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Le PSG doit-il faire tourner en Ligue Europa ?
Le débat du mercredi — à propos de la coupe d’Europe
Le turn-over en question avant le match retour des barrages européens
mercredi, 25 août 2010, par Gauthier B.

Jeudi, le PSG va tenter de sceller sa qualification pour la phase de groupe de la Ligue Europa. Antoine Kombouaré alignera une équipe en partie remaniée, ce qui rappelle la gestion par Le Guen de feue la coupe UEFA, et ne manque pas de faire jaser. On s’attend à entendre parler du manque de respect de l’entraîneur parisien qui balance une compétition… Mais quelle attitude un coach doit-il adopter face à une compétition très coûteuse en ressources physiques ?

Un argument on ne peut plus logique est avancé par ceux qui ont en horreur le coaching façon Le Guen — ou façon Kombouaré, mais cela est encore à confirmer : à quoi cela sert-il de se battre toute une année pour participer à une coupe d’Europe, pour ensuite la jouer en dilettante ? D’autant que ces compétitions prestigieuses sont toujours des arguments de taille pour attirer de nouvelles recrues. Certains joueurs sont toujours en quête de clubs jouant l’Europe… et au final, ils ne la jouent que très peu, puisque ce sont surtout les remplaçants qui ont le droit d’être sur le pré. On peut difficilement faire plus paradoxal.

Tout ceci est parfaitement recevable ; il n’empêche, une équipe-type de 11 joueurs peine déjà à être opérationnelle sur 38 matches de championnat, elle risque encore moins de l’être en rajoutant une épopée européenne. En 2008/2009, l’effectif parisien avait fini littéralement sur les rotules — on se souvient de Cearà, Armand ou Hoarau finissant carbonisés, si ce n’est blessés — alors même que Le Guen avait pratiqué un turn-over parfois massif en UEFA. Une équipe identique en championnat et en Europe, cela n’existe pas.

Le PSG pourrait privilégier l’Europe. En 2000, avec un effectif très dense, Philippe Bergeroo se permettait d’aligner une équipe bis en championnat, et les titulaires en Europe. Avec plus ou moins de réussite. Mais la Ligue Europa n’est pas la Ligue des champions. Et l’intérêt financier, voire même le prestige, n’est clairement pas comparable entre les deux compétitions. Enfin la situation du PSG n’est plus la même : rappelons que le PSG n’a plus fini au-dessus de la 6e place depuis 2004. Si le club parisien a l’ambition de redevenir un club majeur, au moins en France, cela passe forcément par une série de saisons parmi les équipes de tête. Pour cela, il faudrait déjà y arriver une fois… Le PSG se doit donc de faire du championnat une priorité ; l’Europe est secondaire.

Cela dit, il ne faut pas présumer de ce que va faire Kombouaré. Il existe une différence entre aligner une équipe de bleus et appliquer une rotation d’effectif. Jeudi dernier, contre Tel-Aviv, Kombouaré n’a pas titularisé une équipe de novices. Sauf à dénigrer des joueurs comme Luyindula, Armand, Clément ou Chantôme, considérer qu’une telle équipe pouvait suffire pour éliminer les Israéliens n’avait rien d’utopique. Une fois de plus, la saison 2008/2009 sert de mètre-étalon : Le Guen avait été accusé d’avoir sacrifié la coupe d’Europe, mais il était allé tout de même jusqu’en quarts de finale. Et son turn-over avait été de moins en moins important au fil de la compétition, plus les adversaires devenaient coriaces. À la fin, en dehors des âgés Giuly et Makelele, c’étaient les titulaires du moment qui se trouvaient sur le pré.

Enfin ce procédé a également eu le mérite de faire jouer la concurrence à plein. Luyindula s’est montré irrésistible durant cette campagne européenne, et avait ainsi pu finir titulaire en championnat. Makonda avait également pu se révéler, faisant ses grands débuts face à Wolfsbourg. Surtout, un groupe entier a pu être impliqué dans les résultats du club. C’est sûrement la volonté actuelle de Kombouaré. Il a dans son effectif une poignée de titulaires en puissance, mais qui ne jouent pas en championnat. S’ils n’avaient pas disputé ce match face au Maccabi Tel-Aviv, ils auraient passé un mois d’août quasiment blanc. Le jour où le club aura besoin d’eux, l’ersatz de rythme et de motivation qui découlera de ces rencontres européennes sera sans doute précieux.