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Boskovic l’Américain, en route pour l’Euro 2012
Parcours de l’ancien milieu monténégrin du PSG
Boskovic, qui joue désormais aux États-Unis, vise une qualification pour l’Euro 2012
lundi, 20 décembre 2010, par Mathieu Genet

Arrivé au PSG à l’été 2003, Branko Boskovic a participé à ce qui reste la meilleure saison du PSG depuis dix ans avant de disparaître progressivement de l’équipe parisienne. Prêté à Troyes puis laissé libre en 2006, le Monténégrin s’est relancé au Rapid Vienne avant de rejoindre les États-Unis. Dans le même temps, il est en bonne position pour qualifier son équipe nationale à la première phase finale d’un championnat d’Europe des nations de son histoire.

De Belgrade à Washington en passant par Paris, Troyes et Vienne, retour sur la carrière de Branko Boskovic, milieu de terrain du PSG entre 2003 et 2005.

Au PSG, Boskovic disparaît progressivement

Francis Graille à la place de Laurent Perpère, Vahid Halilhodzic à la place de Luis Fernandez, arrivée de Pedro Miguel Pauleta et départ de Ronaldinho pour Barcelone… Le mercato d’été de l’année 2003 est particulièrement animé à Paris. Toute cette agitation atteint également la cellule médicale puisque dès le début du mercato, Demis Nikolaidis est jugé inapte lors de la visite médicale tandis que Hakan Yakin, après avoir caché au club une blessure au moment de sa signature, décide d’aller se faire opérer en Suisse contre l’avis des médecins parisiens. Son contrat est immédiatement résilié — il perdra aux prud’hommes son procès contre le PSG pour licenciement abusif —, ce qui fait le malheur des supporters friands de maillots floqués au nom de la dernière recrue en date… Pour le remplacer, l’entraîneur bosnien engage dans l’urgence un jeune joueur de l’Étoile rouge de Belgrade pour 5 millions d’euros. Inconnu du public français, Branko Boskovic est présenté comme très doué techniquement. Son palmarès, à seulement 23 ans, impressionne : deux fois champion de Serbie, trois fois vainqueur de la coupe.

Après des premiers matches intéressants sous le maillot parisien, le milieu de terrain voit son temps de jeu décliner progressivement au fil des deux saisons qu’il passe dans la capitale : titulaire jusqu’à la trêve en 2003/2004, alors que Paris réalise une excellente saison — le PSG terminera deuxième et remportera la coupe de France, son premier trophée depuis 1998 —, Boskovic est essentiellement remplaçant lors des matches retour. S’il possède une vision du jeu intéressante, son impact physique en fait un joueur trop tendre pour le championnat de France. La saison suivante, Boskovic ne joue quasiment plus. Son principal fait d’arme date de novembre 2004 : avec l’équipe bis du PSG, il inscrit un doublé à Marseille — dont un but du droit, son mauvais pied — qui permet au club de la capitale de s’imposer 2-3 alors qu’il était mené 2-0.

Ce temps de jeu de plus en plus restreint ne lui suffit pas. Boskovic affirme en janvier 2005 se poser des questions sur son avenir au sein du club : « Avec Ljuboba, nous nous demandons pourquoi nous sommes mésestimés par l’homme qui nous a fait venir, estime-t-il dans les colonnes du Parisien. Si Halilhodzic n’est pas remplacé, je partirai à la fin de la saison. S’il part, je suis prêt à rester jusqu’au bout de mon contrat [en juin 2007]. » Finalement le PSG le prête à Troyes lors de la saison 2005/2006. Rebelote : son temps de jeu se délite au fil des matches et sa saison dans l’Aube est finalement un nouvel échec. Il est donc laissé libre par le club parisien à l’été 2006.

Boskovic se relance en Autriche

S’en suit pour le joueur monténégrin six mois de chômage. C’est finalement le Rapid Vienne qui lui tend la main en janvier 2007. « Pourquoi avoir choisi l’Autriche ? Parce que personne d’autre ne voulait m’acheter, a-t-il expliqué avec le sourire en septembre 2009, dans une interview accordée à footmercato.net. […] Quelques équipes achètent de très bons joueurs étrangers, qui ont une très bonne technique. Mais concrètement, cela reste un championnat à dominante physique. »

Il signe pour six mois seulement, comme pour prouver qu’il est toujours un joueur de football motivé à donner un nouvel élan à sa carrière. Ce nouveau départ pour lui est concluant. S’il ne joue que rarement les matches dans leur intégralité, il s’impose malgré tout comme un titulaire aux statistiques encore maigres, mais prometteuses : deux buts, deux passes décisives. Il signe donc en fin de saison pour trois saisons supplémentaires, qui seront une véritable réussite pour lui. Il décroche notamment le titre de champion 2008 en tant que joueur majeur de l’effectif vert et blanc.

Le championnat américain et l’Euro 2012

En mai 2010, le club autrichien entame avec lui des discussions pour prolonger son bail à Vienne. Mais les propositions salariales sont bien éloignées de ce que lui propose le club américain de DC United, en Major League Soccer. Il signe à Washington comme joueur désigné. Ce statut lui permet de ne pas impacter le salary cap imposé aux équipes américaines — 2,55 millions de dollars par effectif —, et de recevoir un salaire bien plus conséquent que la moyenne. Branko Boskovic s’engage au DC United en juin 2010, en plein milieu de la saison américaine. Le manager général Dave Kasper justifie cet investissement par le besoin d’avoir un élément capable de dicter son rythme au jeu. Il est vrai que son équipe vit une saison noire : elle se traîne à la dernière place du classement de la conférence est et déploie un niveau de jeu très largement insuffisant.

Mais le milieu monténégrin doit attendre un mois pour rejoindre officiellement ses partenaires, le mercato nord-américain de mi-saison ne prenant effet qu’en juillet. Ce délai est invoqué pour justifier ses premières performances en demi-teinte. Il débute dans une forme physique très moyenne et a besoin de plusieurs matches pour monter en puissance. En fin de compte, le club de la capitale américaine n’a pas réussi à relever la barre et termine bon dernier. Boskovic en profite pour critiquer le manque de rigueur défensive de son équipe : « En Europe, les lignes défensives sont proches, déclare-t-il sur le site officiel de DC United. Ce n’est pas le cas ici. Surtout notre défense, qui se retrouve systématiquement en un contre un. Même Nesta ou Maldini ne peuvent pas jouer ainsi. »

Il ne compte cependant pas renoncer et se prépare à une nouvelle saison dans un championnat qu’il apprend à découvrir : « Beaucoup de gens pensent que la MLS n’est pas un bon championnat, a-t-il indiqué en octobre dernier sur CNN Sports Illustrated. Ils ont peut-être des lacunes tactiques par rapport aux équipes européennes, mais il y a beaucoup de joueurs sud-américains, et ils ont un bon niveau physique. »

Au-delà de son expérience américaine, Branko Boskovic vit un vrai conte de fée avec la toute nouvelle équipe du Monténégro, dont il est vice-capitaine. Créée suite à la coupe du monde 2006, et issue d’une scission avec l’équipe serbe, cette formation d’un pays d’à peine 670 000 habitants navigue en tête de son groupe de qualification pour l’Euro 2012. Boskovic et ses coéquipiers sortent d’un double exploit face à la Suisse — victoire 1-0 — et l’Angleterre — 0–0 à Wembley. Avec trois points d’avance sur l’Angleterre à mi-parcours, il espère fermement pouvoir qualifier son pays à la première phase finale de son histoire. Pour cela, il a accepté de quitter son poste au milieu du terrain pour se décaler sur l’aile gauche. « Ce n’est pas ma position préférée, mais on ne change pas une équipe qui gagne… »

Crédit photo : dcunited.com