Programmé samedi 22 janvier à 20h45 par Eurosport, le match Agen-PSG n’en finit pas de provoquer des remous : alors que le PSG souhaite l’avancer de quelques heures afin de pouvoir regagner la capitale dès le coup de sifflet final, les mesures de sécurité exigées pourraient contraindre la ville d’Agen à renoncer à l’organisation du match.

Mise en conformité du stade Armandie

Le conflit oppose rien de moins que le PSG, les pouvoirs publics, la FFF, la ville d’Agen et Eurosport. Le diffuseur de la compétition ayant souhaité faire du match SU Agen-PSG son affiche du week-end, la rencontre des seizièmes de finale de la coupe de France a été programmée le samedi 22 janvier en prime time, à 20h45. Très vite, le PSG a fait savoir qu’il souhaitait jouer plus tôt afin de ne pas être obligé de passer la nuit sur place.

Ce sont ensuite les conditions de sécurité qui ont focalisé l’attention. Après que le chargé de la sécurité de la FFF a émis un avis défavorable quant à l’homologation du stade Armandie — en raison d’insuffisance du parking et de l’absence de grillages —, la municipalité agenoise a décidé d’entreprendre les travaux nécessaires pour que le match ne soit pas délocalisé à Bordeaux. Par ailleurs, la contenance du stade serait ramenée de 14 000 à 8 000, aucun billet ne serait vendu sur Internet ni le jour du match, et seule une place par personne pourrait être achetée — l’objectif semble clairement d’empêcher les supporters parisiens de se déplacer en indépendants comme ils l’ont fait à Lorient ou à Valenciennes dernièrement.

La FFF a alors donné son accord pour que le match se tienne à Armandie, sous réserve que les travaux nécessaires soient effectivement achevés. Le PSG a fait appel de cette décision. D’après la presse locale, Agen respecterait le cahier des charges de la FFF à la lettre, et serait même disposé à aller au-delà si nécessaire. « Les travaux de grillageage tout autour du terrain ont été engagés, les panneaux publicitaires entourant le stade et le terrain sont actuellement masqués, une “cage” pour abriter les supporters du PSG (autour de 300) est en cours de réalisation, énumère ainsi Sud-Ouest. […] Une société privée a été retenue pour assurer la sécurité des joueurs parisiens pour le trajet entre l’aérodrome d’Agen, où l’avion privé du PSG atterrira, jusqu’à leur lieu de résidence puis au stade Armandie. » Le quotidien régional précise par ailleurs que si le maire s’est engagé à installer un grillage autour de la main courante, ce point « ne figurait pas dans le cahier des charges envoyé par la FFF ».

Les pouvoirs publics rentrent dans la danse

Selon RMC et le Parisien, Robin Leproux aurait envoyé un courrier à la FFF, à Eurosport, au ministère de l’Intérieur et au préfet du Lot-et-Garonne pour dénoncer « une attitude irresponsable » à propos du maintien du match à 20h45. « Selon nos informations, indique RMC, la préfecture du Lot-et-Garonne a édicté un arrêté obligeant la rencontre Agen-PSG […] à se jouer en diurne. » Le match se disputerait finalement à Agen, mais Eurosport serait obligé de revoir sa grille de programmes.

Ce matin, Sud-Ouest évoque des informations similaires : « Robin Leproux aurait même appelé le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy pour qu’il fasse pression dans ce sens. Et il semble avoir été entendu. Même si l’information n’était pas confirmée hier soir, la préfecture du Lot-et-Garonne serait ainsi sur le point de publier un arrêté obligeant la rencontre à se jouer en diurne. Comble de l’ironie, la mairie d’Agen a reçu hier soir un coup de fil de la direction générale de la FFF pour faire passer un message : “Si vous êtes prêts à accepter de déplacer le match à dimanche à 17 heures, le PSG serait éventuellement prêt à lever son appel.” Et Robin Leproux oublierait au passage ses craintes concernant la sécurité de ses joueurs… »

De son côté, La Dépêche du Midi ne nous apprend pas grand-chose, le quotidien régional privilégiant l’aigreur à l’information :

On apprenait dans le courant de l’après-midi que le Paris Saint-Germain, pardon, le Paris Sans Gêne, faisait appel de la décision fédérale, préférant jouer sur terrain neutre, voire à domicile, dans leur nid douillet du Parc des Princes. Impensable et pourtant tellement vrai. Mais elle est où la magie de la coupe de France, cette compétition louée pour son esprit, qui fait rêver les plus petits ? Là, le PSG et sa kyrielle de stars bien payées (le salaire mensuel du Brésilien Néné équivaut au budget annuel du SUA !) ne fait plus rêver personne. […] La fête est déjà gâchée.