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[J16] Retour sur PSG 3-2 AJ Auxerre (vidéos)
PSG 3-2 AJ Auxerre : les faits marquants
lundi, 5 décembre 2011, par Gauthier B., Vivien B.

Au programme de ce « retour sur le match » : joueur par joueur, la course de Tiéné, une main auxerroise ?, infos diverses, statistiques, vidéos, dans la presse, les réactions.

Les enseignements du match

Joueur par joueur

Salvatore Sirigu n’a eu qu’un ballon à gérer de la première période : une frappe avec rebonds d’Alain Traoré, qu’il a repoussée. En seconde période, il subit le premier but sans rien pouvoir faire, sa défense reculant sans intervenir sur le porteur du ballon. En revanche, il n’a peut-être pas idéalement placé son mur sur le coup franc de Dudka. La défense centrale composée de Zoumana Camara et Mamadou Sakho a globalement dominé son sujet, même si les deux joueurs ont affiché des hésitations en de rares actions. Comme sur le premier but auxerrois où ils tardent à intervenir, ou sur l’occasion de Le Tallec, où ils laissent le joueur lancé prendre la balle. À noter également que Sakho a effectué trois fois son geste préféré : une relance en laissant passer le ballon derrière son pied d’appui. C’est passé à chaque fois, mais nous ne sommes pas loin d’une prise de risque inutile.

Sur le côté gauche, Siaka Tiéné a été parfois en souffrance sur les contres auxerrois et la vitesse d’Oliech. Il remet d’ailleurs bien involontairement le ballon dans la course du Kényan sur l’égalisation bourguignonne. Mais même gêné par cette menace, Tiéné a tenté d’apporter le surnombre devant dès que possible. Et il joue ainsi un rôle important sur le second but parisien. (voir plus bas) À droite, Christophe Jallet a eu moins de soucis face à Alain Traoré, qui n’est plus dans sa forme de début de saison. Il a en a ainsi profité pour jouer très haut, avec une entente assez naturelle avec Nene en première période, et Ménez en seconde. Il ouvre le score en montant à droite alors que l’action était au départ à gauche, dans un style assez proche de ce que pouvait faire Jimmy Algérino il y a plus de dix ans.

À la récupération, Blaise Matuidi a joué 40 minutes avant de sortir pour une blessure aux ischio-jambiers. Avant cela, il a eu le temps de réaliser plusieurs interventions judicieuses, dont un tacle dans la surface pour contrer un centre d’Oliech. Momo Sissoko a dû s’adapter à la sortie de son coéquipier du milieu de terrain. Initialement un peu plus libre offensivement, le Malien a dû se restreindre ensuite à jouer dans un registre un peu plus défensif, afin de ne pas laisser les contres auxerrois s’organiser facilement. Mais il semble un peu moins à l’aise que l’ancien Stéphanois dans ce registre-là. À noter qu’il a subi assez tôt dans le match une semelle de Segbefia. (voir la vidéo ci-dessous)

Au niveau des joueurs offensifs, Nene a encore été excellent. Il a été ce dimanche le dépositaire du jeu parisien, en alternant assez subtilement ses actions entre dribbles, centres et jeu court. Il a joué presque toute la première mi-temps à droite, sans que cela n’altère son niveau de jeu. Frappant d’emblée le poteau en seconde mi-temps, il est récompensé de ses efforts par une passe décisive et un but sur un penalty qu’il a lui-même obtenu. À droite, Jérémy Ménez a été étonnamment discipliné en première période. Il a cherché à jouer surtout simple… avant de lancer la rencontre en seconde période. Il a d’abord donné trois ballons de buts — dont un transformé par Jallet —, avant de redonner l’avantage à son équipe.

Javier Pastore n’a pas eu le même rayonnement, même si sa prestation est bien plus encourageante que ce que qui avait été vu ces dernières semaines. Certains dribbles sont passés, il y a eu des passes bien inspirées, et il n’a pas été loin d’ouvrir le score. Reste à espérer que ses soucis physiques soient derrière lui. Kevin Gameiro n’a pas eu de ballon de but même si, en première mi-temps, il a été régulièrement cherché par ses partenaires. Il a eu l’intelligence de remiser sur Ménez pour le premier but, mais a ensuite quelque peu disparu de la circulation.

Rentré sous les sifflets, Mathieu Bodmer a été heureusement plus inspiré que contre Salzbourg. Dans un match où Paris dominait et avait le ballon, il a pu fluidifier le jeu et n’est pas étranger au changement de visage parisien en seconde période. Enfin Sylvain Armand n’est rentré que quelques minutes, au poste de milieu défensif.

La course de Tiéné

Si le premier but parisien résulte d’une jolie action collective, le second n’est pas en reste. Au départ, Siaka Tiéné impulse l’offensive en donnant le ballon à Javier Pastore, juste après la ligne médiane. Celui-ci joue en première intention sur le côté gauche pour Nene. Après ce jeu en triangle, le premier rideau auxerrois est passé, et Nene a la liberté de pouvoir avancer dans le camp adverse. Cette liberté est accentuée par la présence de Siaka Tiéné. L’Ivoirien a en effet poursuivi son effort en sprintant dans le couloir gauche.

Comme l’a souligné Philippe Jeannol au micro de Foot+, il a réalisé cette course en ayant probablement à l’esprit qu’il n’aurait pas le ballon. Mais sa seule présence a suffi à perturber l’arrière droit auxerrois, qui du coup n’attaque pas Nene. Le Brésilien est alors tranquille pour centrer, et trouver Ménez au second poteau.

Une main auxerroise ?

À la 13e minute, Nene tire un coup franc en force. Dans la surface de réparation, Berthod stoppe la course du ballon de la main. Les Parisiens réclament alors un penalty. Pourtant, à l’image du tir de Chantôme contré par le bras d’un Autrichien à Salzbourg, l’arbitre Wilfried Bien a eu raison de ne rien signaler. Le caractère délibéré, requis par le règlement, est en effet loin d’être évident : au départ de l’action, Berthod est derrière le mur ; il ne voit pas le départ du ballon et n’a pas le temps d’esquisser un geste lui permettant de ne pas toucher le ballon.

De façon paradoxale, Bien sifflera une minute plus tard un coup franc pour Paris pour une main toute aussi involontaire… mais loin de la surface de réparation.

Le penalty sifflé pour le PSG est quant à lui indiscutable, Hengbart fauchant Nene par derrière. Le plus inhabituel restant que Nene n’a absolument pas cherché la faute, le joueur s’étant déjà relevé pour jouer le ballon au moment où l’arbitre effectue son coup de sifflet.

Les vidéos des buts du match

Autres infos autour du match

Stats en vrac : l’équipe

- Fin de séries. Le PSG restait sur trois défaites consécutives toutes compétitions confondues, sa pire série depuis quinze mois. Il n’avait plus marqué depuis plus de 400 minutes.

- Ménez rentre dans l’histoire. Jérémy Ménez a inscrit le 2 000e but du PSG en première division.

Stats en vrac : les joueurs

- Nene et Ménez en réussite. Ménez et Nene comptent chacun un but et une passe décisive.

- Gameiro en panne. « Kevin Gameiro n’a pas marqué lors de ses six derniers matches de L1, sa pire disette depuis la saison 2008/2009 », signale Opta dans L’Équipe.

Infos en vrac

- Matuidi blessé. Blaise Matuidi a cédé sa place à Mathieu Bodmer dès la 41e minute. Il a donné des précisions au sujet de son état de santé sur son site officiel : « J’ai ressenti une douleur derrière la cuisse gauche. C’est la raison pour laquelle j’ai été remplacé par Mathieu. J’attends de faire les examens demain avec le médecin du club. Seul lui pourra juger de la gravité de ma blessure et se prononcer sur la durée de mon indisponibilité. »

- Autres résultats. Montpellier, qui a écrasé Lorient 4-0, conserve la tête du championnat avec 36 points, devant Paris (33), Lille (31) et Lyon (29). Rennes, battu 2-0 à Nice, pointe désormais à cinq longueurs des Parisiens (5e, 28 points).

Dans la presse

Damien Degorre, dans L’Équipe du 5 décembre 2011 :

Hier, le contexte de crise qui entoure le club n’a pas eu de prise sur [les joueurs] et, si tout ne fut pas parfait dans le jeu, s’il y a eu plusieurs approximations dans les centres, les coups de pied arrêtés, et un déchet technique étonnant dans le dernier geste, à l’image de Pastore (48e) puis de Nene (49e), ils ont fait preuve de solidité mentale.

Dominique Sévérac, dans le Parisien du 5 décembre 2011 :

C’est une victoire essentielle mais qui ne change rien sur le fond. Essentielle parce qu’elle permet au club de revenir à la deuxième place, à trois points de Montpellier. Mais elle ne clarifie pas les coulisses du PSG, toujours en pleine ébullition.

Réactions

- Antoine Kombouaré : « On ne parle pas de soulagement, on parle de récompense par rapport au travail fourni par les joueurs. Ils ont fait un très grand match, une grosse performance. Ils ont affiché un état d’esprit irréprochable. […] Je suis vraiment très fier de ce qu’ils ont montré. […] C’est le travail de sape qu’on a accompli en première mi-temps qui a permis d’avoir la récompense. Les efforts qu’on a faits à ce moment-là ont permis d’accentuer la difficulté pour la défense d’Auxerre, qui a fini par lâcher. Les joueurs ont été énormes sur le plan du jeu. J’ai vu beaucoup de choses intéressantes, beaucoup de frappes. On a eu envie d’aller de l’avant. » (source : lequipe.fr)

- Jérémy Ménez : « [Cette victoire] fait du bien. On avait à cœur de se racheter de ces dernières semaines. On était dans une petite crise. J’espère qu’avec cette victoire on va se relever et enchaîner une belle série. Il fallait absolument retrouver un nouvel état d’esprit. À Salzbourg, on s’est pris une grosse claque. Cela nous a permis de nous remettre en question. Peut-être qu’il fallait le faire avant… Mais ce soir, même si tout n’a pas été parfait, on s’est bougé le cul, on a transpiré. […] Dans les grands clubs, il y a toujours de la pression. Il faut savoir en faire abstraction et réussir à se concentrer exclusivement sur le terrain. C’est le seul moyen pour obtenir des résultats. […] Ce qu’on s’est dit entre joueurs ? Qu’il fallait qu’on retrouve un collectif et un peu de fierté. On n’était pas contents de rentrer chez nous après les matches ces derniers temps. On devait tous balayer devant notre porte et reprendre du plaisir à jouer ensemble. C’était ça, notre force en début de saison. […] Même si on est encore amenés à perdre, il faut au moins tout donner sur le terrain pour sortir la tête haute. […] [Kombouaré] était fier de ses joueurs, car on n’a rien lâché. Il est fort, il vit tout ça très bien. J’espère que ça va nous pousser à être forts nous aussi. Il faut continuer à soutenir le coach. » (source : le Parisien)

- Laurent Fournier (entraîneur d’Auxerre) : « Ça a été difficile. Paris était en place. On a manqué de percussion devant. On a eu la chance de revenir au score mais on a fait trop d’erreurs, par manque d’expérience. Ça nous coûte encore trois buts ce soir. » (source : lequipe.fr)

Suspensions

Avertis dimanche soir, Zoumana Camara et Jérémy Ménez ne comptent qu’un carton jaune, tout comme Mathieu Bodmer, Mevlüt Erding, Blaise Matuidi, Sylvain Armand et Marcos Cearà.

Diego Lugano et Mamadou Sakho sont quant à eux sous la menace d’une suspension en cas de nouvel avertissement.

Côté tribunes…

- Affluence. 42 035 spectateurs — dont 356 Auxerrois en parcage visiteurs — étaient présents au Parc des Princes dimanche après-midi, d’après les chiffres communiqués par la LFP.

- Public. Lors de la composition des équipes, Antoine Kombouaré a été applaudi, tandis que Jérémy Ménez et Javier Pastore étaient copieusement sifflés. La minute de silence, qui était notamment dédiée à Sócrates, a été interrompue par des chants venus des virages : « Mouillez le maillot ! »