de serrer les dents et de se battre pour reconquérir sa place, l’entourage de Lorik Cana emploie une stratégie très particulière. Son agent et père, Agim Cana, s’invite dans le bureau de Jean-Michel Moutier, directeur sportif du PSG, pour exiger un transfert immédiat à Marseille… PSG/OM, les meilleurs ennemis évoque l’affaire :

Jean-Michel Moutier […] se souvient de cet épisode aux frontières du grand banditisme :

Un jour au Camp des Loges, on vient me dire que le père du joueur veut me voir. […] On se retrouve face à un homme en colère, qui nous fait clairement comprendre qu’il faut transférer son fils à Marseille. Une transaction qu’il exige à la fois rapide et sans discussion. Devant notre surprise, l’homme reste froid et nous menace en mimant un pistolet avec ses doigts. La discussion prend fin rapidement.
[…] Il semble que les menaces proférées étaient sérieuses. Le PSG a en effet demandé à la police d’enquêter sur la famille du joueur afin d’évaluer les risques du dossier. La réponse des représentants de l’ordre sera limpide : « Si vous ne voulez pas d’ennuis, libérez-vous de ce joueur. La menace est réelle.  » Moutier dit n’avoir pas hésité à l’annonce de cette information : « La police aurait pu nous défendre, mais bon, elle ne dort pas avec toi, la police ! […] De toute façon, dès que le président a eu la confirmation du réel danger, il m’a dit de régler ça au plus vite. »

Dans la foulée, le 25 août 2005, Lorik file donc à l’OM. Un transfert précipité, et décidé alors même que Fournier déclarait compter sur le milieu de terrain albanais. Mais surtout, un transfert qui intéressera la justice, une importante somme d’argent ayant transité via un compte monégasque, d’après La Provence citée par le livre de Pérès, Riolo et Aiello. Une enquête a été ouverte pour abus de biens sociaux, complicité et recel, faux et usage de faux. Commissions occultes, menaces physiques, certains clubs aiment à recruter des joueurs au profil bien marqué [1]. Ce départ à la Fiorèse [2] n’étonne pourtant pas les supporters Ultra. En privé, Cana avait déjà confié son intérêt pour l’Olympique de Marseille. Mais là où le fils voit le club de son cœur, le père considère surtout son portefeuilles : « La saison passée, Lorik a quand même joué les trois derniers mois d’enfer sur une jambe ! Mais personne ne s’en est souvenu. Ça lui a fait mal. Sans parler de ses conditions salariales jusqu’à la prolongation de son contrat. Pendant ces deux grosses saisons, il a gagné en deux ans ce que touche Pauleta en un mois ! […] Pour nous, Lorik était victime d’une énorme injustice à Paris. » Chacun ses priorités, et sa conception de la justice.

Une fois à Marseille, Lorik Cana ne change pas sa façon de jouer : il continue à accumuler les tacles violents, dans une indifférence inexplicable. S’imposant dans le cœur des Marseillais grâce à sa combativité exemplaire et ses déclarations d’amour répétées, Cana aura en plus le bon goût d’inscrire le but qui met fin à l’incroyable période d’invincibilité de son ancien club. Dès octobre 2005, il marque de la tête sur corner le but de la victoire d’un OM-PSG entaché par une lamentable histoire d’ammoniaque versé dans les vestiaires parisiens [3]. C’est surtout son comportement qui choquera les supporters du Paris SG, son club formateur. Habitués à voir Pauleta refuser de fêter ses buts contre Bordeaux, par respect pour son ancienne équipe, les Parisiens assisteront médusés au sketch d’un Cana se perdant en d’infinies célébrations. Certains ont la classe et savent ce que gratitude signifie, d’autres pas.

Lorik Cana bénéficiera après cet exploit du statut de taulier de l’OM, puis gagnera le brassard de capitaine d’une équipe dans laquelle il espère revenir cette semaine. Blessé au genou depuis deux mois, il devrait pouvoir rejouer dimanche, pour un clasico qu’il ne redoute guère. L’Albanais n’en a perdu que deux, sur les onze disputés tant sous le maillot du Paris SG que de l’OM ! Toutefois, si cette statistique impressionne, un espoir subsiste pour les supporters du Paris Saint-Germain : les seules fois où Cana s’est incliné, c’était sous le maillot phocéen ! En finale de coupe de France, et cette saison, à domicile en championnat. Directement mis en cause ce soir-là sur deux des buts parisiens, il n’avait d’ailleurs pas été épargné par la presse : Hervé Penot l’avait crédité d’une note de 3 dans L’Équipe

Zoumana Camara, la sérénité retrouvée

Au milieu des années 1990, plusieurs grosses écuries européennes découvrent la qualité des centres de formation français et profitent des législations un peu faiblardes pour délester certains clubs de leurs jeunes les plus prometteurs. Vieira, Silvestre, Dabo, Frey… des joueurs avec tout au plus une saison en première division se retrouvent donc à tenter l’aventure étrangère, pour des fortunes diverses. Zoumana Camara, formé à Saint-Étienne, est de ceux-là. Âgé de 19 ans, il rejoint l’Inter Milan en 1998, mais n’y joue jamais. Il effectue deux prêts consécutifs, à Empoli puis à Bastia, où il se révèle aux yeux des observateurs français. Bien que faisant partie d’une des rares équipes à avoir encaissé un but d’Igor Yanovski, le défenseur présente d’énormes qualités physiques, et est considéré comme l’un des stoppeurs les plus rapides de première division. C’est fort logiquement que l’OM s’intéresse à lui et il débarque sur la Canebière en juin 2000.

Ce n’est pas la meilleure période de l’histoire marseillaise, les personnages folkloriques se succèdent au sein du club phocéen. Zoumana Camara voit ainsi défiler Yves Marchand, Abel Braga, Éric Di Meco, Javier Clemente et surtout Bernard Tapie. Mais le jeune défenseur fait preuve d’une grande maturité et s’avère être l’un des meilleurs joueurs d’une équipe qui termine sa saison à la 15e place, très proche de la relégation. Si bien qu’il est même appelé en juin 2001 pour disputer la coupe des confédérations au Japon et en Corée du Sud, côtoyant Laurent Robert et Mickaël Landreau. Il y honore d’ailleurs sa seule sélection chez les Bleus, face à l’Australie.

La deuxième saison olympienne est plus compliquée puisque fin octobre 2001, il se blesse gravement aux adducteurs. Bernard Tapie, le dirigeant d’alors, veut tout révolutionner et, las de la persistance de la blessure du joueur, il décide de le vendre, pour le remplacer par l’inoubliable Torrisi. Très inspiré, Tapie glisse cette merveilleuse phrase : «  Le jour où il rejouera au foot, il pleuvra de la merde  » [4]. Quoi qu’il en soit, Zoumana Camara quitte l’OM au mercato hivernal et a le choix entre deux clubs : Paris et Lens. Il opte pour Lens, qui semble être un club plus stable à l’époque, mais il n’est pas au bout de ses soucis physiques. Il ne joue pas durant les six premiers mois, puis retrouve enfin le terrain malgré une pubalgie, et Joël Muller l’utilise souvent comme arrière droit. Bref, rien ne va, et sa mauvaise période s’achève par un prêt infructueux à Leeds, club alors en complète déchéance — demi-finaliste de la Ligue des Champions en 2001, le club est relégué fin 2004.

Finalement, après plusieurs années de galère, Camara donne un second souffle à sa carrière en signant chez son club formateur, Saint-Étienne. Là, il passe trois belles années durant lesquelles il retrouve un très bon niveau et est même de nouveau appelé en sélection par Raymond Domenech, sans toutefois jouer. En 2007, il a de nouveau l’occasion de rejoindre un grand club français puisque le PSG d’Alain Cayzac en fait sa priorité au poste de défenseur. Les négociations sont rudes et les dirigeants des deux clubs peinent à trouver un accord. Malgré sa volonté de départ affichée, Papus refuse d’aller au bras de fer avec le club qui l’a relancé. Sous les conseils de Paul Le Guen, le défenseur central continue à se préparer sérieusement avec le club stéphanois, en attendant une issue positive. Ce qui finit par arriver en juillet : il signe alors au Paris SG pour 6 M€.

À Paris, Camara revit en quelque sorte sa première année marseillaise. L’équipe lutte pour le maintien et enchaîne les mauvais résultats, tandis que Camara s’avère être une des rares satisfactions de l’effectif. À ses qualités physiques naturelles, il semble avoir rajouté son expérience et sa science du placement qui font de lui l’élément incontournable de la défense. Que ce soit au côté de Bourillon, Sakho ou Yépès, Camara réalise des performances solides. Si bien qu’à l’intersaison 2008, on parle de lui comme potentiel capitaine du club, avant que Makélélé arrive et prenne logiquement le brassard. Pas déçu du tout, Camara continue sur sa lancée et il joue presque tous les matches, cette fois au sein d’une équipe qui joue les premiers rôles en championnat. Finalement, dix ans après son départ prématuré à l’Inter, Camara a enfin ce qu’il cherchait : il est un titulaire indiscutable d’un club de haut de tableau.

Peguy Luyindula, l’exemple

L’histoire de Luyindula est paisible et on ne peut plus classique jusqu’en 2004. Il suit un parcours linéaire, où il passe de Niort à Strasbourg pour atterrir à Lyon. Là, il découvre l’Europe, les trophées, l’Équipe de France, et croise déjà la route de Paul Le Guen. Luyindula est alors un grand espoir du football français, reconnu pour ses qualités techniques et collectives, et tout va bien pour lui jusqu’au moment où il décide de signer à l’OM. Il déclarera plus tard à France Football qu’il a signé à l’OM pour « vivre autre chose » : « Marseille, c’est un défi de footballeur autant qu’un défi d’homme. Et puis, médiatiquement, Lyon et l’OM n’ont rien à voir. Lors d’un stage en Suisse, au même endroit qu’avec l’OL, il y avait dix fois plus de monde. C’est inimaginable. » Il s’avère que le terrain était littéralement miné : en 2003/2004, l’OM avait comme attaquant de pointe Didier Drogba, véritable étoile filante, qui au bout d’une saison de très haute volée s’en va à Chelsea contre une indemnité de 36 M€. Acheté 11 M€, Luyindula est donc supposé le remplacer dans le rôle du buteur de l’équipe, fonction qu’il n’a jamais occupée, malgré de très bonnes statistiques à l’OL.

Luyindula traverse donc sa saison olympienne, devant porter le poids d’une attente excessive. Malheureusement, difficile de se faire une place dans une équipe coachée successivement par José Anigo et Philippe Troussier. La saison est mouvementée et l’équipe termine son championnat à une honorable cinquième place. Luyindula n’y est pas étranger puisqu’il est le meilleur buteur du club avec 10 buts, ce qui est un bon score vu son jeu très collectif. Mais pour beaucoup, ce n’est pas assez — à commencer par le nouveau directeur sportif, Anigo, qui le tance publiquement à intervalles réguliers. Au début de l’année 2005, l’OM annonce pourtant compter sur lui, ce qui n’est qu’un leurre : Anigo et le nouvel entraîneur Jean Fernandez l’invitent à partir, et Luyindula, qui n’avait rien contre le fait de persévérer au Vélodrome, trouve son salut en étant prêté à Auxerre. Il effectue à nouveau une bonne saison, mais Auxerre ne l’achète pas, peut-être parce que le nouvel entraîneur bourguignon n’avait déjà pas voulu de lui à l’OM un an plus tôt…

Luyindula est donc obligé de transiter par l’OM pour se retrouver à nouveau prêté, cette fois dans le club cimetière de vieilles gloires françaises, Levante [5]. Là-bas, il passe six mois difficiles, sans marquer, avant que Paul Le Guen, tout juste nommé entraîneur du PSG, rappelle son ancien attaquant. Luyindula saute sur l’occasion, arguant que le PSG est le club de son cœur, expression qui a perdu de son sens depuis déjà pas mal de temps…

Il est alors prêté avec option d’achat au PSG, et en acceptant un salaire à la performance — lubie d’Alain Cayzac qui ne sera appliquée que pour deux joueurs. Quoi qu’il en soit, si Luyindula n’est pas tout de suite extrêmement performant, son arrivée est perçue comme une bouffée d’air frais. Joueur intelligent et excellent remiseur, il semble être le complément idéal de Pauleta. Et dans la course au maintien de 2007, il marque trois buts très importants — face au Mans, face à Nantes et à Toulouse. Sa deuxième saison est en revanche bien moins glorieuse. Le Guen lui fait confiance au début, mais Luyindula ne réussit pas grand chose. Il marque quelques buts importants — 5 au total —, mais ses remises géniales un an plus tôt ne passent plus, il a l’air nonchalant et le public du Parc des Princes, très cruel, ne lui pardonne plus rien. Malgré tout, il a le mérite d’obtenir le penalty décisif en finale de la coupe de la Ligue.

À l’intersaison 2008, devant les renforts offensifs de poids, les sifflets du public lors de la présentation officielle de l’équipe parisienne et la hiérarchie des attaquants parisiens qui le place en cinquième attaquant au mieux, tout le monde pense qu’un départ est la meilleure solution pour lui. Probablement à l’étranger. Mais finalement, Luyindula ne bouge pas et s’accroche. Grâce au turn-over de Le Guen, il retrouve du temps de jeu dans les diverses coupes, et saisit sa chance. Le numéro 8 du PSG s’avère être excellent à chacune de ses apparitions : il bouleverse la hiérarchie en aspirant à une place de titulaire en championnat, qu’il retrouve dès janvier 2009 et, surtout, il marque énormément. Dorénavant, le public l’acclame : Luyindula est devenu l’exemple à suivre pour tous les joueurs au fond du trou. Il a eu au PSG la seconde chance qu’il n’a jamais eue avec l’OM…

Modeste M’Bami, l’instable

Après plusieurs bonnes années à Sedan, le jeune Camerounais Modeste M’Bami signe au PSG en 2003 pour 3 M€. L’effectif parisien est alors en pleine reconstruction post-Luis, et la priorité de Vahid Halilhodzic était de faire signer Essien. Mais les pratiques douteuses de Jean-Michel Aulas sont passées par là, et la cellule de recrutement du PSG se rabat sur le natif de Yaoundé en le rattrapant in extremis alors qu’il était sur le point de signer à Wolverhampton. Le jeune homme forme alors un duo de récupérateurs inattendu avec Lorik Cana, et s’avère surtout très performant. Collectivement, la saison est parfaite puisque cette équipe dont personne n’attendait rien termine à un cheveu du titre et remporte la coupe de France. La doublette de jeunes milieux est donc reconduite en 2004/2005, mais cette deuxième saison s’avère nettement moins bonne pour le PSG. M’Bami fait alors figure d’exception. Les nouvelles recrues tardent à s’acclimater au club, les anciens ne confirment pas leur excellent exercice précédent, et M’Bami est le seul à surnager en enchaînant les bonnes prestations. Il est alors considéré comme le meilleur milieu défensif de L1 avec Mickaël Essien.

C’est visiblement suffisant pour que M’Bami se sente pousser des ailes, puisqu’à la veille d’un match capital pour le PSG en Ligue des Champions, il clame son envie de quitter le PSG. La raison avancée est que son club n’a pas les résultats escomptés : M’Bami songe probablement à Chelsea, ou à un autre gros club anglais. Le sort décide de le punir de ses propos maladroits puisque pour le fameux match face au CSKA Moscou, il se blesse gravement dès la première minute de la rencontre, et est sur la touche jusqu’au printemps. Évidemment, ses rêves de départ pour un grand club s’estompent immédiatement. Il redémarre donc la saison 2005/2006 avec le PSG, et les choix tactiques de Laurent Fournier le placent en concurrence avec Lorik Cana. L’Albanais, dégoûté de cette concurrence, réagit mal et s’en va. M’Bami regagne donc sa place de titulaire sans trop forcer. Il déclare même à la presse française, à propos de son ancien coéquipier, qu’il ne comprend pas son choix : « Je pourrais quitter le PSG pour un autre club, mais pas pour l’OM. » Une question de principe certainement.

La saison de M’Bami est quelconque, il réalise de bons matches sans être transcendant, Fournier le plaçant même sur le banc par moments, lorsqu’il replace Armand au milieu de terrain. À la fin de la saison, c’est donc sans surprise qu’il annonce qu’il veut quitter le club parisien, et envoie ainsi un recommandé à sa direction prévenant qu’il va faire jouer sa clause de stabilité. Seulement, un an et demi après ses dernières excellentes performances, les recruteurs de gros clubs ne se bousculent pas pour enrôler le Camerounais. Fin août, M’Bami se résigne donc à rejoindre la terre d’accueil des anciens parisiens, l’Olympique de Marseille.

Il joue donc son premier match sous ses nouvelles couleurs face au PSG, et l’emporte 1-3 à Paris. Sans être réellement indiscutable ni irrésistible, il joue très souvent, et c’est à partir du moment où il marque le but de la victoire face à Troyes, en fin de saison, qu’il se fait définitivement accepter par les supporters marseillais. Malgré ce crédit, il ne débute pas la saison 2007/2008 comme titulaire et se retrouve remplaçant de… Lorik Cana, l’homme qu’il avait indirectement poussé hors du PSG deux ans plus tôt. Mais l’arrivée d’Éric Gerets au poste d’entraîneur et les diverses blessures en défense font que l’entraîneur belge replace Cana en défense et fait de M’Bami son homme de base au milieu de terrain. M’Bami retrouve alors son niveau de 2004, et devient indispensable dans son rôle de harceleur-relayeur.

Et c’est à ce moment-là que M’Bami reproduit son sketch parisien, en décidant à nouveau qu’il est temps pour lui de partir. Sauf qu’à nouveau, aucune négociation n’aboutit, et M’Bami se résigne à entamer un autre saison à l’OM. Annoncé à nouveau partant au dernier mercato, il est toujours bien présent dans l’effectif phocéen, et ses performances restent de bonne facture. Il joue régulièrement, mais comme au PSG, avec toujours dans un coin de la tête une volonté farouche de quitter son club.

Joueurs en commun au Paris SG et à Marseille

Dans les effectifs actuels

Ils furent à Marseille, ils jouent au PSG

- Claude Makélélé : à Marseille de 1997 à 1998 (32 matches, 2 buts), au PSG depuis 2008 (6 matches).

- Zoumana Camara : à Marseille de 2000 à janvier 2002 (42 matches, 1 but), au PSG depuis 2007 (47 matches, 1 but).

- Peguy Luyindula : à Marseille de 2004 à 2005 (35 matches, 10 buts), au PSG depuis 2006 (50 matches, 8 buts).

Ils furent au PSG, ils jouent à Marseille

- Modeste M’Bami : au PSG de 2003 à 2006 (83 matches, 1 but), à Marseille depuis (60 matches, 1 but).

- Lorik Cana : formé au PSG, où il a joué de 2000 à août 2005 (71 matches, 2 buts), à Marseille depuis 2005 (101 matches, 5 buts).

Dans le passé…

Ils furent à Marseille, puis au PSG

- Jérôme Alonzo : à Marseille de 1995 à 1997 (43 matches), au PSG de 2001 à 2008 (71 matches).

- André Luiz : à Marseille de 2001 à 2002 (22 matches, 2 buts), au PSG de 2002 à 2003 (17 matches, 1 but).

- Kaba Diawara : à Marseille de 1999 à décembre 1999 (15 matchs), au PSG de décembre 1999 à 2000 (11 matches), de 2001 à janvier 2002, et en août 2003 (3 matches).

- Peter Luccin : à Marseille de 1998 à 2000 (51 matches, 2 buts), au PSG de 2000 à 2001 (26 matches, 1 but).

- Stéphane Dalmat : à Marseille de 1999 à 2000 (29 matches, 1 but), au PSG de 2000 à janvier 2001 (19 matches, 1 but).

- Alain Roche : à Marseille de 1989 à 1990 (25 matches), au PSG de 1992 à 1998 (151 matches, 15 buts).

- Laurent Fournier : à Marseille de 1990 à 1991 (17 matches, 2 buts), au PSG de 1991 à 1994 (93 matches, 10 buts) et de 1995 à 1998 (92 matches, 1 but).

- Benoît Cauet : à Marseille de 1987 à 1990 (26 matches, 1 but), au PSG de 1996 à 1997 (35 matches, 4 buts).

- Bernard Pardo : à Marseille de 1990 à 1991 (26 matches, 1 but), au PSG de 1991 à 1992 (6 matches).

- Yvon Le Roux : à Marseille de 1987 à 1989 (63 matches, 4 buts), au PSG de 1989 à 1990 (13 matches, 1 but).

- Michel N’Gom : à Marseille de 1977 à 1978 (7 matches, 1 but) et de 1979 à 1981 (53 matches, 25 buts), au PSG de 1981 à 1984 (72 matches, 22 buts).

- Marcel De Falco : à Marseille de 1979 à 1983 (133 matchs, 12 buts), au PSG de 1983 à 1984 (4 matches, 1 but).

- Jean-Pierre Tokoto : à Marseille de 1968 à 1969 (11 matches, 1 but) et de 1971 à 1972 (1 match), au PSG de 1975 à 1977 (50 matches, 12 buts).

- Jean-Pierre Dogliani : à Marseille de 1961 à 1964 (62 matches, 17 buts), au PSG de 1973 à 1976 (90 matches, 23 buts).

- Jean Djorkaëff : à Marseille de 1966 à 1970 (133 matches, 12 buts), au PSG de 1970 à 1972 (64 matches, 7 buts).

- Jean-Pierre Destrumelle : à Marseille de 1966 à 1970, au PSG de 1970 à 1972 (32 matches).

Ils furent au PSG, puis à Marseille

- Fabrice Fiorèse : au PSG de janvier 2002 à 2004 (81 matches, 13 buts), à Marseille de 2004 à 2005 (18 matches, 2 buts) et de 2007 à décembre 2007 (0 match).

- Frédéric Déhu : au PSG de 2000 à 2004 (119 matches, 6 buts), à Marseille de 2004 à 2006 (57 matches, 1 but).

- Habib Beye : formé au PSG, à Marseille de 2003 à août 2007 (128 matches, 2 buts).

- Djamel Belmadi : formé au PSG, où il a joué de 1992 à 1996 (1 match), à Marseille de janvier 1998 à août 1998 (0 match), de 1999 à janvier 2003 (63 matches, 9 buts).

- Bruno N’Gotty : au PSG de 1995 à 1998 (80 matches, 7 buts), à Marseille de 2000 à 2002 (32 matches).

- Pascal Nouma : au PSG de 1994 à 1996 (51 matches, 10 buts), à Marseille de 2001 à 2002 (11 matches, 1 but).

- Florian Maurice : au PSG de 1997 à 1998 (29 matches, 7 buts), à Marseille de 1998 à 2001 (62 matches, 23 buts).

- Cyrille Pouget : au PSG de 1997 à 1998 (14 matches, 2 buts), à Marseille de 1999 à 2001 (23 matches, 5 buts).

- George Weah : au PSG de 1992 à 1995 (96 matches, 32 buts), à Marseille de 2000 à 2001 (19 matches, 5 buts).

- Daniel Bravo : au PSG de 1989 à 1996 (217 matches, 23 buts), à Marseille de 1998 à 1999 (20 matches, 1 but).

- Patrick Colleter : au PSG de 1991 à 1996 (157 matches, 1 but), à Marseille de 1997 à 1999 (41 matches).

- Jocelyn Angloma : au PSG de 1990 à 1991 (36 matches, 6 buts), à Marseille de 1991 à 1994 (86 matches, 3 buts).

- Claude Lowitz : au PSG de 1985 à 1987 (28 matches), à Marseille de 1987 à 1988 (22 matches).

Ils furent au PSG, puis à Marseille, puis de nouveau au PSG

- Jérôme Leroy : au PSG de 1992 à 1995 et de 1996 à décembre 1999 (74 matches, 2 buts), à Marseille de janvier 2000 à janvier 2002 (47 matches, 7 buts) et de retour au PSG de janvier 2001 à septembre 2003 (49 matches, 8 buts).

- Xavier Gravelaine : au PSG de 1993 à 1994 (21 matches, 2 buts), et de 1995 à novembre 1995 (5 matches, 1 but) puis à Marseille de 1996 à 1998 (62 matches, 25 buts) et de retour au PSG de janvier 1999 à septembre 1999 (7 matches).

Il fut à Marseille, au PSG, puis de retour à Marseille

- Bruno Germain : à Marseille de 1988 à 1991 (80 matches, 9 buts), au PSG de 1991 à 1993 (43 matches, 3 buts) et de retour à Marseille de 1994 à 1995 (37 matches, 3 buts).

- Sarr Boubacar : à Marseille de 1975 à 1976 et de 1977 à 1979, au PSG de 1979 à 1983 (98 matches, 30 buts), et de retour à Marseille de 1983 à 1986.

Et dans le staff ?

- Abel Braga : joueur au PSG de 1979 à 1981 (45 matches, 9 buts), entraîneur à Marseille d’août à novembre 2000.

- Tomislav Ivic : entraîneur du PSG en 1989/1990, de Marseille en 1991/1992 puis en 2001.

Notes

[1] « Oui, on savait ce qui s’était passé avec Paris, raconte benoitement Anigo aux auteurs de PSG/OM, les meilleurs ennemis. Et après ? Moi, ça ne me fait pas peur. Ici on est habitué à voir des types louches, alors pour nous, c’est normal. Moutier et Blayau ont simplement découvert un monde qu’ils ne connaissaient pas, c’est tout ! »

[2] Fabrice Fiorèse avait quitté le Paris Saint-Germain pour l’OM la saison précédente, le jour même de clôture de la période des transferts.

[3] Bien que le délégué de la LFP ait notifié dans son rapport que l’air du vestiaire parisien était proprement irrespirable, il n’y aura aucune sanction à l’encontre de l’OM.

[4] À noter que quelques années plus tard, le prophète Tapie dira à Alain Cayzac : « Le jour où Canal+ vendra le PSG, tu pourras m’appeler Bernadette. »

[5] Laurent Robert, Frédéric Déhu et Olivier Kapo sont passés par ce club, et pas au meilleur moment de leur carrière respective.

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