PSG MAG - le magazine du PSG
http://www.psgmag.net/3696-J19-Retour-sur-Saint-Etienne-0-1.html
[J19] Retour sur Saint-Étienne 0-1 PSG (vidéos)
Saint-Étienne 0-1 PSG : les faits marquants
jeudi, 22 décembre 2011, par Gauthier B., Vivien B.

Au programme de ce « retour sur le match » : joueur par joueur, infos diverses, statistiques, vidéos, dans la presse, les réactions.

Les enseignements du match

Joueur par joueur

Dans la lignée de son bon match contre Lille, et de façon générale de son excellent début de saison, Salvatore Sirigu a été parfait mercredi soir. Il a surpris les attaquants adverses par des sorties express face à Aubameyang et Sinama-Pongolle ; il a également réalisé une parade réflexe du pied sur un tir à bout portant ; enfin il est allé chercher une balle au ras de son poteau sur un tir contré. Quatre interventions décisives, auxquelles il faut ajouter une attitude de patron de défense : on voit désormais régulièrement Sirigu crier, placer, invectiver et encourager ses partenaires. Qu’il ait fait l’effort d’apprendre le français en si peu de temps porte clairement ses fruits.

Les défenseurs centraux Milan Bisevac et Zoumana Camara ont eu beaucoup de ballons chauds à gérer et en ont dégagé la plupart, réduisant le nombre d’occasions adverses. Le premier a toutefois eu un peu plus de mal en fin de rencontre, quand le second a connu deux hésitations au moment de tenter d’intercepter des passes adverses. À noter également le comportement du capitaine Camara après le but : voyant Pastore aller timidement féliciter le buteur, il est allé congratuler l’Argentin en lui glissant quelques mots. Les deux latéraux, Christophe Jallet et Marcos Cearà, se sont avant tout concentré sur leur rôle défensif, tout en évitant au possible la relance longue. La sortie de ballon parisienne a de fait été très propre, et c’est aussi grâce à eux que Paris a pu obtenir autant de bons ballons de contre. Les seules difficultés défensives pour eux sont intervenues des centres qui partaient côté opposé pour arriver dans leur dos. Offensivement, peu de montées, même si Jallet a eu l’occasion de réaliser une frappe « okochesque », et Cearà un enchaînement purement brésilien avec contrôle de la tête à l’orée de la surface adverse.

Momo Sissoko a lui aussi participé à l’effort de sortie du ballon, en offrant toujours une solution à ses défenseurs ou milieux excentrés en position de repli. Il a eu cependant un peu moins d’impact à la récupération que contre Lille. Mathieu Bodmer continue ses bons matches au poste qui ne devait pas être le sien en début de saison. Ce n’est pas un marathonien, mais il arrive à être placé toujours assez proche des actions, et a récupéré 15 ballons d’après LFP.FR. Sur corner, il prend le meilleur sur Mignot et marque — ou provoque — le but décisif.

Quand on voit Nene aujourd’hui, on se demande comment il a pu être catalogué à un moment comme un joueur qui défend peu. Le milieu gauche parisien travaille constamment et se replie dès qu’il le peut. S’il reste toujours jusqu’au terme de la rencontre sur le terrain, quand les autres joueurs offensifs sont remplacés, c’est bien parce qu’Antoine Kombouaré sait qu’avec lui, les efforts seront toujours faits. Sur un corner qu’il a lui-même obtenu, il offre le but à Bodmer, comme la semaine dernière face à Bilbao. À droite, Jérémy Ménez a également travaillé, même si de façon moins ordonnée que Nene. Balle au pied, l’ancien Romain doit être très difficile à suivre pour ses partenaires. Il a montré une capacité d’accélération et de dribble que peu de joueurs ont — comme sur cette remontée depuis ses 30 mètres —, et a délivré deux excellents ballons pour Pastore et Nene. À côté de ça, il ne fait que rarement ce que le jeu impose… mais ce jeu à contre-temps est peut-être sa force.

En soutien de l’attaquant, Javier Pastore a certes réalisé des mauvais choix, mais son match est loin d’être insipide. Son occasion est sauvée sur la ligne par un défenseur, et il a donné plusieurs ballons de but à Gameiro — le dernier, juste avant sa sortie, sur une déviation parfaite. Kevin Gameiro n’a pas pu profiter de ces bonnes balles. Il peut râler sur certaines actions où il n’est pas servi, mais sur l’ensemble de la rencontre, il a eu l’occasion d’aller défier le gardien dans la surface adverse. Malheureusement, aucun de ses duels n’a été gagnant. Les remplaçants Sylvain Armand, Siaka Tiéné et Guillaume Hoarau sont rentrés respectivement au poste de milieu défensif, milieu gauche et attaquant. Essentiellement pour tenir le score dans les cinq dernières minutes, ce qui a été fait.

La vidéo du résumé du match

Autres infos autour du match

Stats en vrac : l’équipe

- Record de tirs ! « Saint-Étienne-PSG a battu le record de tirs dans un match (48) depuis qu’Opta analyse la Ligue 1 (2006) », signale le fournisseur de statistiques.

- Défense. Le PSG n’a pas encaissé le moindre but lors des trois derniers matches de championnat (à Sochaux, contre Lille, à Saint-Étienne).

- Souvenirs. Avec 40 points à la fin des matches aller, le PSG réussit sa meilleure première partie de saison depuis 1995/1996 (41 points), d’après le Parisien. Le quotidien rappelle également que Paris n’avait plus terminé en tête du championnat à la trêve depuis la saison 1996/1997.

- Saint-Étienne était l’équipe en forme. Avec 4 victoires et 1 match nul lors des 5 dernières rencontres, Saint-Étienne était l’équipe la plus en forme de cette fin d’année. Par ailleurs, les Verts avaient toujours inscrit au moins un but à domicile, toutes compétitions confondues, depuis le 26 février 2011.

- Déplacement. Le PSG n’avait gagné qu’1 de ses 10 derniers déplacements sur la pelouse de l’ASSE en L1, relevait Opta avant le match.

Infos en vrac

- Ménez, le Parisien le plus averti. Jérémy Ménez a écopé de son neuvième avertissement de la saison. L’ancien Romain, qui sera prochainement suspendu — pour la troisième fois —, est de loin le Parisien le plus averti : il devance Matuidi et Lugano, qui ont reçu cinq cartons jaunes chacun.

- Champion d’automne. « Depuis le retour de la L1 à vingt clubs, en 2002/2003, soit depuis neuf éditions, le champion d’automne a été sacré champion de France à cinq reprises, indique L’Équipe. Quand cela n’a pas été le cas, virer en tête à la fin de la phase aller a au moins assuré une place au tour préliminaire de la Ligue des champions, sauf en 2009/2010 pour Bordeaux. »

- Autres résultats. Montpellier, qui a mené 0-1 puis 1-2, s’est finalement incliné 4-2 sur la pelouse d’Evian TG, grâce entre autres à un but du défenseur Brice Dja Djédjé, formé au PSG. De son côté, Lille a concédé un match nul 4-4 contre Nice, grâce notamment à un doublé de Franck Dja Djédjé, également formé à Paris. Enfin Lyon s’est fait battre 1-0 par Valenciennes.
Avec trois points d’avance sur le MHSC, quatre sur le Losc et cinq sur l’OL, le PSG hérite du titre honorifique de champion d’automne.

Dans la presse

Dominique Sévérac, dans le Parisien du 22 décembre 2011 :

Le titre symbolique de champion d’automne, c’est un peu comme le dernier chocolat dans la boite après distribution : personne n’en voulait alors le PSG l’a pris. Il consacre cinq mois de compétition fantastique de la formation parisienne malgré un clasico honteux à Marseille (3-0). Avec 40 points en 19 journées, le PSG est au rendez-vous des attentes placées en lui et avance au rythme d’une moyenne digne d’un champion des quatre saisons, avec emballage final au printemps pour une sucrerie dont le PSG se prive depuis 1994. C’est ici qu’il faut saluer Antoine Kombouaré, entraîneur héroïque qui a survécu à tous les limogeages, critiques et remises en cause issus de son propre camp. On voit mal comment ce matin Leonardo songerait puis justifierait le renvoi de son entraîneur pendant la trêve alors que celui-ci effectue un travail remarquable. Il faudrait vraiment se montrer fou pour l’évincer. Et si Kombouaré-Terminator avait une nouvelle fois sauvé sa tête ? À Noël, ça sent parfois le sapin mais pas là.

[…] Il reste un travail considérable pour que le PSG devienne une machine à la fois séduisante et efficace. Elle a gagné parfois des matches aux forceps et ne possède bien souvent aucune marge. Comme en témoignent les nombreuses occasions de but des Verts, hier, qui n’ont pas réussi à fissurer la grande trouvaille parisienne de la saison qui est aussi sa grande muraille : Sirigu, l’impeccable gardien italien. Il aura dégoûté Aubameyang en repoussant tous ses assauts. Leonardo, qui est loin de tout bien faire, a réussi ce recrutement-là. Il doit désormais se poser une question cruciale : après la venue de Beckham, le PSG, obnubilé par le titre et seulement engagé dans deux compétitions, doit-il faire flamber le carnet de chèque qatari cet hiver ?

Jérôme Touboul, dans L’Équipe du 22 décembre 2011 :

On avait laissé le PSG sur un dimanche sans couleur face à Lille (0-0). On l’a retrouvé, hier soir, acteur d’un match intense de bout en bout dont il est ressorti vainqueur par la grâce d’un but contre son camp de Stéphane Ruffier et celle, plus flatteuse, d’un Salvatore Sirigu auteur, au bas mot, de quatre arrêts cruciaux. L’éclat des gardiens aura reflété la consistance offensive d’une soirée pleine de vie au bout de laquelle le PSG a retrouvé le leadership exclusif de la L1 et qui a vu Saint-Étienne confirmer à la fois sa qualité de jeu et son incapacité à battre les équipes du premier tiers du tableau. […] Paris — qui vient de prendre dix points sur douze — a tourné le dos à un mois de novembre obscur pour reprendre le fil d’une dynamique positive, même si cette équipe manque encore trop d’occasions et en concède trop pour s’estimer lancée irrésistiblement vers [le] titre de champion. On s’est tous trompés sur un point, en attendant : le phénomène arrivé de Palerme ne s’appelle pas Javier Pastore, mais Salvatore Sirigu. Déjà décisif face à Lille, le gardien a diffusé une lumière constante sur un match qui, peut-être, restera comme le dernier du PSG sans David Beckham et avec Antoine Kombouaré.

[…] Alors que la rumeur répand toujours dans Paris l’arrivée quasiment actée d’un nouvel entraîneur pour la reprise de l’entraînement, le 30 décembre, le sort du Kanak va hanter la trêve parisienne autant que l’arrivée imminente d’un Anglais enchantera cette période. […] [En fin de match] Pastore sera remplacé. Il rejoindra le banc en ignorant Kombouaré, comme d’habitude. À force, on va finir par penser que lui, le joueur confident de Leonardo, sait quelque chose des grandes manœuvres pressenties…

Réactions

- Antoine Kombouaré : « C’est énorme ce qui s’est passé ce soir. C’est une grosse satisfaction. Pour battre Saint-Étienne, il a fallu un grand PSG, au niveau de la qualité mais surtout de l’esprit : combatif, accrocheur, bagarreur. On a fait bloc ensemble. J’ai aimé, en deuxième période quand l’adversaire a jeté ses dernières forces, cette capacité à se retrousser les manches, à se mettre minable. Quand tout le monde tire dans le même sens, on récolte les fruits de notre travail. Il y a un groupe qui sait s’arracher quand il faut, qui ne prend pas de but, ça me plaît. Je lui tire un grand coup de chapeau. Leurs vacances sont méritées et ils vont revenir avec l’idée de finir le boulot. […] Le titre de champion d’automne ? C’est en même temps anecdotique mais aussi important. On marque l’esprit des gens, on montre qu’on est capable d’être régulier. » (source : lequipe.fr)

- Christophe Galtier (entraîneur de Saint-Étienne) : « C’est une déception, mes joueurs ne sont pas récompensés du match fourni, du jeu produit. Cela montre aussi l’écart entre les grosses écuries et nous. Cela se joue sur de petits détails, un coup de pied arrêté. Mes joueurs ont pris un "max" de risques. On aurait tellement voulu égaliser. On est tombés sur une vraie bonne équipe, qui joue juste au plan offensif et n’est pas par hasard l’une des meilleures défenses. » (source : AFP)

- Salvatore Sirigu : « Ça fait plaisir d’être champion d’automne, d’autant plus quand ça intervient après une victoire à l’extérieur. Je suis vraiment content. Je me suis très bien intégré. C’était facile car c’est un bon groupe. J’ai cherché à apprendre rapidement la langue et les coutumes françaises. Il est vraiment très agréable de bien jouer pour aider l’équipe à gagner. Parfois, on juge un gardien bon quand il a fait beaucoup d’arrêts. Mais le plus difficile, c’était à Toulouse et à Sochaux, où il fallait rester concentré quatre-vingt-dix minutes sans voir forcément un ballon. » (source : L’Équipe)

Suspensions

Averti mercredi soir, Jérémy Ménez sera suspendu contre Locminé en coupe de France.

Également averti, Marcos Cearà est désormais sous la menace d’une suspension en cas de nouvel avertissement, tout comme Mathieu Bodmer, Diego Lugano, Sylvain Armand, Mamadou Sakho et Zoumana Camara.

La liste des joueurs comptant un seul avertissement est la suivante : Christophe Jallet, Siaka Tiéné, Blaise Matuidi et Momo Sissoko.

Retrouvailles

Côté parisien, Zoumana Camara (formé à l’ASSE, 1996-1998 et 2004-2007), Sylvain Armand (formé à l’ASSE, aucun match en pro) et Blaise Matuidi (2007-2011) ont porté le maillot stéphanois par le passé.

Aujourd’hui stéphanois, Jérémy Clément (2007-2011) était au PSG la saison dernière.

Côté tribunes…

- Affluence. 297 supporters parisiens étaient présents dans le parcage visiteurs mercredi soir, d’après les chiffres communiqués par la LFP. « En marge de la rencontre, huit fans du PSG ont été interpellés, hier soir, dont certains sont issus de sections locales de supporters, affirme L’Équipe. Deux d’entre eux ont été interpellés pour ne pas avoir respecté leur interdiction de stade. Les autres l’ont été pour avoir allumé plusieurs pétards au cours du match. »