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Chronique d’un lendemain de revers

Rebondir après Saint-Étienne 1-0 PSG

Ou comment éviter de sombrer dans la neurasthénie après une défaite du PSG

mardi 23 septembre 2008, par Arno P-E

Rebondir après Saint-Étienne 1-0 PSG

Est-ce le contexte, le fait de se répéter pour la centième fois en regardant le classement de L1 que le Paris SG pourrait pointer aujourd’hui à la seconde place si seulement il l’avait emporté, ou bien les occasions franches ratées qui mettent les supporters du club de la capitale dans cet état-là après une défaite comme celle de dimanche ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, il va falloir ronger son frein, et affronter une nouvelle semaine, le tout avec l’improbable but de Dabo en tête. C’est pas gagné…

Comment voulez-vous reprendre efficacement le travail, quand le PSG a perdu la veille ? Impossible. Déjà, le dimanche soir a été particulièrement long. Et insipide…

Interdire les dimanches soirs après une défaite

Ah, les dimanches soirs qui suivent des victoires, là au moins on a le sourire. Limite on en trouverait Canal Football Club digne d’intérêt (bon, j’ai dit limite hein…). Oui, après un bon petit succès à l’extérieur, on essaye de trouver les images des buts sur Internet, puis on se dit que finalement, à la télé ça doit mieux rendre alors bon… Là, agréable surprise, on trouve Bixente Lizarazu sympathique, les propos de Guy Roux semblent pour une fois pleins de bon sens, et le rire d’Olivier Rouyer serait presque supportable.

Hier en revanche, allez savoir pourquoi, Canal Football Club était très mal réalisé. Le public était exclusivement composé de types dont la tête ne vous revenait pas, Hervé Mathoux avait une cravate immonde et Paganelli vous semblait encore plus stupide qu’à l’habitude, ce qui bien que porteur d’un intérêt pédagogique manifeste pour tous les élèves peinant à se faire une idée précise de ce que peut être l’infini, vous a paru quelque peu énervant… Et encore, c’était avant de voir le résumé de Saint-Étienne 1-0 PSG…

Pourtant, vous vous l’étiez promis au coup de sifflet final, une fois la radio éteinte : inutile de regarder cette émission, rien ne pourrait en ressortir de bon pour votre moral. Eh bien vous auriez mieux fait de tenir votre sage résolution. Parce que là, entre Hoarau qui voit le centre de Ceara lui taper le tibia et fuir le but, Giuly qui est signalé hors-jeu alors qu’il est archi-couvert par la défense stéphanoise, et Viviani [1], le gardien de Saint-Étienne, qui profite que ses parents l’aient affublé d’un quasi-prénom de chanteur à couches culottes pour jouer à saute-moutons dans la surface de réparation sur Hoarau en toute impunité, vous avouerez qu’il y a de quoi l’avoir mauvaise. Inutile de lutter, ce sera une soirée de merde.

Dîner… Dîner ? Affreux. Le pire c’est de devoir supporter l’œil aimant et attristé de votre propre mère, qui essaye de vous remonter le moral, à coup de « mais c’est pas grave ! Ils feront mieux la prochaine fois tu verras… » [2] Généralement, c’est à ce moment précis que vous sentez une irrépressible envie de vous jeter par terre en hurlant que si, c’est justement très grave, que trois points de perdus c’est trois points de perdus, que la dynamique de victoire est brisée et que tout est foutu…

Bref, la tentative de remontage de moral familial vous a plongé dans un état semi-dépressif. Et encore, réjouissez-vous : depuis que vous avez menacé de mettre un terme à vos souffrances en écoutant trois fois de suite le CD de Tokio Hotel de votre petite sœur, au moins vous n’avez plus droit au terrible « mais c’est que du foot après tout ».

Le dîner post Saint-Étienne se révèle donc long, et insipide. Vous avez mangé un truc. Ou alors c’était des bidules, difficile à dire. Mais en tout cas ça n’était pas bon. Tout comme les épisodes des Experts d’ailleurs. Finalement, la super tueuse à la maquette s’avère n’être qu’une employée autiste et bredouillante, incapable de s’enfuir en courant dans la rue sans tomber dans les pommes [3]. C’était bien la peine de nous faire des cliffhangers pendant six mois avec ça… En plus le scénario était indigent, la fille coinçant Sara Sidel sous une épave de Mustang toute seule et sans matériel, en plein désert, le tout en étant placée dans le champ de la caméra, c’est-à-dire à plusieurs mètres de la voiture. Bref, encore un scénariste qui a trop joué à Star Wars : le Pouvoir de la Force sur sa PS3.

En temps normal, le soporifique Marseille – Monaco retransmis sur Canal + vous aurait tiré quelques sourires. Voir la bande à Cana incapable d’aligner trois passes a toujours un je ne sais quoi de réjouissant, mais là… Que voulez-vous, quand on n’est pas dans l’ambiance, même les plus grands comiques ne peuvent vous remonter le moral. Un match nul de l’OM à domicile qui les rejette à six points de Lyon, oui… Mais quand vous vivez ça en pensant qu’une toute petite victoire à Saint-Étienne, et Paris leur passait devant alors là, non. Pas le cœur à se moquer. Même pas de Koné (c’est pour dire).

Ca ira mieux lundi… enfin peut-être

Alors c’est la longue nuit sans sommeil. Passée à revivre le contrôle raté de Hoarau, le penalty refusé, les hors-jeu inexistants… Tout ça pour devoir subir lundi, au petit matin la page football du super journal de Europe 1 Sport dans la voiture du paternel : et la mauvaise opération du jour est pour Marseille qui concède le match nul face à Monaco…

Quoi ? Pour eux la mauvaise opération ? M’enfin, mais on va les plaindre aussi ? À cause de leur médiocrité ils ont juste concédé un pauvre nul, pendant que le PSG lui se fait voler d’un penalty et d’un face-à-face avec le gardien ! Et il faudrait qu’en plus on s’apitoie sur l’OM ? Mais qui est leur éditorialiste au juste sur cette radio, là ?

Petite négociation familiale pour tenter de changer de fréquence. Échec cuisant. Le paternel espère un reportage de fond sur la Ryder Cup dans les cinq prochaines minutes. Vive le golf… Il faut préciser ici que ce qu’il y a de particulièrement insupportable avec ces stations d’infos sportives, c’est que c’est le même journaliste qui revient tous les quarts d’heure, vous relire le même bulletin d’information, avec les mêmes énormités, aux mêmes endroits. Donc s’il n’a pas évoqué la Ryder Cup à 7h30, il n’y a aucune raison qu’il le fasse à 7h45, 8h00, ni à aucun moment du trajet maison-bahut. En revanche, pendant ce temps-là, on a droit trois fois de suite au passage sur la L1 qui annonce que la mauvaise opération du jour est pour Marseille qui… Argh !!!

Bon. Reprendre son souffle, d’abord. Lâcher le tableau de bord de la voiture, ensuite. Inspirer douououcement… Direction le lycée, pour ce qui promet d’être une très longue journée. D’autant que votre nouvelle petite copine, sans doute peu renseignée sur la liste des phrases à ne pas sortir si elle veut un jour savoir quelles sensations peuvent procurer la réception d’un bouquet de fleurs, vous accueille avec un malheureux : « Bah pourquoi tu fais la gueule ? Il a encore perdu ton PSG ? ». Étonnant comme tout à coup vous regrettez de ne pas avoir montré davantage d’attention pendant le passage où la Ford Mustang écrasait lentement mais sûrement la dépouille inanimée de l’héroïne. Après réflexion, ça aurait peut-être pu servir.

Encore ? Il a encore perdu ? Mais ça faisait six semaines qu’il n’avait pas perdu une seule rencontre le Paris Saint-Germain ! Comment voulez-vous ne serait-ce que penser à échanger des fluides corporelles avec une fille balançant de tels clichés ? Une décision hâtive et hop, on la laisserait bien se débrouiller avec un type qui pense que supporter un club consiste à arborer un maillot « Ticket Restaurant » les lendemains de matches gagnés à 12 contre 11, sans jamais avoir mis les pieds dans un stade.

Allez, serrons les dents. Tenir… Il faut juste tenir bon : dès mercredi, le Paris Saint-Germain rejouera. En coupe de la Ligue, à Monaco. Enfin une bonne occasion de faire s’étrangler de rage tous ceux qui voulaient voir le PSG privé de cette compétition. Faudrait pas gâcher une si belle opportunité de se faire haïr de la France entière. Comme quoi, au cœur de la nuit la plus noire, une seule étoile peut suffire à vous guider.

Notes

[1] Jody, de son prénom…

[2] Ca marche aussi avec les épouses compatissantes, les petites filles inquiètes pour leur papa et les fiancées pas encore dégoûtées du football.

[3] Et en plus elle est allergique à l’eau de Javel, je vous raconte même pas la lose.

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