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Bilan de l’apport du numéro 4 parisien sur et en dehors du terrain

Claude Makélélé, une recrue multi-tâches

L’ancien international français apporte plus au PSG que son endurance

lundi 22 septembre 2008, par Yannick Vandenabeele

Claude Makélélé, une recrue multi-tâches

Après dix ans de bons et loyaux services rendus à l’étranger, d’abord à Madrid puis à Londres, Claude Makélélé a choisi le Paris Saint-Germain pour poser de nouveau ses valises en Ligue 1. L’international français aux 71 sélections, dont l’arrivée fut certainement la plus médiatisée d’un mercato estival assez calme, aura pour charge cette saison de redonner de la consistance à un milieu de terrain parisien qui en avait bien besoin. Si l’apport de « Maké » sur le terrain ne devrait pas tarder à être démontré, la magie n’a-t-elle pas déjà opéré en dehors du terrain ?

Il n’est pas si courant au PSG qu’un joueur fraîchement débarqué puisse revendiquer une place de titulaire indiscutable au milieu de terrain. Cette place, Claude Makélélé l’a bien sûr acquise au moment même où il signait un contrat d’un an, prolongeable d’une saison — en fonction de ses capacités physiques. Que dire alors de ceux qui héritent immédiatement et lors d’une première titularisation, du brassard de capitaine ?

Makélélé comble un vide important au sein du groupe…

Ce brassard est passé sur le bras du natif de Kinshasa sans qu’aucun autre membre de l’équipe, de Sylvain Armand à Jérôme Rothen en passant par Mickaël Landreau, ne puisse trouver à y redire quoi que ce soit. Mieux, sans doute désireux de pouvoir s’appuyer sur l’expérience du numéro quatre parisien, ils ont même plébiscité ce choix. Cela peut apparaître comme un détail, mais attribuer le capitanat de l’équipe à un des joueurs, c’est toujours un véritable casse-tête pour l’entraineur : c’est mettre un joueur en avant, le responsabiliser, lui accorder sa confiance, tout en enfonçant psychologiquement le reste des candidats potentiels. La légitimité de Makélélé à ce titre aura donc apporté à Paul Le Guen la tranquilité de ne pas avoir à faire un choix cornélien entre ceux qui étaient déjà là.

Claude Makélélé a manqué ses retrouvailles avec Nantes au Parc des Princes dimanche dernier, après avoir écopé de quatre cartons jaunes en autant de matches disputés sous le maillot du PSG. Il valait mieux que ce soit lui plutôt qu’un autre… On imagine facilement l’ampleur qu’aurait pris une telle moisson de cartons si elle avait dû être l’oeuvre d’un joueur lambda, tout juste arrivé d’on ne sait où. Sans doute le joueur en question aurait-il déjà été catalogué et épinglé par les arbitres de Ligue 1 dans leur cahier de condamnés, aux côtés d’un Cyril Rool ou d’un Franck Jurietti. Peut-être même aurait-il remplacé Mario Yepes dans l’esprit de certains observateurs avides de raccourcis… Si ce joueur ne s’était pas appelé Claude Makélélé, l’ensemble des médias français n’aurait certainement pas prétexté le retour d’un championnat anglais où le jeu est plus dur et moins souvent sanctionné.

… et épargne au PSG bien des soucis dans les médias

Cette clémence des médias est une aubaine pour le club francilien. Les mercatos et les mois suivants sont souvent des périodes chaudes où les critiques fusent, et où la tranquillité du PSG au moment de se préparer est soumise à rude épreuve. Là encore, l’arrivée d’un international français, capitaine d’une Équipe de France qui gagnait, aura permis d’apaiser les critiques et de lever les doutes quant aux ambitions parisiennes à la suite de deux saisons ratées. Qu’il fusse libre de tout contrat ou non n’a pas d’importance : être parvenu à faire signer Makélélé, c’est un bon point pour la Ligue 1 « champagne » rêvée de Frédéric Thiriez, qui fait enfin revenir ses meilleurs joueurs. C’est la crédibilité revue à la hausse d’un président tout juste arrivé et dont on pensait il y a peu qu’il n’y connaissait rien. C’est aussi l’assurance de vendre des droits TV et des journaux, et de véhiculer l’image d’un sportif modèle, toujours poli et disponible. Il aura suffi d’une arrivée ou deux, malgré le départ de cadres tels que Yepes ou Pauleta, pour lever les doutes de milliers d’accros au club de la capitale.

L’arrivée d’un joueur passé par Chelsea ou le Real Madrid, deux grands d’Europe, est essentielle aux yeux de certains aficionados du Paris Saint-Germain. Il fallait au moins cela pour un joueur passé par les Bouches du Rhône il y a quelques années… Ce transfert a également permis, à défaut de l’accepter, de donner une légitimité à la hausse du prix des places. Il est tout de même plus facile de faire passer une hausse de tarif quand le club se donne les moyens, à l’aide de joueurs confirmés, de reprendre une place digne de son statut au sein de la Ligue 1. De plus, les premiers retours confirment que la signature d’un tel joueur provoque une euphorie durable en boutique, bien utile au moment de verser les 90 € que coûte un maillot floqué… Il est un peu plus valorisant de porter dans le dos le nom d’un footballeur maintes fois titularisé dans les plus grands clubs du monde que celui d’un espoir issu de deuxième division et dont on ne sait pas quel sera le rendement dans l’élite. Vues les retombées financières du merchandising, sur ce plan-là également l’arrivée de l’ancien londonien — et, dans une moindre mesure, celle de Ludovic Giuly — aura déjà été bénéfique pour le PSG.

Et sinon, sur le terrain ?

Enfin, et c’est loin d’être le point le plus négligeable, Claude Makélélé devrait également opérer là où l’on serait en droit de demander le plus : sur le terrain. D’un point de vue psychologique tout d’abord : avoir à ses côtés un patron, un joueur qui assure et prend ses responsabilités ; avoir un relais direct avec l’entraîneur, un joueur qui donne ses consignes et sait regonfler le moral des troupes au besoin, est un atout majeur. Un atout, Makélélé l’est certainement également — aussi anodin que cela puisse paraître — lors de la poignée de main protocolaire du début de match. En effet, on peut aisément comprendre qu’avec son expérience du football mondial — 71 sélections nationales, une Ligue des Champions gagnée, trois titres de Champions de France, d’Espagne et d’Angleterre… —, celui qui a sû faire face à la pression à Barcelone ou à Liverpool puisse exercer un certain charme et imposer une certaine autorité, même inconsciemment, sur ses confrères de L1. Tout cela contribue à l’influence psychologique du PSG nouveau sur ses adversaires.

D’un point de vue technique, l’apport de Claude Makélélé devrait être une bulle d’air pour l’équipe toute entière. Du reste, on a pu l’apercevoir lors des premières rencontres de cette saison : le numéro 4 lève la tête, observe et replace ses coéquipiers. Il a appris à poser le jeu et à l’orienter à bon escient. C’est essentiel ; ceux qui ont pu assister aux nombreuses déroutes du Paris Saint-Germain lors des deux dernières saisons sauront apprécier la différence et le surplus de confiance qu’apporte un joueur majeur à cet endroit du terrain. Si, tour à tour et à un poste très exigeant, Clément, Chantôme ou Bourillon n’auront pas démérité la saison passée — faisant preuve d’une motivation et d’un sens du devoir intéressants —, il faut reconnaître qu’ils n’ont pas pour qualité première de savoir poser le jeu comme le fait actuellement Makélélé.

Mieux, c’est en formateur pour ces jeunes éléments qu’il devrait travailler. Quoi de mieux pour un jeune joueur de 20 ou 21 que d’apprendre aux côtés de tels joueurs, au sein même du club qui les a formés, dans la ville où ils ont appris à devenir des professionnels ? Younousse Sankharé ne disait pas autre chose sur le site officiel, la semaine dernière : « Je considère Claude un peu comme un repère puisque nous évoluons tous deux au même poste. C’est un bon exemple à suivre. Il sait que je suis jeune, que j’ai besoin d’être conseillé et soutenu. J’ai envie de jouer, il m’aide donc à être patient. On peut dire que c’est en quelque sorte mon mentor. » Cela est bien sûr valable également pour Chantôme, Ngoyi ou Mulumbu, toute le classe biberon du PSG, qui s’est tellement faite triturer par les médias l’an passé. Ces joueurs-là n’auront pas eu besoin de s’expatrier dans un grand club étranger, où ils n’auraient de toute façon pas eu la certitude de jouer, pour côtoyer un joueur d’expérience susceptible de les faire progresser. David N’Gog aura sans doute beaucoup appris aux côtés de Pedro Miguel Pauleta ; le temps est venu pour les autres jeunes pousses parisiennes de profiter d’un formateur émérite.

Il existe certainement d’autres raisons encore de se réjouir de l’arrivée de Claude Makélélé au Paris SG. Mais pour toutes celles déjà énumérées, il ne fait aucun doute que même remplaçant, blessé ou suspendu, du haut d’une tribune ou malade au fond du lit, le numéro 4 francilien opère de son charme et de son expérience, de son influence et de son image — parfois même plus qu’un jeune joueur présent sur le terrain. Pour toutes ces raisons, et pour l’enthousiasme général qu’il aura pu soulever, l’arrivée de Claude Makélélé au PSG est déjà un succès. Reste à concrétiser ce renouveau sur la durée…

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