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[Débat] Comment gérer le cas Sessegnon au PSG ?
Le débat du mercredi — l’avenir du numéro 10 du PSG
Céder aux caprices du joueur ou le garder de force ?
mercredi, 29 décembre 2010, par Gauthier B.

Après une demi-saison réussie, le PSG était à deux doigts d’aborder une trêve hivernale avec la plus grande sérénité… Mais à la veille de la dernière rencontre de 2010, le ton est monté entre Stéphane Sessegnon, qui joue trop peu à son goût, et Antoine Kombouaré. Chaque partie reste depuis campée sur ses positions, et si le Béninois et son agent évoquent un départ inéluctable, le président et l’entraîneur du PSG ont d’ores et déjà affirmé qu’il n’y aurait aucun départ cet hiver. Il reste toutefois difficile de croire que la situation restera telle quelle, et qu’il n’y aura pas un geste fait dans un sens ou dans l’autre [1].

Sessegnon n’a jamais été l’auteur de propos lénifiants, visant à assurer que le PSG était le club de son cœur. Au contraire, le numéro 10 parisien a toujours fait état d’un attrait pour un transfert dans un pays pouvant lui proposer un contrat juteux. Annoncé depuis 2009 et la fin de sa première année parisienne à Chelsea ou dans des clubs anglais de moindre envergure — parfois même en Turquie —, le joueur a régulièrement laissé filtrer ses velléités de départ. Et d’après les propos de Kombouaré, son nouveau statut de remplaçant a évidemment accentué cette envie : lui et son agent insisteraient depuis deux mois pour obtenir un bon de sortie, refusé systématiquement par le club, ce qui aurait conduit au clash qui a tant fait parler ces derniers jours. Sans revenir sur les insultes réellement proférées ou non, l’affaire a fait suffisamment de bruit pour que la situation soit délicate à gérer. Sessegnon s’est engouffré dans la brèche pour expliquer qu’il ne peut plus rester au club, et le PSG se trouve donc à vouloir tout faire pour retenir un joueur contre son gré.

Antoine Kombouaré estime que Sessegnon sera très utile à son groupe en deuxième partie de saison, à la vue des nombreux matches qui attendent les Parisiens. Mais si le joueur n’est plus motivé et qu’il s’estime mal traité — à tort ou à raison —, le niveau du Béninois, déjà peu rassurant ces derniers mois, ne fera que chuter. Et l’utilité de garder un joueur qui n’apporte rien peut-être fortement remise en cause. De fait, si jamais des offres un tant soit peu intéressantes financièrement existent, le PSG ferait peut-être bien de réfléchir avant de refuser. Cela donnerait malheureusement raison au joueur qui tente un coup de pression sur son employeur, mais cela aurait au moins le mérite de ne pas laisser pourrir la situation.

Sachant que Sessegnon est réputé proche de certains cadres de l’effectif — Hoarau et Edel particulièrement —, il faudrait éviter qu’il ait une influence néfaste sur le groupe. En revanche, le mercato étant annoncé comme calme du côté parisien, cela pousserait la cellule recrutement à trouver dès janvier un joueur de couloir, amené à être titulaire rapidement. Est-ce qu’Alain Roche et ses collègues ont sous la main une piste activable immédiatement, alors que les rumeurs mentionnées évoquaient plutôt un attaquant voire un défenseur central ? Un départ précipité de Sessegnon pourrait engendrer un recrutement bâclé, façon Éverton Santos — Souza il y a trois ans.

La solution pourrait également venir de Kombouaré, s’il arrive à convaincre le joueur qu’il est mieux pour lui de finir la saison, mais surtout de Sessegnon lui-même. Depuis son arrivée en 2009, l’entraîneur parisien a montré qu’il ne restait pas figé sur ses positions coûte que coûte, même s’il a la tête dure. Les cas Chantôme et Giuly en sont la preuve : annoncés partant l’été dernier, et en mauvais termes avec Kombouaré, les deux milieux de terrain se sont accrochés et ont réussi à renverser la vapeur, s’imposant comme titulaires cette saison. L’été dernier, Chantôme venait de passer deux saisons franchement mauvaises, n’ayant réussi à s’imposer à aucun poste et affichant surtout une motivation en constante dégringolade. De son propre aveu, il s’est remis en cause et cela a suffi à faire de lui le métronome du jeu parisien. Quant à Giuly, il a reconquis sa place à la loyale, en profitant de la méforme de… Sessegnon.

Car la source même du problème se trouve ici : depuis presque deux ans, et sa suspension en février 2009, le meneur de jeu parisien est devenu quelconque dans le jeu. Ses passes sont imprécises, il ne sait pas tirer autrement qu’en force, et ses dribbles ont une efficacité trop aléatoire. À gauche, à droite, ou même en meneur de jeu, Sessegnon ne mérite tout simplement plus d’être titulaire. Et là où certains habitués du banc savent se montrer précieux quand l’occasion de jouer leur est donnée, le Béninois n’a rien fait pour renverser la hiérarchie. Son rival actuel n’est pourtant pas le joueur le plus indiscutable du onze parisien en ce moment… Si le Béninois réussissait à se remettre en selle, son avenir n’aurait aucun mal à se trouver au PSG. Finalement, tout dépend de lui.

[1] Mardi, RMC.fr indiquait que Sessegnon « sera bien présent à la reprise de l’entraînement » et qu’« il devrait même participer au stage au Maroc début janvier », mais indique que la perspective de finir la saison au PSG est jugée « très compliquée » par son entourage.