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[Enquête] Les dépenses du PSG décortiquées
Enquête sur les dépenses du PSG
jeudi, 23 juin 2011, par
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Après avoir fait la lumière sur l’organigramme des entreprises du « groupe PSG » — et révélé que, contrairement à ce qu’annoncent L’Équipe et le Parisien, Colony Capital ne détient plus 95,8 % du PSG depuis un an et demi —, expliqué le montage mis au point par Colony Capital, les modalités de la vente du club par Canal+ en 2006 et nos critiques à l’égard du Parisien puis détaillé les dettes du « groupe PSG » et l’investissement total de Colony Capital depuis 2006, nous poursuivons notre enquête en décortiquant les comptes du PSG.
Pour conclure notre enquête sur le PSG, après les véritables montants des transferts du PSG ces dernières années, nous publions cette semaine les comptes du PSG. Deuxième partie : les dépenses.
En avril dernier, la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a publié son rapport 2009/2010 sur les comptes des clubs de football professionnels, ce qui permet de situer le PSG par rapport aux autres clubs de L1. Les comptes du PSG, que nous nous sommes procurés en exclusivité, permettent par ailleurs de détailler la situation parisienne.
Type de dépenses | Réel 2009/2010 | % PSG | % L1 hors PSG |
---|---|---|---|
Rémunération du personnel chargée | 59,3 M€ | 60 % | 58 % |
Autres charges | 39,7 M€ | 40 % | 42 % |
Total dépenses hors transferts | 99,0 M€ | 100 % | 100 % |
Préambule : les chiffres publiés par la DNCG regroupent les comptes de la SASP Paris Saint-Germain Football, de sa filiale PSG Merchandising SAS et de l’association Paris Saint-Germain Football Club. (voir notre présentation des différentes entités du « groupe PSG »)
En valeur absolue, le PSG possède la quatrième masse salariale de L1 (59,3 M€ vs 38,5 M€ en moyenne, soit 1,5 fois plus). Le montant de ses autres charges le place également en quatrième position (39,7 M€ vs 27,9 M€, soit 1,4 fois plus). Au total, les charges du club parisien sont 1,5 fois plus élevées que la moyenne des autres clubs de L1, soit 99,0 M€ vs 65,7 M€. Seuls trois clubs dépensent plus que le club parisien : Lyon (158,7 M€), Marseille (153,9 M€) et Bordeaux (106,4 M€).
Le PSG ayant par ailleurs des ressources plus importantes que l’essentiel de ses concurrents, son ratio dépenses/recettes est finalement dans la moyenne de L1 : Paris a dépensé 120 % de ses revenus — soit un déficit d’exploitation hors transferts de 16 M€ —, tandis que les autres clubs français dépensent en moyenne 126 % de leurs recettes, pour un résultat d’exploitation hors transferts de -13,7 M€ en moyenne.
Le premier poste de dépenses du PSG, qui représente 60 % d’entre elles, correspond à la masse salariale.
Avec une masse salariale équivalente à près de 75 % de ses recettes, le PSG est dans la moyenne basse de la L1 : seuls quatre clubs consacrent une part moins importante de leurs revenus à la rémunération de leurs salariés.
Dans son rapport annuel, la DNCG souligne que ce ratio salaires/produits progresse de trois points par rapport à la saison précédente (71 %), alors que la « moyenne 2008/2009 UEFA » était de seulement 65 %. À noter que Nancy (100 %) et Valenciennes (98 %) consacrent la quasi totalité de leurs revenus à la masse salariale, misant habituellement sur le « trading de joueurs » pour équilibrer leurs comptes.
En valeur absolue, Paris (59,3 M€) dépense 1,5 fois plus que la moyenne des autres clubs français (38,5 M€), mais se classe en quatrième position derrière Lyon (111,7 M€, soit quasiment deux fois plus), Marseille (92,4 M€, soit 1,6 fois plus) et Bordeaux (61,9 M€).
# | Club | Masse salariale | % recettes |
---|---|---|---|
11 | Nancy | 30,7 M€ | 100 % |
13 | Valenciennes | 28,4 M€ | 98 % |
5 | Lille | 48,6 M€ | 88 % |
7 | Saint-Étienne | 39,2 M€ | 88 % |
16 | Nice | 22,6 M€ | 83 % |
18 | Le Mans | 20,0 M€ | 82 % |
6 | Monaco | 39,4 M€ | 82 % |
14 | Sochaux | 24,8 M€ | 81 % |
9 | Rennes | 35,9 M€ | 80 % |
10 | Auxerre | 31,5 M€ | 79 % |
1 | Lyon | 111,7 M€ | 76 % |
19 | Grenoble | 19,1 M€ | 73 % |
17 | Lorient | 22,4 M€ | 72 % |
12 | Toulouse | 28,4 M€ | 72 % |
8 | Lens | 37,1 M€ | 72 % |
4 | PSG | 59,3 M€ | 72 % |
2 | OM | 92,4 M€ | 65 % |
20 | Boulogne-sur-Mer | 14,0 M€ | 63 % |
15 | Montpellier | 23,4 M€ | 61 % |
3 | Bordeaux | 61,9 M€ | 53 % |
- | Moyenne L1 | 39,5 M€ | 74 % |
- | L1 hors PSG | 38,5 M€ | 74 % |
Sur les 59,3 M€ que le PSG consacre à sa masse salariale, 11,8 M€ (soit 20 %) sont alloués aux cotisations sociales.
Les joueurs perçoivent 36,4 M€, qui se décomposent en deux types de rémunération :
33,2 M€ de salaires bruts, soit 91 % ;
3,2 M€ de primes de match, soit 9 %.
Le staff pro touche quant à lui 3,0 M€, qui se répartissent également en salaires bruts (2,2 M€, soit 73 %) et primes de match (0,8 M€, soit 27 %).
Enfin les autres collaborateurs du club se partagent 8,1 M€, soit 14 % de la masse salariale totale.
Type de dépenses | Réel 2009/2010 | % masse salariale |
---|---|---|
Joueurs | 36,4 M€ | 61 % |
Staff pro | 3,0 M€ | 5 % |
Autres collaborateurs | 8,1 M€ | 14 % |
Rémunération du personnel brute | 47,5 M€ | 80 % |
Cotisations sociales | 11,8 M€ | 20 % |
Total masse salariale | 59,3 M€ | 100 % |
Les autres charges agrègent toutes les dépenses d’exploitation hors transferts — amortissements des joueurs et honoraires d’agents — à l’exception de la masse salariale.
Malgré des charges élevées — 39,7 M€ contre 27,9 M€ en moyenne pour les autres clubs de L1, soit 1,4 fois plus —, le PSG obtient un ratio autres charges/recettes inférieur à la moyenne de L1 (48 % vs 54 %) grâce à un niveau de revenu supérieur à ses concurrents.
# | Club | Autres charges | % recettes |
---|---|---|---|
9 | Sochaux | 19,0 M€ | 62 % |
6 | Saint-Étienne | 27,1 M€ | 61 % |
12 | Nice | 15,1 M€ | 55 % |
10 | Nancy | 16,9 M€ | 55 % |
5 | Lille | 29,5 M€ | 53 % |
13 | Valenciennes | 14,5 M€ | 50 % |
8 | Toulouse | 19,2 M€ | 49 % |
4 | PSG | 39,7 M€ | 48 % |
7 | Monaco | 23,0 M€ | 48 % |
15 | Grenoble | 12,1 M€ | 46 % |
1 | OM | 61,5 M€ | 43 % |
14 | Lorient | 12,5 M€ | 40 % |
11 | Auxerre | 15,6 M€ | 39 % |
3 | Bordeaux | 44,5 M€ | 38 % |
17 | Boulogne-sur-Mer | 7,5 M€ | 34 % |
2 | Lyon | 47,0 M€ | 32 % |
16 | Montpellier | 9,6 M€ | 25 % |
- | Moyenne L1 | 28,5 M€ | 53 % |
- | L1 hors PSG | 27,9 M€ | 54 % |
NB : Le Mans, Lens et Rennes, dont le montant des autres charges ne figure pas dans le rapport annuel de la DNCG, sont absents de ce classement, mais sont bien intégrés aux moyennes de L1, calculées sur le total communiqué par la LFP.
Les autres charges du PSG regroupent notamment les achats et prestations de services (16,3 M€), les impôts et taxes (6,2 M€), les frais d’organisation de matches (4,9 M€) et les frais de déplacements (3,0 M€).
À noter que les frais d’organisation correspondent à la fois aux dépenses de sécurité propres au PSG et aux refacturations de la préfecture de police de Paris. Au budget 2010/2011, ces dernières représentaient 25 % des frais d’organisation.
Type de dépenses | Réel 2009/2010 | % autres charges |
---|---|---|
Services extérieurs | 16,3 M€ | 41 % |
Impôts et taxes | 6,2 M€ | 16 % |
Frais d’organisation de matches | 4,9 M€ | 12 % |
Frais de déplacements | 3,0 M€ | 8 % |
Amortissements et provisions | 1,6 M€ | 4 % |
Divers | 7,6 M€ | 19 % |
Total autres charges | 39,7 M€ | 100 % |
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Crédit illustration : TaxBrackets.org