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Antoine Kombouaré : « Apprendre à jouer en équipe »
Kombouaré, la concurrence et Leonardo
jeudi, 4 août 2011, par Vivien B.

Ce jeudi, L’Équipe et le Parisien publient deux longues interviews exclusives d’Antoine Kombouaré, dans lesquelles l’entraîneur du PSG évoque le nouveau PSG, ses ambitions et ses responsabilités nouvelles.

Les ambitions du PSG 2011/2012

À la tête d’un PSG remanié, dont le recrutement a créé de grandes attentes, Antoine Kombouaré présente ses objectifs pour la nouvelle saison, qui débute samedi face à Lorient (1re journée de L1) :

Ai-je eu l’impression d’avoir gagné au Loto cet été ? Je ne dirais pas ça comme ça, mais j’ai bien conscience qu’il y a des moyens considérables. Des joueurs arrivent, de qualité et en quantité. Et qui dit moyens importants dit objectifs élevés auxquels j’adhère. […] Je m’appuie sur la saison dernière. On a fini quatrième du championnat, huitième-de-finaliste de la Ligue Europa, demi-finaliste de la coupe de la Ligue et finaliste de la coupe de France. Le palier supérieur, c’est d’atteindre la Ligue des champions. Tout le monde parle du titre. Mais la dernière fois que le PSG a été champion, c’était il y a 17 ans, et la dernière participation à la Ligue des champions remonte à 7 ans. Qualifions-nous pour la Ligue des champions et après on verra.

Je suis un entraîneur comblé aujourd’hui. […] J’ai la chance pour la première fois de ma vie d’avoir un effectif que je n’ai jamais eu. Je suis conscient des responsabilités qui m’incombent. Je l’ai dit aux joueurs : on n’a plus d’excuses. […] Je ne me pose pas de questions sur mes compétences. Mes interrogations quotidiennes, c’est de savoir quand Sissoko, Douchez, Armand seront en forme, si Gameiro sera prêt pour Lorient, et quand l’ensemble de l’effectif sera opérationnel. Je suis dans mon travail et je suis motivé comme tout. […] [À propos des commentaires sur son éventuel licenciement] Chacun son métier. Le mien, c’est d’amener le PSG le plus haut possible.

Le renouvellement de l’effectif

Avec l’arrivée de huit titulaires en puissance — Douchez, Gameiro, Matuidi, Ménez, Bisevac, Sissoko, Sirigu et bientôt Pastore —, l’équipe-type du PSG sera profondément remaniée cette saison. L’entraîneur parisien rappelle qu’il a connu une telle situation en tant que joueur, et souligne une autre problématique : la préparation physique de ces recrues.

Ce que nous vivons actuellement, je l’ai vécu en tant que joueur à l’époque de l’arrivée de Canal+. Je faisais partie de l’ancienne équipe avec Borelli, et Canal+ a débarqué et acheté neuf ou dix joueurs importants, les Le Guen, Fournier, Lama, Roche, Ginola… La difficulté pour Artur Jorge, l’entraîneur, a été de construire une équipe.

[…] La difficulté pour mon staff et moi, ce sont les arrivées tardives et le manque de préparation de certains garçons. Forcément, c’est compliqué. Dans le meilleur des mondes, il aurait fallu que les Qataris arrivent plus tôt, que Leonardo arrive plus tôt, mais c’est comme ça. Maintenant, les nouveaux joueurs sont là. On va travailler, sachant qu’il faut du temps pour construire une équipe, pour que les joueurs soient en forme. Si on prend l’exemple de Javier Pastore, il a disputé la Copa America où il a peu joué et il sort de deux semaines de vacances. Lui, si tout se passe bien, on ne le verra pas avant le mois de septembre. Ce sont plein de petits éléments.

La gestion de la concurrence

Les deux quotidiens — et notamment le Parisien — insistent lourdement sur les difficultés que pourraient éprouver Kombouaré à gérer son vestiaire, notamment en raison de la concurrence. Le Kanak s’en défend :

L’idée, c’est que tout le monde soit concerné. Je ne suis pas un entraîneur qui aime avoir un groupe de 30 joueurs avec des gars qui ne servent à rien. Je l’ai vécu en tant que joueur. J’avais la chance de jouer mais je voyais des copains qui venaient juste s’entraîner. […] On parle beaucoup du PSG parce qu’on est sous la lumière. Mais Mourinho, au Real, il pousse des coups de gueule quand il faut. À Manchester, sir Alex Ferguson envoie des chaussures dans la gueule de certains joueurs, et alors ? […] J’ai eu Makelele et Giuly pendant deux ans et cela s’est bien passé, non ? J’ai démarré à Strasbourg avec Ljuboja. Vous connaissez Ljuboja ? J’ai eu Niang. Demandez à Didier Deschamps si Niang est facile à gérer. J’ai eu aussi Pagis…

[…] Sessegnon ? Il est parti parce que c’est un faible. Il n’a pas accepté que Giuly soit plus fort que lui. Je ne voulais pas qu’il parte et j’ai tout fait pour qu’il revienne. Si encore il m’avait dit : « Je veux jouer à Manchester United. » Mais là… [il a signé à Sunderland]

[…] J’ai à ma disposition des joueurs à très gros potentiel mais qui n’ont encore rien gagné. Ils doivent apprendre à jouer en équipe. L’objectif doit nous conduire à tirer tous dans le même sens. La star, c’est l’équipe. Vous vous souvenez la saison dernière du petit problème avec Nenê ? Nenê, son jeu, c’est de dribbler, Hoarau de marquer des buts et Sakho de tacler et d’empêcher les buts. Chacun doit rester à sa place et réciter sa partition. Quant à Pastore, il a 22 ans. Moi, j’ai un fils de 27 ans et une fille de 24 ans. Pastore pourrait être l’un de mes enfants. Comme c’est un très grand joueur, il est humble et ne se la raconte pas. Il sait que c’est un métier où il faut se remettre tous les jours en question et aller au combat. Le plus bel exemple, c’est Zidane. Je le connais bien : plus on est grand, moins on a besoin de se la raconter.

Ses relations avec Leonardo

Dernier sujet polémique : ces dernières semaines, L’Équipe et le Parisien ont indiqué que les relations entre Kombouaré et le nouveau directeur sportif parisien, Leonardo, n’étaient pas au beau fixe. Le buteur décisif de PSG-Real Madrid réagit :

Leonardo et moi, on travaille en équipe. […] C’est une chance de l’avoir parce qu’il me fallait un interlocuteur pour discuter avec nos investisseurs. Il a aussi un réseau qui peut nous aider. On travaille dans la concertation et on a le même objectif : aller le plus loin possible.

[…] Je ne suis pas là pour expliquer, commenter ou faire des démentis. Surtout pas. Avec Leo, on est en train de construire notre équipe du PSG pour qu’elle soit capable d’aller jouer les premiers rôles. Peu importe aujourd’hui qui amène le joueur, parce que c’est un joueur du PSG. […] Pastore, c’est nous. Forcément, quand Leonardo me propose de faire venir un très très bon joueur, je le veux. Je serais fou sinon. Je n’ai qu’une envie : disposer d’une superbe équipe avec beaucoup de joueurs et une concurrence accrue. Aujourd’hui, on a 18 joueurs de classe qui connaissent la L1, 4 ou 5 jeunes et les gardiens.

Antoine Kombouaré en profite pour préciser le profil de Javier Pastore :

C’est un neuf et demi, à la fois milieu et attaquant. Mais il est plus attaquant que milieu. Il amène de la vitesse, de la percussion, la dernière passe et il marque.

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Antoine Kombouaré (photo Éric Baledent)