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Caen-PSG : des affrontements entre groupes rivaux ?
Retour sur le déplacement à Caen (photos)
dimanche, 10 avril 2011, par Vivien B.

Comme toujours cette saison, le déplacement du PSG a donné lieu à plusieurs regroupements de supporters parisiens, la majorité des anciens abonnés des virages refusant les mesures imposées par le PSG dans le cadre du déplacement officiel, le seul qui donne accès au parcage visiteurs. Et comme souvent, le récit de la soirée dans la presse manque cruellement de justesse. Présent au stade Michel-d’Ornano samedi soir, PSGMAG.NET revient sur ces événements.

Ce que dit la presse

D’après RMC, durant un match qui aurait vu le PSG s’imposer 0-2 (sic), des affrontements ont opposé « deux clubs de supporters parisiens dissous […] dans leur tribune » :

Des rivalités entre deux clubs de supporters parisiens dissous sont remontées à la surface pendant le match entre le Stade malherbe et le Paris Saint-Germain (0-2) au stade d’Ornano, à Caen, ce samedi soir. Une petite bagarre a éclaté dans leur tribune. Trois supporters parisiens ont été interpellés pour violences. À l’issue du match, les policiers ont contrôlé les identités des deux clans opposés : 170 d’un côté, 30 de l’autre. Au total, ce sont quelque 200 supporters du PSG qui ont assisté au match.

De son côté, L’Équipe a vu un groupe d’Auteuil face à un groupe de Boulogne, mais pas d’incident opposant les uns aux autres :

À Caen, alors que la tribune réservée aux Parisiens était composée d’une cinquantaine de personnes encadrées par six stewards du club, la majorité des supporters de la capitale qui ont pu se procurer des billets librement (la vente étant limitée à cinq par personne) s’est regroupée dans les quarts de virages supérieurs. Avec d’un côté du stade Michel-d’Ornano la mouvance issue d’Auteuil, et de l’autre environ 150 ultras du groupe Liberté pour les abonnés, tendance Boulogne. Les premiers se sont distingués par l’usage de bombes agricoles, obligeant les fans normands à quitter la tribune avant la mi-temps. Les seconds se sont battus, obligeant le personnel de sécurité de Caen à intervenir. Quatre personnes ont été placées en garde à vue : trois supporters proches d’Auteuil et un autre proche de Boulogne.

Ce qui s’est réellement passé

Qui était présent ?

Depuis plusieurs mois, il n’existe plus d’arrêté préfectoral interdisant aux supporters du PSG de se déplacer. Pour éviter un afflux massif de Parisiens, les autorités demandent cependant aux clubs visités de restreindre la billetterie localement, à l’exclusion notamment de la vente à distance. Cela n’a pas empêché près de 300 anciens abonnés des virages du Parc des Princes de se procurer des billets — pas tout à fait « librement », mais légalement — dans les tribunes latérales du stade Michel-d’Ornano.

L’essentiel d’entre eux a pris place en tribune Orne — qui regroupait notamment l’association Liberté pour les abonnés, les ex-Lutece Falco et les Karsud —, tandis qu’une trentaine d’anciens d’Auteuil avaient pris place en tribune Caen. Enfin le déplacement officiel organisé par le PSG a rassemblé 39 personnes selon les chiffres communiqués par la LFP. Les anciens du Kop of Boulogne n’avaient pas organisé de déplacement, ce qu’ils avaient fait il y a quinze jours à Bercy lors du tournoi de futsal.

Quelle était l’ambiance ?

Comme lors de leurs précédentes actions, LPA, les ex-LF et les Karsud ont alterné tout au long de la soirée des encouragements pour le PSG avec des chants de contestation ou des insultes envers Robin Leproux et Sébastien Bazin.

Plusieurs banderoles ont été déployées : « Jusqu’au dernier Paris SG fan » ; « Leproux, shame on you ».

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Supporters parisiens à Caen
Photo PSGMAG.NET

Y a-t-il eu des incidents ?

Dans l’espace qui rassemblait environ 250 supporters parisiens, une bagarre a opposé un Parisien à quelques uns de ses voisins de tribunes, après que des insultes ont été échangées. Les stewards caennais sont intervenus pour mettre fin aux troubles, et plusieurs personnes ont été interpellées.

Du côté des anciens d’Auteuil, une seule chose à signaler : l’utilisation de pétards.

À la fin du match, plusieurs cordons de gendarmes mobiles sont venus renforcer les stewards et la section d’intervention rapide afin de dissuader les supporters parisiens de partir. Le temps que les Caennais quittent les lieux, restaient donc en tribunes le parcage officiel et les deux « contre-parcages ». En tribune Orne, les quelque 200 supporters encore présents au coup de sifflet final sont sortis par groupes de dix, afin de permettre aux forces de l’ordre de relever l’identité de toutes les personnes présentes. Motif ? « Instructions préfectorales », nous a-t-on répondu laconiquement.

Rectifications

Si deux regroupements ont été formés samedi soir, il ne s’agissait pas de deux « clans opposés », et ils ne se sont pas affrontés. Par ailleurs, dans L’Équipe, Damien Degorre confirme qu’il ne sait toujours pas de quoi il parle, présentant le rassemblement de Liberté pour les abonnés (Auteuil et Boulogne), des ex-Lutece Falco (Auteuil) et des Karsud (Auteuil) comme un groupe « tendance Boulogne ».

Enfin, s’il faut déplorer la bagarre intervenue en tribune Orne peu avant la mi-temps, ce n’est pas faire preuve de beaucoup de volonté d’informer que de la résumer en indiquant que « les seconds [150 ultras] se sont battus ».

Compléments

Mais que fait la police ?

Dans L’Équipe, l’« avis de l’envoyé spécial » est consacré aux tribunes parisiennes, Vincent Garcia se lamentant que les forces de l’ordre n’aient pas évacué tous les supporters parisiens, après avoir présenté les choses de façon apocalyptique, parce que suffisamment vague pour ne pas permettre aux lecteurs de mesurer ce qui s’est réellement passé.

En insistant sur le fait qu’ils ont pu acheter des billets « librement » — bien que ceux-ci n’étaient vendus qu’en Normandie —, le quotidien sportif appelle par ailleurs de ses vœux une interdiction de vente de billets à toute personne suspectée de supporter le Paris Saint-Germain :

Sur le terrain, le PSG va mieux. En tribunes, ses supporters se sont encore distingués à Caen. Alors que l’espace qui leur était réservé était pratiquement vide, le gros des troupes, qui avait pu acheter librement des billets, s’est regroupé dans deux coins du stade d’Ornano. Bagarres, bombes agricoles, ils ont fait fuir rapidement les spectateurs normands qui ont eu la malchance de se retrouver à leurs côtés. Sans qu’ils soient pour autant délogés par les forces de l’ordre, qui ont tout de même procédé à quatre interpellations. Le Paris SG, qui a pris des mesures exceptionnelles au Parc des Princes, est toujours malade de ses supporters à l’extérieur. Le phénomène est visible surtout lors des courts déplacements, comme hier en Normandie. C’est sur ce point-là que les autorités doivent se pencher rapidement pour empêcher ce genre de débordements. Avant que les choses ne dégénèrent à nouveau de façon plus grave.

Pendant ce temps-là…

Si les « quatre supporters parisiens en garde à vue » font les gros titres de la page 2 de L’Équipe, il faut aller fouiller au beau milieu de la page 7 pour apprendre que des incidents ont eu lieu ailleurs en France ce week-end :

Des ultras de Reims se sont brièvement opposés à la frange indépendante des supporters du GF 38, vendredi après-midi, en plein centre-ville de Grenoble, à quelques heures de la rencontre de Ligue 2 opposant leurs deux équipes (1-1). Les protagonistes de ce fight ont rapidement été séparés par les forces de l’ordre. Lors du déplacement de Reims à Évian (1-2), le 21 décembre dernier, les indépendants grenoblois avaient dérobé du matériel aux ultras rémois.

Plus de photos et vidéos

Le rassemblement parisien (LPA/ex-LF/KSD) en tribune Orne :