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Analyse des faiblesses du club de la Capitale

Pourquoi le PSG ne sera pas champion en 2009

Quels objectifs le Paris SG peut-il raisonnablement viser cette saison ?

mercredi 20 août 2008, par William Pontin

Pourquoi le PSG ne sera pas champion en 2009

Après deux débuts de saisons consécutifs pourris par des défaites face aux modestes Merlus lorientais, Paris a entamé ce nouveau championnat au Parc par une victoire. Une bonne prestation, et qui plus est contre Bordeaux, un des favoris de la Ligue 1. Voilà qui devrait permettre au PSG de s’offrir un mois d’août plus calme qu’à l’accoutumée ! Le club de Charles Villeneuve, bredouille en championnat depuis 1994, et sauvé in extremis de la relégation deux fois de suite peut-il pour autant de nouveau croire en ses chances ? Probablement pas. Voici, en 4 points, pourquoi le PSG ne sera pas champion en 2009.

Le recrutement de valeurs sûres en provenance de Chelsea et de l’AS Roma (Makélélé et Giuly) et de deux espoirs du championnat de France (Sessegnon et Hoarau), en attendant un attaquant voire un défenseur central, incite beaucoup d’observateurs à prêter au Paris SG de grandes ambitions. Pourtant, plusieurs éléments indiquent que le titre ne devrait pas être à la portée du club parisien cette saison.

Un club traumatisé

La première raison est d’ordre psychologique. Après deux années à vivre les affres de la lutte pour le maintien, Paris a été marqué bien plus profondément que ce que l’on pouvait redouter. Son entraîneur, Paul Le Guen, l’avoue lui-même ; et quand on lui demande s’il a abordé les désastres de la précédente saison dans le vestiaire, voilà ce que répond le Breton :

Non, parce qu’il ne faut pas qu’ils se focalisent là-dessus. Il y a pas mal de nouveaux joueurs et je ne veux pas trop les traumatiser.

Traumatisme, le mot est lâché par le coach triple champion de France avec Lyon. Au début de la saison dernière, Rothen, Armand déclaraient vouloir se servir de leur premier passage en zone de relégation pour trouver la hargne afin d’éviter de revivre cette terrible expérience. Ils pensaient que cette terrible expérience leur profiterait. On sait ce qu’il en sera advenu.

Si le Paris Saint-Germain surfe aujourd’hui sur la quiétude acquise grâce à une victoire face au Bordeaux de Laurent Blanc, de combien de contre-performances suffira-t-il pour que certains se mettent à douter de nouveau ?

L’effectif du club a certes été renouvelé, accueillant des recrues comme Hoarau, attaquant plein de promesses. Mais voilà, l’ancien Havrais avait déjà signé son transfert lors du dernier mercato d’hiver. Le Réunionnais aura donc vécu toute la fin de saison virtuellement dans la peau d’un relégable parisien. Peu confiant, il avait même tenu à ce que son futur contrat contienne une clause le libérant de tout engagement au cas où Paris serait descendu en L2 en mai 2008. Preuve que même les joueurs qui n’évoluaient pas encore au sein du vestiaire parisien ont eux aussi subi la pression inhérente à de si mauvais classements.

Les recrues d’expérience que sont Giuly et Makélélé auront quant à elles été relativement préservées du marasme… Mais que pourront-elles si le reste de l’effectif se délite, comme il l’a fait par le passé ? Même des joueurs réputés inébranlables s’y sont cassé les dents, comme Landreau en mars dernier. L’ex-gardien des Bleus était pourtant réputé pour sa solidité psychologique.

Un calendrier trop chargé

Pour un groupe fragile, chaque match cachera une nouvelle occasion de retrouver le doute qui paralyse les jambes des buteurs. Or, grâce à (ou à cause de ?) sa victoire en finale de la coupe de la Ligue, le PSG devra participer à la coupe de l’UEFA. Une multiplication de déplacements lointains, de matches âpres sur des terrains parfois en très mauvais état : voilà qui consommera autant d’énergies mentales que physiques, et qui placera Paul Le Guen devant un insoluble dilemme.

L’entraîneur parisien peut choisir de jouer l’Europe à fond, avec ses cadres. En espérant que de bons résultats face à des formations souvent exotiques soudent son équipe et tirent les jeunes vers le haut, le pari pourrait s’avérer payant. Mais à quel prix ?

Les joueurs majeurs du PSG sont âgés. L’Euro a prouvé que Makélélé ne peut plus encaisser le même temps de jeu qu’il y a trois ou quatre ans. Faut-il lui infliger une saison à deux matches par semaine ? Giuly a trente-deux ans, et un jeu très exigeant physiquement. Après 47 rencontres consécutives de Ligue des Champions, l’ancien Barcelonais aura-t-il toujours la même capacité à se faire souffrir en UEFA, puis en championnat, souvent à peine trois jours plus tard ? Voilà des questions que Le Guen doit d’ores et déjà se poser, alors que Paris jouera son premier match européen dans un mois à peine !

La seconde option du coach pourrait-être, à l’image de Laurent Blanc l’an passé, de sacrifier cette compétition, en conservant ses atouts majeurs sur le banc en coupe d’Européens, pour les préserver. Les feuilles de matches du PSG en 2007, alors que Le Guen venait de rejoindre le PSG montrent qu’à l’époque, le Breton avait appliqué cette méthode.

Mais le public parisien, réputé très exigeant, comprendrait-il que l’on galvaude une compétition dans laquelle aucun club français n’a brillé depuis des saisons ? Si par là-dessus les résultats en Championnat s’avèraient décevants, les tribunes ne tarderaient pas à montrer leur désaccord. Et le clash supporters-Larrue a montré qu’au Parc des Princes, lorsque la base s’effondre c’est tout le PSG qui vacille.

Paris peut-il gâcher la plus petite occasion de briller ? Tout en sachant que depuis Monaco, éliminé en huitièmes de finale en 2000, aucun club inscrit en UEFA n’est parvenu à se hisser au sommet de la L1.

Des absences à des postes clefs

La multiplication des matches pourrait mettre en valeur une autre déficience du Paris Saint-Germain : la faiblesse de son effectif sur certains postes très spécifiques. Trop exposé, il suffirait d’un rien pour que le groupe parisien ne se déséquilibre.

A moins de quinze jours de la fin du mercato, Paris recherche toujours la perle rare en défense. Il faut dire que si à droite, entre Cearà, Mabiala, Bourillon, Camara et Traoré, voire Mulumbu, le PSG semble paré, à gauche en revanche, le calcul est vite fait : sur deux postes, Le Guen ne peut faire qu’avec Sakho et Armand.

Une expulsion, une blessure grave ou une période de méforme et l’entraîneur parisien devra composer. Tout comme au poste de milieu gauche : les Rouge et Bleu évoluent en 4-2-3-1, mais seul Rothen est un pur gaucher. Pancrate ou Luyindula ont été testés sur ce côté les saisons passées. Il n’ont jamais su faire oublier l’ancien Monégasque. Or, le physique du numéro 25 l’a souvent trahi depuis son arrivée sur les bords de Seine. Une nouvelle blessure au genou et c’est tout le système de jeu de son équipe qui s’effondrerait.

Numériquement, seul le milieu défensif et la pointe de l’équipe parisienne sont suffisamment garnis. Même le poste de latéral droit ne compte qu’un seul spécialiste avec Cearà. Pourtant, dans ses interviews, Charles Villeneuve ne parle de recruter qu’un seul défenseur central…

Un banc trop juste en qualité

Le championnat de Ligue 1 a beau être décrié, quand il s’agit de construire un effectif capable de remporter la compétition, la quantité seule ne peut suffire. Paris possède certes une équipe-type prometteuse. C’est du côté de son banc, des joueurs censés rentrer faire la différence en fin de rencontre, que les choses se gâtent.

L’arrivée du buteur Serbe Mateja Kežman ne changera rien à l’affaire : le PSG n’a pas trouvé de remplaçant à Pauleta. Entre un attaquant n’ayant marqué que 40 buts en quatre saisons (Kežman), un néophyte en L1 (Hoarau), deux jeunes du centre de formation, prometteurs mais toujours en phase d’apprentissage (Boli et Arnaud) ou deux vétérans au bilan parisien décevant (Luyindula et Pancrate), il ne faut pas que les supporters parisiens s’attendent à des miracles.

Édouard Cissé le déclarait dans le journal le Parisien, si Fenerbahçe a su profiter du travail de l’attaquant serbe, c’est surtout grâce à ses remplaçants, redoutables :

Ici, ça n’a pas été évident pour lui (Kežman) et je trouve qu’il a même été exemplaire. Il s’est retrouvé en concurrence avec le Turc Semih Sentürk que Zico faisait souvent entrer à sa place en fin de match. Celui-ci profitait de son travail et n’avait souvent plus qu’à marquer si on peut dire. Il en a souffert.

Qui des espoirs ou des déceptions des saisons passées saura être le Semih Sentürk du Paris Saint-Germain ? Le costume n’est-il pas trop grand pour un jeune Havrais n’ayant que deux matches de L1 au compteur ?

En milieu de terrain avec Sankharé, auteur d’une bonne rentrée face à Bordeaux, ou encore Ngoyi et Mulumbu, Paris possède nombre de joueurs prometteurs sur son banc. Mais cela peut-il suffire à long terme quand on affronte des groupes tels que celui de Lyon, ou de Bordeaux ? Rappelons que l’OL possède pas moins de six internationaux dans ce secteur, plus Bodmer !

Les jeunes pêchent souvent dans la régularité. Quand on se bat pour la première place, c’est sur ces petits riens, cette absence de « jour sans » que la différence se fait. Là encore, Paris risque de ne pas être au niveau.

Au vu de la saison précédente, de son calendrier surchargé et de son effectif actuel, le Paris SG ne doit pas se bercer d’illusions. Si les joueurs doivent disputer une compétition dans l’espoir de la gagner, si les supporters essayent toujours d’y croire jusqu’au bout, en revanche les comptables du club, profession moins sujette aux élans romantiques, se montreraient avisés de tabler sur une place plus modeste. Si Paris finit entre le cinquième et le dixième du classement, il n’aura pas à en rougir.

P.-S.

Crédit photo : le logo illustrant l’article est une capture écran du classement disponible sur PSG.fr.

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