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Le PSG est-il sous Nenê-dépendance© ?
Le débat du mercredi — la réussite de Nenê
Les Parisiens se reposent-ils trop sur leur milieu gauche ?
mercredi, 6 octobre 2010, par Gauthier B.

Si l’on ne devait retenir qu’un homme de ce début de saison parisien, ce serait évidemment Nenê. Le milieu gauche du PSG a atteint un niveau remarquable dès ses premières apparitions sous sa nouvelle tunique et a grandement contribué aux quelques succès obtenus par son club. En étant le leader technique de l’équipe, et surtout en se muant en buteur bien plus souvent qu’attendu. Alors, pour reprendre le vocabulaire des éminents Touboul, Degorre et consorts, le PSG souffre-t-il de Nenê-dépendance ?

Soyons précis : il ne sera pas question dans cet article d’assurer que Nenê marque trop, de se demander s’il est inquiétant qu’un des joueurs les plus talentueux de l’équipe soit aussi le meilleur, ou de faire des moyennes pour constater que le PSG perd tous les matches qu’il joue sans son numéro 19 — même si le cas ne s’est présenté qu’une seule fois… Laissons toutes ces blagues aux quotidiens nationaux, toujours capables d’affirmer avec aplomb qu’un buteur qui marque trop, c’est la preuve d’une équipe qui ne tourne pas rond. (voir Crise au PSG : Nenê marque des buts ! (L’Équipe))

Nenê réalise un excellent début de saison, et se trouve bien souvent à la conclusion des actions, mais dire qu’il tient l’équipe à bout de bras est faux. Car d’autres joueurs tirent aussi leur épingle du jeu. Ainsi le socle défensif est-il complètement imperméable, avec des Edel, Sakho et Makelele particulièrement en forme. Le PSG n’encaissant pas de but, les réalisations des joueurs parisiens deviennent de facto synonymes de victoires. Ce n’est donc pas le travail du seul Nenê qui est à mettre en avant quand Paris gagne — et il faut de plus rappeler que Hoarau a tout de même marqué 5 buts toutes compétitions confondues depuis le début de saison, ce qui n’a rien de négligeable.

Par ailleurs, si l’on décortique ces fameux buts de Nenê, on constate que hormis celui inscrit à Séville, aucun n’a fait basculer la rencontre : l’ancien Monégasque a marqué le troisième but face aux Verts, les troisième et quatrième face à Arles-Avignon, et les seconds face à Lens et Lviv. Cela aide évidemment à tuer une rencontre et à être plus tranquille, mais Nenê n’est pas encore l’auteur des buts qui débloquent un match que Paris gagnera péniblement 1 à 0.

Enfin il y a un aspect à ne pas occulter : Nenê jouit actuellement d’une réussite insolente, et il ne va pas falloir jouer les enfants gâtés quand, inévitablement, ses frappes ne feront plus mouche. Nenê joue milieu gauche, et ce n’est pas de lui que l’on attend des buts à foison. Si, à l’avenir, le Brésilien venait à rester muet durant de nombreux matches consécutifs, il ne faudra pas s’inquiéter : ce sera d’une certaine façon un retour à la normale. Et si Nenê permet ces temps-ci de retirer un peu de pression sur les épaules de nos attaquants et milieux offensifs — et de faire du problème Erding un cas moins épineux —, il ne faut pas que ceux-ci tombent dans un relâchement qui pourrait être fort préjudiciable quand Nenê rentrera dans le rang : Sessegnon doit toujours se montrer plus décisif, et Erding retrouver le chemin du but.

Car il faut bien se dire qu’il y a un précédent au PSG : dans le rôle du milieu gauche étonnamment efficace, il y a eu Laurent Robert en 2000/2001. En ce début de saison-là, le Réunionnais enquillait les buts, marquant à chaque rencontre au Parc des Princes, et parfois à l’extérieur. Les autres attaquants — Anelka ou Christian — marquaient également, mais dans une bien moindre mesure. Au final, quand Robert s’est mis à scorer moins régulièrement et surtout, à être un peu moins bon, personne n’a endossé à sa place le costume de l’homme en forme. Et le PSG a sombré de plus en plus, jusqu’à jeter à la poubelle les bénéfices d’un très bon début de saison.

Alors oui, le PSG ne peut que se satisfaire d’avoir en la personne de Nenê un joueur qui flambe à ce point, et ne surtout pas y voir un cache-misère, pour reprendre les termes de nos cavaliers de l’apocalypse préférés. Mais il faut tout de même se préparer à moins se reposer sur lui car un joueur, quel qu’il soit, connaîtra toujours des mauvais jours.