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Rétrospective des reprises du PSG face à un promu

Paris contre le promu

Le PSG a déjà repris le championnat face à un promu à cinq reprises en L1

vendredi 7 août 2009, par Arno P-E

Paris contre le promu

À Montpellier, plus que le club de Loulou – The Soprano – Nicollin, c’est bien l’inconnu que le Paris SG devra affronter. Dresser l’état des forces en présence pour le premier match officiel relève de la gageure, même pour sa propre équipe. Là, en plus, Paris doit affronter un promu et donc, par définition, une équipe, des joueurs qu’il n’a pas l’habitude de rencontrer. Le genre de match piège où, vu la faiblesse supposée de l’adversaire, on n’a rien à gagner, et tout à perdre…

Voyons comment les Parisiens se sont sortis de ce guêpier lorsque le sort les a confrontés d’entrée à ce type d’adversaire.

1982/1983 : PSG – Rouen

Il faut remonter à près de trente ans en arrière pour trouver trace du premier match de L1 — ou plutôt de Division 1 comme on disait alors — entre le club de la capitale et un promu. Paris, tout juste auréolé de sa première victoire en coupe de France, vit un été mouvementé. C’est que même en 1982 le marché des transferts n’avait rien de simple.

Après avoir recruté Ardilès et Zaremba, les dirigeants parisiens cherchent à renforcer le secteur offensif. Le Néerlandais Kees Kist est sur les tablettes du président Borelli mais son club — l’AZ Alkmaar — en demande trop : 5 millions pour le transfert de ce buteur âgé de trente ans, ça fait beaucoup… Alors évidemment, le prix est en francs et la somme convertie en euros fait aujourd’hui sourire : 0,75 M€ à peine. Mais en 1982 Canal+ n’existe pas encore et le football ne connaît pas le succès commercial et populaire d’aujourd’hui. Il faudra de longues semaines de négociations pour que le Soulier d’or européen 1979 finisse par rejoindre le Camp des Loges.

Mais la tâche des recruteurs du PSG est loin d’être finie. Il leur reste encore à accomplir ce qui deviendra l’un des plus beaux coups de l’histoire du club : la signature d’un meneur de jeu yougoslave de 27 ans, évoluant à Sarajevo : un certain Safet Suši ?. Au début des années 1980, les transferts entre clubs des pays du bloc soviétique et clubs « occidentaux » sont rares et toujours complexes. Transfert rime avec bras de fer.

Le feuilleton Suši ? n’aura rien à envier aux tractations qui animent aujourd’hui encore la chronique mercato. Supervisé lors d’un match de préparation opposant le Paris Saint-Germain à Sarajevo fin juillet, le milieu offensif sidère les joueurs parisiens. Lemoult allant jusqu’à déclarer qu’il n’avait « jamais vu ça ». Situation ubuesque et impensable en 2009, Suši ? disputera ensuite le Tournoi de Paris sous le maillot du PSG… avant même d’avoir officiellement signé au club ! Et la fédération yougoslave bloquera son transfert jusqu’en décembre 1982…

Du premier match de championnat contre le promu normand, seul le résultat restera dans l’histoire : Paris s’impose 1 à 0. Le buteur est un petit jeune formé au club, que l’on dit alors prometteur : un certain Luis Fernandez !

1990/1991 : PSG – Nancy

Un petit saut dans le temps nous amène en 1990, pour la deuxième rencontre opposant le Paris Saint-Germain à un promu : Nancy. Alors que le Racing club de Paris — ex-Matra Racing — vient de se voir relégué en deuxième division [1], les Rouge et Bleu se retrouvent seul club francilien de l’élite. Le Paris SG vient d’échouer au pied des places européennes et commence sa préparation en disputant un tournoi sponsorisé par son nouvel équipementier américain, une marque alors peu connue en France et dont le logo ressemble à une virgule.

Lors de ce tournoi, un espoir s’illustre en inscrivant quatre buts : Pascal Nouma, dix-huit ans à peine, frappe alors à la porte du groupe pro. Mais au moment de recevoir les Lorrains, l’incertitude pèse sur le PSG : après trois concerts des Rolling Stones, la pelouse est à ce point abimée que l’on ne sait pas si ce premier match de la saison pourra avoir lieu au Parc des Princes — comme quoi Marseille n’a vraiment rien inventé… Mais heureusement, la mairie de Paris et le concessionnaire du stade renouvelleront la pelouse juste à temps.

Les Parisiens pourront donc voir leur club s’imposer par deux buts à un, alors qu’il était encore mené un à zéro à la 80e minute. Nouma, à peine rentré en jeu, se faisait faucher dans la surface, et c’est le vétéran Safet Suši ? qui transformait le penalty égalisateur avant d’adresser une passe décisive à Vujovic, quelques secondes à peine avant le coup de sifflet final. Ce sera le dernier match de reprise du président Borelli : un an plus tard, Michel Denisot occupait son poste de président du club.

1997/1998 : PSG – Châteauroux

Pour le président du Paris Saint-Germain, ce match contre le promu berrichon revêt des allures de duel fratricide : Michel Denisot, originaire de la région, a longtemps dirigé le club de Châteauroux avant de prendre la tête du PSG. Maurice, Gava, Revault, Rabesandratana et Édouard Cissé rejoignent le Camp des Loges. On attend énormément du duo lyonnais et du portier havrais, beaucoup moins de Rabé, qui vient de Nancy [2] et quasiment rien d’Édouard Cissé. Alors totalement inconnu, le Palois disputera pourtant pas moins de 247 matches sous les couleurs du Paris Saint-Germain entre 1998 et 2007 !

À l’été 1997, Paris vient d’échouer en finale de coupe d’Europe face à Barcelone, après avoir atteint cinq fois de suite le dernier carré continental. Il est alors considéré comme un grand d’Europe et en tant que tel se doit d’être à la pointe de la modernité. Innovation, il ouvre donc son propre site Internet officiel, dont l’adresse est alors www.psg.tm.fr.

Alors que la coupe du monde 1998 approche à grand pas, le Parc des Princes fait peau neuve. Ce match PSG - Châteauroux verra les abonnés du Kop of Boulogne obligés de se rendre en tribune K, leur tribune étant en pleins travaux.

Paris s’impose 2 à 0, sans surprise. Personne n’imagine alors que le club de la capitale ne disputera plus qu’épisodiquement la lutte pour les premières places du classement durant les douze saisons à venir. Les buteurs : Maurice, sur une passe de Simone, et Moulin, contre son camp. À noter qu’un Castelroussin finira la saison sous les couleurs de son adversaire du jour : Didier Martel sera recruté par le PSG lors du marché hivernal, pour ne disputer que trois rencontres de championnat en Rouge et Bleu. Un des recrutements qui pendant quelques années donneront du PSG l’image d’un club susceptible de surpayer certains transferts hivernaux [3].

1999/2000 : PSG – Troyes

Après une terrible saison 1998/1999 — la pire de l’ère Canal+, dit-on à l’époque —, le Paris Saint-Germain aborde l’été 1999 plein de confiance. Les nouvelles têtes du Camp des Loges promettent beaucoup. Très tôt, Paris a réussi à signer Ali Benarbia, meneur de jeu champion de France avec Bordeaux [4]. Offensivement, c’est Laurent Robert, le virevoltant gaucher de Montpellier et Christian, buteur brésilien dont on dit le plus grand bien, qui viennent compléter la colonne « arrivées ». Derrière, les Parisiens s’offrent les services de Godwin Okpara. Il faut dire qu’en 1999, les journaliste de sport s’intéressaient alors davantage aux performances en coupe d’Europe de l’ancien Strasbourgeois qu’à son casier judiciaire. Les choses changent…

Le PSG offre alors bien des promesses à ses fans, que le match de reprise contre le promu troyen vient confirmer. Sans ses nouveaux Brésiliens César et Christian, qui disputent alors la coupe des confédérations, le PSG ne rate sa rentrée : l’équipe fait le jeu, et touche même les montants des buts de Tony Heurtebis à trois reprises. Surtout, Laurent Robert donne la victoire au PSG sur un coup-franc qu’il a lui-même obtenu aux 20 mètres, légèrement à gauche des buts troyens. Comme tous les coups de pieds arrêtés, c’est le Réunionnais qui se charge de la punition : il frappe puissamment du gauche, la balle est détournée par le mur et Heurtebis, pris à contre-pied, doit s’incliner.

Replacé milieu défensif par Philippe Bergeroo, Jay-Jay Okocha brille ce soir-là. Il réussira en 1999/2000 sa meilleure saison sous les couleurs parisiennes. La plupart des recrues tiendront elles aussi leur rang, et le PSG finira à la deuxième du classement, derrière Monaco.

2006/2007 : PSG – Lorient

Le dernier affrontement en date entre le club parisien et un promu un jour de reprise du championnat est aussi le plus célèbre. Sans doute parce que c’est le seul que le club de la capitale ait perdu, et donc le seul resté en mémoire des amoureux de clichés idiots [5].

Le recrutement de l’été 2006 ne donne pas dans le clinquant : pour sa seule intersaison à la tête de l’équipe parisienne, Guy Lacombe verra arriver Mickaël Landreau, qui avait signé dès l’hiver précédent, l’attaquant Pierre-Alain Frau, sur lequel Lyon ne comptait plus, le milieu David Hellebuyck, dans le cadre d’un échange avec Landrin, et l’espoir camerounais Albert Baning, choisi sur les bons conseils de Gérard Houllier, l’homme qui voulait du bien au PSG. Le gardien international mis à part, pas de star, et même quelques inconnus. Alors que le président Cayzac annonce que Paris jouera une nouvelle saison de transition, c’est en fait un long cauchemar qui se profile dès la reprise du championnat.

Alors que Paris ouvre la marque face au promu breton (Frau, à la 21e), les spectateurs assistent médusés à ce qui ressemble trop à un mauvais scénario hollywoodien : Fabrice Fiorèse, sans doute l’ancien Parisien le plus détesté du Parc après son rocambolesque départ à Marseille, égalise dès la 31e minute. Heureusement, juste avant la mi-temps, Fabrice Pancrate donne à nouveau l’avantage aux siens. Mais au sortir des vestiaires, les Parisiens regagnent la pelouse comme abasourdis, assommés par la chaleur estivale. Ils ne jouent plus, ne courent plus, ne se battent plus et montrent un visage stressé, comme s’ils étaient incapables d’éviter les pièges tendus devant eux. Dès la 55e, Fabrice Fiorèse égalisera pour la seconde fois de la partie… avant que Saïfi ne donne un avantage définitif à Lorient, à un quart d’heure de la fin du match.

Les réactions des Parisiens sont désordonnées et Pauleta, sur le banc à cause de sa préparation physique tronquée par l’Euro, n’y changera rien. Rentré quelques secondes avant le but de Saifi, l’attaquant portugais est sevré de ballons. Paris s’en va perdre son premier match de l’année 2-3, et face à un promu qui plus est ! Marqués psychologiquement par ce camouflet, les joueurs de Guy Lacombe ratent totalement le début de leur compétition. Au soir de la cinquième journée, Paris ne compte toujours que quatre points et ne surnage qu’à une petite unité de la zone des relégables.

Calamiteuse, la saison 2006/2007 prendra des allures de calvaire pour tous les amoureux du PSG. À la lutte pour le maintien tout au long du championnat, le PSG finira à une piteuse quinzième place, un point derrière… Lorient. Pour l’anecdote, les deux buts de Fiorèse qui font si mal en mettant d’entrée le couteau sous la gorge de Paris seront… les seuls de sa saison : pendant 37 journées, jamais l’ancien Parisien ne retrouvera le chemin des filets.

Quelques curiosités

- Première. Paris n’a jamais joué à l’extérieur contre un promu lors d’une reprise du championnat. Ce Montpellier – PSG est donc une première. Étonnante statistique car sur ses 36 saisons en première division [6], le Paris SG a commencé 21 fois à l’extérieur ! La plus longue série est de six reprises consécutives loin du Parc des Princes, de 1992/1993 à 1996/1997.

- Affluence. Alors que ce Montpellier – PSG se jouera à guichets fermés, depuis 1970 le record de la plus faible assistance pour un match de reprise du Paris Saint-Germain est de 264 spectateurs payants ! C’est un PSG – Rennes disputé le 27 août 1972, en troisième division.

- Bilan. Au total, le PSG a connu 15 victoires, 9 nuls et 12 défaites lors de ses premières journées au plus haut niveau. À l’extérieur, le bilan est de 6 victoires, 7 nuls et 8 défaites. La plus lourde défaite à l’extérieur est un 4-1 encaissé à Nancy en 1977, et la plus large victoire hors du Parc un 1-4, à Béziers… mais c’était en 1973, en deuxième division. En L1, il faut remonter à 1985/1986 avec une victoire 2-4 à Bastia… et un titre de champion de France à la clef !

- Stabilité. Entre 1970/1971 et 1974/1975, le PSG n’a pas disputé deux saisons consécutives dans la même division. En situation de promu en 1970, 1971, 1973 et 1974, il fut au contraire un « relégué » en 1972. Depuis 1975 en revanche, le PSG accueille les petits nouveaux de l’élite. Avec 36 saisons consécutives en Ligue 1, c’est même le club en première division depuis le plus longtemps.

- Repêchage. Paris a déjà commencé sa saison par une victoire 1-2 à Tours en 1981, alors que Tours avait été classé 18e de première division — sur 20 équipes — la saison précédente… Grâce à leurs matches de barrages, les Tourangeaux n’étaient pas descendus à l’échelon inférieur.

- Repêchage (bis). Paris a également rencontré à deux reprises Le Havre en position de « quasi promu » pour la reprise du championnat. Les deux fois, en 1987/1988 et en 1994/1995, les Normands venaient de terminer en 17e position du classement précédent de D1. Bilan : une victoire 2-0 au Parc en 1987, et un match nul 0-0 au Havre pour les débuts de Luis Fernandez sur le banc en 1994.

- Stades. En 1978, le Paris SG a joué son premier match à domicile de la saison à Saint-Ouen, lors de la deuxième journée du championnat. En effet, le Parc des Princes était indisponible pour travaux jusqu’à la fin du mois d’août. Auparavant, le PSG avait déjà débuté sa saison au stade Jean-Bouin (1970), à Saint-Ouen (1971) ou encore au Camp des Loges (1972 et 1973).

Notes

[1] En proie à des difficultés financières, il rejoindra en fait la troisième division en 1990/1991.

[2] Le club nancéen évoluait alors en Ligue 2.

[3] Cyrille Pouget et James Debbah, tous deux arrivés en tant que joker entre 1996 et 1997, sont deux autres exemples.

[4] Benarbia dont la femme ne possède pas encore en 1999 ce fameux salon de manucure aux émirats, susceptible d’aider Charles Villeneuve à racheter le PSG.

[5] Ennio Gnocchi, journaliste à So Foot qui écrivait le 7 août ceci : « Car tout le monde le sait, les promus réussissent toujours contre Paris. Il faut bien que certaines traditions perdurent », peut se sentir visé par cette description.

[6] 1971/1972 puis toutes les saisons depuis 1974/1975.

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