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Le centre de formation sera bien représenté à Gelsenkirchen

[Schalke] Les jeunes prennent le pouvoir au PSG !

Analyse du renouveau de la formation au Paris Saint-Germain

jeudi 23 octobre 2008, par Gauthier B.

[Schalke] Les jeunes prennent le pouvoir au PSG !

Ce soir, à Gelsenkirchen, Paul Le Guen devrait aligner une équipe composée pour l’essentiel de jeunes joueurs formés au club — neuf des seize joueurs du groupe sont issus du centre de formation parisien. C’est l’occasion de revenir sur les deux dernières années, marquant le renouveau de la formation parisienne.

Depuis deux ans, beaucoup de choses ont changé au Paris Saint-Germain. Les résultats ne sont certes pas la panacée mais, sous l’impulsion de Guy Lacombe d’abord, puis de Paul Le Guen ensuite, le groupe professionnel s’appuie de plus en plus souvent — et de plus en plus largement — sur son centre de formation. S’il est trop tôt pour déterminer s’il s’agit d’une volonté farouche du PSG ou d’un épiphénomène dû à l’émergence d’une génération talentueuse, toujours est-il que ces choix récents engendrent une vraie révolution au sein du club.

Sur les deux dernières saisons, neuf nouveaux joueurs sont apparus dans l’effectif professionnel. Commençons par regarder où ils en sont dans leur carrière respective.

Guy Lacombe initie le changement en 2006

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Clément Chantôme au Camp des Loges
Photo Stephy’s In Paris

Le premier a être apparu en match officiel est Clément Chantôme, lors du Trophée des Champions 2006. Depuis, il n’a que très rarement quitté le groupe, étant très souvent titulaire au milieu de terrain : 20 matches de L1 en 2006/2007 — dont 14 comme titulaire —, 28 en 2007/2008 — dont 21 comme titulaire. Il a connu des périodes assez difficiles avec Paul Le Guen, où il entrait moins en jeu, mais, depuis début 2008 et la blessure de Didier Digard, Chantôme s’est imposé comme l’homme à tout faire du milieu parisien. N’étant pas encore titulaire indiscutable, il joue tout de même très régulièrement ; le fait qu’il semble très polyvalent — au point de cumuler les fonctions de milieu défensif, relayeur, meneur de jeu, sur un côté, voire même attaquant de soutien — en fait la solution privilégiée de Le Guen pour pallier une blessure ou rentrer en cours de match. À chaque fois, il fait preuve d’une maturité impressionnante, et sait toujours jouer vers l’avant avec simplicité et efficacité. Samedi dernier, contre Lorient, sa rentrée en seconde mi-temps coïncide avec le retournement de situation parisien.

Ensuite, lors d’un match de coupe de la Ligue face à Lorient, Guy Lacombe a lancé Larrys Mabiala, au poste d’arrière-droit. Ce jour-là, le jeune Parisien amène un but par une longue ouverture. Cependant, atteint d’une colique néphrétique très longue à guérir, il se verra obligé de prendre congé, ce qui amènera Guy Lacombe à déplorer publiquement de ne pas avoir pu compter sur lui plus souvent. La saison suivante, il est prêté au club anglais de Plymouth où il ne joue malheureusement pas. Depuis son retour au club en janvier, ses apparitions en match officiel sont très occasionnelles, mais ont tout de même le mérite d’exister. S’il s’agit à la base d’un défenseur central, Mabiala apparaît aujourd’hui comme étant le second arrière-droit de l’effectif professionnel.

Le troisième joueur lancé par Lacombe est Youssouf Mulumbu, lors d’un match de championnat à Auxerre. Ce joueur a fait très forte impression au départ, formant avec Chantôme un duo de jeunes récupérateurs très efficace. Le Guen tente plus tard de le faire jouer arrière-droit, à plusieurs reprises. Il s’en sort plutôt bien, mais n’est pas clairement à l’aise ; au final, il aura disputé 12 matches en 2006/2007, dont 11 comme titulaire. La saison suivante, il est prêté à Amiens où il joue régulièrement, et où il laisse un bon souvenir. S’il a sûrement progressé et que son talent reste indéniable — comme en attestent les matches qu’il a joués cette saison à Monaco ou contre Kayserispor —, la concurrence à son poste de milieu de terrain est actuellement trop forte pour lui permettre d’avoir un temps de jeu important.

Enfin le dernier joueur lancé en professionnel par Lacombe est David Ngog. Le parcours de ce joueur méritera plus qu’un bref résumé [1], tant les circonstances de son départ sont complexes. Il s’agissait d’un des plus gros espoirs du club, et à l’instar de Rudy Haddad, il semble qu’il était au-dessus de tous les autres chez les jeunes, mais qu’il n’ait jamais réussi à franchir le cap du professionnalisme. Pourtant, beaucoup ont eu confiance en lui, Pauleta l’ayant même adoubé comme son successeur. Paul Le Guen l’a par ailleurs titularisé à huit reprises en championnat, période durant laquelle il n’a finalement marqué qu’un seul but. Ses dernières apparitions au PSG ont été très décevantes : dans des matches où Le Guen faisait jouer beaucoup de jeunes, Ngog semblait être le joueur le moins doué, et assurément le moins motivé. Transféré à Liverpool, il n’y joue pas. Un beau gâchis, mais David Ngog ne pourra pas dire qu’il n’a pas eu sa chance au club.

Paul Le Guen s’inscrit dans la continuité

En janvier 2007, Paul Le Guen arrive et, à son tour, lance une nouvelle génération de joueurs. Il y eut tout d’abord Mamadou Sakho, qui a commencé comme arrière-gauche en coupe UEFA face à l’AEK Athènes. Depuis, l’homme à la crête a été capitaine du PSG — à 17 ans —, a fait de jolis intérims en jouant notamment une finale de coupe de France et douze matches de L1. Finalement, il entame cette saison 2008/2009 en tant qu’international espoirs et titulaire en défense centrale au PSG. Actuellement, il se remet tout juste d’une pubalgie, et devrait retrouver sa place d’ici quelques matches.

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Loris Arnaud
Photo Stephy

Loris Arnaud, quant à lui, a commencé à jouer en tant que titulaire dès le début de la saison dernière, tout d’abord au poste de milieu droit — un poste vacant depuis plusieurs années. Il a pris part à 24 matches la saison dernière, faisant preuve à chaque fois d’une envie et d’un engagement sans faille, à défaut d’être réellement efficace. Il a marqué un but en championnat face à Strasbourg, puis un doublé en coupe de France contre Bastia. Avec les nombreux renforcements offensifs de cet été, il joue bien moins, mais il est parfois appelé pour les fins de matches, comme le week-end dernier où il a donné la victoire au PSG face à Lorient après quelques minutes sur le terrain.

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Younousse Sankharé au Camp des Loges
Photo Stephy’s In Paris

Younousse Sankharé est le joueur le plus spectaculaire de nos jeunes pousses. Ses débuts lors du tournoi amical de l’Emirates Cup ont surpris tout le monde : du haut de ses 17 ans, le gamin tentait — et réussissait — passements de jambes et virgules en tout genre. Depuis, il a eu le droit à six titularisations, tantôt en milieu gauche, tantôt en récupérateur. Ses aptitudes techniques sont énormes, et le joueur semble encore en apprentissage. S’il arrive à mettre sa technique au service du collectif, il deviendra un très grand. Mais pour l’instant, il est un joueur d’appoint que Le Guen fait jouer de temps à autre — titulaire à Nancy il y a quelques semaines, par exemple —, ce qui n’est pas si mal à 18 ans.

Granddi Ngoyi est le seul qui a un peu disparu de la circulation. Titularisé pour la première fois à Valenciennes l’an dernier, lorsque Le Guen a fait son « pari jeune », il a enchaîné cinq titularisations en L1 à un poste de milieu purement défensif où il est difficile de briller. Depuis, il n’a presque plus joué, et son début de saison a été tronqué par un retard dans sa préparation, si bien qu’il va jouer pour la première fois en 2008/2009 demain soir. Comme Mulumbu, la concurrence à son poste ne le sert pas vraiment.

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Yannick Boli au Camp des Loges
Photo Stephy’s In Paris

Enfin, le dernier à avoir fait son apparition en match officiel est Yannick Boli, même si celui-ci s’entraîne avec le groupe pro depuis Guy Lacombe. Après quelques apparitions en coupe de France — 1 but — et en championnat — 28 minutes —, il demande par voie de presse une augmentation ou un transfert au Real Madrid… Son comportement l’a clairement condamné, alors que Le Guen comptait sur lui en début de saison, si bien qu’il se retrouve au Havre en prêt avec option d’achat, et qu’il n’est pas dit qu’il revienne au club un jour.

Un nouveau visage pour le PSG

Quel bilan tirer de tout cela ? D’une part, insistons sur le fait que le chiffre de neuf joueurs dans le groupe pro est énorme. Les saisons précédentes, c’était au mieux un nouveau joueur qui apparaissait tous les deux ans. D’autre part, sur ces neuf joueurs, sept sont encore au club, deux sont titulaires ou presque, trois font des entrées régulières, et les deux derniers, s’ils jouent moins, sont quand même sollicités de temps à autre. Et le plus important est que tous ont eu leur chance. N’importe quel jeune qui va intégrer le centre de formation du PSG sait dorénavant qu’il peut avoir à terme sa chance en équipe première. Ce changement est énorme, plusieurs jeunes joueurs ayant par le passé filé entre les mains des formateurs parisiens sous le seul prétexte qu’il était plus facile pour eux de faire leur trou en province. Maintenant qu’il est acquis que c’est faux, les mentalités vont peut être changer, et agents et familles de joueurs seront peut être plus enclins à encourager leur protégé à rejoindre le club parisien.

Ensuite, il y a un attrait financier à tout cela. Alors que le centre de formation ne fournissait jusque-là que des joueurs condamnés à aller au bout de leur contrat sans jouer, le PSG a reçu ces dernières années des indemnités de transferts qui représentent une plus-value intégrale. N’Gog est parti pour 2 M€, l’option d’achat pour Boli est de 1,5 M€ ; avant eux, Cana est parti pour 4 M€, Haddad, Dramé et Dja Djé Djé chacun aux alentours d’1 M€, Mvoto pour 500 K€. Le centre de formation devient ainsi un centre de profits pour les finances parisiennes, et il y a fort à parier que si nos jeunes actuels sont amenés à partir, ce sera aussi pour des sommes intéressantes. Le centre de formation n’est plus un gouffre financier.

Enfin, ce qui est sûrement le plus important, il y a l’aspect technique. Désormais, le PSG n’a plus à toujours aller recruter des joueurs d’appoint, pour renforcer le banc, pour étoffer le groupe, puisque ces joueurs sont déjà présents. Grâce à cela, lorsque les matches s’enchaînent, l’entraîneur parisien peut faire tourner son effectif sans trop se casser la tête : il a largement de quoi faire une équipe B qui tient la route et qui peut rendre des services — une nouvelle fois, les matches à Monaco et à Kayseri cette saison, ou les matches de coupe de France l’an dernier, en attestent.

Contrairement à ce qui avait été sous-entendu, le pari jeune tenté par Le Guen l’an dernier n’était pas qu’un coup : les effets de cette politique se prolongent et ne cessent d’être bénéfiques. Prochainement, des Partouche, Makonda et Maurice feront à leur tour leur apparition. En attendant, le PSG va aller défier Schalke 04 avec une équipe composée grandement de jeunes Parisiens. Nul doute que ceux-ci porteront haut et fort les couleurs du Paris Saint Germain.

P.-S.

Les photos ont été prises au Camp de Loges par Stephy’s In Paris.

Notes

[1] Nous y reviendrons prochainement…

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