PSG MAG - le magazine du PSG
http://www.psgmag.net/3372-Antoine-Kombouare-au-PSG-ca.html
Antoine Kombouaré au PSG : ça déménage ? (L’Équipe)
Le PSG, la table maudite et Carlo Tentacule
samedi, 20 août 2011, par Arno P-E

Comme l’écrit l’un des plus grands penseurs de notre temps : « On ne peut pas continuer comme ça. » Crise mobilière dans le vestiaire parisien, possible remplacement d’Antoine Kombouaré par Carlo Ancelotti, le journal L’Équipe multiplie les scoops ! Seulement voilà, de RMC au Parisien, certains concurrents s’ingénient à contester le pourtant brillant travail du quotidien sportif… Des jaloux, des envieux ! À la rédaction de PSGMAG.NET, nous ne pouvions laisser poursuivre cette entreprise de calomnie visant les journalistes de L’Équipe sans réagir.

Tout a commencé par cet article de Damien Degorre, dans L’Équipe, ce lundi 15 août. Toujours prompt à dénoncer ce qui n’arrive qu’au PSG, ou plutôt ce qui n’est relayé par personne lorsque cela se produit ailleurs, Degorre divulguait à la France entière le terrifiant « échange virulent » ayant opposé Nenê et son entraîneur. Âmes sensibles s’abstenir.

Le PSG et la table maudite

Spécialiste des articles qui sentent bon les chaussettes mouillées, il fallait bien que L’Équipe réédite son exploit de Knysna en communiquant quelques bruits de fonds de vestiaires. Ce coup-là, pas de footballeur-proctologue enjoignant à son entraîneur de se carrer sa feuille de match là où le soleil ne brille jamais, Damien Degorre jetait l’insoutenable lumière de la Vérité sur une passionnante histoire de table déplacée à coups de sandales !

C’est de ne pas être entré en jeu samedi soir qui a mis le joueur dans tous ses états. Aussitôt de retour dans les vestiaires du stade de la route de Lorient, le milieu de terrain brésilien de 30 ans a tapé du pied dans la table posée au milieu […].

Nenê qui tape du pied dans cet emblème du pouvoir de l’entraîneur du PSG qu’est la table aux fruits secs et bouteilles d’eau ? Voilà un geste fort, terrible, qui méritait bien la deuxième page d’un quotidien national. Plus rien ne sera comme avant : désormais, bon sang ?!? Mais c’est la crise de la table rennaise !

Première réaction à PSGMAG.NET ? La jalousie bien sûr, et son cortège de réflexions aigries : « Oui, il a dû falloir en subir, des discussions avec des agents de joueurs gominés roulant en Audi Q12 à jantes alu 67 pouces avant de réussir à dénicher une information primordiale de ce genre. » Nous étions trop dégoûtés d’être passés à côté de ce scoop. Puis, vaincus par Degorre et sa team, il nous a bien fallu admettre la vérité : à L’Équipe, ils sont trop forts. Sauf que voilà, d’autres n’ont pas su accepter la défaite. Ils sont allés questionner l’entourage du PSG, celui où « il se murmure que… » Mais si enfin : celui qui roule en BMW X7 avec une sono qui te décolle les dents de derrière quand tu branches le caisson de basses. Deux jours plus tard, le Parisien contre-attaquait !

Après le match, dans les vestiaires, c’est Antoine Kombouaré qui a parlé le premier, reprochant aux joueurs l’égalisation rennaise à deux minutes de la fin du temps réglementaire sur une erreur d’inattention. Très mécontent de son équipe, le technicien s’en est également pris à Nenê, coupable, selon lui, de faire la tête parce qu’il n’avait pas joué. Le Brésilien lui a alors répondu en substance : « Ah, c’est de ma faute si on a fait match nul… » Cette réponse ironique a eu le don d’agacer profondément Kombouaré, qui a alors tapé dans la table située devant lui.

Abîme de perplexité ! Nos deux modèles qui s’affrontent sur la fondamentale question de la table maudite ! Mais qui c’est qui a shooté dedans ? Nenê ou Kombouaré ? Pourquoi deux versions aussi différentes ? Cabale ? Complot ? Saurons-nous un jour la véritable vérité vraie ? Tout cela était allé trop loin. C’est la réputation de Damien Degorre qui est en jeu ! Il fallait prendre parti, choisir son camp. Dans cette controverse qui, soyons en sûrs, marquera à jamais les générations à venir, la rédaction de PSGMAG.NET a décidé de donner son avis sans rien avoir vu. Vu que tout et son contraire a déjà été écrit de toutes façons… Il fallait que nous aidions Degorre à trouver de nouvelles idées, pour contre-attaquer dès demain. Des fois qu’il soit en panne d’inspiration, voici donc nos hypothèses pour expliquer le mystère de la table tournante :

- La plaque de verglas. En fait, tout cela n’est qu’un gigantesque malentendu. Blessé au pied après la faute de Romao lors de la première journée, Nenê a conservé une certaine raideur dans la cheville. Pas tout à fait remis, il a malencontreusement cogné la table alors qu’il rejoignait son casier dans les vestiaires.

- Donne à manger à Martin… Désignant la table chargée de bananes bourrées de vitamines, Kombouaré aurait proposé à son équipe de se restaurer afin de recouvrer quelques forces, après une fin de match décevante. Voyant que les coéquipiers du Brésilien n’allaient rien lui laisser, le coach du PSG a poussé la table dans la direction de Nenê afin que, blessé, ce dernier puisse tout de même consolider son articulation.

- Coucou, qui c’est ? Un des masseurs du PSG, souhaitant faire une blague, s’était glissé sous la table pour chatouiller les orteils de ceux qui viendraient boire. Mais, voyant que le débriefing tournait inexplicablement à l’aigre après l’égalisation rennaise de la 88e minute, notre homme tente de s’extraire discrètement de sa cachette. Mais, trompé par le mauvais éclairage breton, il se redresse trop tôt et heurte la table de la tête, d’où l’inexplicable mouvement.

- La thèse du complot. Carlo Ancelotti, souhaitant fragiliser le groupe parisien afin de pouvoir prendre la place de Kombouaré, a demandé à Leonardo de faire placer par des agents secrets qataris un astucieux système sous la désormais célèbre table. Grâce aux derniers progrès de l’ingénierie, un imitateur de voix synthétique provoqua l’ire du Brésilien, en diffusant dans sa direction des propos que jamais l’entraîneur du PSG n’a tenus. Interdit, blessé dans sa dignité et certain que jamais Kombouaré ne pourrait tenir un tel discours, Nenê reste silencieux, mais la machination se poursuit jusqu’au bouquet final : un remueur de table micro-miniaturisé, qui simule à s’y méprendre un coup de pied ! Ils sont forts ces Qataris, mais en vrai c’est juste parce qu’ils ont plein de sous.

Oui, parce que cette Affaire de la table, qui, si les inspecteurs de l’éducation nationale font bien leur boulot, sera enseignée aux élèves de CM2 entre le vase de Soisson et l’attentat de JFK dès la rentrée, n’est pas la seule agitant le monde du PSG cette semaine : il y a aussi la possible éviction d’Antoine Kombouaré !

Kombouaré remplacé par Ancelotti ?

Antoine va-t-il rejoindre Peggy, nommé à vie dans la chambre des secrets ? Leo et Nenê en ont trop marre des agissements d’Antoine, qui ne fait rien qu’à pousser des tables de partout. Ils ont décidé d’une stratégie pour faire venir leur copain Carlo !

Euh, attendez, il y a méprise, on confond avec une autre émission du même niveau. Non, le véritable article annonçant la venue de Carlo Ancelotti le 17 août dans L’Équipe, c’était ça :

Hier, [Leonardo] […] a contacté Carlo Ancelotti, l’entraîneur italien, pour savoir s’il serait, éventuellement, intéressé pour diriger le PSG en cas de nouvelle contre-performance, dimanche prochain, contre Valenciennes. De sources proches de l’actionnaire qatari, Ancelotti (51 ans) ne serait pas contre l’idée de débarquer à Paris, même si les deux parties ne sont pas encore d’accord.

Peut-être pas tellement mieux. Ce coup-là, pas besoin d’attendre deux jours pour voir les ennemis de Damien Degorre monter au créneau. Sur son site Internet, RMC Sport contre-attaquait :

Carlo Ancelotti ne viendra pas au PSG cette saison. […] L’ancien coach du Milan AC et de Chelsea privilégie la piste d’un club anglais. S’il ne trouve pas de point de chute outre-Manche, Ancelotti prendra une année sabbatique.

Zut, re-controverse. Alors, intéressé par le PSG Carlo Tentacule, ou pas intéressé par le PSG ? Nous en tous cas, on soutient Damien, parce que lui au moins il fait du vrai journalisme d’investigation ! Ce jeudi 18 août, Damien Degorre dégaine une déterminante diatribe. Décidément dans le secret des dieux, Dédé sait tout. La preuve, il n’emploie le conditionnel qu’une fois par phrase, dans ce qui restera peut-être l’enchaînement de l’été :

À Nasser al-Khelaifi, Leonardo, le directeur sportif du PSG, aurait ainsi déclaré : « On ne peut pas continuer comme ça. » Au cheik Tamim ben Hamad al-Thani, Nasser al-Khelaifi aurait répété : « On ne peut pas continuer comme ça. » Il y a donc de grandes chances que le PSG ne continue pas comme ça […].

Quelle verve ! Et surtout, quel génie de la pédagogie. Malgré la richesse de la langue, tout s’éclaire quand le Victor Hugo de Boulogne-Billancourt prend le clavier. On voudrait faire du Degorre qu’on n’y arriverait pas.

Mais dans combien de suites de palaces a-t-il fallu cacher des micros espion pour parvenir à amasser tant d’infos en béton ? Et comment Damien Degorre a-t-il fait pour apprendre l’arabe depuis juin et traduire les échanges entre dirigeants qataris ? Autant de mystères insondables qui ne peuvent susciter qu’un respect total. Sauf chez les pourrisseurs de réputation, encore une fois. De tristes sires qui n’hésitent pas à commettre les pires ignominies dans le seul but de traîner dans la boue notre journaliste aux initiales doublées, le Zinedine Zidane des salles de rédaction. Infâmes journalistes de RMC Sport qui ne reculent devant aucune bassesse, allant jusqu’à… appeler Carlo Ancelotti lui-même. C’est immonde. Voici la déclaration de l’entraîneur italien :

Je veux rester en Angleterre. Je peux attendre un an. […] Je préfère l’Angleterre au niveau sportif. Les stades sont pleins, il n’y a pas de violence, l’ambiance est magnifique, et il n’y a pas les problèmes d’arbitrage qu’on voit en Italie ou en France. […] Si on m’appelle pour venir à Paris maintenant ou dans un mois ? Non.

Téléphoner directement à Ancelotti, c’était vraiment bas. À L’Équipe, pas question de donner dans la presse caniveau de ce genre. Non, interroger directement les intéressés serait une insulte. Plus qu’une histoire de déontologie, pour le quotidien sportif il s’agit de tradition ! D’identité ! Alors pas une interview de Leonardo, ni d’Ancelotti, pas question. On a le sens de l’honneur ou on ne l’a pas. Les collègues de Degorre sont plutôt allés poser des questions à Ariedo Braida, directeur sportif du Milan AC. Logique : quand tu supposes que l’ex-entraîneur de Chelsea intéresse les dirigeants du Paris Saint-Germain, tu vas interroger un ancien collègue resté à Milan. C’est ça le journalisme, coco. Ou alors c’est qu’au siège du journal ils se sont fait refourguer une box avec un forfait illimité, mais uniquement vers l’Italie. Possible aussi. Quoi qu’il en soit, nous on trouve que Braida donne vraiment des infos troublantes :

Un rapport d’amitié existe entre Ancelotti et Leonardo. Quand tu dis ça de deux personnes, ça suffit, parce que tu as tout dit. Cela implique qu’ils se respectent. Ils sont complémentaires.

Oh bah oui : on comprend que L’Équipe ne prenne même pas la peine de nous monter un bateau, et de nous expliquer que si Ancelotti dit que le championnat de L1 est tout pourri, en fait c’est parce qu’il a vraiment trop envie d’aller au PSG, mais qu’il cherche à brouiller les pistes [1]. Si un dirigeant du Milan AC pense qu’un rapport d’amitié existe entre Ancelotti et Leonardo, alors c’est que Kombouaré est cuit. Pourquoi aller enquêter ailleurs ?

Et comme ça, dans six mois ils pourront téléphoner à la coiffeuse de Raì, et vu qu’il y a des chances qu’elle nous révèle en exclusivité que les deux champions du monde 1994 sont amis, L’Équipe aura une jolie nouvelle rumeur à balancer. Bien joué !

Alors, qui a vraiment shooté dans la table à Rennes ? Et Kombouaré est-il plus fragilisé aujourd’hui qu’il y a deux mois ? Rappelons simplement qu’il y a trois ans, selon L’Équipe, Paul Le Guen devait quitter le PSG pour Marseille tandis que Yannick Boli s’apprêtait à rejoindre le Real Madrid. Forcément, ça incite à la confiance.

[1] Soit dit en passant, la réputation d’excellence de nos arbitres a donc désormais franchi nos frontières. La classe.