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Les Bleus, la formation à Lyon et les hooligans grenoblois

Chronique du PSG dans les médias, semaine 5

Retour sur les sujets qui ont fait l’actualité du PSG ces derniers jours

jeudi 10 septembre 2009, par Vivien B.

Chronique du PSG dans les médias, semaine 5

Retour sur les principaux commentaires relevés durant la semaine à propos du PSG. Au programme cette semaine : le déménagement de la taupe du Camp des Loges à Clairefontaine — elle est partie avec le numéro de téléphone du Parisien dans ses bagages —, la formation à la lyonnaise, les hooligans grenoblois, différentes news, et enfin quelques événements qui se sont produits ailleurs en Ligue 1 — mais qui ne font étrangement rire personne.

Durant la semaine écoulée, l’actualité du PSG a fait relâche. L’occasion d’observer avec distance les méthodes que le Parisien applique habituellement au club parisien.

Quand les Bleus prennent le relais du PSG

Quand les journalistes de la rédaction des sports du Parisien sont occupés à chasser la taupe à Clairefontaine, ils ne la chassent pas au Camp des Loges. Trêve internationale oblige, les pages PSG ont été plutôt légères cette semaine.

Du côté de l’équipe de France en revanche, il a fallu vivre avec ces accompagnateurs quelque peu encombrants. Les méthodes restant les mêmes, la semaine médiatique des Bleus offre une illustration intéressante de ce que le Paris SG subit… toute l’année.

Le Parisien dit : il faut virer Domenech

« Domenech et les Bleus : révélation sur un divorce » ; « entre Domenech et les Bleus, le divorce est consommé ». Les gros titres donnent le ton : c’est la crise à Clairefontaine !

Et pour être sûr que les lecteurs un peu simplets du journal comprennent, le Parisien prend bien soin d’écrire de manière très peu subtile ce qu’ils doivent penser de ce scoop mondial : Henry a discuté avec Domenech, donc il faut virer ce gros boulet. On exagère à peine…

Notre journal raconte comment Thierry Henry a remis en cause, pour la première fois, le pouvoir et les compétences de Raymond Domenech à la veille du match contre la Roumanie. […] La scène que nous révélons va laisser des traces. Au nom du groupe France, Thierry Henry s’en est pris au sélectionneur vendredi, à la veille du match nul face à la Roumanie. […] Nos révélations sont accablantes pour Raymond Domenech, dont le divorce avec son groupe est désormais consommé. […] Ce que tout le monde voit, pense et écrit à l’extérieur, Henry a osé le dire à l’intérieur. […] La cassure est totale entre l’entraîneur et ses joueurs. Irréversible ? Il reviendra aux instances de tirer les conclusions de cet épisode.

Pour appuyer le propos, le traditionnel micro-trottoir est accompagné de l’interview d’une personnalité dont l’avis autorisé permettra de clore les débats. Et qui mieux que Robert Pirès — qualifié de « boîte à meuh » par les Cahiers du Football — pour porter une appréciation objective du sélectionneur français ?

Reste la petite touche personnelle du Parisien : et si finalement la discussion Henry-Domenech était beaucoup plus anodine que le journal le dit ? Il suffit de prendre les devants, et de déclarer irrecevables toute critique des Révélations© du Parisien.

L’encadrement des Bleus tentera peut-être aujourd’hui de minimiser l’incident. Cela ne servira à rien. La vérité est là. Henry et le groupe se sont désolidarisés du sélectionneur, même si les joueurs ont bien évidemment joué le jeu face à la Roumanie. […]

Nos révélations vont faire du bruit. Pour sauver ce qui peut l’être, l’équipe de France, la Fédération française, sa tutelle, pourraient profiter de la journée à huis clos aujourd’hui pour s’amuser à trousser quelques démentis. Il s’agirait d’une nouvelle fuite en avant doublée d’un aveuglement : Raymond Domenech ne peut plus diriger cette équipe.

Le coup de grâce final est donné : il ne s’agit pas d’informer sur la vie de l’équipe de France, mais de participer à un lobbying pour virer le sélectionneur. Les articles des jours suivants le confirmeront :
Au milieu de ce capharnaüm, le sélectionneur a montré son vrai visage. Celui de la suffisance. […]

Les dernières révélations des tensions à Clairefontaine, lundi dans nos colonnes, ont fini de convaincre certains pontes de la FFF de lâcher Domenech, considéré comme un boulet insupportable.

La chasse est ouverte, le lynchage est gratuit. Et d’autant plus caricatural qu’il est accompagné de louanges risibles pour l’Homme-qui-a-osé-parler :
Il faut saluer ici le courage dont a fait preuve Thierry Henry. Malgré les désaccords, le Barcelonais a trouvé les ressources nécessaires pour montrer la voie à ses coéquipiers face à la Roumanie, affichant une nouvelle fois un mental hors norme. […]

Certains croyaient peut-être que l’ancien attaquant d’Arsenal n’était qu’un individualiste qui ne pensait qu’à lui, qui plus est à 32 ans et après avoir tout gagné. Il a démontré le contraire.

Entre deux envolées démagogiques, le Parisien annonce la vraie raison de l’échec de Domenech : ses causeries sont très beaucoup moins bien que celles d’Arsène Wenger.

Les joueurs sont déçus, anxieux par rapport à ces qualifications pour le Mondial. Le spectre de ne pas aller en Afrique du Sud leur fait peur. Ils en parlent entre eux. Beaucoup. La pauvreté des entraînements mais surtout des causeries de Domenech les désespèrent, eux qui travaillent ou ont travaillé avec les plus grands entraîneurs du monde, de Ferguson à Wenger en passant par Ancelotti, Mourinho, Hiddink, Lippi et tant d’autres.

L’Équipe renvoie le Parisien dans ses cordes

Pourtant, il ne faut pas aller très loin pour trouver des illuminés qui doutent des « révélations » du Parisien : même L’Équipe n’y croit pas !

Selon nos sources, Henry aurait bien mis brièvement en cause les séances de travail de son entraîneur, en réponse aux blâmes de ce dernier. Mais Domenech lui-même aurait invité ses cadres à s’exprimer et Henry ne serait pas le seul à avoir pris la parole. Nicolas Anelka et William Gallas se seraient également impliqués dans le débat et il semble que le ton de la discussion n’ait pas été si enflammé qu’on pourrait le penser. […] À l’issue de cette réunion, Raymond Domenech aurait même confié sa satisfaction.

Toujours dans L’Équipe, le chroniqueur Didier Braun évoque « une discussion de vestiaire, habilement relayée et montée en épingle » pour faire du « buzz ».

Quant à Lizarazu, son témoignage contrebalance également le « Et soudain, Henry prend la parole… » du Parisien :

Ce type de discussion entre les joueurs et l’entraîneur — sans savoir si les propos attribués à Thierry Henry sont exagérés ou pas — fait avancer. On en a eu plein de fois avec Aimé Jacquet, Roger Lemerre ou Jacques Santini.

Reste au Parisien à persister et signer. Ce que le quotidien de Saint-Ouen ne manque pas de faire, en qualifiant tour à tour leurs incroyables révélations de bombe sans précédent ou de simple discussion, selon l’angle qui l’arrange. L’ironie n’est manifestement pas le fort du journal…

Nos révélations ont eu l’effet d’une bombe hier à la Fédération française (FFF). […]

On pourrait croire que c’est une affaire d’État. Un événement tellement capital pour le football français que Thierry Henry s’est présenté en personne hier soir devant les caméras de TF1 pour passer en direct dans le journal de Laurence Ferrari. Après les révélations du Parisien sur les propos tenus par le capitaine à son sélectionneur, vendredi dernier, l’état d’urgence est décrété. […] Pour étouffer l’affaire, il faut minimiser l’incident et même le banaliser. Comme si n’importe quel capitaine pouvait dire ses quatre vérités à son entraîneur. […] Une telle remise en cause, c’est du jamais vu ! […]

Sur le fond, l’instance ne semble pas avoir pris la mesure de ce qui s’est joué vendredi en fin d’après-midi dans l’intimité des appartements tricolores. Pour la FFF, l’échange […] relève des discussions habituelles au sein d’une équipe pour améliorer ce qui peut l’être. Il est vrai que, dans tous les clubs du monde ou dans toutes les sélections, il est extrêmement fréquent que le plus grand joueur remette en cause son entraîneur sur un ton calme et au nom du groupe. Pareille intervention est évidemment inédite en équipe de France. C’est évidemment aussi un tremblement de terre, mais à la FFF on trouve même le mot désaveu « trop fort ».

Un tremblement de terre que la FFF n’apprécie pas à sa juste valeur, mais qui fait l’effet d’une bombe, et dont le journal moque la réaction jugée disproportionnée de la part de ladite FFF… Une analyse d’une rare logique.
Nicolas Anelka n’a pas éludé le sujet. Oui, il y a eu une explication entre les joueurs et Raymond Domenech parce que les Bleus voulaient changer des choses et cela a été très bénéfique pour tout le monde. […] « Il y a eu des explications entre les joueurs et le coach. Je pense que c’est logique quand tout ne va pas bien. On est partis sur le principe qu’on voulait changer quelque chose et cela s’est vu lors de ces deux matches. On est satisfaits d’avoir eu cette explication parce qu’on a réussi à développer un meilleur jeu. On espère maintenant que ça continue. On a eu une discussion. Le message est bien passé. Pour la suite, ce sera encore mieux », a confié l’attaquant de Chelsea. Des propos très forts. Essentiels.
Et sans aucun rapport avec leur présentation dans le quotidien quelques jours plus tôt…
Thierry Henry était accompagné hier de Raymond Domenech, ce sélectionneur qu’il apprécie visiblement de plus en plus, pour assurer sa conférence de presse. Le duo est apparu détendu, voire souriant. Il ne manquait plus qu’ils se tiennent la main pour montrer une harmonie. Hélas, l’opération de communication a semblé disproportionnée. […]

Henry a paru plus à l’aise que la veille même s’il semblait toujours en mission commandée : « Il n’y a pas eu de clash, ni d’embrouille », a-t-il confié. Mais notre journal n’a jamais écrit qu’il y avait eu un clash. Juste une discussion. « Une discussion constructive », a reconnu le capitaine des Bleus qui ne veut toujours pas révéler ce qui s’est dit à cette réunion. […]

Les dernières révélations des tensions à Clairefontaine, lundi dans nos colonnes, ont fini de convaincre certains pontes de la FFF de lâcher Domenech, considéré comme un boulet insupportable.

Elles ont sans doute également achevé de convaincre un bon nombre de lecteurs du Parisien que sa rédaction des sports est constituée de boulets insupportables.

Au-delà du périphérique

Lyon rentre dans la cour des grands (en France)

Formé à l’OL, Anthony Mounier (21 ans) a signé à Nice cet été. Il explique les raisons de son départ dans les colonnes du Parisien :

C’est devenu un grand club, il y a donc de moins en moins de places pour les jeunes qui sortent du centre de formation. À Lyon, la formation est bonne, on apprend beaucoup au contact des pros. Mais pour enchaîner les matches, il faut soit envisager un prêt, soit un transfert.
Lyon atteint l’âge adulte : désormais accusé de ne pas faire pas confiance à ses jeunes, l’OL sera-t-il bientôt sous le feu des projecteurs pour le comportement d’une minorité de ses supporters ? À suivre…

Grenoble n’est pas encore dans la cour des grands

Le 8 août dernier, le match Grenoble-Marseille a dû être arrêté à deux reprises pour des jets de projectiles et l’utilisation d’un laser. Étant donnée la sévérité affichée de la LFP pour ce genre d’incidents, le club grenoblois s’attendait à un match à huis clos. Interrogé par Le Dauphiné libéré, Pierre Wantiez, le directeur général du GF38, évoquait son désarroi :

Sur ce qui se passe sur la voie publique, le club n’a ni la vocation ni les moyens de se substituer aux forces de l’ordre. Ensuite, à l’intérieur, il ne faut pas perdre de vue que dès lors qu’on rassemble 20 000 personnes, il y a un risque. Au concert de Johnny, on n’a que des fans. Là, dans un match de football, le public est partagé. Et je tiens à dire que la bêtise n’est pas une affaire de catégorie sociale car quand je vois les comportements de certains supporters dans les tribunes à 60 €, c’est parfois consternant. […]

Si le but de certains est que le club soit sanctionné, là, je ne comprends pas. Mais on parle là d’une vingtaine de personnes sur 20 000. Il faut se garder de tout amalgame hâtif. Il faut simplement prendre conscience que l’on compte aussi des supporters qui ne font pas honneur aux valeurs du sport. […]

Par philosophie, je ne suis pas pour le tout répressif. On va toujours mieux et plus loin quand on essaye de comprendre et de se parler. […] J’ai croisé des gens qui m’ont dit qu’ils ne viendraient plus au match avec leurs enfants, des vacanciers qui m’ont avoué qu’ils ont eu peur, d’autres qui ne prennent plus de plaisir… Ce n’est pas acceptable. […]

Franchement, en quoi la fermeture du stade va changer quelque chose ? On a affaire à un comportement déviant profond que l’on ne réglera pas du jour au lendemain. Je n’ai pas de réponse intelligente mais je ne suis pas convaincu que priver de match 19 000 supporters pour une poignée d’individus difficilement contrôlables soit la meilleure décision.

Jusque-là, rien d’anormal pour qui suit l’actualité du PSG. Ces arguments de bon sens sont régulièrement rappelés par le club parisien aux donneurs de leçon de tout poil.

Là où les choses diffèrent entre Paris — protégé par les instances, comme chacun sait — et Grenoble, c’est lorsque la sanction tombe. Lundi, L’Équipe.fr annonçait le verdict :

Après les incidents survenus le 8 août lors de la réception de l’OM […], Grenoble craignait de devoir disputer un match à huis clos. Le club isérois a finalement écopé d’une amende de 2 000 euros.

Ce même lundi, dans L’Équipe, Robin Leproux annonçait qu’il serait « très vigilant sur le traitement du PSG [par la LFP]. On ne peut pas avoir un PSG plus sanctionné que les autres clubs sur les mêmes choses. » Il n’aura fallu que quelques heures pour trouver une illustration de cette iniquité. Reste à espérer que le nouveau président du PSG ne se contente pas, comme ses prédécesseurs, de simples déclarations d’intention sans lendemain.

Crise au PSG : Hoarau sur le banc ?

Il [Guillaume Hoarau] n’est d’ailleurs pas certain de retrouver une place de titulaire incontestable au PSG en raison des très bonnes prestations de Luyindula et d’Erding.
La blessure de Mevlut Erding risque de sonner le glas des noirs scénarios de Sylvie de Macedo (le Parisien). Dommage, l’idée était intéressante.

Julien Calimero Escudé

La chasse au Domenech a au moins une vertu pour ses joueurs : ils profitent d’une paix royale de la part des médias. Ainsi le Parisien oublie-t-il d’accompagner de commentaires acerbes l’interview de Julien Escudé, qui se prend pour Calimero après son but contre son camp contre la Roumanie :

Quand je ne joue pas trop mal, je suis déjà assez critiqué, alors là en concédant un but contre mon camp, je ne vais pas oser lire la presse. […] Je ne sais pas si tout le monde regarde mes matches à Séville. […] De toutes façons, je n’ai jamais eu de très bonnes notes dans les journaux. Je n’ai que dix sélections au compteur. Il faut sûrement en avoir plus et ne pas s’appeler Escudé.

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