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Vahid Halilhodzic veut revenir en France

Halilhodzic veut effacer « cette fausse note du PSG »

samedi 5 mars 2011, par Julien Siriex

Entraîneur du PSG de 2003 à 2005, le Bosnien Vahid Halilhodzic exerce désormais en Croatie, au Dynamo Zagreb. Dans une longue interview publiée vendredi par L’Équipe, il est revenu sur son parcours en France et sur l’image dont il souffre.

Plus de six ans après son départ forcé du PSG [1], club avec lequel il aura connu des fortunes diverses, Vahid Halilhodzic explique son désir de revenir en France :

J’ai été contacté par des clubs de L1 l’été dernier. Au fond de moi, il y a cette volonté de ne pas terminer ma carrière en France sur cette fausse note du PSG. J’ai envie de revenir. À Paris, les gens m’aiment bien. Promenez-vous avec moi, vous verrez. Je reviendrai en France. J’y ai vécu tant de bons moments. Quels clubs m’intéressent ? Un club qui vise la Ligue des champions. La petite musique, elle me donne des frissons. Ramer pour sauver celui-là, remonter celui-là, c’est fini. Je veux pouvoir jouer les trois premières places. […]

Mais le Bosnien souffre d’un problème de taille pour retrouver ce championnat de France auquel il a tant donné : il y jouit d’une réputation d’homme de fer, qu’il juge caricaturale.

Après Paris, j’ai voulu quitter la France [2]. L’image de « Coach Vahid », l’entraîneur dur, exigeant, limite dictateur, était terrible. Elle m’était devenue insupportable. Chez Puel ou Gerets, l’exigence est une qualité. C’est vraisemblablement de ma faute. Je n’ai pas su expliquer ou fait les efforts nécessaires pour qu’on sache qui je suis vraiment. Ça me met en colère quand j’entends que les gens auraient peur de moi. Franchement, peur de quoi ? Je n’ai pas d’explications. Ce qui me fait mal, c’est qu’on ne parle jamais de mon travail tactique, du contenu de mes entraînements.

Si je pourrais-je changer ? Mais quoi ? Me justifier, mais de quoi ? Je n’ai insulté ni frappé personne. Je suis costaud pour discuter. Et je dis les choses en face. Oui, pour ça, j’ai beaucoup de caractère. Mais je ne suis pas caractériel. Les relations avec mes joueurs sont beaucoup plus chaleureuses que vous ne pouvez le penser. Maintenant, c’est vrai, je n’ai jamais fait un entraînement en disant : “Allez, on s’amuse.” Jamais. S’amuser et gagner 300 000 euros par mois, c’est bien. Mais il faut travailler un petit peu, aussi. Si un joueur n’aime pas le foot, qu’il chante, écrive un livre, se mette à la philosophie. Et Mourinho, il n’est pas exigeant ?

Il revient ensuite sur son départ du Stade rennais pour le PSG, afin d’insister sur les conditions de son arrivée à Paris et sur un bilan qu’il juge plus que positif :

La seule fois où je me suis senti mal, c’est quand je n’ai pas accepté la proposition de M. Pinault [le propriétaire du club] de rester à Rennes, en 2003. J’ai donné à son club. Si Rennes était descendu, c’était la catastrophe. En partant, j’ai trahi un homme qui m’avait accordé toute sa confiance. Je voulais aller dans un club plus ambitieux, alors qu’il me proposait un meilleur contrat.

Je pensais qu’au PSG, où j’avais signé quatre ans, je pourrais travailler aussi. Mais, au bout d’un mois, il fallait vendre Ronaldinho… […] Partout où je suis allé, j’ai réussi. Avant et après Paris. On me parle d’échec au PSG. Mais quel échec ? J’ai qualifié le PSG pour la Ligue des champions, j’ai gagné une coupe de France [2004], on a réduit la masse salariale et le budget de je ne sais combien car il fallait combler les dettes.

[…] Après mon départ [en février 2005], pendant trois ou quatre ans, le PSG a lutté pour ne pas descendre. Un entraîneur [Paul Le Guen] a terminé seizième [en 2007/2008] et est resté en place. C’est quand même bizarre, tout ça.

Interrogé sur le décalage entre ses résultats et son image, l’ancien attaquant du PSG — en 1986/1987 — estime que ses compétences sont rarement remises en cause, mais qu’il pâtit de son manque d’intérêt pour le réseautage :

Je n’ai jamais entendu que j’étais un mauvais entraîneur. Je ne sais pas être faux-cul, faire le mouton. Les dirigeants préfèrent les moutons. Surtout en France. Je sais, il faudrait appeler Untel ou Untel, dans les télés, ou des conseillers de président. Peut-être que je suis un con. Je n’ai jamais envoyé mon CV nulle part. Jamais. Peut-être que c’est de ma faute. Je reste moi-même. Faire sucette, ce n’est pas Vahid.

Cela m’a-t-il joué des tours ? En mai 2002, j’ai discuté avec Jean-Michel Aulas pendant quatre heures, entre midi et 16 heures, dans un hôtel à Paris. Il est rentré à Lyon. Vers 22 heures, il m’a appelé et m’a dit : “Vahid, c’est toi.” On a discuté du salaire, de celui de Bruno Baronchelli, mon adjoint, de l’effectif. Il voulait que je vienne à Lyon en TGV le plus vite possible. Mais, le lendemain à 8 heures, la donne avait changé. Bernard Lacombe [le conseiller du président de l’OL] m’a demandé d’attendre un petit peu. Je n’ai pas compris. Mais, pour moi, c’était fini. J’avais pourtant signé un contrat de trois ans. Je l’ai encore chez moi.

Notes

[1] Après une première saison réussie — le PSG se qualifiant pour la Ligue des champions et remportant la coupe de France —, les résultats ne sont plus au rendez-vous lors de l’année suivante. Halilhodzic est limogé en février 2005.

[2] Depuis son passage au PSG, Halilhodzic a entraîné Trabzonspor (Turquie), Al Ittihad Djeddah (Arabie saoudite) puis la sélection nationale ivoirienne, avant de prendre les rênes du Dynamo Zagreb (Croatie) en août dernier.

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