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Quelques transferts, des déclarations chocs et un titre

Juillet 1998 : reprise dans la sérénité (ou presque)

Arrivée d’Okocha, départ de Gava, conflit avec Simone… le PSG déjà à la une

mardi 5 août 2008, par Vivien B.

Juillet 1998 : reprise dans la sérénité (ou presque)

Nommé président il y a déjà quatre mois, Charles Biétry finalise les derniers transferts : les départs des anciens protégés de Denisot, mais aussi l’arrivée de Jay-Jay Okocha pour la somme record de 96 MF (soit 15 M€). Mais un feuilleton agite déjà le Camp des Loges : le conflit qui oppose Biétry à Marco Simone, concernant la prolongation de contrat annoncée en conférence de presse mi-mai mais qui tarde à se concrétiser…

Pour cette première saison post-Denisot, les joueurs du Paris SG retrouvaient le Camp des Loges mardi 30 juin 1998. Coupe du Monde oblige, en juin, le PSG s’était fait discret dans les médias — les seuls échos concernaient les transferts officialisés (arrivées de É. Cissé, A. Cissé, Lama, Ouédec, Goma et Propos ; départs de Revault et Beye) et les traditionnelles rumeurs. Évidemment, cet état de grâce fut de courte durée : dès la reprise, le club francilien faisait de nouveau les gros titres de la presse spécialisée…

Simone / Biétry : je t’aime, moi non plus

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Simone : « {PSG, c’est fini !} »
La une de L’Équipe le 30 juin 1998

À la veille de la reprise, deux informations étaient connues : les deux mondialistes Christian Wörns et Bernard Lama seront logiquement absents ; et Marco Simone reprocherait à Charles Biétry de ne pas tenir ses promesses (une réévaluation de son contrat à 7,5 MF net d’impôt par an, soit 1,1 M€. C’est évidemment la deuxième annonce qui retient l’attention : dans son édition du 30 juin, L’Équipe fait sa une sur la Coupe du Monde et… le PSG (« Simone : “PSG c’est fini !” ») ; ce sera d’ailleurs le seul club mentionné à la une du quotidien durant tout le mois de juin.

Biétry officialise la prolongation de Simone…

Le problème remonte à la conférence de presse organisée en fin de la saison dernière (le 19 mai), lors de laquelle Simone avait annoncé avoir prolongé son contrat d’un an (soit jusqu’en 2002) en contrepartie d’une hausse de salaire importante sur cette dernière année de contrat. Le contrat n’ayant toujours pas été signé, l’Italien s’impatiente et s’énerve de voir son président ne pas concrétiser par écrit les promesses salariales qui lui ont été faites en fin de saison dernière pour le convaincre de rester au PSG. Il explique au quotidien sportif en avoir reparlé récemment avec son président, lequel lui aurait dit « qu’il se foutait de tout ce qui avait été dit lors de la conférence de presse ». Dans cette même interview, Marco Simone déclare que Biétry a cassé son désir de rester, se déclare démotivé et être forcé à partir (« la meilleure solution c’est que je parte ») ; il se dit également utilisé pour la campagne d’abonnements, ce qui est vrai : la campagne porte en effet sur Marco Simone, en photos, et il est dit que les nouveaux joueurs viendront « consolider l’équipe autour de Marco Simone, qui a prolongé son contrat jusqu’en 2002 ».

… puis il se rétracte : les caisses sont vides !

La presse annonce que Simone touche actuellement 450 KF net d’impôt par mois (soit 69 K€, ce qui fait de lui le joueur le mieux payé de D1), soit moitié moins que ce que proposeraient Parme et l’Inter Milan (1 MF net par mois, soit environ 150 K€). Charles Biétry se justifie en jetant au passage quelques pierres dans le jardin de son ami de trente ans, Michel Denisot : «  Je n’ai pas trouvé le PSG dans l’état que je pensais. […] Je le prends avec les dossiers réglés et les mauvais, ceux pas réglés, qui appartiennent à la vie privée du groupe. […] Je ne veux pas aller en prison ou mettre en péril la vie du club pour Marco Simone. » Marco Simone n’aurait pas reçu son salaire durant trois mois en début de saison dernière, avant que le transfert de Léonardo à Milan (pour 68 MF, soit 10 M€) ne permette de tout faire rentrer dans l’ordre. De plus, la presse annonce que Canal+ ne versera plus d’argent au PSG à compter de cette saison. Les départs programmés de Christian Wörns (dont le salaire est estimé à 650 KF mensuels, soit 100 K€) et Franck Gava confirment que Biétry cherche à diminuer la masse salariale… La seule note d’espoir est à chercher dans ses relations avec les supporters et Alain Giresse, « un homme vraiment honnête », en qui il dit avoir confiance. Biétry promet que cette histoire « ne va pas être le nouveau feuilleton de l’été », mais on a du mal à le croire…

Un bras de fer par presse interposée, dès la reprise

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Bras de fer PSG-Simone
France Football, 3 juillet 1998

Mardi 30 juin, à 10 heures, la quiétude du Camp des Loges n’était plus qu’un lointain souvenir. Le bras de fer entre l’attaquant italien et le nouveau président est confirmé, et les deux protagonistes communiquent par presse interposée…
- Marco Simone : « Je veux absolument rester à Paris. Mais Biétry doit faire ce qu’il a dit. Je suis prêt à patienter jusqu’en septembre. D’ici là, je veux qu’on me soumette un contrat noir sur blanc, sinon je pars. »
- Charles Biétry : « Marco Simone a plusieurs choix : respecter son contrat de trois ans, le prolonger d’une saison, ou dire qu’il veut partir. […] Il n’est pas forcément à ma disposition et je ne suis sûrement pas à la sienne. […] J’espère qu’il sera à la tête de l’équipe. »

Dans ce conflit, les supporters parisiens prennent fait et cause pour le joueur : à l’occasion du match amical contre le Lokomotiv Sofia à Charléty, le 24 juillet, ils acclament le joueur et prennent à partie Biétry.
- Marco Simone : « Cette réaction me réchauffe le cœur. […] Je n’étais pas surpris, mais ca m’a vraiment pris aux tripes, c’est incroyable ! […] Quand je vois cet enthousiasme, je pourrais rester jouer gratis à Paris. Il y a eu des débordements à la sortie de Biétry (NDLR : insultes, crachats, jets de canettes…), je ne comprends pas cette violence, mais leur colère, oui. […] Ce n’est pas facile de partir dans ces conditions. Je suis un professionnel et je peux aller là où on me donnera un salaire plus important. Mais moi, si Biétry s’en va, je reste sans toucher un centime de plus ! »
- Charles Biétry : « Simone a trois ans de contrat à honorer. Point final. »

Les contradictions de Biétry

Expliquant qu’il ne s’attaque pas au PSG dans son semble, mais seulement à son président, Marco Simone s’est assuré le soutien des supporters.

Relisez les propos de l’Italien à l’époque

Biétry s’est servi de moi pour orchestrer sa campagne de recrutement (NDLR : beaucoup de joueurs avouent être venus pour jouer avec Simone) et faire gonfler les abonnements (cf. plus haut). J’ai été l’otage d’une conférence de presse annonçant que je restais au PSG. Or rien de ce qui ne m’a été promis financièrement n’a été respecté. Le président est un menteur ! Comme je fonctionne au respect de la parole donnée, je n’ai plus aucune confiance en lui. Maintenant, la meilleure solution, c’est que je parte. […] Biétry doit faire un effort ou me promettre que si rien n’est réglé d’ici à septembre ou octobre, je pourrai quitter le PSG avant la fin de mon contrat. Pourtant, je n’en ai aucune envie. […] Faut-il que je répète que je ne cherche pas uniquement à quitter le PSG pour l’argent, mais pour le non-respect de l’accord conclu verbalement ? Un vrai responsable sait ce qu’il peut donner et accepter. Si Biétry ne peut plus me donner ce qui m’a promis, il n’est plus responsable. On a fait une conférence de presse où Biétry a déclaré que je restais pour quatre ans, non ?

Quant à Charles Biétry, il peine à convaincre, tant son discours varie au fil des jours. Certainement confronté à de réelles problématiques budgétaires, d’autant plus qu’il négocie le transfert d’Okocha (qui sera connu à la fin du mois), le président parisien est revenu sur les engagements qu’il a tenus en conférence de presse. Alternant la promesse d’une concrétisation très prochaine ou l’intention de garder le joueur sans le prolonger, il a sérieusement entamé sa crédibilité sur cette affaire.

Biétry inspirait-il confiance ? Faites-vous votre avis

Il s’est senti pressé par son nouvel entourage à la date de la reprise de l’entraînement. Je comprends qu’un joueur de ce calibre perde sa sérénité avant France-Italie, alors qu’il est exclu de la Squadra Azzura. […] Le groupe est plus important que lui. Il n’a pas le monopole des supporters. Je ne renierai pas ma parole. Les engagements seront tenus quand le contrat sera rédigé, c’est-à-dire dès que possible. Simone est sous contrat pour trois ans. Il a le choix de l’honorer. J’espère que la raison reviendra.

L’ultimatum de Marco Simone

La situation va se décanter à l’occasion du Trophée des Champions disputé jeudi 30 juillet 1998 contre Lens : Charles Biétry, Marco Simone et son agent Oscar Damiani se seraient rencontré pendant plus de trois heures, le président parisien confirmant qu’ils avaient des « discussions d’adultes ». Pourtant, leurs sorties médiatiques sont à nouveau les éléments d’un bras de fer :

- Marco Simone : « Il s’est passé quelque chose de grave avant le match qui m’a beaucoup affecté, j’espère me tromper car ça voudrait dire que je reste à Paris. J’ai pris du plaisir pendant la rencontre, mais c’était peut-être la dernière fois que je jouais sous le maillot du PSG. Charles Biétry m’a demandé d’attendre encore deux jours. Moi ça fait trois mois que j’attends. J’ai montré plus d’une fois ma bonne volonté, j’attends qu’on me donne ce que je veux. Je veux que la situation soit réglée lundi.  »

- Charles Biétry : « Il n’y a aucun délai, j’ai tout mon temps ! Je souhaite que Marco Simone reste à Paris, ce qui semble aussi être sa volonté. »

- Alain Giresse : «  Je veux absolument que Marco Simone reste. J’en ai besoin pour atteindre mes objectifs. S’il venait à partir, il faudrait le remplacer par un joueur de son niveau. Ce n’est pas évident. »

Sortie de crise début août

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Simone communique...
E-mail envoyé depuis le site marco-simone.com

Finalement, un arrangement sera trouvé début août : Simone ne prolonge pas, son salaire n’est donc pas réévalué, mais il ajoute à son contrat une clause pour un départ en juin prochain. L’Italien quittera effectivement la capitale pour rejoindre l’AS Monaco ; la presse évoquera que les 40 MF (6 M€) déboursés par le club monégasque se répartiront ainsi : 20 MF (3 M€) d’indemnités de transfert pour le Paris SG, 20 MF (3 M€) de « prime à la signature » pour le joueur.

« Les affaires reprennent » : ciel, des transferts !

Un grand nombre de départs

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Paris SG fait son cirque
Une de France Football, 3 juillet 1998

Outre le cas Simone, la reprise est marquée par les départs annoncés de plusieurs joueurs : Vincent Guérin, Laurent Fournier, Didier Martel, James Debbah, Franck Gava, Vincent Fernandez. Cette situation tout à fait exceptionnelle dans un club de football, a fortiori lors d’un changement de staff technique, interpelle suffisamment France Football pour que le bi-hebdomadaire ne la fasse figurer en une de son édition du 3 juillet (« Paris-SG fait son cirque »). Après avoir passé en revue le cas de ces quelques joueurs parisiens en instance de départ, et avec un maximum de mauvaise foi, Joël Domenighetti concluera ainsi : « Quand on vous dit qu’il se passe toujours quelques chose au PSG… » Il est vrai que, face aux départs programmés de longue date — ne serait-ce que compte tenu du nombre de recrues déjà officialisées — d’une doublure ne voulait plus l’être (Fernandez, 6 matches de D1 en 1997/1998 suite aux déboires de Revault, ne se contentait pas d’être le n°2 derrière Bernard Lama), de deux remplaçants qui n’ont jamais convaincu (Martel, 3 matches : Debbah, 12 matches) et enfin de trois joueurs en fin de carrière (Guérin, 21 matches ; Fournier, 27 matches ; Gava, 31 matches), le Paris SG se retrouvait devant une situation absolument extraordinaire

Un imbroglio : la prolongation de contrat de Vincent Guérin

En fait, seule l’une de ces situations était réellement singulière, celle de Vincent Guérin. Le buteur décisif de PSG 2-1 Barcelone s’est vu refuser l’accès aux terrains d’entraînement, Charles Biétry considérant que le joueur n’était plus sous contrat avec le club de la capitale. De son côté, le joueur invoquait une clause de son contrat aux termes desquels il serait en droit de figurer dans l’effectif : « Le club me doit une année supplémentaire à partir du moment où j’ai joué 25 matches la saison passée, ce qui est le cas. [1] » (France Football du vendredi 3 juillet 1998). Guérin trouvera finalement un accord financier avec le PSG quelques jours plus tard, puis s’engagera avec Heart of Midlothian, en Écosse. Il bénéficie par ailleurs, début juillet, d’un vice de forme prononcé par le tribunal administratif de Versailles, permettant d’annuler sa suspension de six mois ferme (et douze mois avec sursis) suite au contrôle positif à la nandrolone (un anabolisant), remontant au 5 octobre 1997 [2]

Les transferts s’enchaînent

Une arrivée, deux départs, trois stand-by

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Les mystères de Paris
France Football, 24 juillet 1998

Le renouvellement de l’effectif souhaité par Charles Biétry se poursuit durant tout le mois de juillet :

- Dominique Casagrande (27 ans, gardien de but) est prêté une saison par le FC Séville, avec option d’achat (6 MF, soit 0,9 M€).

- Vincent Fernandez (23 ans, gardien de but), qui souhaite une place de numéro 1, signe au FC Sochaux pour 5 MF (soit 0,8 M€).

- Un accord a été trouvé avec Laurent Fournier pour le libérer de son contrat, qui prenait fin en 1999.

- Marko Pantelic et Didier Martel, sous contrat jusque 2000, savent qu’Alain Giresse ne compte pas sur eux. Ils ne cherchent toutefois pas de nouveau club : estimant que la concurrence ne les effrayait pas, ils annoncent leur intention de débuter en CFA pour se faire une place au cours de la saison…

- Indésirable au PSG mais sous contrat jusqu’en 2001, James Debbah ne s’inquiète pas pour la suite de sa carrière : son agent, un certain Pape Diouf, l’explique clairement : « Pour le moment, James n’a pas trouvé d’équivalent au PSG. Donc, il reste ! »

Les rumeurs sont de la partie

Parmi les rumeurs, plus ou moins fondées, qui ont alimenté les gazettes :
- Paris aurait fait le forcing pour Frédéric Meyrieu (30 ans, FC Metz) ;
- Redondo (29 ans, Real Madrid) aurait été approché.

Le gros coup de l’été : Jay-Jay Okocha à Paris !

Le 28 juillet, Paris conclut le mois de juillet en officialisant le transfert le plus important de l’histoire du football français : la star nigériane Jay-Jay Okocha (25 ans, numéro 10), qui s’est fait remarquer quelques semaines plus tôt lors de la Coupe du Monde, signe au PSG pour 4 ans et 96 MF (soit 15 M€ — en provenance de Fenerbahçe, en Turquie). La presse évoque un salaire annuel de l’ordre de 1,8 M$, soit presque 11 MF net d’impôts (1,7 M€). Ce transfert sera mentionné en une de L’Équipe le 29 juillet, faisant du PSG le seul club cité en première page du quotidien pour le deuxième mois consécutif… [3]

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Okocha, un magicien à Paris
France Football, 31 juillet 1998
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Okocha : quel gros coût !
France Football, 31 juillet 1998

Si les supporters semblent ravis de la concrétisation d’une rumeur un peu folle qui circulait depuis le début du mois [4], la presse semble en revanche sceptique quant au bienfondé de ce recrutement : vendredi 31 juillet, France Football fait ainsi sa une sur ce transfert : « Okocha au PSG : quel gros coût. […] Est-ce bien raisonnable ? » En fait, la bible du football réussit la performance de traiter l’arrivée d’Okocha sous trois angles très groupe Amaury :
- un coût financier démesuré : une belle accroche en une, qui ne sera même pas évoquée dans le journal… ;
- une véritable star du ballon rond : de quoi faire enrager les supporters de Guingamp, qui trouvent qu’on parle décidemment trop du Paris SG ;
- une nouvelle et irréfutable preuve que le PSG doit viser le titre d’emblée : à Biétry répétant que tout nouvel effectif a besoin de temps pour donner des résultats, les journalistes rétorquent que vus les efforts, le PSG doit tout casser tout de suite — ou alors ce sera la crise. Ce sera la crise…

Redécouvrez comment Laurent Campistron (France Football) présentait Jay-Jay Okocha

Augustine Okocha est un phénomène. Un régal pour les yeux. Le champion du monde toutes catégories du foot-spectacle. Un type qu’on va voir jouer balle au pied comme on irait voir un magicien distribuer des cartes. En attendant l’instant irrationnel où il défiera l’impossible et déclenchera des “waow” d’admiration aussi sûrement qu’un Thuram double buteur en demi-finale de coupe du monde. Okocha ne fait pas surgir des lapins blancs de ses chaussettes. Des pigeons, il ne garde que les ailes pour amuser la galerie. Non, le Nigérian est encore plus fort que ça. Ses tours à lui lui sont réalisés sans trucage. Roulettes enchaînées à gauche, à droite, passe du talon dans le dos, etc. Des prouesses techniques insensées dont ils sont le seul dépositaire, et qui ont, l’espace de quatre matches du Mondial, régalé le public français. Le public du parc applaudira bientôt l’un des tout derniers numéros 10 attractifs de ce siècle.

Voyez comment Patrick Sowden (France Football) dénie au PSG le besoin de temps, dès lors qu’il a fait des efforts sur le recrutement

À quelques jours de la reprise du championnat, l’équipe parisienne prend un aspect de plus en plus séduisant. Et on ne voit pas comment Charles Biétry, qui jusqu’alors la jouait modeste, insistant sur le changement d’ère et ce que cela suppose de patience avant de prétendre à de hautes ambitions, va pouvoir continuer à tenir ce discours. Avec le Nigérian, le PSG prend une dimension supplémentaire qui le place d’emblée parmi les prétendants au titre.

Dans le France Football du 31 juillet 1998, Charles Biétry expliquait son choix

Augustine, je ne le découvre pas. Je l’ai souvent observé à Francfort car je m’intéresse de près à la Bundesliga depuis longtemps. Il appartient à cette race des meilleurs joueurs du monde. C’est un soliste, un maestro remarquable. Un joueur créatif comme on n’en fait plus de nos jours, imprévisible et dribbleur de l’extrême. Le foot mondial ne produit plus de joueurs d’exception de ce type. Il aura à prouver qu’il est capable de procurer du plaisir à toute cette équipe. C’est un joueur qui correspond à notre idée du football, notre conception du jeu fondé sur le plaisir procuré aux spectateurs. Mais il ne faut pas commencer à occulter les qualités du groupe, car tous les joueurs du PSG sont justement en mesure de procurer ce plaisir aux gens qui payent leur place pour venir les voir jouer. C’est un énorme transfert, mais cela coûte nettement moins que les 100 millions de francs (soit 15 M€) dont on parle.

Jay-Jay Okocha fut également interrogé sur sa venue dans la capitale

Mon seul objectif était de porter le maillot du Paris SG. Supporters et dirigeants turcs ont fait pression sur moi pour que je reste. C’était de la folie ! Je ne pouvais plus sortir de ma chambre d’hôtel. Mais j’étais décidé. Rien ne pouvait me freiner. J’avais fait une croix sur Istanbul et je n’avais plus qu’une idée en tête : rejoindre Paris. Je suis heureux et soulagé que cette histoire se termine. Je leur avais dit que je voulais partir, mais ils ne me comprenaient pas ou ne voulaient pas me comprendre. Ils m’ont mis beaucoup de pression. Beaucoup trop. Tout le monde, de l’ancien président aux supporters, me téléphonait pour me faire revenir sur ma décision. Selon eux, je n’avais pas le droit de quitter la Turquie. Mais mon avenir est désormais à Paris, et plus jamais je ne retournerai là-bas où règne le désordre.

Le lendemain de notre élimination face au Danemark, j’ai rencontré Charles Biétry dans les studios de Canal+, à Paris. Et là, il m’a convaincu. Il a été très clair. C’est quelqu’un qui sait ce qu’il veut. J’ai compris qu’il misait sur moi pour amener le club encore plus haut. J’ai dit oui : Paris est le club de mes rêves, l’un des plus grands en Europe, avec un président de première classe.

Je pars dans un club idéal pour ma progression. J’ai découvert la France pendant la coupe du monde. C’est un pays fantastique pour vivre, s’amuser et jouer au foot. L’ambiance du Mondial était tellement formidable que je suis convaincu que tous les joueurs étrangers aimeraient évoluer en France. Et moi, je vais pouvoir le faire. J’ai de la chance !

Gava et Biétry ne partiront pas en vacances ensemble…

Quand on choisit de venir dans un grand club, on doit être capable d’intégrer tout l’environnement, d’accepter l’amplification des choses. Dans le cas contraire, il vaut mieux aller à Monaco !
_ Alain Giresse (JDD)

Alain Giresse ne comptant pas sur lui, Franck Gava a rejoint l’AS Monaco, pour un contrat de trois ans et un salaire brut estimé entre 750 000 FF et 800 000 FF (soit près de 120 K€). Son départ, qui a rapporté 18 MF (soit 2,7 M€ — il avait été acheté 15 MF, soit 2,3 M€, à Lyon un an auparavant), s’est accompagné de déclarations tapageuses de l’ancien lyonnais et de son président. Vendredi 31 juillet, cette affaire faisait une page dans l’édition du jour de France Football.

Voyez ce que Franck Gava disait à propos de son départ

J’ai rencontré Charles Biétry peu de temps avant le match Lech Poznan 1-3 Paris SG. Je m’étais finalement résolu à quitter le PSG car je sentais qu’on ne comptait plus sur moi. Je lisais dans les journaux que je gagnais beaucoup trop d’argent et que mon salaire était un obstacle à mon maintien dans l’équipe. Je ne suis pas dupe. J’imagine qui abreuvait la presse dans cette histoire. Avec je suis allé voir Charles Biétry pour lui demander où l’on en était. Il m’a dit devant témoins : “je viens de raccrocher avec le président Campora et nous sommes tombés d’accord sur un transfert.” Là-dessus, je contacte mon agent pour lui en faire part. Il me répond qu’en aucun cas un accord est intervenu. Alors, mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai rattrapé Biétry pour lui demander ce que cela signifiait. Je lui parlais transfert et il me répondait qu’en tant que joueur je n’avais pas à intervenir dans ce genre de transactions. Il s’est enfin lâché et j’ai alors su ce qu’il avait sur le coeur. Il m’a dit : “tu as déjà de la chance d’avoir gagné autant d’argent. Avoir un tel salaire dans ton cas, ça tient du miracle. Tu n’as jamais pu te positionner dans un rôle bien défini sur le terrain.” J’étais très vexé. J’ai beaucoup travaillé pour obtenir ma situation. Je n’ai rien volé à personne. Ses propos m’ont blessé. Biétry m’a répondu qu’il était prêt à me mettre sur la touche une saison entière, quitte à me payer pour ne rien faire. Mais moi, avec mon salaire, ça ne me dérangeait pas. Ça peut perturber et déstabiliser un smicard, mais par des joueurs de foot. C’est ce que je lui ai répondu.

Je ne suis pas le premier joueur recruté par Michel Denisot à claquer la porte. Il ne faut pas dire n’importe quoi. Si mon salaire le dérangeait, que dire de celui d’Okocha qu’il vient d’engager, sans parler de l’indemnité de transfert ! […] C’est le fait de ne pas être considéré qui ne m’a pas plu. À la reprise, je pensais rester. Et puis, j’ai senti qu’on était prêt à se séparer de moi. Comment rester dans un club où l’on ne vous fait plus confiance ? Ce n’était pas à moi de subir son courroux anti-Denisot. Si l’on m’avait dit franchement en me regardant dans les yeux : “on ne veut plus de toi”, cela aurait été plus honnête. Je crois que Biétry a eu un problème avec Jean-Claude Perrin, qui est un homme très droit. Ce n’est pas un hasard. S’il n’y avait qu’une seule personne avec qui les relations étaient tendues, on pourrait dire que c’est accessoire. Là, les supporters ne sont plus dupes. Si l’on voulait casser l’entreprise de Denisot, on ne s’y prendrait pas autrement. Il reste encore quelques joueurs recrutés par Michel, ça doit l’irriter.

Florian Maurice et moi, on part un peu comme des voleurs. On renforce les autres grands clubs français. C’est la preuve qu’on a des qualités. C’est dommage, il y avait tellement de gens avec qui on entretenait de bons rapports dans ce club. Je ne sais pas si c’est de la haine, non c’est trop fort, mais j’ai les boules parce que je me plaisais à Paris. […] Je ne souhaite pas de mal à ce club. La page est tournée.

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Conflit Gava / Biétry
Interview de Franck Gava (France Football, 31 juillet 1998)

Découvrez maintenant la version de Charles Biétry

Je n’ai jamais eu de discussions houleuses avec lui. La vérité est tout autre. J’ai vu un joueur qui s’est présenté à moi pour m’annoncer qu’il allait fixer lui-même le montant de son transfert. Vous le croyez ça ! Moi, cela m’a pris 50 secondes avec le président Campora pour régler son cas. Nous nous sommes immédiatement mis d’accord. Je comprends que Gava ne soit de mauvaise humeur mais, comme je l’ai déjà maintes fois répété, je suis là pour mettre Alain Giresse dans les meilleures conditions. Or Gigi ne souhaitait pas garder à un joueur qui a marqué deux buts et fait une passe décisive tout au long de sa grande saison. En plus, c’était le deuxième salaire du club… Je comprends que Gigi n’ait pas été conquis ni intéressé. Maintenant, je ne vais pas commencer à polémiquer avec Gava. Vous savez, j’ai dû dire quatre phrases à Franck ce jour-là. Il n’entrait pas dans nos plans. Ce n’est pas un élément indispensable. J’ai suivi les arguments d’Alain Giresse, qui sont aussi les miens. Le pire, c’est quand il explique que je veux balayer l’équipe de Michel Denisot. Ça, c’est n’importe quoi. Il n’a rien compris. Gigi trace sa route. Il crée un groupe qui prend forme. C’est vraiment une réaction de petit garçon vexé de ne pas avoir été retenu. Gava est un type aigri. J’ai discuté trois minutes dans ma vie avec Gava. Je n’ai jamais imaginé qu’un joueur puisse dicter à son président le montant d’un transfert.

Les premiers matches amicaux : de bon augure…

Après les déclarations d’intention, enfin les actions ! Le Paris SG a débuté la saison 1998/1999 avec trois matches amicaux contre des formations étrangères fin juillet, pour deux victoires puis un match nul :

- Lech Poznan (Pologne) 1-3 Paris SG, au stade de la Porte de Montreuil (Paris).
Buts : Ouédec (17e, 39e et 77e) pour le PSG ; Reiss (67e, s.p.) pour Lech Poznan.

- Lokomotiv Sofia (Bulgarie) 0-1 Paris SG, au stade Charléty (Paris).
But : Domi (61e) pour le PSG.
Alain Giresse (L’Équipe) : « L’équipe a été en dedans physiquement. Il faut digérer le travail déjà accompli. Mais au niveau de l’esprit, tout le monde a bien réagi. »

- Athletic Bilbao 1-1 Paris SG, au stade Robert Bobin Évry-Bondoufle (Bondoufle).
Buts : Carotti (29e) pour le PSG ; Urzaiz (17e) pour Bilbao.

Retour à la compétition avec le Trophée des Champions

- RC Lens 0-1 Paris SG, au stade de la Vallée-du-Cher (Tours), jeudi 30 juillet 1998. 12 766 spectateurs. Arbitre : M. Chéron.
But : Lachuer (54e) pour le PSG.
Paris SG : Casagrande - Algerino, Wörns, Goma, Domi - Carotti, Lachuer, Ducrocq, Simone - Ouédec (J. Leroy, 81e), Loko. Entr. : Giresse.

En bref : déclarations, infos diverses et bilan chiffré

Les déclarations marquantes

Dans le France Football daté du 14 juillet, Nicolas Ouédec revient sur sa décision de rejoindre le Paris SG et ses ambitions pour la nouvelle saison. Revivez l’enthousiasme de l’époque avec Ouédec

La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est que j’allais rencontrer de grands footballeurs en venant ici. Je veux parler de Lama, Lachuer, Loko, Carotti, Simone. Ils me persuadent qu’on doit jouer un grand rôle dans ce Championnat. Et puis, j’ai le sentiment de débuter une nouvelle étape de ma carrière à Paris. […] Je n’avais pas tellement envie de revenir en France. Mais quand le PSG s’est manifesté, je n’ai pas hésité une seule seconde. […] Le PSG a beaucoup gagné ces dernières années. Pourtant, le club a été beaucoup critiqué pour son jeu. Nous avons des joueurs portés sur l’offensive. L’esprit et l’ambition, c’est d’aller vers l’avant. J’ai hâte d’être au 8 août. Porter le maillot du PSG est un grand honneur. C’est maintenant à moi de faire rêver les jeunes.

La semaine suivante (France Football du 21 juillet), Florian Maurice revenait sur sa saison au PSG. Prenez une leçon de remise en question avec Maurice

Mon bilan ? Mitigé… J’ai eu un très très bon départ, puis un gros trou. C’est à l’image de l’équipe. […] Si j’ai le sentiment d’avoir commis des erreurs ? Pas vraiment, parce que j’ai la certitude d’avoir essayé de faire de mon mieux. […] Il valait mieux que je m’en aille. D’abord, j’ai connu quelques pépins physiques qui ont forcément altéré mon rendement. Ensuite, j’ai senti un changement d’attitude de mes coéquipiers sur le terrain. J’avais le sentiment de recevoir bien moins le ballon qu’en début de saison, que mes partenaires jouaient de moins en moins avec moi. […] La pression des médias ? Ca a du jouer aussi. Mais je n’en ai pas été la seule victime. A Paris, on est toujours critiqué, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. C’est comme ça, il faut faire avec.

Fin juillet, c’est au tour de Franck Gava de faire le bilan de la saison dans le bi-hebdomadaire (France Football du 31 juillet). Gava évoque la presse et ses bons souvenirs parisiens

Pourquoi ai-je observé un mutisme complet avec la presse depuis plusieurs mois ? Ce sont des problèmes personnels par rapport à ce qui a été dit sur moi. Je ne suis pas contre la critique. Quand je suis mauvais, il faut le dire. Mais on a écrit des contrevérités. Je n’ai pas manqué de courage quand on enchaînait les défaites au Parc des Princes. Ensuite, j’ai joué avec une cheville blessée et n’était pas diplomatique. Je n’ai pas aimé qu’on mette en doute mon professionnalisme. Je ne suis pas un tricheur. […]

Je garderai une très bonne image de ma saison parisienne. Il y a beaucoup d’histoires autour de l’équipe. C’est Paris, je m’y étais préparé. Cela ne m’a pas préoccupé outre mesure. Quand on a connu des périodes de folie, tout le monde s’est serré les coudes. On avait tout à gagner à former un bloc, une sorte de cocon protecteur. On ne savait pas ce qu’on allait devenir en fin de saison. Le championnat est sorti de notre actualité, on s’est laissé aller. Alors qu’en coupes on restait mobilisés pour l’événement. J’ai quand même remporté mes deux premiers trophées. J’ai vécu des moments forts qui resteront gravés dans ma mémoire. J’ai connu plein de joies à Paris.

Toujours dans France Football, Alain Giresse se plaint du Camp des Loges mais précise que cela va bientôt changer. Relisez le Giresse prévoyant de l’été 1998

J’ai trouvé le site du Camp des Loges agréable, mais disons que les infrastructures ne sont pas toujours très adaptées. Par exemple, les surfaces de jeu ne sont pas aux dimensions d’un terrain de foot. Avant même que je ne m’installe ici, lors de ma première visite, je m’étais déjà rendu compte de ça. Tôt ou tard, il faudra y remédier. En cours de saison, on devrait avoir un complément de terrain, près du parking des joueurs, en accord avec la mairie de Saint-Germain-en-Laye. Autour de nous, il y a beaucoup de gens pour faire fonctionner l’équipe en plus de notre travail quotidien. C’est la marque des grands clubs. Mais ce ne sont que des moyens qui permettent aux professionnels de vivre leur carrière pleinement sans se soucier du reste. La réalité, ça reste le travail, la rigueur, l’organisation et, bien sûr, le talent. Le PSG, c’est une grosse machine, mais il nous faut surtout construire un nouvel état d’esprit.

Au PSG, je me suis préparé à tout parce qu’il ne faut pas être désagréablement surpris. Mieux vaut être prévoyant pour les difficultés qui se présentent.

Le minimum sera d’être européen la saison prochaine. Ensuite, ça se joue à peu de chose pour remporter un titre. Pour le moment, l’équipe doit encore trouver ses marques. Charles Biétry ne m’a jamais parlé de chiffres. Cela me convient très bien.

La pression est logique à partir du moment où l’on parle tous les jours du PSG et qu’il existe un phénomène d’amplification. Je verrai comment on répercute mon message est mon travail. Je ne vois pas pourquoi cela se passerait mal si l’on fait preuve de correction à mon égard.

Ce n’est pas tout. En juillet 1998, on apprend aussi que…

- La participation du PSG à la Ligue des Champions la saison précédente (élimination en phase de poules) a rapporté 34 MF (soit 5 M€) : 8 MF de prime fixe (1,2 M€), 16 MF pour ses 4 victoires (2,4 M€) et 10 MF de droits TV (1,5 M€).

- Avec 20 000 abonnements déjà vendus fin juillet (dont 7 000 collecivités locales), le PSG est en avance sur les chiffres de la saison passée (22 000 abonnements, au final). Toutefois, août étant habituellement un mois creux, les dirigeants parisiens envisagent de dépasser les résultats de la saison 1997/1998 durant le mois de septembre.

- Véronique Revel-Rongier, jusqu’alors directrice de la communication du club, va suivre Michel Denisot à Canal+. On apprend par la même occasion que l’ancien président délégué n’avait pas de bureau au PSG : il siégeait à Canal+. Avec l’arrivée de Charles Biétry, le patron du PSG en a désormais un…

Bilan chiffré sur les terrains

- 3 matches amicaux : 2 victoires, 1 match nul, 0 défaite ; 5 bp, 2 bc, +3.
- 1 Trophée des Champions : 1 victoire, 0 match nul, 0 défaite ; 1 bp, 0 bc, +1.
- Total : 3 victoires, 1 match nul, 0 défaite ; 6 bp, 2 bc, +4.

Bilan chiffré dans la presse

-  France Football  : 2 unes (« Les mystères de Paris » et « Okocha : quel gros coût »), 1 manchette de unes (« Paris-SG fait son cirque ») (sur 9 éditions).
-  L’Équipe  : 0 une, 2 manchettes de unes (seul club cité deux fois ; Lens cité pour Lens-PSG en ouverture)

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Unes de {L’Équipe}
Les unes de L’Équipe les 29 et 30 juillet 1998

P.-S.

Certaines informations et citations proviennent des archives de PSGMAG.NET, qui ne faisaient pas toujours mention de leur véritable origine. Gageons que l’essentiel provient de L’Équipe, le Parisien et France Football.

Notes

[1] Vincent Guérin a disputé 21 matches de championnat et 4 matches de coupe d’Europe en 1997/1998, soit 25 matches officiels avec le PSG.

[2] Par la suite, la cour d’appel du tribunal administratif de Versailles confirmera cette annulation, mais ces décisions seront elles-mêmes annulées par le Conseil d’État. Finalement, en octobre 2001, la commission de conciliation de la FFF lèvera sa suspension, lui permettant de jouer au Red Star. Pour approfondir les démélés de Guérin dans cette histoire, nous vous conseillons cette interview qu’il a accordée aux Cahiers du football en mai 2000.

[3] Le 30 juillet, le PSG figurera à nouveau en une de L’Équipe, suite à l’annonce du match Lens - PSG en ouverture du championnat.

[4] Le 10 juillet, France Football annonçait que le PSG avait proposé 72 MF (11 M€) à Fenerbahçe ; le 28 juillet, le bi-hebdomadaire indiquait que le club turc en demandait 108 MF (16 M€).

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