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Analyse avant Lorient-PSG

Le PSG doit apprendre à vivre sans Sessegnon

Et si Rodez était plus qu’un simple accident ?

vendredi 6 mars 2009, par William Pontin

Le PSG doit apprendre à vivre sans Sessegnon

Tous les amoureux du PSG, Le Guen en tête, avaient exprimé leur inquiétude en apprenant la lourdeur de la peine visant Stéphane Sessegnon. Des trois matches de suspension que le milieu de terrain devra passer en tribunes, le premier était a priori le plus facile. Cela n’a pas empêché les Parisiens de chuter lourdement. De là à en déduire que l’absence de son meneur de jeu condamnerait le Paris Saint-Germain à l’échec…

Il aura suffit d’un match face à de modestes amateurs pour lever le voile sur le terrible vide laissé par l’absence forcée de Sessegnon.

Un seul être vous manque…

Après le match à Rodez, ceux qui doutaient encore du véritable poids que la mobylette béninoise pouvait porter sur un match du Paris Saint-Germain ont rangé leur costume de sceptiques au vestiaire. En l’absence de Stéphane Sessegnon, les lacunes offensives d’un PSG méconnaissable ont sauté aux yeux.

De par son jeu tourné vers l’avant, le meneur parisien pèse sur les défenses. Grâce à une conduite de balle exceptionnelle, facilitée par une technique hors du commun et un centre de gravité très bas, Sessegnon joue naturellement le rôle de plaque tournante du PSG. Ce n’est pas un hasard si Rothen a vécu un début de saison en dessous de ceux auxquels il avait habitué ses fans : les ballons d’attaque passent moins souvent vers le côté gauche, tout simplement parce que Sessegnon est davantage servi. L’ancien Manceau rassure ses coéquipiers, qui lui confient les rênes de l’équipe.

À Rodez, les percussions du milieu de terrain arrivé cet été à Paris auront manqué pendant toute la rencontre. Mais pas seulement ! Il suffit parfois de pas grand-chose pour débloquer un match de coupe : un éclair de génie à l’heure de jeu, un petit but sur une action individuelle alors que l’équipe semblait à la peine, et le score de 2 à 0 aurait mis les Ruthénois la tête sous l’eau. Or, de par ses dribbles, son extraordinaire jeu dans le petit périmètre et ses frappes aussi soudaines que puissantes, Sessegnon a le profil du joueur de money time, celui qui vous renverse une rencontre à lui seul, juste au bon moment.

Pourtant, il faudra encore à Paul Le Guen faire sans son atout créatif, et à deux reprises — à Lorient puis contre Marseille. Il ne reste alors guère de solutions au coach parisien au moment de plancher sur l’équipe qui devra batailler à Lorient.

Giuly peut-il relever le gant ?

Si la logique est respectée, c’est Ludovic Giuly qui devrait remplacer l’actuel meneur de jeu, laissant sa place d’attaquant à Peguy Luyindula. Le Guen rechigne à changer d’organisation, et il ne bénéficie pas d’un banc d’une profondeur infinie en ces périodes de suspensions tarif familles nombreuses. Les possibilités ne sont donc pas pléthores et l’ancien Barcelonais devrait glisser sur le côté.

Inconvénient, Giuly le dit lui-même, le poste de milieu droit exige davantage de travail défensif que celui d’attaquant. Mais Sessegnon n’est pas non plus réputé pour son pressing sur l’adversaire. En fait, dans le secteur de la défense, c’est l’absence de Makélélé plus que celle du Béninois qui devrait handicaper le PSG. Absence qui ne durera que le temps d’un match, Claude Makélélé ayant déjà purgé la moitié de sa peine à Rodez. Pour la venue de Marseille, pas d’inquiétude à avoir, Paris devrait avoir retrouvé son assise défensive.

Et en attaque ? Quand il a été titularisé sur le côté droit en début de saison, Ludovic Giuly s’est parfois montré peu efficace… mais ce n’était que le début de la saison ! Pas encore au point physiquement, l’international français peinait à faire la différence face à des adversaires affûtés. Depuis, Giuly semble avoir comblé ce déficit. Il a fait admirer sa vivacité retrouvée et son volume de jeu en multipliant les courses et les appels lors de la large victoire du PSG face à Nancy. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le Lyonnais d’origine a vu son match sanctionné d’un joli but et de plusieurs occasions dangereuses. Malgré la prolongation, rentré à la 66e minute, Giuly a joué moins d’une heure à Rodez, et devrait donc pouvoir tenir le choc à Lorient.

Autre motif d’espoir, la complicité affichée par son duo avec Luyindula à Nantes. Hoarau blessé, les deux feux follets de l’attaque parisienne avaient entrepris de prouver qu’à la Beaujoire, on ne pouvait espérer profiter du beau jeu qu’une fois l’an, pour la venue du PSG. Cet essai, transformé de main de maître, revêt aujourd’hui le caractère de précieuse expérience. Les repères acquis ce jour-là ne seront pas de trop alors que Paris s’apprête à retourner en Bretagne.

Hausser son niveau de jeu

La Sessegnon-dépendance des Rouge et Bleu est patente. Comme toutes les autres équipes, Paris souffre évidemment lorsqu’il est privé d’un de ses meilleurs joueurs. Il reste donc à faire oublier l’absence du meneur de jeu. Pour cela, dans l’idéal Le Guen ne doit pas compter que sur le joueur qui remplacera l’ancien Manceau poste pour poste : ce sont tous les joueurs du PSG qui devront hausser leur niveau de jeu.

L’impact de Sessegnon faisait pencher l’attaque parisienne à droite. À Rothen, aidé par Armand, de rétablir l’équilibre en proposant davantage de solutions côté gauche. La courbe de forme du titi parisien culmine de nouveau à un niveau intéressant depuis février. Décisifs à Wolsburg et à Nancy, ses coups de pieds arrêtés ont retrouvé leur précision d’antan. Il n’hésite plus à frapper au but, avec la réussite que l’on sait. Les clefs du camion sont, aussi, dans ses mains. Rothen peut saisir sa chance à Lorient, et reconstruire son influence sur le jeu de son équipe. L’homme ne manque ni de cœur, ni d’ambition. Souvent cantonné à des tâches défensives pour combler le peu de pressing de Sessegnon, il tient là une occasion d’endosser le rôle de principal animateur de l’attaque, d’augmenter son impact. Et aux autres d’en faire autant en produisant sur deux rencontres les efforts nécessaires pour pallier l’absence du numéro 10 parisien.

Seul bémol, le non-match de Rodez jette forcément un doute quant à cette capacité de sacrifice que requiert la situation. Les Parisiens sont-ils prêts à souffrir ? Là, c’est à Le Guen de jouer. La bouillie de football produite par ses joueurs en coupe de France doit servir à l’entraîneur parisien de support à une bonne séance de remise en question collective. L’élimination doit tenir lieu de leçon.

Si Le Guen parvient à se baser sur cette cuisante défaite pour montrer à son vestiaire que sans effort et sans volonté de se dépasser les Parisiens n’arriveront à rien, alors Paris peut espérer s’en sortir à Lorient. Avec Giuly à droite, un collectif à son maximum et un esprit de révolte, le PSG garderait l’espoir de voir des joueurs à l’organisme fatigué par une prolongation vraiment mal venue parvenir à se dépasser. Et réussir à accrocher un bon résultat, même sans Sessegnon.

P.-S.

Crédit photo : Stephy’s in Paris

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1 commentaire a déjà été posté par nos lecteurs

  • #1

    Gauthier B.
    6 mars 2009 09:55

    Bel article. Évidemment qu’il faut être optimiste.

    Au PSG, les absents ont toujours raison, mais rien ne dit que contre Rodez, s’il avait été présent, Sessegnon ne serait pas tombé dans les mêmes travers que ses coéquipiers. On a déjà perdu des matches avec lui après tout.

    Autre motif d’espoir : avant le match à Nantes, le PSG était supposé souffrir de l’absence de Hoarau. Résultat on gagne 4 buts à 1.

    Sur deux matchs, on peut s’en sortir sans lui !

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