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Les supporters du PSG sont des nazis

Chronologie de l’affaire de la banderole (1/9)

Des unes de la presse aux tests ADN, un an de délires sur l’affaire de la banderole

mardi 31 mars 2009, par Vivien B.

Chronologie de l'affaire de la banderole (1/9)

Le traitement médiatique de « l’affaire de la banderole » — également appelée banderole raciste anti-ch’tis ou banderole de la honte — fut particulièrement indigeste. Comme promis l’été dernier, avec un an de recul, nous revenons sur les différents épisodes qui ont émaillé cet emballement médiatique. Première partie : le rappel des faits.

Le feuilleton de la banderole de la honte anti-Ch’tis dure depuis maintenant un an. Nous vous proposons un retour sur les nombreux rebondissements dans ce dossier, depuis le déploiement d’objet du scandale le 29 mars dernier jusqu’au match PSG-Lens en janvier 2009, en attendant le jugement du Conseil d’État.

29 mars 2008.
- Durant la finale de la coupe de la Ligue opposant le PSG à Lens au Stade de France (Saint-Denis), une banderole est déployée dans la tribune des supporters parisiens : « Pédophiles, chômeurs, consanguins : Bienvenue chez les Ch’tis ».

30 mars 2008.
- Tout au long de la journée, les réactions de personnalités politiques (Nicolas Sarkozy, François Fillon, Michèle Alliot-Marie, Bernard Laporte, Bernard Accoyer, Martine Aubry, Pierre Mauroy, etc.), sportives ou médiatiques (Dany Boon…) se multiplient ; la banderole devient une véritable affaire d’état et occupe les premières places de l’essentiel des médias français (unes des journaux de presse écrite, ouvertures des journaux radiophoniques et télévisés…).

31 mars 2008.
- Le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) ouvre une enquête préliminaire pour « provocation à la haine ou à la violence » conduite par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), qui dépend de la police judiciaire parisienne.

- Guy Delcourt annonce qu’il va porter plainte contre X au Tribunal de grande instance de Béthune comme maire de Lens et au Tribunal de grande instance de Paris comme député, et saisir la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde). La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), la LFP et la FFF ont également annoncé leur intention de porter plainte pour incitation à la haine ou à la violence, plainte à laquelle le PSG et Lens ont annoncé leur intention de s’associer.

1er avril 2008.
- La préfecture de police de Paris annonce un renforcement des mesures de sécurité dans le cadre du match PSG-Strasbourg [1].

- Le président de la République, Nicolas Sarkozy, reçoit à l’Elysée une délégation lensoise réunissant le maire de Lens Guy Delcourt, l’entraîneur du RC Lens Jean-Pierre Papin et son président Gervais Martel. D’après ce dernier, le chef de l’État a promis d’assister à une rencontre du club lensois à domicile d’ici la fin de la saison « en solidarité avec le club ».

- Guy Delcourt et Gervais Martel tiennent une conférence de presse à l’Assemblée nationale.

- La ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, annonce qu’elle envisage la dissolution de certaines associations de supporters : « Je suis en train de mettre en route les éléments de procédure qui pourraient conduire à une interdiction de ces groupes de supporters concernés par les événements et par la banderole. »

2 avril 2008.
- Le match PSG 1-0 Strasbourg (31e journée de L1) a lieu sous haute surveillance policière et médiatique au Parc des Princes. Aucun incident n’est à signaler.

- Le PSG annonce qu’il a décidé de porter plainte devant le Procureur de la République de Bobigny afin que les auteurs du déploiement de cette banderole soient identifiés et sanctionnés.

- L’association Agir ensemble contre le chômage (AC !) invite tous les sans-emploi et précaires à se rassembler devant le tribunal de Lille pour déposer une plainte collective « contre ces propos injurieux et infamants ».

- Guy Delcourt annonce son intention de porter plainte contre le PSG pour « hébergement illicite d’associations prônant la discrimination ».

4 avril 2008.
- L’enquête de police établit que la banderole a été fabriquée dans le local des Boulogne Boys, au Parc des Princes. D’autres éléments d’information parviennent dans les jours qui suivent, faisant toujours les gros titres des journaux.

- Le procureur de Bobigny, François Molins, ouvre une information judiciaire pour « provocation à la haine ou à la violence lors d’une manifestation sportive ». Placées en garde à vue, les trois personnes arrêtées la veille ont reconnu les faits. Elles ont été mises en examen pour le même motif et placées sous contrôle judiciaire.

17 avril 2008.
- La ministre de l’Intérieur et le Premier ministre, François Fillon, signent le décret de dissolution des Boulogne Boys.

30 avril 2008.
- La commission de discipline de la LFP sanctionne le PSG d’exclusion de l’édition 2008/2009 de la coupe de la Ligue en raison de « sa responsabilité incontestable ». Le PSG a interjeté appel de cette décision.

- Les Boulogne Boys contestent devant le Conseil d’État la dissolution décrétée le 17 avril dans le cadre d’une saisine en référé, pour plaider l’urgence du maintien du droit à se réunir à trois journées de la fin du championnat, alors que le PSG lutte contre la relégation.

6 mai 2008.
- Le Conseil d’État rejette le recours en référé des Boulogne Boys, qu’il avait examiné quatre jours plus tôt. L’affaire sera jugée sur le fond en juillet.

28 mai 2008.
- Après avoir entendu des représentants du PSG la veille, la commission supérieure d’appel de la Fédération française de football confirme l’exclusion du PSG de la coupe de la Ligue 2009.

26 juin 2008.
- Le PSG introduit une requête en conciliation devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à l’encontre de la décision prise par la Commission supérieure d’appel de la FFF.

16 juillet 2008.
- La Commission d’organisation des compétitions (COC) de la LFP arrête les modalités du tirage au sort de la coupe de la Ligue 2008/2009 sans prévoir la participation du PSG.

18 juillet 2008.
- Le PSG annonce qu’il va faire appel de la décision de la COC devant la Commission d’appel de la LFP, rappelant qu’« à ce stade de la procédure devant le CNOSF, la décision d’exclusion est suspendue jusqu’à ce que soit intervenue la notification de la ou des mesures de conciliation conformément aux dispositions de l’article 24 du Décret n° 2002-114 du 30 août 2002. »

21 juillet 2008.
- La FFF et le PSG ne trouvent pas d’accord à l’audience devant le CNOSF.

25 juillet 2008.
- Le Conseil d’État rejette la demande d’annulation du décret par lequel le gouvernement avait dissout en avril les Boulogne Boys, suivant les réquisitions du commissaire du gouvernement datant du 11 juillet.

28 juillet 2008.
- Le CNOSF, jugeant l’exclusion « trop sévère » car « disproportionnée », et préconise de la remplacer par un match de L1 à huis clos parmi les six premières journées de L1. Le PSG déclare qu’il « ne s’oppose pas à cette proposition ».

29 juillet 2008.
- Le bureau du conseil fédéral de la FFF, réuni en urgence, a refusé la proposition du CNOSF. Le PSG « déplore l’attitude de la FFF et rappelle qu’il était prêt, dans le seul souci de conciliation, à accepter la sanction alternative proposée bien que celle-ci lui apparaisse extrêmement préjudiciable et non fondée. » Le club annonce qu’il saisit le Tribunal administratif de Paris.

30 juillet 2008.
- La LFP procède au tirage au sort des deux premiers tours de la coupe de la Ligue, qui ne concernent pas encore les clubs de L1 [2], sans tenir compte de la qualification du PSG.

14 août 2008.
- Au lendemain de l’audience, le Tribunal administratif de Paris, saisi en référé, annonce qu’il suspend la décision de la FFF, ce qui permet au PSG d’être réintégré en coupe de la Ligue. La FFF annonce qu’elle va se pourvoir en cassation, en urgence. La LFP réalise un nouveau tirage au sort et modifie le calendrier de la compétition pour permettre l’intégration du PSG.

24 septembre 2008.
- Tenant du titre, le PSG fait son entrée en coupe de la Ligue 2008/2009 à Monaco, en seizièmes de finale. Paris s’impose 0-1 et se qualifie ainsi pour le prochain tour.

1er octobre 2008.
- Le tirage au sort du tableau de la coupe de la Ligue établit que, s’ils se qualifient tous les deux lors des huitièmes de finale, Paris et Lens se retrouveront en quarts de finale.

20 octobre 2008.
- Suivant les réquisitions du commissaire du gouvernement cinq jours plus tôt, le Conseil d’État confirme la non-exclusion du PSG de la coupe de la Ligue pour la saison 2008/2009, en rejetant la demande de la FFF.

13 novembre 2008.
- En s’imposant respectivement 2-0 contre Nancy et 0-1 à Sochaux lors des huitièmes, le PSG et Lens se qualifient pour les quarts de finale de la coupe de la Ligue.

18 novembre 2008.
- Un tirage au sort détermine que la rencontre aura lieu à Paris.

14 janvier 2009.
- Le Paris SG reçoit le RC Lens (L2) au Parc des Princes. Diffusé sur France 2, le match fut particulièrement observé. Enfin, les supporters parisiens, en tout cas. Et puisque seuls des supporters lensois ont effectué des saluts nazis, l’information n’a pas fait grand bruit. Ainsi le Parisien précise-t-il dans plusieurs articles pourtant consacrés aux tribunes qu’« aucun incident majeur n’est venu gâcher hier la rencontre ». Les saluts nazis des Lensois ne méritaient manifestement pas d’être portés à la connaissance des lecteurs…

À suivre…
- Si le Conseil d’État a rejeté, en octobre 2008, la demande de suspension de la décision du Tribunal administratif [3], il lui reste encore à se prononcer sur la demande d’annulation. Le juge du fond se prononcera ultérieurement.

À lire prochainement sur PSGMAG.NET :

- Chronologie de l’affaire de la banderole (1/9) ;
- Banderoles injurieuses : ça n’arrive qu’au PSG (2/9) ;
- Haro sur les banderoles (3/9) ;
- Haro sur les banderoles (4/9) ;
- Haro sur les banderoles (5/9) ;
- Haro sur les banderoles (6/9) ;
- Haro sur les banderoles (7/9) ;
- Haro sur les banderoles (8/9) ;
- Haro sur les banderoles (9/9).

Notes

[1] La préfecture de police de Paris a recouru à la procédure d’urgence pour prononcer 92 mesures d’interdiction de stade pour le match PSG-Strasbourg du 2 avril, dont 56 interdictions administratives. Cette disposition permet de prendre immédiatement des arrêtés en s’exonérant de la procédure contradictoire prévue normalement. « L’urgence est constituée par la proximité du match contre Strasbourg, le caractère très récent, répété et très grave d’événements de nature à troubler l’ordre public lors des matches du PSG et la nécessité immédiate de prévenir tout risque de nouvelle atteinte à celui-ci », précise la préfecture de police dans un communiqué de presse.

[2] Les clubs de L1 entrent en lice en seizièmes de finale, à l’exception des deux premiers du championnat, protégés, qui font leur entrée en huitièmes.

[3] Laquelle décision suspendait elle-même l’exclusion du PSG par la FFF.

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1 commentaire a déjà été posté par nos lecteurs

  • #1

    John-John
    31 mars 2009 16:56

    Brillante idée !

    Déjà la partie 1 regorge d’exactitudes pas souvent connu…

    Faudrait que cette article soit de notoriété public !

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